Lundi
27 Octobre 2014
Prier,
la gerbe de ce que j’ai vécu hier, de ce qui m’entoure et m’habite, que je
reçois machinalement, ce matin : le dégueulis de la radio dont je n’entends
que la rumeur continue, mon beau-frère cependant incapable de me dire les « nouvelles »
à quelque heure que ce soit de la journée, fatalisme, tous pourris,
gauche-caviar, des aperçus souvent passionnants que seul l’autodidacte sait
régurgiter péremptoirement… la bataille pour un mot de passe que livrent hier
ma chère femme et notre fille afin de récupérer skype, addiction à
laquelle échappent le même et moi qui me limite au traitement de texte et à la
correspondance… deux messes et deux homélies sur le plus grand commandement, le
premier prêcheur, quoique jeune, tente sans l’avoir peut-être lu le drame de l’athéisme contemporain,
ou titre approchant du Père de LUBAC et n’accroche pas… à la cathédrale au
contraire, c’est la contagion d’une foi de communauté, de communion et de
conversion, les Thessaloniciens, que commente l’ancien recteur : j’applaudis
quand il quitte l’ambon, Marguerite m’imite, deux applaudissements s’entendent
plus qu’un houvari. Point commun : le peuple, les assistances, les regards
sont le plus souvent bleus, pour des fronts d’hommes vraiment pensants et
pieux, l’offrande d’une présence humaine. Le matin, j’étais rentré à pied par
les rues Saint-Fiacre et François Ryff de Saint-Louis de la Robertsau, le diacre
avait accroché dans sa lecture de l’évangile : tu aimeras le Seigneur …
de tout ton esprit, il avait dit, sans
lire, pris : en tout esprit, et
venant s’en excuser auprès de moi, s’expliquer, réminiscence d’un aparte précédent
à la suite d’une messe du soir. Il évoque maintenant sa vocation, la place
Saint-Pierre, la béatification de mon éponyme et donc sa prière. Les ruelles,
les jardinets, les maisons individuelles, personne mais la vie, touffeur de l’histoire
autant que d’un urbanisme étonnamment privatif et pourtant fruit d’une
communauté, une sorte de minorité entre France et Allemagne, qui m’a toujours
fait réfléchir par sa qualité mentale, sa culture, sa civilisation, une
sérénité à proportion de bouleversements fréquents. Si en Europe, il y a
quelque part le ferment cordial et spirituel, presque léger à force d’authenticité
et de probation, de cette Europe latente et vraie, que nous ne faisons toujours
pas venir à la vie politique, économique, c’est bien l’Alsace. De la
cathédrale, le soir, le rose et le cuivre sur fond de nuit noire. Et à mes
pieds, interrogative et bloquée, tandis que je faisais du courrier internet,
avant notre coucher, Marguerite ne sachant décider entre trois coiffes de
sorcière, laquelle elle se mettrait sur la tête vendredi prochain (halloween). Une perplexité douloureuse, pourquoi
ai-je une telle vie ? pourquoi cela m’arrive ? ma vie est nulle… elle
s’est assoupie sur le divan derrière moi, au point que ma chère femme a dû la
changer elle-même et la porter endormie sur notre grand lit. – Et deux beaux
événements pour l’évolution à venir de notre partie du monde entre chrétiens,
musulmans et juifs : la diffusion de cette lettre ouverte au monde
musulman d’Abdennnour BIDAR (l’ai fait suivre à FH, sans illusion et à quelques-uns
de nos évêques, mais sait-on jamais, Dieu maître de notre fécondité… sur l’oreiller,
Marguerite m’interroge, réveillée un instant tandis qu’elle est déposée entre
nous sur le lit immense de mes beaux-parents : c’est quoi la stérilité…
explications, mais surtout conclusion : la fécondité, nous dormions
presque à la dernière assertion), le discours du nouveau président de l’Etat d’Israël
adressé aux Palestiniens en reconnaissance et en demande de pardon d’exactions
(pour le moment, celles les plus anciennes) commises par l’armée issaëlienne…
Il peut
toujours se passer quelque chose dans notre univers… parce que c’est un univers
créé, voulu par autre que nous… et dont le ressort n’est donc pas nos
enfermements ou notre péché. Autre et si intime, nous ayant voulus et nous
appelant à Sa ressemblance [1]. Femme, te voilà délivrée de ton infirmité. Ouis il lui
imposa les mains ; à l’instant même, elle se trouva toute droite, et elle
rendait gloire à Dieu. Chacun des
miracles opérés par le Christ a une histoire propre. Je predrai – avec Sa grâce
– le temps d’approfondir deux choses dans Ses évangiles… Ses colères, dans
cette synagogue où il était en train d’enseigner, le jour du sabbat ou au Temple à chasser les marchands, et
Ses miracles. Deux sortes d’événements, mais qui tous bouleversent. Il est le
dérangeur : le chef de la synagogue fut indigné de voir Jésus faire
une guérison le jour du sabbat. Mais cet
autre est intimidé, il a perdu sa clientèle, il tente un rattrapage et fuit le
face-à-face, le dialogue avec le Christ. Il y a six jours pour travailler ;
venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. Exercice illégal de la médecine, numerus
clausus de nos recrutements, importations de praticiens du Proche-Orient et du
Maghreb à prix cassés. La miraculée : infirme depuis dix-huit ans,
elle était toute courbée et absolument incapable de se redresser, donne le sens : elle se trouva
toute droite, pas de transition, pas d’échange
non plus avec le Seigneur, et sa propre réponse : elle rendait gloire
à Dieu. Elle, elle sait ce qu’il s’est
produit et connaît surnaturellement Celui qui l’a guérie. Jésus, Son regard
simplement, presque par hasard : Jésus la vit, et une sorte d’automatisme, un constat, une anticipation : Il
l’interpella : « Femme, te voilà délivrée de ton infirmité ».
Le
monde, la vie ne sont pas nos conséquences.
C’est nous, c’est le monde, c’est la vie
qui sont conséquences : conséquences de la nature divine, conséquences de
Dieu, de Son amour, de la rédemption, de la croix, de la résurrection. Autrefois,
vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus
lumière. Et chacun de nous, alors, comme
un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps et jamais
son feuillage ne meurt, tout ce qu’il entreprend réussira. Amen.
matin
Les
Dernières nouvelles d’Alsace
(Strasbourg, Colmar, Mulhouse, ma
belle-famille, mon stage au Crédit industriel d’Alsace et de Lorraine en 1968
avec un amour entre Cologne et Bonn, ma copie de bac notée à 19/20 :
Strasbourg… 1960) titrent : « les députés décideront ». Les
présidents de la région Alsace et des conseils généraux de Bas-Rhin et de
Haut-Rhin viennent chez Valls : unité et spécificité de l’Alsace, évidence.
Réponse : le Parlement, donc aucune consultation populaire et le mépris de
l’Histoire, idem pour la
Bretagne des quatre départements. Du monopoly mais pas la vie, du meccano mais pas de dessin ni de plan. Ces
assemblages et jeux déjà pour notre industrie dans les années 1980, ce qui la
mit à mort lente… La réforme que je souhaite et que les Français souhaitent j’en
suis sûr, tout en considérant – exactement comme à propos du « mariage
pour tous » au début de ce quinquennat (qui devient de malheur national) –
que ce n’est vraiment pas une urgence : le souhaitable et le possible, c’est
la consultation sur les délimitations des régions et leurs composantes, et sur
les compétences additionnelles, en sus d’un tronc commun par délégation de l’Etat,
la consultation des édiles puis des habitants. Surtout pas ou plus de modèle
uniforme : une région basque peut-être minuscule, les Normandie, Bretagne
et Alsace historiques, et ainsi de suite. Peut-être des agglomérations très
grandes avec des compétences nouvelles. Mais certainement pas la motivation d’économies
à la marge pour satisfaire qui ? ou à quoi ? certainement pas non
plus des régions de taille internationale ? Hambourg, Brême : des
villes hanséatiques, la
Bavière historique qui peut à elle seule être un Etat
indépendant, à l’échelle des Pays-Bas, de la Belgique et des pays
scandinaves. Cette persévérance à n’imaginer que la contrainte et à ne jamais
penser autrement qu’en rapports de force. Tout cela va p… dans l’immédiat,
Marine Le Pen gagne des voix dans l’intimité de chacun : comment casser
ceux qui nous détruisent… et nous méprisent…
soir
L’affaire
de ce barrage dans le Tarn tourne mal. Comme Notre Dame des Landes en fixation
d’une population très motivée. Mais pis encore par mort d’un jeune garçon de vingt-et-un
ans, dans des conditions pas encore établies en fin d’après-midi. Casseurs et
violences au centre-ville d’Albi. Rapport de je ne sais quelle autorité
évaluant assez négativement le projet, en utilité réelle, et en financement.
L’affaire
du contrôle budgétaire par Bruxelles tourne au pinaillage à cinq cent millions
près compte-tenu de plus-values fiscales, du rendement de la chasse à l’évasion
et d’une moindre contribution de notre part au budget commun… Hollande est cité
dans ses démonstration de vendredi en marge du « sommet » européen,
censé discuter surtout d’engagements climatiques. Cameron refuse de payer ce
pour quoi il a été augmenté de deux milliards d’euros (en livres ?) –
Commentaires : et maintenant que tout va bien aller avec Bruxelles ! la
relance. A La Châtre,
trois cent emplois détruits, pour Caddie repris par son directeur général, les deux
tiers des emplois sucrés.
Les
obsèques de Christophe de Margerie : Total ne payant pas
l’impôt sur les sociétés en France. Une obligation comme pour le dîner du Crif : y être vu... Tout le Gotha politique y est, François
Hollande souriant et en « petites blagues ». Saint-Sulpice…
Un
nouveau plan autoroutier alors que la nationalisation a été refusée, les
changements de fiscalité aussi, l’éco taxe aussi… des cabines et accessoires en
gares de péage toutes neuves sur le réseau SANEF (Alain Minc ?). La réforme
territoriale en débat demain à l’Assemblée nationale.
Tinisie :
la coalition qui devance les islamistes est si hétéroclite qu’elle ne durera
pas, alors que les islamistes sont compacts et unis. Palestine : cinquième
jour de très grave tension à Jérusalem, dont il sera plus difficile de faire le
siège qu’à Gaza, puisque tout s’y imbrique.
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