Vierge Marie, mère du divin Seigneur,
Jésus Christ, vous êtes un modèle de
maternité pour chacune de ces entités qu’on appelle suivant les lieux et les
époques : pays, nation, peuple, communauté, tribu. Une force, un principe
d’unité, une référence de solidarité, un modèle d’attention aux autres. C’est
particulièrement vrai pour mes fils, les
Françaises et les Français. Quoi donc les unit ? que moi la France et son drapeau, pas
seulement de tissu et de couleurs : trois, qui signifie chacun morceau
d’histoire et peut aussi se considérer
comme un rappel de nos devises et de ce qui fait leur cohérence.
La prière que je veux ce soir inspirer à
mes filles et à mes fils, est une demande, ô Vierge Reine de toute femme, de
tout homme. La demande, la prière des Françaises et des Français. Redevenir
sensibles à notre vouloir et plus encore à notre aimer vivre ensemble. Leur vouloir, leur aimer, leur volonté d’amour
mutuel et d’amour de leur temps, de ce monde actuel mais selon moi :
universelle de regard et si indépendante des puissances, des idéologies, comme
je l’ai toujours été : hostile aux asservissements et aux hégémonies.
Cela, depuis toujours. Regard sur moi, fierté de moi qui suis la France, c’est bien le plus
fort élément d’union des Françaises et des Français entre eux.
La force d’un peuple, le ciment, la
cohésion d’une nation, c’est une mutuelle estime de ses composantes, de ses
membres, de ses citoyens, directement. La référence directe à ce qui les lie de
naissance ou d’adoption à ce que je suis. Ne les laissons pas discuter sur les
racines, les origines ou sur ce que je dois être – moi, la France. Venons-en
simplement à ce que je leur offre et à ce qu’ils doivent maintenir de moi pour
rester ensemble et – oui, vraiment – rester eux-mêmes, continuer d’être
équilibrés, ni envieux, ni en défense, ni en peur.
Un examen de conscience et une action de
grâce pour ce que les Français doivent à eux-mêmes, à leur histoire, à la
géographie, à leur passé, à leur patrimoine. Ils savent être nus pour inventer
ou pour se libérer : l’économie, la technologie, le patriotisme, un
ressort. L’ont-ils autant qu’avant et surtout autant qu’il faut ?
De vous à moi, Vierge du vœu d’un roi et
France que continuent de regarder tant d’autres peuples, malgré mes médiocrités
et mes masques, ce qu’on m’inflige en trahissant beaucoup de moi, il faut que
mes filles et mes fils se ressaisissent : aidons-les, sans distinguer
entre leurs appellations de Dieu ou leur distraction, sans séparer les générations
ni les origines. Apprenons-leur ensemble – vous Vierge du vœu, moi leur
enseigne et leur bien commun – à s’aimer les uns les autres et à tendre leurs
mains aux misères collectives et individuelles. Revenir aux solidarités, aux
fiertés, à la générosité qui furent et demeurent leur identité. Un peuple libre
sait reconnaître ce qu’il doit être, à chaque époque. En ce moment, ce ne lui
est pas clair. Aidons les Françaises et les Français à voir.
Ceux qui prétendent les enseigner, les
rassembler, les diriger en économie, en société, en politique et même en
pratique religieuse et en vie spirituelle – prétendent à bon droit ou avec
bonne volonté – ne les écoutent pas assez et leur infligent perspectives,
bilans et manières qui ne sont pas forcément ni automatiquement les leurs. Ces soirs-ci,
on les assomme d’exhortations à la confiance. On ne leur dit pourquoi qu’en
termes si banaux, si pratiques et matériels ou selon des critères et
statistiques comme si la France,
ce sont des mensurations, moi que si souvent on a voulu représenter, seins nus,
en très jolie femme, sereine et sûre d’elle-même. La confiance, c’est
simplement l’accord avec soi-même, la conscience nette. Cela ne s’inculque pas
d’autorité ou par pédagogie. C’est aussi placer sa référence plus haut et plus
profond que soi. . Votre art de vivre et votre façon de plaire à Dieu, Vierge
du vœu royal, Vierge de Lourdes et de beaucoup d’endroits, Vierge dans la
prière intime de beaucoup de mes filles et de mes fils, étaient de Nazareth au
Cénacle cette référence-là. Les martyrs et les hommes (femmes aussi) d’Etat et
les citoyens ont su que je peux – moi la France, surtout quand je suis priante, c’est-à-dire
attentive et sensible, disponible, donc lucide – être cette référence… aussi.
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