LE MONDE | 21.09.2016 à 23h35 • Mis à jour le 22.09.2016 à 02h20 | Par Séverin Graveleau
Le trio de tête français est identique à celui des précédentes éditions, une dizaine de rangs plus bas. L’Ecole normale supérieure passe ainsi de la 54e à la 66e position, l’Ecole polytechnique de la 101e à la 116e et l’université Pierre-et-Marie-Curie de la 113e à la 121e. L’université Paris-Sud progresse, de la 188e à la 179e place, alors que l’université Paris-Diderot (Paris-VII) sort du top 200.
Le nombre stable d’établissements tricolores dans ce ranking cache, en fait, un important jeu de chaises musicales. Ainsi huit universités sortent du classement général quand huit autres y entrent. Parmi les nouveaux, Centrale Supélec (entre la 201e et la 250e place), les Mines ParisTech (251e-300e) ou encore l’université de Toulouse Midi-Pyrénées (301e-350e). A l’inverse les universités Paris-XIII, Paris-Dauphine, Lille-I et II ou encore Joseph-Fourier Grenoble-I n’y sont plus mentionnées.
Ces changements rapides s’expliquent en partie par la « restructuration à l’œuvre dans le système universitaire français » et par les fusions d’établissements, selon Phil Baty, rédacteur en chef de THE.
Recherche de qualité et renommée internationale
Phil Baty note que « les meilleurs établissements français sont particulièrement bons dans la production de travaux de recherche d’envergure et de chercheurs de renommée internationale », mais qu’ils marquent moins de points en termes d’environnement d’apprentissage et de recherche.Il salue cependant « d’ambitieux plans de développement dans le secteur de l’éducation » en France, citant notamment l’université Paris-Saclay, créée en 2014, et qui regroupe « certaines institutions parmi les meilleures et plus prestigieuses de France » (Ecole polytechnique, ENS Cachan, université Paris-Sud, etc.). De quoi la hisser à l’avenir dans le Top 10 des universités européennes, voire mondiales ? S’il est « trop tôt » pour le dire, selon lui, Paris-Saclay a « un grand potentiel de succès ».
Déclin européen et ascension asiatique
Si cette nouvelle édition du classement THE, traditionnellement moins favorable à l’Hexagone qu’aux établissements anglo-saxons, ne rebat pas les cartes mondiales, elle marque quand même quelques inflexions. La première est symbolique, mais importante : pour la première fois depuis l’existence de ce ranking, les Etats-Unis, qui continuent de dominer le top 10, se font ravir la première place par le Royaume-Uni et l’université d’Oxford, qui était sur la deuxième marche du podium l’an dernier.
Etablissements
|
Pays
|
Classement
2016 - 2017 |
Classement
2015-2016 |
University of Oxford
|
Royaume-Uni
|
1
|
2
|
California Institute of Technology
|
Etats-Unis
|
2
|
3
|
Stanford University
|
Etats-Unis
|
3
|
4
|
University of Cambridge
|
Royaume-Uni
|
4
|
5
|
Massachusetts Institute of Technology
|
Etats-Unis
|
5
|
6
|
Harvard University
|
Etats-Unis
|
6
|
7
|
Princeton University
|
Etats-Unis
|
7
|
8
|
Imperial College London
|
Royaume-Uni
|
8
|
9
|
ETH Zurich – Swiss Federal Institute of Technology Zurich
|
Suisse
|
9
|
=10
|
University of California, Berkeley
|
Etats-Unis
|
=10
|
=10
|
University of Chicago
|
Etats-Unis
|
=10
|
10
|
Faut-il pour autant imputer le recul des établissements français à la progression de l’Asie ? Phil Baty ne le pense pas, mais souligne que « les grands investissements de cette dernière dans l’enseignement supérieur produisent aujourd’hui de grands progrès. Alors que la France est toujours aux prises avec ses différentes réformes de l’enseignement supérieur ».
Etablissements
|
Classement
2016 – 2017 |
Classement
2015 - 2016 |
École Normale Supérieure
|
66
|
54
|
École Polytechnique
|
116
|
101
|
Pierre and Marie Curie University
|
121
|
113
|
Paris-Sud University
|
179
|
188
|
CentraleSupélec
|
201-250
|
Non classé
|
École Normale Supérieure de Lyon
|
201-250
|
201–250
|
Paris Descartes University
|
201-250
|
201–250
|
Paris Diderot University – Paris 7
|
201-250
|
199
|
Mines ParisTech
|
251-300
|
Non classé
|
Aix-Marseille University
|
301-350
|
251–300
|
University of Bordeaux
|
301-350
|
251–300
|
Federal University of Toulouse Midi-Pyrénées
|
301-350
|
Non classé
|
University of Strasbourg
|
301-350
|
301–350
|
Claude Bernard University Lyon 1
|
351-400
|
401–500
|
École des Ponts ParisTech
|
351-400
|
Non classé
|
Montpellier University
|
351-400
|
301–350
|
Paris-Sorbonne University – Paris 4
|
351-400
|
251–300
|
École Normale Supérieure de Cachan
|
401-500
|
Non classé
|
University of Lille
|
401-500
|
Non classé
|
University of Nantes
|
401-500
|
401–500
|
University of Nice Sophia Antipolis
|
401-500
|
401–500
|
Panthéon-Sorbonne University – Paris 1
|
401-500
|
351–400
|
Université Bourgogne Franche-Comté (UBFC)
|
501-600
|
Non classé
|
National Institute of Applied Sciences of Lyon (INSA Lyon)
|
501-600
|
401–500
|
University of Rennes 1
|
501-600
|
501–600
|
École Centrale de Lyon
|
601-800
|
Non classé
|
University of Cergy-Pontoise
|
801
|
601–800
|
Méthodologie
Pour réaliser ses palmarès, le Times Higher Éducation prend en compte 13 critères. Parmi ceux-là on trouve la réputation académique et professionnelle des établissements, le volume et la réputation des publications et citations dans les revues scientifiques, le ratio enseignants/élèves, le poids des échanges internationaux ou encore l’environnement d’apprentissage.- Séverin
Graveleau
Journaliste au Monde
Vos réactions (21) Réagir
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Candide 22/09/2016 - 11h10
Les productions et transmissions de savoir sont par nature inclassables. Il
existe ici et là des joyaux dans les universités les plus
"invisibles". Ces trésors d'intelligence échappent totalement aux
définitions de critères imposés par des logiques essentiellement financières.
Ces classements qui n'arrêtent pas de fleurir de par le monde procèdent en
effet d'une telle logique. Classer les universités selon leurs budgets
s'accorde avec le "top" mondial.
Quentin 22/09/2016 - 10h46
L'article aurait plutôt du faire une part plus belle à la méthodologie.
Illustration : l'entrée dans le classement de l'université Toulouse
Midi-Pyrénées (université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées pour être précis) :
tout est dans le véritable nom (camus n'a pas dit mieux), c'est juste un
conglomérat administratif d'universités déjà existantes (véritablement créé en
2015). Les conditions de travail sont toujours les mêmes, mais on a gagné des
places au classement...
JEAN-MICHEL LEVY 22/09/2016 - 10h25
L'établissement qui était numéro 1 en 2015-16 a disparu ? Ou il est tombé
après la 10ème place ? Ce tableau est forcément faux. Quant aux universités et
écoles françaises, elles font avec ce qu'elles peuvent. Quand les étudiants ne
savent même pas écrire, il y a peu de chances pour qu'ils aient l'esprit assez
clair pour faire de grandes choses. Le problème est en amont. Pour des raisons
idéologiques stupides on a cassé l'éducation nationale. Personne ne semble
vouloir revenir la dessus..
Hein? 22/09/2016 - 10h23
Analogie possible avec le sport? La France continuant à privilégier les
clubs de sport "amateurs", quand le reste du sport mondialisé est
depuis longtemps passé "professionnel"…
Bob 22/09/2016 - 10h20
Ainsi, toutes les universités françaises reculent comme un seul homme? Ah?
Le paragraphe "méthodologie" est quand même au centre de la question.
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