jeudi 28 août 2008

Inquiétude & Certitudes - mardi 26 août 2008

Mardi 26 Août 2008

les crises internationales ne sont plus gérées ni prises au sérieux

une auyre analyse de la crise géorgienne

Mauritanie : Messeoud Ould Boulkheir, le courage et la politique


Prier…[1] vous avez négligé ce qu’il y a de plus grave dans la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Les apostrophes du Christ, définitives et féroces. Mais il y a de ces scribes et pharisiens qui seront séduits par Lui ou par la grâce, Nicodème, quelques-uns au Sanhédrin, puis après les événéments, Paul le crac de sa génération, formé à la meilleure école, comme autrefois Daniel. Vous enlevez le moucheron avec un filtre, et vous avalez le chameau. Comment le prendre pour soi, car pour les autres, les gouvernants, les puissants, les enseignants, voire notre Eglise, on voit une facile application, la caricature et la malédiction restent d’actualité, sans effet cependant, les puissants et les enseignants ne changent pas, de génération en génération. Purifiez d’abord l’intérieur de la coupe, afin que l’extérieur aussi devienne pur. Avant de regarder et critiquer autrui, les mœurs contemporaines et tout le cours des choses, quelle en est ma part ? mes impatiences, mes inconsistances, mes projets sans suite… et cet examen fait, rester léger et confiant : laissez-vous réconforter par notre Seigneur Jésus-Christ lui-même et par Dieu notre Père, lui qui nous a aimés et qui, dans sa grâce, nous a pour toujours donné réconfort et joyeuse espérance ; qu’ils affermissent votre cœur dans tout ce que vous pouvez faire et dire de bien. Paul donne surtout une leçon de discernement et de stabilité mentale, toutes les attentes de la venue de notre Seigneur Jésus Christ et de notre rassemblement auprès de lui. L’agitation de nos jugements et de nos crédulités.

Medvedev scelle, sur « demande » du Parlement, la reconnaissance des indépendances de l’Abkhazie et de l’Ossétie du sud, des relations diplomatiques vont s’établir incessamment. Paris (Bernard Kouchner) : décision regrettable, Berlin : inacceptable et le moindre sans fondement, Londres : inacceptable. Nous tranchons donc par la modération. Le « signal » donné à Moscou par l’Union européenne, risible en soi, a donc produit son effet. Medvedev ajoute qu’il ne craint pas la « guerre froide ». Excès de mollesse d’un côté, excès de parole de l’autre. A l’évidence, les crises ne sont pas « gérées » tout simplement parce que personne ne les prend au sérieux, que les victimes directes, en l’occurrence les Géorgiens dont le président a été léger et imprudent. Il est d’ailleurs contesté depuis un an… tout cela résulte d’un processus que nous avons consenti vis-à-vis de Moscou, nous les Européens. Une relation insuffisante avec la Russie, malgré les sommets et les accords de partenariat. Le bouclier anti-missile, les adhésions à l’O.T.A.N. des anciens satellites en sus de leur entrée dans l’Union : c’était trop et trop vite. Vers quoi allons-nous ? Rien de terrible, sauf pour les Géorgiens, le prochain acte sera le renversement de Saskachvilli.

Je reçois par internet des bribes d’analyse de la crise géorgienne avec lesquelles je me sens tout à fait d’accord. La prétention de l’O.T.A.N. à englober, sinon le monde entier, du moins territorialement beaucoup plus que sa vocation initiale et ce qui reste son intitulé, provoque la crise géorgienne, la présence américaine, non évaluable, a induit en erreur un président, dont l’arrivée au pouvoir puis le maintien malgré beaucoup de contestations qui étaient certainement davantage pro-démocratiques que pro-russes, doit beaucoup aux Américains. L’expansionnisme américain, aussi redoutable que l’isolationnisme de certaines époques. L’excès de ce genre de communications – une des précédentes prônant une alliance avec la Chine et l’Asie centrale contre les Etats-Unis – est de suggérer des manichéismes et surtout un engagement de l’Union européenne dans l’un des camps ainsi identifiés. Je crois au contraire – pour l’Europe – à un non-alignement et donc à une position arbitrale en stratégie et d’autorité morale en reconstruction du système des relations internationales.

On est très loin – dans la sphère (petite) des décisions françaises – de ces discernements. L’évolution très rapide en Afghanistan, et peut-être en Irak, autant du fait des populations intéressées désavouant les tolérances et alliances de leurs gouvernants vis-à-vis de l’étranger (pas seulement ni nommément les Américains, mais malheureusement tous leurs accompagnants, donc nous…) que du probable changement de cap à Washington, fait bafouiller nos ministres : Kouchner et Morin font attendre de nouvelles pertes, paradoxe de la prudence, ne pas se laisser surprendre par ce qu’il faudrait pourtant éviter à tout prix, puis nouvelle déclaration de Kouchner, contraire des affirmations de Sarkozy, une décision qui ne peut être guerrière… on va enfiler de telles perles d’ici le débat au Parlement à la fin de Septembre.

La dialogue américano-russe à propos du fait accompli en Géorgie est intéressant, chacun croit – par ses moulinets – atteindre l’autre dans ce qui l’intéresse le plus : l’adhésion à l’O.M.C. pour la Russie, la relation de l’O.T.A.N. avec la Russie pour les Etats-Unis. C’est dire que le champ des menaces est complètement hors sujet et que par conséquent le vrai terrain – les Républiques séparatistes de Géorgie – a été évacué autant par les Géorgiens que par nous tous. Les réactions les plus senties sont les allemandes. L’Allemagne connaît ataviquement la Russie et le plus concrètement.

Bertrand Delanoë, candidat pour la tête du P.S., l’annonce sans la moindre surprise. Maintenant, tout le jeu est celui des candidatures de « rassemblement » contre Ségolène Royal. Rien que cela montre que Ségolène a la majorité relative, et que les autres ne pourront la vaincre qu’en coalition ce qui me fait prédire leur défaite. Quant au texte de Delanoë, il est faible comme future alternative à Nicolas Sarkozy.

Mauritanie… appel téléphonique de Messeoud Ould Boulkheir. Il tient à être mieux situé par rapport à Ahmed Ould Daddah, c’est-à-dire à éviter deux simplifications qui sont – de fait – infondées. Tout autant, et même plus que celui-ci, il a droit au titre d’opposant historique. C’est lui qui, au moment où le dictateur militaire s’habille en civil et promet des élections générales, fonde un front des opposants avant toute autorisation de partis politiques, et il prône le boycott, consigne que renverse par sa candidature Ahmed Ould Daddah, de retour au pays, et Messeoud lui cède au bout d’un an la première place dans son parti, qu’il quitte alors. Second fait, c’est d’abord un homme politique et le président de l’Assemblée nationale. Et le présenter comme le porte-parole des anciens serviteurs et affranchis, même si c’est pour vanter son courage, son option légaliste et sa foi en l’unité mauritanienne malgré tant d’injustices de classe, est réducteur. J’en conviens, mais perçois surtout qu’il est vital que lui, Ahmed Ould Daddah et Sidi Ould Cheikh Abdallahi s’allient, loyalement et fortement, non seulement pour faire rentrer dans leurs casernes les militaires, mais surtout pour gouverner ensuite sans plus jamais donner prise ou prétexte à leur énième retour.

[1] - 2ème lettre de Paul aux Thessaloniciens II 1 à 17 passim ; psaume XCVI ; évangile selon saint Matthieu XXIII 23 à 26

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