Sent: Thursday, October 09, 2014 11:58 AM
Subject: la réalité faute de
nos aveux
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
la clarté.
1° l’axe du quinquennat s’il ne change pas, n’entraîne plus rien.
L’emploi par la loi (le non-droit du travail et le non-droit au travail) et la
croissance par la loi ? les clés de la compétivité aux seules mains de l’Etat,
ne les faisant fonctionner que sur la seule population (toujours moins de
prestations, moins de service public, plus d’impôts) comme si l’embauche ne
dépendait pas des carnets de commande et ceux-ci de la conquête ou de la
conservation des marchés (études des besoins, suivi des ventes et clients, du
soin de la continuité et du terrain, donc de l’humain) et de la création
(produits innovants qui captivent de nouveaux consommateurs). Singulière
exonération de toute responsabilité personnelle par le système de pensée de
quelques dirigeants d’entreprise qui ne sont pas du tout l’ensemble des
dirigeants d’entreprise, et qui en imposent au Président et à son gouvernement.
Lesquels passent de plus en plus pour leurs mercenaires (au moins
intellectuellement), aux yeux des électeurs de gauche et de tous ceux qui
souffrent d’injustice de longue date et des vices de nos orientations de
politique économique et sociale.
La ratification du pacte budgétaire dès le soir de la prise de
foncions ne satisfait ni le censeur supranational, ni le partenaire allemand à
qui nous ne savons plus en imposer, ni les Français. Toutes les prévisions
avalisées ou communiquées beaucoup trop souvent par le Président sont
immédiatement démentis par les institutions diverses nationales et
internationales, et ensuite par les faits. Le Président, la gauche, le pays
s’usent en vain, s’exproprient mentalement et sont entrés dans la spirale
grecque de la désespérance collective, de la diminution des salaires et des
retraites, de la vente des “bijoux de famille” (les îles grecques, nos palais,
nos monuments, nos technologies) et de notre originalité. Ces jours-ci, la
sanction est claire : l’ignorer au prétexte que la copie n’est pas remise est
le balbutiement du cancre retenant son carnet à la signature des parents... et
avoir en plus “casé” un ministre qui a échoué, qui ne rayonne pas et qui avait
d’abord poussé la candidature d’un autre !
2° la France
depuis 1950 avait su en imposer à l’Europe sinon au monde par le jeu de la
construction et de la conciliation européennes, principalement
franco-allemande. Même empêtrée par les guerres coloniales et ses déficits, ses
dépendances budgétaires, elle avait su faire le “pool charbon-acier”, le traité
de Rome prenant même en charge nos territoires d’outre-mer, elle avait
conditionné son acceptation de la Grande-Bretagne par l’union économique et
monétaire, son acceptation de l’union des deux Républiques allemandes par un
renforcement de cette union. Elle avait toutes les cartes pour l’imagination de
la suite selon elle après le referendum négatif de 2005 sur une Constitution
européenne qu’elle avait d’ailleurs inspirée, toutes les cartes le soir de
l’élection présidentielle de 2012. La carte de la vérité et du bond en avant,
l’intégration par la démocratie non par des réformations nationales jamais
définies, jamais suffisantes, niant le propre de chacun des Etats-membres. Pour
retrouver ces cartes, je me permets de le redire, le Président doit jouer hors
économie, puisque nous péchons par soumission intellectuelle, par totale
incompréhension de ce qu’est notre pays et de ce qu’est le monde actuel, hors
dogmes et en réalité. Jouer le politique, donc la démocratisation des
institutions européennes, l’élection directe du président de l’Union, et chez
nous la planification, le comité d’entreprise, la nationalisation temporaire,
et avec les principaux Etats, le moratoire des dettes souveraines avec
désormais emprunts nationaux et européens auprès des personnes physiques. Faute
de cette dialectique, le chômage, le discrédit, les faillites, la dilapidation
de nos patrimoines matériels et mentaux, l’émigration de nos élites jouant
l’apatridie et l’anglais annonné, continueront... nous sommes saignés, nous
nous saignons. Et les élections constamment anticipées mentalement n’ont plus
aucun sens quand elles ont lieu.
3° hommes et femmes de carrière politique et de pouvoir. Montebourg
et Hamon ne proposent rien, et n’avaient donc jamais été efficaces en conseil
des ministres, y a-t-il collégialité ? La VIème république ? nous y sommes depuis le
quinquennat, le retour des ministres à leur siège parlementaire, la mise en
désuétude du referendum, dont Sarkozy le refusant pour le service public de la Poste, pour le traité de
Lisbonne, pour la révision constitutionnelle, voire pour la réintégration de
l’OTAN, redécouvre la vertu depuis dix jours ? Des candidatures pour 2017, dont
une seule annonce sa couleur : le Premier ministre en place annonçant chaque
jour ce qu’aucune droite n’oserait proposer aussi franchement et battant le
record d’anglophonie établi par un ex-président au dîner royal de Windsor : it
is magnifical... et maintenant : I am pro-business... et des candidatures dont les
tenants refusent aujourd’hui le pouvoir s’ils pouvaient l’avoir tout de suite,
car aucune ne fait rupture avec la dogmatique budgétaire et la compression du
social. Complète déconnexion des carrières par rapport au devoir (et au réel)
4° Etat islamique. Il est unanimement accepté puisque personne ne
va au sol. La Turquie
le préfère à un Kurdistan mordant territorialement et démographiquement sur
elle à partir de la Syrie
et de l’Irak. La zone humanitaire prise sur le Kurdistan syrien est vécue par
les Kurdes comme une annexion de fait par la Turquie.
5° deux maladies sont maintenant dans l’âme et la chair des
Européens et dans une moindre mesure des Américains : les départs de la
jeunesse au djihad (mobilisation et attraction qu’Action directe et ses
émules en Italie et en Allemagne n’avaient jamais eues dans les années 1980),
Ebola dont nous ne savons rien... Dans les deux cas, nos impuissances et
vulnérabilités générant l’imprévisible et peut-être le gravissime.
Conclusion simple : du discernement, de la liberté d’analyse, de
l’émancipation des dogmes (vg. le processus de paix israëlo-palestinien avec
sécurité reconnue pour Israël et Etat bi-partite moignon pour les Arabes
occupés n’a aucun sens que de légitimer la stagnation depuis 1967, la vérité
prospective étant, non plus la sécurité d’un Etat d’Israël et sa domination,
mais la sécurité des Juifs en Palestine selon l’égalité des droits avec les
Arabes dans un Etat unitaire et laïque).
Espérance : la conversion du Président.
L’époque, pas seulement française, attend de grandes personnalités
de charisme et de prophétisme.
Bien chaleureusement.
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