mardi 27 septembre 2016

courriel à l'Elysée - sondages et chances du président sortant

Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,

je pense et écoute... comme vous sans doute.

Je viens de lire les trois pages du Monde daté du mardi 27 Septembre : ces sondages ne me convainquent pas.

1° je suis maintenant certain que Marine Le Pen ne sera pas au second tour, pour la raison simple mais très forte qu'elle présente pour les électeurs tentés de la soutenir quand elle les incarne ou qu'elle est seulement protestataire (profil Front National depuis trente ans, père et fille) un risque de plus, et considérable, si elle devait vraiment exercer le pouvoir. Les Français sont maintenant tellement environnés de risques de toutes sortes, collectivement et personnellement. Je ne pense pas que dans une ambiance si lourde d'inconnus, ils en ajoutent une de telle taille. - Il s'y ajoute que Marine Le Pen n'a aucun charisme et ne publie aucun programme, aucune analyse vraiment étoffée qui fasse "sérieux".

2° les primaires partout, le nombre de candidats à la candidature dans tous les partis et nuances de notre pays fragmente encore davantage les idéologies et les convictions, les plans et les propositions. De même qu'aucune personnalité ne s'impose irrésistiblement, de même plus aucune idée-force ou analyse explicative de tout ou presque ne transparaît. Il y a peu encore, nos malheurs étaient simplement causés par l'immigration et par l'euro. C'est devenu bien plus multiple.


3° Macron est volatile. Il n'a de charisme qu'indirect : rappel de ses propos, séquences filmées brèves. Aucun de ses discours de candidat, aucun de ses discours comme ministren reçu en intégralité ce qui n'est la mémoire de presque personne, n'a vraiment retenu comme un corpus répondant de tout et désignant une personnalité complète. Le ni droite ni gauche ou le consensus au centre, il faut la démonstration de Juin 40 ou des accords d'Evian. Ce dont plus personne n'est actuellement capable. Sauf réponse à des événements immenses et à venir, qui mettraient forcément en "vedette" le tenant du pouvoir dans le moment de ces événements.

4° les candidats en vue ont un passé négatif :
Nicolas Sarkozy, signataire du pacte budgétaire européen et proposant maintenant de ne pas l'appliquer et ce sont ses promesses et montages pour Alstom à son époque et pour la sidérurgie lorraine qui ont rendu les plaies encore plus difficiles à curer
Alain Juppé, les événements et grèves de Novembre-Décembre 1995, la dissolution de confort en 1997 : manquée, le maquillage de son blog sur notre réintégration de l'OTAN quand il est revenu au Quai
Montebourg, aucune réalisation rue de Bercy, pas même sa démission sur proposition de nationaliser Florange
Macron, des petites phrases souvent gaffeuses ou méprisantes, et de réalisation que du catalogue : les cars, le travail dominical
Benoît Hamon n'a jamais été élu dans une circonscription, quoique parachuté par la rue de Solférino, il n'a pas existé à l'Education nationale
surtout on n'entend personne sur Alstom, sur les négociations transatlantiques, sur la résurrection si souhaitable de l'Europe.

Je conclus
1° que le Président doit se déclarer le plus tard possible et que la primaire ne doit se faire à gauche que s'il n'est pas lui-même et de sa seule initiative candidat
2° que le Président doit se comporter en garant de l'unité nationale, en garant de l'idéal et de l'espoir européens
3° que le Président doit en appeler au consensus national n'excluant personne, pas même le Front national, et faire que la prochaine élection présidentielle ne soit pas une fracture pour le pays

Je vous pose une question subsidiaire et sans malice. Tous ces "personnages" qui quittent le navire tant que le brevet du quinquennat vaut encore quelques introductions ailleurs, étaient-ils indispensables ? auquel cas qui les remplace ? et s'ils ne l'étaient pas (cf. les performances auxquelles ils ont parfois conduit le Président), comment a-t-on pu consommer autant de cases d'organigramme ? sinon de frais de personnel.

Evidemment, le thème apparemment choisi pour la campagne et le modèle que présente celle de François Mitterrand pour 1988 sont adéquats.

Chaleureuses pensées. Voeux de bonne soirée.



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