mardi 13 janvier 2015

Inquiétude & Certitudes - mardi 13 janvier 2015




Mardi 13 Janvier 2015
Lever de mes aimées, pluies et vent depuis le mien ou avant. Puisque les enfants des hommes ont en commun le sang et la chair, Jésus a partagé, lui aussi, pareille condition [1]… et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Evangile dans leurs synagogues et expulsant les démons. Jésus et ses corelionnaires, ses frères de race, leurs lieux de culte, mais il prie dans la solitude, dans le désert. Le lendemain, Jésus se leva bien avant l’aube. Il sortit se rendit dans un endroit désert, et là il priait.  – Une fois de plus, je me trompe de jour, mais j’ai déjà ainsi l’introit. … Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Les démons, le mal, l’humanité pécheresse, détournée, perdue mais qui d’instinct sait à Qui elle a à faire quand se fait la rencontre : circonstances banales, la Samaritaine à son puits, Zachée sur son sycomore, la femme adultère amenée par ses bourreaux… ou dramatiques, la France d’un mercredi à un dimanche qui vont demeurer inoubliables, les démons de Capharnaüm. [2]

A la rencontre, avec le Christ, il se passe toujours quelque chose et le plus souvent il y a dialogue. Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. De révélation de l’identité divine que d’initiative de Dieu ou d’inspiration de l’Esprit : le dire du Christ sur Lui-même, la profession de foi de Pierre… pourtant les démons eux-mêmes et surtout. Ceux qui s’acharnent sur l’homme et ne peuvent rien sur Dieu ? Le monothéisme est en soi la reconnaissance humaine de la défaite du mal, il est même la première expression universelle d’une espérance fondée sur cette défaite du mal, donc – intuitivement, même pour le païen, l’incroyant – une espérance que la mort elle aussi et surtout sera vaincue, surpassée. Sur le moment, les contemporains, les témoins du miracle en savent bien moins que les démons… Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent.  Autorité reconnue antérieurement à l’expulsion du démon : on était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Commentaire du parfait Juif qu’est Paul (la Bible et le Christ affectionnent le paradoxe : c’est donc par excellence l’apôtre des « païens ») : quand Dieu lui a tout soumis, il n’a rien exclu de cette soumission. Et à l’homme dans le Christ, pour accomplir sans doute la mission qui lui fut donnée au commencement de tout. Nous ne voyons pas encore que tout lui est soumis, mais Jésus… nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de sa Passion et de sa mort. Et à l’époque, sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée.

Charlie-Hebdo. qui a dû boucler avec ses seuls orphelins, devrait tirer non plus à un million d’exemplaires mais à trois pour paraître demain. Et traduit en une quinzaine de langues. Je ne crois pas qu’il renaisse. Ce ne peut être qu’un nouvel hebdomadaire, même si le titre et les survivants, en maintiendront la matérialité. Avec de nouveaux concours ou  avec le retour d‘anciens concours, il va devoir se réinventer (tâcher de comparer les derniers numéros de 1981 et les premiers de la reprise en 1992) et ce ne peut-être que stimulé par son lectorat, leçon adressée ces jours-ci par les Français et leur prise de conscience, aux politiques, mais maintenant transposable au journal regardé par ses lecteurs, surtout les nouveaux ayant manifesté pour ce qu’il représente encore bien plus que par ce qu’il dessinait et écrivait…). Lectorat qui va changer et s’approprier mentalement le journal ne plus être au spectacle mais acteur d’une mise en pratique de ce que dessins et textes auront défriché, interprété, mis à la lecture. La clé est donc comme en 1968, ce qu’avait exprilé de Gaulle… la participation. Le pouvoir, le journalisme exprime un esprit reçu du peuple, voulu par celui-ci.

Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ? Réponse directe à l’agnostique de bonne vlonté : Dieu soit ! mais il aurait tant à faire que moi … tu l’établis sur les œuvres de tes mains… tout ce qui va son chemin…

soir

Journée politique si simple qu’elle en est schématique. Discours du Président à la préfecture de police, honorer trois morts, honorer le sens du devoir et la diversité française. C’est bien dit et bien écrit pour une fois, mais c’est court au sens d’un contenu qui n’envisage rien. Il est vrai que philosopher sur la ,notion de patrie ou sur celle de République aurait été oiseaux, qu’il doit y avoir un automatisme du devoir et du métier. Même chose cet après-midi au Palais-Bourbon : Valls une voix bien posée, moins criée que l’habitude des orateurs dans cette enceinte et un tour d‘horizon apparemment complet des défis sécuritaires et de notre capacité d’y répondre, d’y avoir répondu. Tout cela devrait se prolonger par les Invalides jeudi et demain pour Hollande des vœux aux armées lus et diffusés depuis le Charles-de-Gaulle. – Sentiment pourtant que rien n’est traité rien n’est perçu dans sa véritable dimension. Ce n’est pas affaire d’angle, grand ou petit, mais d’une finesse. Les causes aussi bien des lacunes matérielles que de ce qui fait aujourd’hui l’antisémitisme ou l’intégrisme religieux, ne sont pas analysées ni recherchées. On ne traite que l’immédiat et faute d’analyse, on fait du remplissage et du passage en boucle. Cela manque de finesse et de perspicacité, mais peut-on en faire preuve en ce moment ?

Les dirigeants politiques et notre population ont bien tenu le choc, l’opinion en faisant même un rebond national ; mais que se passerait-il si nous devions vivre à l’échelle du 11-Septembre.


[1] - lettre aux Hébreux II 14 à 18 ; psaume CV ; évangile selon saint Marc I 29 à 39

[2] - lettre aux Hébreux II 5 à 12 ; psaume VIII ; évangile selon saint Marc I 21 à 28

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