jeudi 29 septembre 2016

adressé à l'Elysée - questions et solution

Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,

comme vous, comme beaucoup, comme tous... je lis le Canard.

Chroniques pas nouvelles des propos tenus devant des troupes ou en conseil des ministres ou à tel visiteur... vingt ou trente ans que c'est ainsi. Les fuites avec le général de Gaulle n'avaient qu'une origine jusques tard dans son "règne" : lui-même. Je ne peux comprendre que des gens qui doivent tout au Président, ou plutôt à leur nomination par lui, ce qui les a mis en selle pour la politique, lui crachent ainsi au visage : Moscovici, le nul, tant anciennement comme ministre des questions européennes (vous avez dû en avoir des traces), que comme ministre à Bercy et maintenant à la Commission. Qu'est-il ? qu'a-t-il fait ? pour une telle carrière. Et en plus, il donne des conseils au Président. Macron, qui ne serait qu'inspecteur des Finances et banquier s'il n'avait été à Bercy : qu'a-t-il fait ? quel talent ? quelle synthèse ? beaucoup de poses et beaucoup de gaffes. J'ai parfois lu que vous le souteniez antan... vous avez plus de réponses, donc, que moi à l'énigme.

S'en sortir, je veux dire comment servir le pays et en étant un bon candidat à sa propre réélection. 

Evidemment, la conversion. J'avais écrit, inachevé et pas édité, c'était au printemps 2014 avant les municipales, une fiction fondée sur cette conversion et la racontant : le dénouement du Dictateur de Chaplin, un autre Hitler apparaît qui parle de paix et des béatitudes. Fiction en pj.
Que de fois, je vous en ai donné les thèmes, je n'y reviens pas. Tous ces thèmes tranchent et frappent. Aucun des candidats déclarés ne les a, personne ne touche aux dettes souveraines, aux nationalisations comme dissuasion  et prévention mais dont le cadre serait déjà existant en conditionnalité et procédures, l'emprunt non sur les marchés mais aux citoyens nationaux ou européens (donc entre nous et entre épris du bien commun), évidemment la pratique référendaire. Ce que j'entre-lis dans les rayonnages de libraires ou grandes surfaces est atterrant. Il n'y a que des ambitions : moi ! là ! président (Iznogoud), tout change et tout gagne !

Evidemment, la cause principale de l'état actuel du Président dans les sondages, est sa communication. En campagne de 2012, il l'avait laissée prévoir tout autre : rare, sobre, conférence de presse à la de Gaulle deux fois par an, à peine davantage. On a des communiqués, des apparitions parfois quotidiennes. Contenu banal. Application à des événements ou à des décisions que des secrétaires d'Etat pourraient s'approprier. Et évidemment les prédictions qui ne sont pas des annonces : le chômage. Ce n'est qu'un marqueur, ce n'est pas un but ni une tare, aucun candidat n'a de projet là-dessus que l'incantation, le volontarisme, archi-usés depuis vingt ans. C'est l'élan et le rajeunissement du pays qui fait la croissance. Nous avons la démographie, nous avons quantité d'ingéniosités, mais l'essentiel de nos ressources humaines est en jachère, sans perspectives, ce qui est pire que d'être sans emploi.


L'urgence, la nécessité européenne et donc nationale, le lieu du consensus sont l'Europe. Le Président doit prendre la cause et le sujet, et pas banalement ni mollement. La réforme des institutions : je vous l'ai dite comme d'ailleurs à NS dès 2007 (le SPD avait voté en ce sens à son congrès de Leipzig en 2006), le président de l'Union élu au suffrage universel direct. Et donc un tout nouveau traité ou une nouvelle loi fondamentale, cela plaira comme intitulé aux Allemands. Mais l'immédiat et pour lequel nous sommes si bien placés, et qui nous permet aussi de rester en lien étroit avec la Grande-Bretagne - le Brexit ne comptera plus, si nous révisons et refondons tous ensemble les institutions et la Communauté européenne, nom que je préfère de beaucoup à l'Union, qui fait vague sinon "libre" - c'est la défense. En esprit, en matériel, en organisation. Evidemment service militaire et civique réinventé et dans chacun des Etats-membres, nous-même donnant l'exemple.

La dernière chronique de Claude Angeli - le Canard... - est claire. Les Etats-Unis ne peuvent plus tout faire, Hillary sera timide (cf. ses mémoires de secrétaire d'Etat) mais entourée comme rarement un président américain depuis Kennedy, et elle peut se révéler, mais...  rien n'est sûr et cela ne rendra pas les finances américaines plus florissantes, et il y a Trump... Les Etats-Unis ont conscience des vrais fronts, qui sont classiques : la Chine et la Russie, mais ne peuvent plus tenir les deux en même temps.


Partageons-nous les tâches, au moins pour la défense et l'armement classique : les Etats-Unis sur le front Pacifique et Chine, très épaulés par le Japon (qui ne demande que cela et qui est resté démocratique) et nous les Européens, le front qui nous concerne au premier chef, l'Europe, la Russie. C'est d'ailleurs ce front qui fait point commun avec les Etats-membres nouvellement venus (les anciens satellites de l'URSS). Donc, un réarmement conventionnel considérable et porteur d'emplois. Des porte-avions européens (on aurait déjà dû commencer cela en mutualisant les Mistral non livrés à Poutine), une industrie d'armement proprement européenne ce qui peut donner du souffle à Airbus qui en a besoin et même à Alstom à reconvertir, etc... le chantier passionnant et enthousiasmant. La dissuasion nucléaire à discuter à quelques-uns, plus franco-britannique que nationale, et évidemment confortée et accentuée par l'Alliance atlantique (à certainement ré-écrire)et l'Amérique. Poutine comme Staline (le bloc de Berlin en 1947-48 ou la Corée) sait les rapports de force. Il nous a observés pendant dix ans avant de prendre la Crimée et de faire peur aux Baltes. Bismarck ambassadeur aux Tuileries avait jaugé Napoléon III, admirable mais pas en diplomatie.

En jeu, la défense évidemment. Lien avec la réforme des institutions et la démocratisation (le président de l'Union, ou de la Communauté). Mais la vraie perspective, c'est de mettre fin aux dictatures : les grandes, Poutine et le système chinois, les façades soi-disant démocratiques encore plus oppressives que les dictatures nues. Et au passage, cette croisade pour la démocratie nettoiera une Afrique dont les élites désespèrent que l'idéal et l'honnêteté parviennent à la tête de leurs Etats respectifs.

Vous voyez que tout peut se dire à partir de ce thème, dont l'urgence et l'universalité crèvent les yeux. 

Et le dire avant l'élection américaine, c'est rendre service à Hillary, et c'est mettre l'Europe en position avancée mentalement, puis très vite en réarmement et réorganisation industrielle. Une fois tout cela en route et les institutions révisées au pas de charge : le Parlement européen constituant, on peut tenter de jouer cartes sur table avec la Chine et avec la Russie : vous ne nous aurez pas, vous êtes maintenant dans le jeu économique et commercial mondial, ne trichez plus en politique, c'est vous qui perdrez. Et avec les Etats-Unis, l'urgence n'est pas d'accentuer le libéralisme et la jungle en économie (un Calais mondial et des peuples qui finiront par vomir tout le système), mais bien de faire face politiquement et stratégiquement. Au lieu de laisser filer les événements, les évolutions (Daech est un épiphénomène de nos lenteurs et cécités) depuis une décennie avec des baise-mains aux Chinois, des JO chez les dictateurs, et l'absence de moyens de répondre à Poutine. Les réponses en Chine et en Russie sont latentes, il y a des démocrates et il y aussi des minorités fortes (l'ouest chinois).

Réflexions et encouragements du matin, cher ami. Pensées chaleureuses.




Aucun commentaire: