Le Monde.fr avec AFP | 26.09.2016 à 06h20 • Mis à jour le
26.09.2016 à 09h40
Un marathon social s’ouvre, lundi après-midi, avec un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire consacré à l’usine de Belfort, berceau historique du constructeur ferroviaire où 400 emplois sur 480 sont menacés.
Le PDG devrait « exposer la stratégie d’Alstom » devant les représentants du personnel. Ces derniers attendent des solutions pérennes pour le site industriel, qui est en activité depuis 1879, décrypte Daniel Dreger de la CGT.
« Est-ce qu’ils vont nous présenter un plan de compétitivité, un plan avec un saupoudrage de charges sur les douzes sites français [du groupe] ? », s’interroge-t-il auprès de l’Agence France-Presse, ajoutant que « M. Poupart ne peut attendre la fin de la semaine sans rien nous dire ».
Les promesses électorales du gouvernement
A sept mois de l’élection présidentielle, l’avenir du site belfortain est devenu un enjeu politique. Le président de la république, François Hollande, a fait de son maintien un « objectif ». Le chef de l’Etat est soucieux d’éviter une déflagration similaire à la fermeture des hauts-fourneaux de Florange (Moselle), au début de son quinquennat.
Lire aussi : Peut-on
comparer les dossiers Florange et Alstom ?
Après avoir dénoncé l’annonce « brutale » d’Alstom, le
gouvernement a promis des « réponses » d’ici à « la
fin du mois » pour sauver l’usine, d’où est sorti le premier TGV
en 1971 et dont dépendent près de 900 emplois indirects.L’Etat, qui détient 20 % du capital d’Alstom, a « le devoir de sauver » l’entreprise et Belfort, a prévenu, dimanche, le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, craignant un « effet cascade » sur l’ensemble de la filière ferroviaire.
Des tractations sont menées dans le secret entre l’Etat et les différentes entreprises pouvant apporter des commandes supplémentaires au groupe. En coulisse, le gouvernement a ainsi pressé sur la SNCF de conclure au plus vite une négociation avec Alstom pour l’achat de six TGV destinés à la ligne Paris-Turin-Milan.
Lire aussi : Alstom :
pourquoi les acteurs publics ne peuvent pas « acheter français » pour
sauver l’emploi
« Des perspectives, il y en a : le Grand Paris, le TGV du
futur, le développement du fret et du ferroutage, plutôt que de mettre des bus
sur la route comme l’a fait [l’ancien ministre de l’économie Emmanuel]
Macron », a avancé Pascal Novelin, délégué CGT d’Alstom Transport,
samedi, lors d’une manifestation à Belfort.Le secrétaire d’Etat chargé de l’industrie, Christophe Sirugue, devrait recevoir les syndicats dans la semaine pour faire un point. M. Sirugue « nous avait dit : “Vous me jugerez sur les actes et non sur les paroles.” Donc on ira voir et entendre », lâche Thierry Muller, représentant CFDT.
Un convoi de manifestants attendu
Mardi, les « Alsthommes » se feront entendre. Ils sont appelés à la grève et à se rassembler dès 11 heures devant le siège du groupe à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), où se tiendra un CCE ordinaire.L’intersyndicale (CFE-CGC, CGT, CFDT, FO) a symboliquement affrété un TGV pour l’occasion afin de convoyer les salariés de Belfort et d’Ornans (Doubs). Entre « 1 000 et 1 500 personnes » sont attendues, d’après l’un des organisateurs. Le même jour, le PDG, M. Poupart-Lafarge, sera auditionné par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.
La direction du groupe refuse jusqu’à présent d’évoquer un plan social, assurant qu’une « proposition de transfert » vers une autre usine Alstom sera formulée pour chacun des 400 salariés concernés.
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Belfort, "ville morte", pour défendre Alstom
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Vos réactions (11) Réagir
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Gai Luron 26/09/2016 - 10h44
C'est un Alstorm Trooper?
Mouarf 26/09/2016 - 10h01
Si Alstom est dans cette situation cela signifie que l'entreprise n'est pas
compétitive. Donc on est bien partis pour sacrifier la SNCF et faire payer le
contribuable pour une solution qui gagnera un peut de temps jusqu'aux
présidentielles mais qui ne sauvera même pas Alstom sur le long termes
Openeye 26/09/2016 - 09h22
On attend avec impatience de savoir ce que les syndicats proposent pour
aider Alsthom à préserver les emplois, pour mettre du baume au coeur des
contribuables qui vont encore supporter les coûts. On attend aussi ce que les
syndicats de la SNCF vont suggérer pour que les salariés de la SNCF aident ceux
d'Alsthom. Cette histoire est ubuesque, avec une agitation politique démesurée
pour aider 400 salariés dont les emplois ne sont même pas menacés. L'état doit
demander des contreparties à la CGT.
bakounine 26/09/2016 - 10h26
@Openeye La question n'est pas seulement les 400emplois direct mais aussi
les 900 emplois indirectes. Mais c'est surtout un fleuron de la technologie
national qui est en danger car après Belfort ce sera le tour de quel site? L'on
a vue déjà des pan entier de l'industrie de haute technologie disparaitre: de
la sidérurgie à l’imagerie médical et j'en passe.
Mouais 26/09/2016 - 10h59
@bakounine - De la haute technologie que personne ne veut acheter, même pas
la SNCF. Vous croyez pas qu'il y a comme un petit problème ?
Leo 26/09/2016 - 08h45
Pourquoi l'Etat détient-il des actions d'entreprises privées? Son rôle est
d'être arbitre de l'économie; et non à la fois arbitre et joueur. Les services
publiques doivent appartenir à 100% à l'Etat, mais les entreprises privées
doivent être 100% privées.
Jboss 26/09/2016 - 08h42
On va encore nous saouler toute la semaine avec ça ? Tous les moyens de
l'état et nos impôts au service de 300 personnes qui ne veulent pas déménager ?
JEAN PIERRE DELACOTTE 26/09/2016 - 11h01
Jboss : vous oubliez un petit "détail". Le départ simultané de ces
300 personnes provoquera un effondrement de la valeur de leurs logements qui
les rendra incapables d'acheter un nouveau logement là où elles seront
transférées, d'autant plus que leur arrivée massive y provoquera une poussée
des prix immobiliers. C'est ce redoutable effet de ciseau qu'ont en tête les
salariés perdant simultanément leur emploi, bien avant une éventuelle réticence
à bouger !
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