Lundi
6 Octobre 2014
Vide désormais
de cette maison, que mon beau-père continuait d’habiter mentalement, ce qu’il
sentait sans doute et nous tout autant. Et à l’heure de la bouilloire et du
thé, naguère je descendais converser avec ma belle-mère tandis que dormaient
encore mère et fille. Je suis descendu ré-embrasser ma chère femme, elle
maintenant à la bouilloire, au thé et aux tartines. Il n’y a pas longtemps,
avant la paralysie totale, mon vénéré beau-père, bonnet tissé d’Alsacien sans
doute millénaire, lisait encore le journal déposé en fin de nuit et déjà jeté,
parcouru avant le matin. C’était le silence, mais mes beaux-parents savaient
communiquer. Vide cette maison, non ! Cela se sent. Pile des photos,
jeunesse de tout, il y a seulement quelques années, jeunesse de ce que nous
serons. De qui nous sommes, en éternité commencée. A peine, maintenant, les
points de suspension. Etre dignes de la vie.
Prier…[1] la
parabole du bon Samaritain, récit de bon sens : lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme
qui était tombé entre les mains des bandits ? Réponse coulant de source : Celui qui a fait preuve de bonté
envers lui. – Va, et toi aussi fais de même. La question était immense : Maître, que dois-je faire pour
avoir part à la vie éternelle ? Pas
soif de Dieu, mais conception de la vie et de l’univers, salutation cependant à
cet homme réputé. Jésus nous ramène au concret. Ce que je vis ce matin. La
folie, la déraison ou plus exactement une sorte de déconnexion du réel, rien de
violent, bien davantage : la force du néant… vivre sans
rien « faire », déjà mort, inerte, sans raison de faire quoi que
ce soit. Le non sens de tout et de soi d’abord, le non sens d’être vivant et au
monde, au-delà du désespoir ou de l’espérance, absence de lien à quoi que ce
soit. Etrangeté vertigineuse si j’y demeure, mise à mort de soi-même par
absence d’âme ? J’en sors par le réel, j’en sors par les autres, par qui
j’aime et s’éveille. Jésus, partant des évidences et donc confiant dans le bon
sens de son interlocuteur, l’amène le plus simplement du monde à la voie qui
mène au réel, c’est-à-dire à la vie éternelle. Il ne se fait pas de Lui-même
connaître. Sa réponse aurait pu être et dans d’autres circonstances, elle le
fut : je suis la voie, la vérité, la vie. Il enseigne compassion et charité, qui ne tiennent pas à une
profession, à de la piété, mais à notre humanité : vraie. Il le vit et
fut saisi de pitié… ceux qui vont
assassiner ce jeune Américain à raison de son passé militaire ou dans
« les services », nous prouvent ainsi qu’à l’ensemble de toute
communauté de croyants, qu’ils n’en sont pas eux-mêmes. : tuer de
sang-froid un converti, René Caillé, dont Moktar Ould Daddah m’avait donné le
nom comme surnom, échappa (déjà … Tombouctou) à la mort en commençant de
réciter le Coran. Dans le récit du Christ, tout est anonyme pour les
personnages, ils sont des types non des personnes : un homme
descendait de Jérusalem… des bandits… un prêtre … un lévite… un Samaritain… un
docteur de la loi… l’aubergiste et Jésus
lui-même, Maître. Ce qui n’est pas
anonyme, indifférent, c’est le lien entre les personnes… roué de coups…
passa de l’autre côté… il s’approcha, pansa ses plaies en y versant de l’huile
et du vin, puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une
auberge et prit soin de lui… ce Samaritain est particulièrement organisé,
trousse de secours, mais disponibilité d’agenda, il s’arrête, il repassera, il
a des ressources à tous points de vue. La pauvreté n’est pas celle du hère.
Elle est conscience de la vie, du monde, de Dieu, elle est hiérarchie des
devoirs et des biens, elle peut même devenir une souveraineté, l’aboutissement
heureux pour les autres et pour soi. Frères, il faut que vous le
sachiez : l’Evangile que je proclame n’est pas une invention humaine. Ce
n’est pas non plus un homme qui me l’a transmis ou enseigné : mon Evangile
vient d’une révélation de Jésus-Christ. Et
ce Christ, combien Paul, le Juif par excellence, l’a présenté et caractérisé au
monde entier ! jusques dans sa capitale d’alors. En nous-mêmes, si la foi
ne s’éveille pas par le souffle, la garantie, l’inspiration du Saint-Esprit,
nous n’irions nulle part dans nos lectures, nos pratiques, et nos récitations.
Echangeant beaucoup tout hier avec notre fille sur la route de Bretagne à
l’Alsace, je l’ai éprouvé… en roulant vers cette journée, lourde de symboles
pour un adieu au corps, notre destin à tous – tandis que je prie ou suis
simplement présent (enfin) à la vie, puisque je lis la Parole de Dieu – Marguerite
est à l’autre commencement de l’itinéraire, regardant pour la énième fois
l’album des photos de ses premiers jours, apporté en accompagnement des visites
à sa cousine nouvelle-née. Levée du corps, messe, cercueil dans la terre, pluie
probable et les derniers nés dans ma belle famille. Et les messages de ma chère
nièce pour ses premiers jours de maternité… justesse et sûreté, les œuvres
de ses mains, sécurité, toutes ses lois.
sera développé
I
am pro-business.
Le
traité transatlantique.
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