Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 11.09.2016 à 17h59 • Mis à jour le 12.09.2016 à 14h31
L’équipe de la candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine, Hillary Clinton, a fait savoir dimanche 11 septembre que cette dernière annulait ses déplacements de campagne programmés lundi et mardi en Californie. L’ancienne secrétaire d’Etat, âgée de 68 ans, souffre d’une pneumonie, a dévoilé quelques heures plus tôt son médecin. On ignore encore si l’ex-première dame se rendra mercredi, comme prévu initialement, dans le Nevada pour d’autres levées de fonds.
Mme Clinton a été victime, plus tôt dans la journée, d’un bref malaise provoqué par la chaleur alors qu’elle assistait à New York à la cérémonie en mémoire des victimes des attentats du 11 septembre 2001. L’incident a contraint son médecin de révéler qu’une infection pulmonaire lui avait été diagnostiquée dès vendredi.
Lisa Bardack a ainsi déclaré dans un communiqué qu’elle souffrait, en outre, de toux liées à des allergies.
« Elle a été mise sous antibiotiques et nous lui
conseillons de se reposer et de modifier son emploi du temps. Pendant
l’événement de ce matin [les commémorations du 11-Septembre], elle a souffert
de la chaleur et était déshydratée. Je viens de l’examiner et elle est
maintenant réhydratée et se remet bien. »
Après son malaise, la candidate à l’élection présidentielle américaine
du 8 novembre a dit aux journalistes qu’elle se sentait « très
bien » en sortant de la maison de sa fille Chelsea, située dans le
quartier de Manhattan, où elle avait été emmenée après avoir quitté la
cérémonie au bout de quatre-vingt-dix minutes et alors que celle-ci n’était pas
encore achevée.La température avoisinait 27 °C, dimanche, à Ground Zero, le site où s’élevaient les deux tours du World Trade Center avant l’attentat du 11 septembre 2011. Le député démocrate de New York Joe Crowley, qui était présent, a déclaré à la chaîne de télévision MSNBC que la candidate « étouffait » durant des commémorations.
« Apte » à occuper la fonction
Plus tôt dans le mois, la candidate démocrate avait été prise d’une quinte de toux lors d’un meeting de campagne à Cleveland. « Chaque fois que je pense à Trump, je deviens allergique », avait-elle lancé en guise d’explication. Cet épisode a alimenté les rumeurs sur sa santé dans les milieux politiques conservateurs. Les partisans de Donald Trump font part sur Twitter de leurs spéculations au sujet de la santé de Mme Clinton sous le mot-dièse #HillarysHealth.A plusieurs reprises, le candidat républicain a émis des doutes sur la santé de l’ancienne première dame et sur sa capacité à assumer une fonction présidentielle physiquement éprouvante. Sa rivale s’est pourtant révélée plus transparente que lui dans ce domaine. Elle a publié en juillet 2015 une lettre de deux pages du docteur Lisa Bardack où sont décrits ses médicaments, dont des anticoagulants et des antihistaminiques contre les allergies saisonnières. Elle souffre aussi d’hypothyroïdie.
L’ancienne chef de la diplomatie a également subi des thromboses, en 1998 et 2009, ainsi qu’une commotion cérébrale suivie d’un caillot à la tête en 2012, après une chute causée par une déshydratation. Elle a vu double pendant deux mois, selon son médecin, et Bill Clinton avait dit à l’époque qu’il lui avait fallu six mois pour s’en remettre. Le 16 août, son médecin a de nouveau déclaré : « Mme Clinton est en excellente santé et apte à exercer les fonctions de présidente des Etats-Unis. »
Du côté de M. Trump, le médecin Harold Bornstein a publié en décembre 2015 une courte lettre écrite de son propre aveu dans la précipitation, et à la formulation vague et emphatique sur « l’excellente » santé du milliardaire. Le 5 septembre, interrogé sur la publication de son dossier médical complet, le magnat de l’immobilier avait lancé : « Maintenant que vous me le demandez, je vais le faire. »
« Besoin de plus d’informations »
Les défenseurs d’Hillary Clinton soulignent que le jour de son diagnostic elle a participé à deux réceptions de levée de fonds, une réunion sur la sécurité nationale et une conférence de presse, et qu’elle a accordé une interview. Samedi, elle a participé à une réception de levée de fonds. Preuve, selon eux, que la sexagénaire est une force de la nature.« Continuer malgré la maladie, c’est ce que font les femmes, stoïquement, tous les jours », a ainsi défendu sur Twitter Jennifer Grandholm, ancienne gouverneuse du Michigan. Certains rappelaient aussi que le président George H. Bush s’était effondré en vomissant sur le premier ministre japonais en 1992, terrassé par une gastro-entérite, et qu’en 2002 George W. Bush avait brièvement perdu connaissance après s’être étranglé avec un bretzel.
Mais, au-delà des précédents, le retard de communication sur la pneumonie illustre le manque de transparence de Mme Clinton comme de M. Trump. « Je peux attester que les Américains ont besoin de beaucoup plus d’informations médicales de la part de ces deux candidats », a écrit vendredi dans le Washington Post David Scheiner, le médecin signataire du bulletin de santé de Barack Obama en 2008. « A ces âges-là, il peut commencer à leur arriver des choses. »
Vos réactions (104) Réagir
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mentor 12/09/2016 - 13h43
Les gros mensonges de la candidate sur son état de santé sont relayés dans
lemonde sans vérification. Seul un vrai bilan de santé des 2 candidats par un
panel indépendant permettra de dissiper les doutes, mais on peut toujours rêver
!
untel 12/09/2016 - 19h13
"Les gros mensonges de la candidate" C'est vrai que le véritable
décodage dans cette affaire, de première importance, consisterait à enquêter
sur l'état de santé réel de la candidate plutôt que se consacrer à décortiquer
les allégations d'obscurs sites que personne ne lit.
Ahmad Shah 12/09/2016 - 13h20
Quelle méconnaissance de la psyché collective américaine ! La future Commander
in Chief des armées US collapse sur le site de la pire tragédie pour les
Américains, celle qui a exposé les énormes failles de la cuirasse
militarosécuritaire US ! Rédhibitoire.... Alors : Pneumonie ou AVC ou coup de
chaleur, ou myasthénie ou dégénérescence cérébrale, qu'importe : les élections
sont finies pour elle.
AZerty 12/09/2016 - 14h50
Les Dr diafoirus se déchaînent. Un vrai médecin, un tant soit peu sérieux ne
se lancerai pas à jeter des dg comme ça, dans le vide, sans examen, sans
dossier....
untel 12/09/2016 - 16h50
@AZerty Qu'est-ce que vous racontez ? Les médecins établissent souvent des
diagnostics de personnes qu'ils n'ont pas examiné, par exemple des hommes
célèbres décédés depuis fort longtemps. On peut aussi faire le diagnostic des
maladies des personnages représentés sur un tableau de la renaissance. Plus
fort, des médecins ont établi le diagnostic d'une maladie décrite dans une
pièce de Sophocle (voir un article de Pierre Barthélémy sur ce sujet).
Elie Somot 12/09/2016 - 11h39
Hillary n'écouterait-elle pas son médecin ? Avec le diagnostic enfin connu,
il aurait été plus prudent de renoncer et d'informer sous peine de... Donald
Trump montre son niveau d'humanité en tirant sur une "ambulance"
alors que lui-même n'est transparent ni sur sa santé, ni sur sa fortune...
Qu'il nous cache sa maladie "d'enfant roi" passe encore.Il est dans
une toute puissance jouissive en lien avec son immaturité psychique. La
pneumonie se soigne... L'autre s'enferme par mandat judiciaire...
Alium 12/09/2016 - 10h34
Si Clinton est victime de "pneumonie" aujourd'hui alors que la
campagne n'a même pas atteint son pic d'intensité, sera-t-elle réellement en
mesure de la terminer ? Un nouvel ennui de santé décuplera le crédit des
rumeurs sur son compte. La question doit être ouvertement posée au sein du
parti démocrate. Ou bien Clinton prend la sage décision de se retirer, ou bien
elle prend sérieusement le risque d'offrir une élection, pourtant imperdable,
sur un plateau d'argent à Trump.
Jean-Michel CARADEC'H 12/09/2016 - 12h06
Transmis au comité démocrate, qui ne manquera pas d'examiner vos
propositions avec la plus grande attention. Merci de votre intervention
déterminante.
Alium 12/09/2016 - 19h33
Commentaire ridicule. Cher monsieur, je ne fais qu'énoncer des faits.
Contrairement à ce que vous affirmez, je doute que les Américains souhaitent
élire une grabataire. C'est pourquoi chaque apparition de Clinton sera
désormais scrutée et ce, dans un climat de suspicion générale alimenté par
l'opacité de son parti autour de sa santé. Une rechute lui sera désormais
fatale et signifiera, de fait, l'élection de Trump. Le DNC et vous-même feriez
mieux de le réaliser tant qu'il est encore temps.
Caroline H 12/09/2016 - 10h22
Souhaitons à Hillary Clinton de recouvrer la santé très rapidement et de
pouvoir honorer ses obligations de cette fin de campagne qui s'éternise.Sinon,
c'est la panade. Pas d'exemple de précédents. Une fois élue,et même si sa santé
n'est pas rigoureusement florissante, nous savons ce qu'il advient des
présidents américains: ils règnent, ils ne gouvernent pas.
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