Le Monde.fr avec AFP | 18.09.2016 à 11h38 • Mis à jour le
19.09.2016 à 06h43
L’ancien président Jacques Chirac, qui aura 84 ans en novembre et a été
plusieurs fois hospitalisé depuis son départ de l’Elysée en 2007, a été
admis dimanche à La Pitié-Salpêtrière pour une infection pulmonaire.L’ex-chef de l’Etat « a été hospitalisé ce matin à la Pitié-Salpêtrière pour le traitement d’une infection pulmonaire », selon l’époux de sa fille Claude Chirac, Frédéric Salat-Baroux, précisant qu’il resterait hospitalisé « dans les prochains jours ». Son retour du Maroc, où il séjournait avec son épouse Bernadette, a été anticipé de 24 heures sur avis des médecins, selon un proche.
Rumeurs alarmantes
Chez les personnes âgées, le problème de l’infection pulmonaire est « qu’elle récidive souvent », explique un pneumologue de l’AP-HP. Et cette pathologie peut contribuer à une dégradation de l’état général et des fonctions cognitives.Alors que, comme à chacune de ses hospitalisations, les rumeurs les plus alarmantes circulent, une source proche de l’ancien président a précisé que Jacques Chirac était conscient.
Depuis son départ de l’Elysée en mai 2007, M. Chirac, victime d’un accident vasculaire cérébral en 2005, a été hospitalisé à plusieurs reprises, notamment une quinzaine de jours en décembre 2015, déjà à la Pitié-Salpêtrière, pour affaiblissement. Il a par ailleurs été fortement éprouvé par la mort de sa fille aînée, Laurence, en avril. Ses proches faisaient cependant état, ces dernières semaines, d’une amélioration de son état.
Habitué de longue date des séjours au Maroc, il y est resté plusieurs semaines cet été. Les médias locaux avaient signalé sa présence dans la station balnéaire d’Agadir, à partir de mi-août.
Lire aussi : Portrait
de Jacques Chirac en monarque éclairé
Dès l’annonce de sa nouvelle hospitalisation, les messages de sympathie se
sont multipliés, jusqu’au Premier ministre Manuel Valls qui a adressé tous ses « vœux
de rétablissement » et son « soutien au président Jacques
Chirac ».Réactions politiques en chaîne
A droite, nombre de candidats à la primaire pour 2017 et de ténors ont réagi.« Je lui souhaite de tout cœur de vaincre son mal et de se rétablir très vite », a tweeté son ancien premier ministre Alain Juppé.
« Je lui souhaite de se rétablir au plus vite », a écrit l’ex-président de la République Nicolas Sarkozy.
François Fillon a espéré « que son énergie indomptable soit encore et toujours la plus forte », Bruno Le Maire se dépeignant parmi « des millions de Français à avoir une pensée pour lui ».
Le centriste François Bayrou a jugé « très émouvant que cet homme qui a connu les plus hautes responsabilités soit dans le dénuement, comme ça, de la maladie et de la vieillesse ».
A gauche, Michel Sapin, ministre de l’économie et proche de François Hollande, a exprimé sa « sympathie » pour l’ancien président, « toujours très attentif à la santé des autres ».
L’écologiste Cécile Duflot a reconnu à Jacques Chirac l’inscription du principe de précaution dans la Constitution et son cri d’alarme en 2002 (« Notre maison brûle… »), même si pas « suivi des actes ».
Même l’ancien président du FN Jean-Marie Le Pen a jugé que « devant la maladie, on s’incline », y compris pour un ancien « adversaire » qui « n’a pas toujours été correct dans son combat ».
Affaibli
Réputé pendant des décennies pour sa santé de fer et son naturel bon vivant, Jacques Chirac a connu plusieurs alertes depuis son hospitalisation en urgence en septembre 2005 pour un accident vasculaire cérébral.En janvier 2014, Bernadette Chirac avait estimé que son époux ne parlerait plus publiquement et évoqué des troubles de « sa mémoire, surtout par moments ».
La dernière apparition de Jacques Chirac à une cérémonie officielle remonte au 21 novembre 2014. Diminué, main sur l’épaule de son garde du corps, il était arrivé sous les applaudissements de la salle.
Absent le 20 juin à l’inauguration de l’exposition lui étant consacrée au musée du Quai Branly, où François Hollande lui avait rendu un vibrant hommage, il l’avait visitée en juillet en privé.
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Héraut du « non » à la guerre des Etats-Unis en Irak en 2003, Jacques Chirac a vu son parcours également marqué par des déboires judiciaires.
Premier ancien chef de l’Etat condamné par la justice, fin 2011, pour des emplois fictifs du temps où il était maire de Paris, il avait obtenu de ne pas apparaître au tribunal en raison d’une maladie neurologique dégénérative.
Vos réactions (111) Réagir
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mdut 19/09/2016 - 11h41
Geronimo (l'ineffable) et les autres : vous semblez bien pressés d'enterrer
Chirac. Vous n'avez aucune raison de le dire mourant, mais vous utilisez ça
comme argument. Pauvre Chirac : ses amis sont lamentables et ne l'aiment même
pas, ses adversaires politiques sont beaucoup plus respectueux. Honte à tous
ceux qui ont écrit sans la moindre preuve que JC est mourant.
Le Commodor 19/09/2016 - 10h55
A lire les commentaires, les vautours auraient-ils pris leur envol ?
Lo 19/09/2016 - 11h14
Que voulez-vous, ce n'est pas dans les carnets mais en page politique, donc
on parle politique.
OSS117-Flantier 19/09/2016 - 10h01
On peut critiquer ses convictions politiques et son bilan c'est une chose,
mais personne ne peut nier qu'il a toujours représenté la France avec respect
et classe, il est l'exemple de la carrure qu'un président doit avoir. Pour moi
ne pas s'engager en Iraq, en 12 ans ça me suffit c'est déjà mieux que le bilan
des présidents modernes. Maintenant, les gens qui osent se défouler sur une
personne agée et malade c'est juste pitoyable point-barre. On est où là ? Un
peu de respect !
R2B 19/09/2016 - 10h47
@OSS117-Flantier . +1
- GERONIMO 19/09/2016 - 11h26
+1000. Et comme le dit Commodor : Les vautour ont pris leur envol. Et ils
volent bas. 
Alain Bouley 19/09/2016 - 12h04
Chirac aux manettes, personne n' a mis sa légitimite en cause , considéré
comme le Président durant son mandat.
Cinquante nuances de capitalisme liberal 19/09/2016
- 09h25
J'ai voté pour lui en 2002 et je l'ai toujours regretté. Je n'irais pas
voter pour Sarkozy en 2017, que la France se débrouille avec ses choix honteux.
- GERONIMO 19/09/2016 - 11h09
Que vous ne cautionnez pas votre vote en sa faveur est un honneur... Pour
lui.
Lo 19/09/2016 - 11h20
Si vous considérez le détournement du vote de 2002 pour, au lieu de
gouvernement d'union républicaine qui s'imposait, faire une dernière fois
l'État RPR en version UMP cette fois et distribuer une dernière fois les
prébendes aux copains, comme honorant son auteur, libre à vous, Geronimo. Mais
ça a servie de leçon à beaucoup.
Cinquante nuances de capitalisme liberal 19/09/2016
- 11h33
L'histoire s'arrête en grinçant, freinée par un personnel politique toujours
plus insignifiant.
Lo 19/09/2016 - 11h37
correction : servi.
Phiphi le belge 19/09/2016 - 11h53
@Lo : "le détournement du vote de 2002" ??? Les élections
législatives qui ont suivi l'élection de Chirac à la présidence ont été très
claires : victoire pour l'UMP. Si la gauche avait gagné il y aurait eu
cohabitation, mais c'est l'UMP qui a gagné et qui a donc gouverné la France. Où
voyez-vous un détournement électoral ?
Lo 19/09/2016 - 12h52
@ Phiphi le B. Argument bien connu. Souvenez-vous. Chirac profite de l'état
de choc dans l'opinion pour créer le "parti unique de la droite" (son
rêve), fait hurler partout : "il faut une majorité au président sinon
c'est la crise de régime!" et le tour était joué. Mais je regrette, il
aurait pu - et dû - donner une suite tout à fait différente à son élection,
qu'il était loin de ne devoir qu'à la droite. Faisant comme s'il avait été élu
sur son programme, il a effectivement détourné le vote.
Philibert Delorme 19/09/2016 - 12h54
@ Lo, Vous mettez le doigt sur l'une des gosses erreurs ou plutôt fautes de
Chirac quand, en 2002, soutenu par une énorme majorité qui comprenait, bien
sur, des électeurs de gauche, celui-ci, au lieu d'inclure dans son gouvernement
des ministres de gauche, et, il y a à gauche, des gens très compétents, a
préféré former un gouvernement composé exclusivement de ses amis politiques. Ce
qui ne m'empêche pas de souhaiter un prompt rétablissement à l'ancien
Président.
Lo 19/09/2016 - 12h55
@ Phiphi le B. suite. Cette énième entourloupe chiraquienne n'a pu marcher
que sur la base d'une exploitation tacticienne du traumatisme causé par le 22
avril 02.
- GERONIMO 19/09/2016 - 13h16
@Lo. Le "traumatisme" ? Mais la faute à qui ?
Lo 19/09/2016 - 13h41
Ce n'est pas du tout la question, Geronimo.
Cinquante nuances de capitalisme liberal 19/09/2016
- 14h18
@Geronimo. La faute à qui ? La faute aux déplorables qui votent pour le FN,
oubliant qu'ils scient la branche sur laquelle ils sont, précairement, assis.
FO 19/09/2016 - 07h33
Hollande va le regretter...
Halala les retraités! 19/09/2016 - 07h57
Et l'irremplaçable Denis Tillinac aussi! 
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