J'écris à quelques anciens ministres...
21 Novembre 2005
. . . un sujet me tient à cœur depuis longtemps mais qui a repris de l’actualité, et pour lequel les années ne passent vite que pour nous.
Il s’agit des condamnés d’Action directe et singulièrement de Nathalie MENIGON, maintenue en prison malgré un état de santé devenu très précaire, une nouvelle décision à son encontre en Septembre dernier. Le maintien, la durée et les conditions de cette incarcération me paraissent excéder la justice humaine. J’ai d’ailleurs cru comprendre que la famille du président BESSE (j’ai connu ce dernier, quelques mois avant son assassinat, à ol’occasion d’un voyage qu’il effectua en Grèce, alors que j’y étais en poste diplomatique) n’exigeait pas le maintien en détention. Tout cela m’émeut beaucoup. Je ne le vis pas par esthétique de la révolte, de l’engagement ou du nihilisme, ni par nostalgie de certaines conditions intellectuelles et politiques qui dans les années 1970 avaient pu mobiliser certains esprits – heureusement rares – chez nous et en Allemagne. Je le vis parce qu’il me semble que la société ne doit pas être plus cruelle ou aussi cruelle que ceux qu’elle a condamnés précisément pour leur cruauté. Elle doit même être capable de magnanimité et d’un certain pardon, qui peuvent faire la grandeur d’une génération et d’une collectivité. Se montrer meilleur que… C’est comme cela que nous avons compris qu’il nous fallait abolir la peine de mort.
J’ajoute d’ailleurs que la disparité de traitement avec Maurice PAPON est choquante.
Quelle est votre propre opinion ? que je garderai naturellement pour moi et surtout quel est le point de droit, à propos de quoi je n’ai ni votre compétence ni votre très grande pratique. Avez-vous approché le dossier, quand vous étiez . . . ? le président François Mitterrand était-il enclin à ce que la société soit magnanime envers cette femme encore jeune dans les années 1990 ?
réponses
23 Novembre 2005 – un avocat, ancien ministre des Affaires étrangères, ancien président du Conseil constitutionnel
. . . Vous m’interrogez au sujet de Nathalie Ménigon. Je n’hésite pas à dire qu’une mesure de clémence s’impose et ceci pour toutes les raisons que vous évoquez et aussi toutes les autres.
23 Novembre 2005 – un avocat, ancien ministre délégué à la Justice, puis délégué aux Affaires étrangères
Je tiens à vous dire que je suis de votre avis sur les deux situation que vous évoquez.
Dans l’état de santé qui est le sien, nathalie ménigon devrait être libérée, quelles que soient les déclarations qu’elle continue de faire.
Concernant Maurice Papon, l’indulgence « médicale » à son égard est évidemment tout aussi scandaleuse et il serait temps de constater à quel point son état ne présente pour lui aucun danger.
Quoi qu’il en soit, l’indignation n’est plus guère efficace de nos jours.
Il est néammoins satisfaisant de savoir que certaines personnes amies continuent à penser comme vous.
28 Novembre 2005 – un avocat, ancien Garde des Sceaux, ancien président du Conseil constitutionnel
S’agissant du sort de Nathalie Ménigon, on ne peut invoquer, à son sujet l’incompatbilité de principe entre la prison et le grand âge qui valait, à mes yeux, pour Papon.
Reste la mise en œuvre à son profit de la loi Kouchner. Si son état de santé est jugé incompatible avec sa détention, alors elle doit bénéficier des dispositions prévues par la loi. Nathalie Ménigon dispose du concours d’avocats dévoués et d’amis fidèles. Ceux-ci ne manqueront pas de faire valoir tous les moyens et tous les arguments possibles en sa faveur.
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Août 2007
- libération partielle sous contrôle judiciaire avec retour pour chaque nuit en prison
Août 2008
- libération conditionnelle : sortie de prison
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