Comment l'Etat finance les activités de
Nicolas Sarkozy
L'ancien chef de l'Etat bénéficie, en toute
légalité, de services et de financements de la part de l'Etat. Mediapart en
publie le détail.
Mis à jour le 19/01/2015 | 17:54 , publié le 19/01/2015 |
17:54
Depuis un peu plus de deux ans et demi, Nicolas Sarkozy bénéficie, comme
tous les anciens chefs d'Etat
depuis 1985, de moyens importants accordés par l'Etat.
Outre la gratuité dans tous les transports publics en première classe, et un
service de sécurité, il reçoit aussi des financements qui lui permettent de
travailler. Jusqu'ici, la distribution de cet argent était opaque. Le
site
Mediapart a publié, vendredi 16 janvier, les
pièces officielles
"qu'un militant de la transparence, Raymond
Avrillier, a obtenues du gouvernement, après quatre mois d'attente et de
recours".
"Les largesses [accordées par la République]
sont estimées
entre 1,5 et 2 millions d'euros annuels" pour Nicolas Sarkozy, Valéry
Giscard d'Estaing et Jacques Chirac. A lui seul,
l'aménagement des nouveaux bureaux de Nicolas
Sarkozy, rue de Miromesnil,
"dépasse les 570 000
euros". Voici le détail des dépenses.
De nouveaux bureaux
Frais de nettoyage, électricité, ordinateurs, copieurs, papier,
timbres, machines à affranchir... Selon Mediapart, l'État a déboursé
215 392 euros en 2014 pour la location de ces bureaux et leur entretien.
"Trois
semaines après le départ [de Nicolas Sarkozy]
de l’Élysée, en mai
2012, l’État français lui a payé un coffre-fort (1 016 euros), un coffre de
sécurité (1 074 euros) et une armoire forte (2 073 euros)", précise
le site. L'année dernière, les factures de téléphone se sont élevées à
11 119 euros pour les mobiles, et 4 720 pour des fixes.
Une voiture de fonction
Depuis mai 2012, Nicolas Sarkozy roule en C6V6 HDI Exclusive,
une limousine française haut de gamme. Coût pour le
contribuable: 44 141 euros, versés à un vendeur de Levallois-Perret
(Hauts-de-Seine), cinq jours seulement après la défaite de Nicolas Sarkozy à la
présidentielle. La voiture a été agrémentée d'un
"toit ouvrant
électrique" et d'un
"pack lounge".
"L'ancien
président ne paie pas son carburant lui-même (4 046 euros par an,
5 301 euros d'entretien)."
Des collaborateurs
Cinq fonctionnaires d'État sont mis à la disposition de l'ancien président.
Auxquels s'ajoutent cinq conseillers contractuels. Ce sont eux qui coûtent
le plus cher à la
République : ils sont rémunérés entre 5 247 euros
et 7 020 euros net par mois, et
"recrutés au bon vouloir de
Nicolas Sarkozy".
"Il est bien possible que le plus gros
salaire revienne à la demi-sœur de Carla Bruni, Consuelo Remmert, 'conseillère
diplomatique' chargée de vendre les conférences du patron aux banquiers et
dirigeants du monde", souligne Mediapart.
Et même le blanchissage
Pour l'anecdote, on retiendra que Nicolas Sarkozy a aussi réglé
certaines factures annexes avec de l'argent public, comme en 2013,
"une
note de 'blanchissage' de 284 euros".
Comment Nicolas Sarkozy se justifie
L'Etat n'ayant pas le droit de financer un parti, et Nicolas Sarkozy étant
de nouveau président de l'UMP, le fait qu'il continue de percevoir cet argent
public interroge. Ses deux activités, celle de président retraité et celle de
chef de parti, sont-elles incompatibles ?
"Il travaille
trois jours par semaine à l'UMP et deux jours rue de Miromesnil, où sont
organisés des rendez-vous non politiques avec des personnalités diplomatiques
ou de la société civile, qui ne viennent pas voir le président de l'UMP mais
l'ancien chef d'État", justifie Véronique Waché, sa
conseillère en communication.
"Pour qu'il n'y ait pas
d'ambiguïtés", l'organisation a été
"doublée" (un
directeur de cabinet de chaque côté, deux secrétariats, etc.).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire