jeudi 30 octobre 2014

DSK et ses explications - à quoi nous avons échappé en 2011



Après ses déboires financiers, DSK charge son défunt associé

Le Figaro
Guillaume ErrardIl y a 1 heure

L'ancien patron du FMI dénonce les "emprunts excessifs" réalisés par Thierry Leyne, son associé dans le fonds d'investissement, LSK, qui s'est donné la mort il y a une semaine. Il reconnaît la "réputation contrastée" de son associé.
Une semaine après le suicide de son associé, Thierry Leyne, Dominique Strauss-Kahn s'explique sur ce qu'il juge comme un «terrible drame humain qui me touche personnellement». Dans une interview au Parisien-Aujourd'hui-en-France, l'ancien patron du FMI revient également sur les déboires financiers du fonds d'investissement, LSK, qu'il a créé il y a un an.
Sa démission de la présidence du fonds
«Dominique Strauss-Kahn a souhaité pouvoir se consacrer à ses autres activités». Le communiqué laconique du conseil d'administration du fonds LSK, co-géré par DSK et Thierry Leyne, publié mardi, a fait l'effet d'une nouvelle «bombe», cinq jours après l'annonce du suicide de l'associé de Dominique Strauss-Kahn. Plus tard dans la matinée, le régulateur financier luxembourgeois annonce avoir reçu de la part d'une filiale de LSK une demande de «sursis de paiement». Les déboires financiers de DSK apparaissent au grand jour. «J'ai constaté à la fin de l'été que le projet n'était pas conforme à ce que nous avions envisagé ensemble et ne correspondait pas à ce que je cherchais», confirmant les propos tenus par son entourage et révélé au Figaro ,mardi dernier. Des opérations dont il n'a pris connaissance qu'en octobre.
Son associé : sa réputation, son suicide
«J'en apprends plus maintenant sur lui qu'avant sa disparition. Je le connaissais depuis peu de temps». Une déclaration choc qui en dit long sur la manière dont Dominique Strauss-Kahn s'est renseigné sur un homme qu'il savait pourtant «controversé». «Certains m'avaient fait remarquer que c'était quelqu'un de dur en affaires mais cela ne veut rien dire et ils étaient incapables de me dire précisément pourquoi, déclare-t-il. Il avait fait dans le passé de très belles opérations, des entreprises qu'il avait créées et très bien revendues à de grandes banques. C'est un peu sur cette base-là que je lui ai fait confiance».
Un homme qui a bien connu Thierry Leyne dans le passé s'étonnait du choix de DSK de se lancer dans une telle aventure. «Son associé était connu pour avoir anarqué pas mal de monde, révèle-t-il au Figaro. A ce niveau-là, on se renseigne. L'échec de ce fonds était couru d'avance. Quand vous levez des fonds en Russie, au Moyen-Orient ou au sud du Soudan, qui ne sont pas des modèles de transparence financière...»
Quant au geste de Thierry Leyne qui s'est jeté d'une tour de Tel-Aviv, le 23 octobre dernier, il n'en connaît pas les raisons précises. Même s'il a une petite idée. «Chacun sait que la disparition de sa femme l'avait profondément marqué. Je pense aussi qu'il avait contracté une série d'emprunts excessifs».
La société: ses déboires, le rôle de DSK
A la question: «Y aurait-il des fonds pas très propres placés dans certaines sociétés du groupe LSK?». La réponse de DSK est sans détours: «Pas à ma connaissance». Et de charger à nouveau son associé: «Je n'étais pas en charge de toute la partie gestion d'actifs. C'est Thierry Leyne qui gérait la société». «Je n'étais que le président non exécutif et Thierry Leyne, le directeur général. Il a monté une compagnie financière qui faisait essentiellement de la gestion d'actifs. Il n'y avait pas de département de banque d'affaires. Je devais la créer en la centrant sur le conseil aux gouvernements et accessoirement aux entreprises. Mais au bout du compte, il n'y avait que moi qui apportais des affaires».
Dans l'affaire qui oppose la filiale du fonds, Assya Asset Management à l'assureur Bâloise-Vie Luxembourg, Dominique Strauss-Kahn explique qu'elle «plaçait de l'argent, y compris des titres liés à LSK». Ce qui n'était pas prévu dans le mandat de gestion qu'il lui était confié, affirme l'avocate de l'assureur, Maître Karine Vilret.
Que risque DSK?
Après le Sofitel de New-York ou le Carlton de Lille, va-t-il y avoir une nouvelle «affaire DSK»? Non, a priori. Le conflit qui l'oppose à la Bâloise-Luxembourg est un «litige commercial», répond l'avocate de l'assureur. «Il ne s'agit en rien d'une plainte pénale».
Quelles pertes?
«J'ai probablement perdu mon investissemnt et n'ai jamais perçu aucune rémunération. A mon échelle, c'est beaucoup d'argent». Selon L'Obs qui cite le registre du commerce et des sociétés du Luxembourg, la perte de DSK serait estimée à 625.000 euros, si la société d'investissement ne parvenait pas à redresser ses comptes. au départ, l'ancien ministre de l'Économie possédait une part de 20% qui est tombé à 15%, après une augmentation de capital. Celle de Thierry Leyne était légèrement supérieur à 30%. Le reste étant détenu par les autres dirigeants du groupe et des investisseurs dénichés en Russie, en Chine, au Sud-Soudan ou au Moyen-Orient. «Je suis dans la même situation que tous les autres actionnaires».
Son avenir
Visiblement très touché par la disparition de son associé et assommé par ses nouveaux déboires, DSK entend se relancer grpace aux activité de sa nouvelle société Parnasse International qui donne des conseils aux gouvernements. Avant de se rendre à Lille, le 2 février, où il assistera au procès du Carlton. «Serein», dit-il.

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