jeudi 22 septembre 2016

à Calais, Nicolas Sarkozy compte « régler le problème de la jungle à la fin de l’été 2017 » - Le Monde.fr



LE MONDE | 22.09.2016 à 02h14 • Mis à jour le 22.09.2016 à 10h30 | Par Matthieu Goar (Calais, envoyé spécial)

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Arivée de Nicolas Sarkozy à la librairie dans laquelle s’est tenue la séance de dédicace de son dernier livre, "Tout pour la France", à Tourcoing, le 21 septembre.
Chronique d’un matin ordinaire dans les installations du port de Calais (Pas-de-Calais). Repérés à un des points de contrôle, des réfugiés sortent un à un d’un camion. Ils ont entre 20 et 30 ans, des chaussures rafistolées et des vêtements tachés. Alignés contre le hangar en tôle et classés par nationalité – Irakiens, Afghans –, ils ont face à eux des policiers en gilets fluo et, moins ordinaire, un attroupement de « costumes cravates » et de cameramans.
Nicolas Sarkozy assiste à la scène aux côtés de Natacha Bouchart, maire Les Républicains (LR) de la ville, et de Xavier Bertrand, président (LR) de la région Hauts-de-France. Non loin des réfugiés, l’ancien président de la République échange quelques mots avec le chauffeur étranger pour s’enquérir sur la façon dont ils sont montés à bord. « C’est quelque chose d’effrayant cette démission, cette absence d’autorité [de l’Etat] », déclare-t-il après avoir parlé à un policier qui lui a expliqué que ces hommes seraient renvoyés dans la « jungle ».
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Nicolas Sarkozy visite le port de Calais avec la maire de la ville Natacha Bouchard et le président de la région Xavier Bertrand.
La « jungle de Calais » s’est invitée dans la campagne électorale la semaine dernière. La fuite dans la presse du plan du gouvernement visant à répartir 12 000 réfugiés sur tout le territoire a provoqué une montée au créneau des ténors les plus droitiers. Le président par intérim du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez, a ainsi mis en ligne, le 16 septembre, une pétition intitulée « Non à la création de jungles sur l’ensemble du territoire ».
Attentif aux tressaillements de l’actualité, Nicolas Sarkozy a sauté sur l’occasion pour organiser ce déplacement, mercredi, à Calais. Un lieu symbolique pour illustrer sa ligne de fermeté sur l’immigration.

Rétablir les contrôles aux frontières

Après la visite du port, le candidat à la primaire de la droite a assisté à une table ronde à la mairie de Calais. Il s’est entretenu avec des professionnels et des habitants. « Je suis là pour rencontrer des Calaisiens, pas pour visiter la “jungle”, car la “jungle” je veux qu’elle parte », a-t-il lancé en préambule – Alain Juppé l’avait lui visitée en janvier. Puis il a évoqué Sangatte, le camp dont il avait supervisé le démantèlement en 2002 : « Celui qui a fait ça a quelque légitimité pour parler de Calais. »
Devant certains habitants plutôt favorables au plan du gouvernement, Nicolas Sarkozy est venu avec un message simple : lui, ancien ministre de l’intérieur, a l’expérience ; lui, futur président, résoudra cette crise dans sa globalité. « La question n’est pas de vider la “jungle” et de la mettre dans mille, cent ou dix endroits, car, si les frontières restent des passoires, dans six mois, je reviens à Calais et ce sera la même chose », a-t-il déclaré avant de s’engager : « A la fin de l’été 2017, le problème de la “jungle” sera réglé. »
Pour cela, le candidat à la primaire de la droite promet de rétablir les contrôles aux frontières tant que les accords de Schengen ne sont pas renégociés. Les accords du Touquet – qu’il avait lui-même signés en 2003 – seront réécrits pour obliger les Britanniques à traiter les demandes d’asile qui concernent leur pays dans un centre créé par eux.
Sur ce problème, sa propre famille politique est divisée : Xavier Bertrand a assimilé la pétition de M. Wauquiez à une méthode frontiste ; ce dernier l’a comparé à un « Harlem Désir des années 1980 », selon Valeurs actuelles. Nicolas Sarkozy peut compter sur le soutien de Natacha Bouchart. La maire de Calais approuve les solutions de long terme de l’ancien chef de l’Etat. Mais elle est aussi opposée à la ligne de Laurent Wauquiez. « Il y a six mois, il y avait 4 500 réfugiés, dit-elle au Monde. Maintenant il y en a plus de 10 000. S’ils ne démantèlent pas aujourd’hui, ils seront 20 000 dans six mois. »

Les réfugiés comparés à des « dégâts »

Surfant sur l’actualité migratoire, Nicolas Sarkozy poursuit avec ce déplacement une campagne sans surprises. Comme en 2007 et en 2012, il flatte la droite dure, multiplie les petites phrases et hérisse ses opposants. Mercredi, il a parlé d’une France qui pourrait être « submergée » par les migrants. Il a critiqué le plan du gouvernement en comparant les réfugiés à des « dégâts » : « Si chez vous, il y a un problème dans une pièce, ce n’est pas grave, les dégâts dans la pièce, je les mets dans la pièce à côté. J’ai réglé les raisons du dégât dans la première pièce ? Non, j’ai dégradé la seconde… » Lors de son meeting, des opposants gabonais qui interrompaient son discours se sont fait sortir par le service d’ordre, entraînant une réaction ironique du candidat : « Ici c’est la France, ce n’est pas le Gabon. Si vous voulez parler du Gabon, retournez-y… »
Lundi, il avait assuré : « Dès que vous devenez français, vos ancêtres sont gaulois. » La semaine dernière, il s’affichait climatosceptique. A chaque fois, les réactions outrées se multiplient.
« Nicolas Sarkozy a choisi une stratégie qui est exactement parallèle à celle de Trump. (…) Il trouve dans la polémique un carburant électoral », a dénoncé, mercredi, François Bayrou, président du MoDem, lors de l’émission « Questions d’info » sur LCP, en partenariat avec Le Monde, l’AFP et Franceinfo.
Toutes ces critiques ravissent l’équipe rapprochée de l’ancien président. « Il donne le tempo, il impose les thèmes de la campagne. Ça me fait penser à 2007 », espère Sébastien Huyghe, député (LR) du Nord. Une époque où les Calaisiens attendaient déjà des réponses…
Vos réactions (57) Réagir
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Bis repetita 22/09/2016 - 11h06
"Demain on rase gratuit", comme en 2007 !
 
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ALAIN GERVAIS 22/09/2016 - 10h57
Il avait déja six cerveaux, maintenant il a douze bras !
 
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PC 22/09/2016 - 10h48
Nicolas Sarkozix et ses braves guerriers gaulois vont s'attaquer vite fait bien fait au camps retranché des barbares vénètes, lusitaniens et autres syriens… Il sera superbe avec ses belles tresses blondes, juché fièrement sur son bouclier porté d'une main par son fidèle Douilletum. Falbala Brunix les encouragera des ses mélopées et tandis que le druide Paulus Bismutux leur mitonnera une bonne motion magique… Tous ces barbares vont remonter sur leurs chars et rentrer vite fait au pays !
 
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kokoff 22/09/2016 - 10h48
Ce type est infect Il oublie ce qu'il a fait dans tous les domaines : Le Touquet , bygmallion , les sondages , etc et j'en oublie On se demande comment des gens peuvent l'entourer mais ce ne sont que Ciotti , Wauqiez et autres républicains Il oublie d'où il vient
 
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blop 22/09/2016 - 10h19
Petite question : si il veut revoir Schengen.... Ça voudra dire que le contrôle aux frontières sera remis non ? Qu'en sera-t-il alors des frontaliers qui voudront aller au travail tous les jours ? Devront ils se soumettre à un contrôle d'identité ? Quid des marchandises ? Cela aura sûrement des conséquences sur leurs temps de trajet et productivité ? Les frontaliers sont-ils au courant de ça ?
 

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