dimanche 5 octobre 2014

Inquiétude & Certitude - dimanche 5 octobre 2014


Dimanche 5 Octobre  2014 

Hier soir, la messe anticipée, dialogue en y enant avec notre fille. Tu m’as appris tant de manières différentes des miennes pour penser. Tu peux m’apprendre à prier. Elle me dit que si elle se marie avec un homme qui n’a pas la foi, elle ira quand même à la messe avec ses enfants tous les mois. Je lui dis : tous les dimanche et cite sa Maman en exemple qui au début de notre relation, gardait les chiens pendant que j’étais à la messe. Elle assure ne pas savoir si elle aime Dieu, si Celui-ci existe, et si elle « aime » la foi. Je lui dis qu’elle est exactement au bon endroit pour commencer et prier. Que Jésus fera tout le reste. Avant de me coucher, ce message de ma chère femme : je prie simplement cvar je n’ose plus rien demander ni espérer. Notre fille et ma femme me donnent amour, sens des responsabilités, finalité de l’existence, elles m’apprennent désormais prière et conversion. – Petite église de la Trinité-Surzur, minuscule, splendide d’élan, croix du chœur en vitrail, la croisée reste murale, l’ajourement est pour les bras, la tête, le tronc. Modernité magnifique en bois cirusé et motifs bleuâtre – que dessine Marguerite – d’une religieuse de Rennes. Architecte désigné par la mairie, plans et travaux zélés par les paroissiens. Voix très belles pour chanter : Dieu nous accueille en sa maison, Dieu nous invite à son festin, jour d’allégresse et jour de joie… Nous ne sommes pas cinquante. MLP mentionnant Marguerite, fait prier pour son grand-père. Je donne les burettes et notre recteur me signale la clochette, panique, à quels moments de la consécration et du canon, la faire résonner. Si j’ai continué de servir parfois la messe, le maniement de la clochette remonte à mon enfance. Echange d’un « signe de paix », des regards bons et forts. Cette petite assistance, pas cinquante, est particulièrement priante. Ce que je vis se rassemble en action de grâce éperdue, notre fille est à mes côtés, les morts qui m’apportent dans notre vie, tellement, sont en moi. Récapitulation…de mon expérience de vie. Maintenant que j’en ai vécu une, qu’est-ce que la vie ? Je crois que beaucoup de réponses – très heureuses – commence de m’en être données. Ce sont les autres et c’est la responsabilité que nous avons de correspondre à Dieu, aux autres, à la confiance et au regard qu’ils nous accordent, Dieu et eux. Je n’ai pas de rechange avec moi-même, de ressource que le pardon de Dieu et l’amour des autres.
Je préfère ce que je suis à ce que j’aurai pu être ou devenir.
On connaît mieux Dieu qui nous en donne la grâce, notamment par l’incarnation de son Fils, que nos « semblables » car nous ignorons le cheminement de la grâce en eux et le dessein de Dieu sur eux..
La foi s’attrape » par les autres, mais elle se perd par soi.les autres vivants
Couriellé à mes amis mauritaniens, musulmans, mes compatriotes d’adoption depuis qu’ils m’accueillirent à partir de 1965, mes vingt-deux ans : « mon voeu est que votre profond équilibre mental et religieux, malgré les simplismes des exrêmes ou de la dictature, soit contagieux dans toute l’Afrique du Sahara et du nord, loin de ce qui ensanglante le Proche-Orient. L’Aid El Kebir coincide, comme une fois chaque trente ans seulement, avec le Yom Kippour. Que tous les fils d’Abraham se reconnaissent comme tel et que la fête du pardon : Yom Kippour pour tous les Juifs du monde et pour l’Etat d’Israël, soit enfin une prise de conscience d’un péché à se faire pardonner. Quant aux chrétiens dont je suis, qu’ils comprennent enfin l’Islam, le saluent et apprennent de lui l’accueil. Cet accueil dont j’ai déjà tant bénéficié chez vous. » Une fête du pardon en Israël qui oublierait le péché majeur de notre temps, celui commis contre les Palestiniens ? au prétexte d’une shoah qui n’est qu’affaire d’Européens ? Mais la parabole des vignerons et la déception du maître de la vigne – selon le Nouveau Testament autant que pour l’Ancien – sont impitoyables, et valent pour nous. Aussi. [1] Très frappé dans les questions posées par France-Infos, en Israël : les musulmans n’ont aucune idée de ce qui signifie le Yom Qippour pour les Juifs, et ceux-ci aucune de ce qu’est l’Aïd El Kébir pour les musulmans. Lod, Jaffa, Acre, Jérusalem, villes très mixtes, il semble que la tolérance mutuelle y soit bien organisée par les municipalités. Tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d’être aimé et honoré, tout ce qui s’appelle vertu et qui mérite des éloges, tout cela, prenez-le à votre compte.
Je commence ainsi la route tout aujourd’hui, mille kilomètres, pour Strasbourg. Demain matin, la levée du corps. Marguerite y assistera sauf changement qu’elle voudrait. Elle sera entre nous. La mort nous consacre. Autour de qui nous avons aimé, autour de son corps à vénérer encore, nous recevons tout. Et d’abord la relation entre nous tous et avec Dieu.


Du vent. Disproportion entre le flux d’annonces et de consultations de tout ce que la France compte en notoriétés pour la formule 1 : l’accident sans doute mortel de Jules Bianchi, dont je n’avais jamais entendu parler, et la mort programmée de ce jeune Américain, ancien militaire et forces spéciales, mais converti à l’humanitaire puis à l’Islam.

Du vent, les prépositionnements pour 2017 alors qu’aujourd’hui urgent. Juppé et Sarkozy hier et avant-hier, scenarii pour l’un à France 2, enfin l’émotion, la mine bouleversée, non par la misère du monde et du pays, mais par les sondages signes peut-être qu’entre l’homme « droit dans ses bottes » de Novembre et Décembre 1995, et les Français, s’il s’allumerait quelque chose, de la sympathie ?  et l’autre, sur scène, genre En attendant Godot… François Baroin et le très nouveau Sarkozy, visage vieilli, la peau rude, les commissures et ridules : yeux et bouche, conversant assis sur scène devant le maximum de monde. Aujourd’hui deux ""rentrées politiques," même pas ensemble… Montebourg et Hamon, du premier, il ne peut rester que de la gesticulation, il n’a strictement rien fait, sa démission aurait eu du sens à Florange, où il l’aurait donnée sur place avec le plan de sauvetage, clair mais refusé, du second il restera quand même la loi sur les actions de groupe, mais l’aparatchik ne m’est pas du tout sympathique. Des quatre pas une proposition précise, pas un seul diagnostic, de la phrase. Depuis deux ans, mon programme clair, évident : nationalisations, moratoire des dettes souveraines, démocratie directe en Europe, emprunt citoyen dans l’Union et en France, planification quinquennale selon ce que nous avons pratiqué pendant quarante ans, service national garçons et filles, du civique, du militaire, de la coopération. Ségolène Royal, juste et sensible en 2007, n’est plus qu’ambition. Le bois d’Hillary Clinton, dont je vais lire le livre. Lamentable.

Hong-Kong, les étudiants pétitionnaires pour la démocratie, nés quand la Grande-Bretagne a dû cesser une administration centenaire et sans doute débonnaire, donnent du mou. Conseil des aînés, spectres de Tien An Men, ou … L’évolution depuis Mao ne s’est faite que pour l’économie et l’argent : Deng Hsiao Ping. Y aura-t-il au pouvoir ou dans l’influence, quelque aparatchik virant de bord et emmenant l’énorme Chine, si vieille et si jeune, vers la démocratie ? Aucun signe actuellement. Il semble que le nouveau président non seulement n’est pas une potiche ou un porte-parole, mais que c’est un dictateur et de sang-froid, Poutine va faire école.




[1] - Isaïe V 1 à 7 ; psaume LXXX ; Paul aux Philippiens IV 6 à 9 ; évangile selon saint Matthieu XXI 33 à 43

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