lundi 20 octobre 2014

courriel à l'Elysée - pour couvrir une réflexion sur les institutions


-------- Message original --------
Sujet: institutions & relations avec la réalité
Date : Mon, 20 Oct 2014 23:08:23 +0200
De : Bertrand Fessard de Foucault
Pour : "Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l'Elysée"



Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,

voici aboutie cette réflexion à main levée sur nos institutions. Je ne peux la résumer, sinon que la  relation gouvernants/gouvernés est en question depuis une vingtaine d'années : mépris et crainte des gouvernants vis-à-vis des gouvernés. Et sans prise sur l'opinion ni sur les âmes, les gouvernants quels qu'ils soient sont inefficaces. Le contenu des politiques est devenu indifférent, parce que rien ne réussit sans le concours politique. Quant aux élites en tous domaines, le mode d'accession au pouvoir et la façon de l'exercer sont devenus tels que les uns s'expatrient mentalement ou physiquement, et les autres dépriment.

Pesante, cette litanie de milliards pour la croissance : été 2012 et ses 120 ou 160 milliards dont on a rien vu à Florange, printemps 2014 avec l'élection de Junker et un plan de 380 milliards, et aujourd'hui à Berlin un futur plan de 50 milliards ; pas un projet, pas une planification, quelques listes dont en version française s'est chargé l'an dernier un cabinet américain. Rien de concerté ni entre nous, ni entre Européens et depuis
Airbus et Ariane, pas de grande entreprise européenne.

Pesante cette prétention à tenir le cap tout en secouant la boîte à idées - le "pouvoir"  -  ou cette culture du débat d'idées soudainement prônée à l'U.M.P..

Navrantes cette agonie de Kobané et l'annonce triomphale de notre troisième frappe irakienne en sept semaines : objectifs atteints, deux ou trois camionnettes...

Nous sommes maintenant dans l'irréel.

Je comptais vous courieller cette note avec un autre message de "couverture" peut-être, mais c'était - à la télévision - le choix entre la dernière tentation du Christ n'inspirant ni n'apprenant rien, et une évocation de Churchill. Ma femme et moi avons vite choisi. Je reprends mon message vers vous en entendant off Martine Aubry puis les "décryptage" d'un contrat entre Berlin et Paris pour "contrer" l'examen de notre budget à Bruxelles... avec cette nouvelle manie de croire au déclin allemand... et de faire du tout-Macron : l'autocar, le gazogène, l'apothicaire, l'assurance-chômage, l'illettrisme (déjà traité par... Jacques Chirac). Les lois libérales décrétant l'économie, une par semaine...

Si vous en avez soit la culture et la foi personnelles, soit la curiosité, regardez comment s'oriente et reprend pied avec le réel, l'Eglise catholique ces temps-ci. Du collégial et de la façon de débattre : ni la montre ni la langue de bois.

Et l'évocation du dernier siècle selon Churchill avec des photos, que je n'avais jamais vues : de Churchill certes, mais de Staline surtout, de oeu sympathies de Roosevelt cynique ou en ruine, et une de de Gaulle appelant le Britannique à rester pour l'honneur des Européens le chef de l'alliance. Sur une table face à la mienne, le dernier magazine du
Monde et le Président faisant la couverture dans une vitrine genre Knoll
.

La grandeur au gouvernement, c'est de ne traiter que l'essentiel. ... tandis que j'entends - également off - les explications sur la compétence des vaccinations à passer aux pharmaciens, ce n'est pas Thévenoud, Cahuzac, Woerth ou autres qui détournent les Français de la politique, ce sont la bêtise et la dispersion de ce à quoi les gouvernants les convient sans hiérarchie ni discernement des urgences. 


Chaleureusement, un septuagénaire pour qui nos réussites et notre grandeur, nos génies pour nous-mêmes et pour inspirer l'entreprise européenne, et la paix, l'humanisme dans le monde ne sont pas anciens, seulement, de la veille d'aujourd'hui. Et qui continue d'espérer que demain continue directement hier. Aujourd'hui est une impasse.

 

Aucun commentaire: