Croyant pouvoir retourner deux des terroristes et remonter grâce à eux jusqu'à Ben Laden, la CIA aurait fermé les yeux sur leur présence aux États-Unis.
De notre
correspondant à Genève, Ian Hamel
Modifié le 12/09/2016 à 12:16 - Publié le 12/09/2016 à
11:44 | Le Point.fr
Les attentats du World
Trade Center, le 11 septembre 2001 à New York. © Le Point
C'est le scénario que raconte Mark Rossini, ancien agent du FBI, sur le site suisse Sept. Une interview accordée au journaliste d'investigation Fabrizio Calvi, ancien de Libération et du Matin, et auteur de 11 Septembre, la contre-enquête. L'article est intitulé « Pourquoi la CIA m'a demandé de me taire ? » Mark Rossini avait été choisi par le FBI pour superviser les agents spéciaux qui représentent le bureau au sein d'Alec Station, l'unité spéciale de la CIA chargée d'éliminer Ben Laden. Il est donc au courant de l'arrivée des deux djihadistes sur le sol américain…, mais on lui intime l'ordre de ne pas le révéler à son employeur !
Le rôle trouble de l'Arabie saoudite
La rivalité qui oppose la CIA, chargée des renseignements extérieurs, au FBI, qui enquête à l'intérieur du pays, est de notoriété publique. Mark Rossini affirme que la CIA l'« a empêché d'enquêter sur Khalid al-Mihdhar et Nawef al-Hazmi parce qu'elle comptait se servir d'eux pour infiltrer Al-Qaïda et remonter jusqu'à son chef Oussama Ben Laden ». Pis : la CIA aurait même recruté l'un des deux terroristes. « Croyant contrôler un agent double, la CIA se serait fait berner par un agent triple faisant semblant de trahir Al-Qaïda pour mieux arriver à ses fins. » L'agence n'agit pas en solo dans cette tentative de retournement. Fabrizio Calvi révèle que les deux pirates de l'air ont aussi côtoyé aux États-Unis des agents secrets saoudiens.Sans l'appui des réseaux saoudiens, implantés sur la côte ouest des États-Unis, les deux terroristes n'auraient jamais pu mener à bien leur mission. Ils ne parlaient pas anglais et ils ne savaient pas piloter des avions. « On voit mal dans ces conditions comment ils auraient pu prendre des cours de pilotage sans aucune aide extérieure », écrit Fabrizio Calvi dans un autre article intitulé « 11 Septembre : les secrets du rapport sur les attentats » et publié également par le site Sept. Le gouvernement américain a censuré 28 pages de la commission d'enquête sur les attentats du 11 septembre 2001, de crainte de mettre en cause ses rapports complexes avec l'Arabie saoudite.
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