Jeudi 21 Août 2008
néant du Conseil de sécurité
les morts en Afghanistan - pour quoi ? car le comment ne fait pas question, c'est une guerre - 55% des Français sont contre cette guerre
Paris-Match ne donne pas sa couverture au Dalaï-Lama
Mauritanie : une caution décisive pour les militaires
Prier… communion indistincte avec tous, « mes » destinataires que je laisse en silence. La saint-Pie X, « mon » recteur, Denis M. assure, ce que je crois volontiers que sa canonisation doit beaucoup à la dette d’affection et de reconnaissance que Pie XII avait envers lui. Car en fait, c’est le « patron » des intégristes aujourd’hui et sa gestion de la séparation de l’Eglise et de l’Etat en France fut particulièrement malheureuse et crispée : la souplesse et le sens des perspectives sont restées nettement du côté de Paris, grâce à Briand et sans doute aussi à Combes, probablement une figure et une personnalité méconnue, caricaturée et à nuancer. Le repas de noces, le désistement des appelés et invités, parfois avec violence (expérience des fratries…), celui qui entre par raccroc mais n’a fait aucun véritable effort, pas la moindre marque de respect et de reconnaissance : son jugement, sa condamnation à l’identique des invités qui ont refusé de se rendre à la fête. Entrent dans la salle les mauvais comme les bons, l’évangile finalement ne distingue qu’un seul « mauvais », pour l’exemple sans doute. Rassemblement prophétisé aussi par Ezéchiel, avec en sus la solution à nos défaillances : je mettrai en vous mon esprit : alors vous suivrez mes lois, vous observerez mes commandements et vous y serez fidèles. Comme on continue de respirer après un temps d’arrêt pour mieux être à soi-même ou à ce que l’on voit, continuer de prier tout ce jour, en communion aux autres et à Dieu, par son Fils. [1]
Les batailles de textes s’apaisent dans le néant et l’irrésolution au Conseil de sécurité sur le conflit caucasien. Mais là-bas, la situation est parfaitement claire. Les Russes sont à trente kilomètres de Tbilissi, tiennent avec barrages les principaux axes vers l’Abkhazie et l’Ossétie du sud et ces deux provinces – affichant désormais leur séparatisme, dont le Sénat russe doit reconnaître le bien-fondé incessamment – sont fait détachées de la Géorgie. La semaine européenne a été courte, les Etats-Unis ont repris la main, mais les menaces ne sont que verbales, et il est assuré qu’elles le resteront : on n’évoque que la détérioration des relations. Pas d’intervention militaires européenne, atlantique ou onusienne. La partie est donc gagnée pour les Russes territorialement, prochain acte, gagner les élections présidentielles en Ukraine et faire basculer Saskhatchvilli. La Géorgie a eu le tort de ne pas attendre d’avoir été admise dans l’O.T.A.N. et dans l’Union européenne pour tenter de reprendre dans ses provinces séparatistes : nous aurions été acculés à la soutenir si la Russie avait riposté. Aucun traité ne la liant à nous, elle s’est trouvée aussitôt à découvert et à quelques mois de l’élection présidentielle américaine, aucune « partie au bord du gouffre » n’est concevable avec la Russie.
Les morts en Afghanistan. Vrai ou faux, le dossier est extrêmement mauvais pour Sarkozy. Celui-ci – plus inconscient encore que crâne – revendique non seulement la décision d’aller en Afghanistan bien plus conséquemment qu’avant, mais la solitude de sa décision, qu’il appelle responsabilité (ignorance chronique depuis des décennies que la responsabilité signifie contrôle et possibilité de sanction et que ce n’est donc pas synonime de décision). Or, cette décision et notre participation, qu’elle soit ou non en compagnie de la quasi-totalité des Etats-membres de l’Union européenne, sont contestées par 55% des Français, selon Le Parisien à paraître demain. Surtout, les parents des victimes avancent que nos soldats sont envoyés bien trop jeunes, sans expérience, et que dans l’affaire-même, ils auraient eu à tenir quatre heures sans renfort et que les appuis aériens de l’O.T.A.N. auraient fait des victimes parmi eux : toujours l’imprécision ravageuse et typiquement américaine des interventions du ciel (les bombardements à très haute altitude de la dernière guerre, l’apparition dans la guerre du Kosovo de la sinistre litote : dégâts collatéraux…). Les discours dans de telles circonstances sont désastreux : Sarkozy qui décidément n’a pas la culture de chacun des sujets qu’il traite ou des circonstances où il officie, parle de collègues aux soldats présents, l’évêque aux armées ose rendre grâce de tout ce que nous avons reçu de ces jeunes. Le silence de chacun eût été mieux… et les médias parlent pour la messe aux Invalides de « cérémonie œcuménique ». – Révision constitutionnelle aussitôt éprouvée. De débat, demandé par l’opposition de gauche mais aussi quelques parlementaires de droite, il n’est pas question avant la fin de Septembre. Je ne souhaite la mort de personne, mais si dans les cinq-six semaines qui nous séparent encore d’une explication publique et controversée de notre présene en Afghanistan, de nouveaux morts surviennent, les choses deviendront très difficiles pour le gouvernement. Il semble que Sarkozy ait songé à une intervention devant l’ensemble du Parlement, rodant ainsi sa nouvelle prérogative.
Paris-Match n’a pas eu le temps de faire une couverture sur Alain Bernard et ne la donne évidemment pas au Dalaï-Lama
Pendant ce temps-là… la récession s’installe alors même que les cours du pétrole, promis à aller d’ici Noël vers les 200 dollars le baril, sont descendus depuis plusieurs jours à 120… et que l’euro. Reste autour de 1,50 dollar.
Les batailles de textes s’apaisent dans le néant et l’irrésolution au Conseil de sécurité sur le conflit caucasien. Mais là-bas, la situation est parfaitement claire. Les Russes sont à trente kilomètres de Tbilissi, tiennent avec barrages les principaux axes vers l’Abkhazie et l’Ossétie du sud et ces deux provinces – affichant désormais leur séparatisme, dont le Sénat russe doit reconnaître le bien-fondé incessamment – sont fait détachées de la Géorgie. La semaine européenne a été courte, les Etats-Unis ont repris la main, mais les menaces ne sont que verbales, et il est assuré qu’elles le resteront : on n’évoque que la détérioration des relations. Pas d’intervention militaires européenne, atlantique ou onusienne. La partie est donc gagnée pour les Russes territorialement, prochain acte, gagner les élections présidentielles en Ukraine et faire basculer Saskhatchvilli. La Géorgie a eu le tort de ne pas attendre d’avoir été admise dans l’O.T.A.N. et dans l’Union européenne pour tenter de reprendre dans ses provinces séparatistes : nous aurions été acculés à la soutenir si la Russie avait riposté. Aucun traité ne la liant à nous, elle s’est trouvée aussitôt à découvert et à quelques mois de l’élection présidentielle américaine, aucune « partie au bord du gouffre » n’est concevable avec la Russie.
Les morts en Afghanistan. Vrai ou faux, le dossier est extrêmement mauvais pour Sarkozy. Celui-ci – plus inconscient encore que crâne – revendique non seulement la décision d’aller en Afghanistan bien plus conséquemment qu’avant, mais la solitude de sa décision, qu’il appelle responsabilité (ignorance chronique depuis des décennies que la responsabilité signifie contrôle et possibilité de sanction et que ce n’est donc pas synonime de décision). Or, cette décision et notre participation, qu’elle soit ou non en compagnie de la quasi-totalité des Etats-membres de l’Union européenne, sont contestées par 55% des Français, selon Le Parisien à paraître demain. Surtout, les parents des victimes avancent que nos soldats sont envoyés bien trop jeunes, sans expérience, et que dans l’affaire-même, ils auraient eu à tenir quatre heures sans renfort et que les appuis aériens de l’O.T.A.N. auraient fait des victimes parmi eux : toujours l’imprécision ravageuse et typiquement américaine des interventions du ciel (les bombardements à très haute altitude de la dernière guerre, l’apparition dans la guerre du Kosovo de la sinistre litote : dégâts collatéraux…). Les discours dans de telles circonstances sont désastreux : Sarkozy qui décidément n’a pas la culture de chacun des sujets qu’il traite ou des circonstances où il officie, parle de collègues aux soldats présents, l’évêque aux armées ose rendre grâce de tout ce que nous avons reçu de ces jeunes. Le silence de chacun eût été mieux… et les médias parlent pour la messe aux Invalides de « cérémonie œcuménique ». – Révision constitutionnelle aussitôt éprouvée. De débat, demandé par l’opposition de gauche mais aussi quelques parlementaires de droite, il n’est pas question avant la fin de Septembre. Je ne souhaite la mort de personne, mais si dans les cinq-six semaines qui nous séparent encore d’une explication publique et controversée de notre présene en Afghanistan, de nouveaux morts surviennent, les choses deviendront très difficiles pour le gouvernement. Il semble que Sarkozy ait songé à une intervention devant l’ensemble du Parlement, rodant ainsi sa nouvelle prérogative.
Paris-Match n’a pas eu le temps de faire une couverture sur Alain Bernard et ne la donne évidemment pas au Dalaï-Lama
Pendant ce temps-là… la récession s’installe alors même que les cours du pétrole, promis à aller d’ici Noël vers les 200 dollars le baril, sont descendus depuis plusieurs jours à 120… et que l’euro. Reste autour de 1,50 dollar.
Mauritanie… Projet d’une note vers l’Elysée, Matignon et le Quai depuis hier… parcours des dépêches de l’Agence mauritanienne d’information en rétro-chronologie, et je tombe en date du 18 sur une conférence de presse d’Ahmed Ould Daddah, mon ami de quarante ans, et l’opposant « historique » aux militaires depuis sa candiature présidentielle de 1992. Stupéfaction, ce n’est pas une analyse de situation et une prudente réserve sur le bien fondé des militaires, c’est une approbation, une mise à disposition d’une expérience de la démocratie et de relations diverses à l’étranger pour faire comprendre les choses au dehors. Donc le ralliement et même une pétition d’amitié avec le « chef de l’Etat » auto-proclamé. J’ai couriellé aussitôt mes sentiments, mais cela n’a pas trop teinté mon papier vers les hiérarchies françaises. Evidemment, cet appui est décisif pour les militaires. Au mieux, ils remboursent Ahmed et le font élire, mais ils le tiennent et il devient leur homme après leur avoir résisté pendant près de vingt ans très explicitement, au pis, ils le dupent et se présentant eux-mêmes au prochain scrutin, ils lui infligent une nouvelle défaite.
[1] - Ezéchiel XXXVI 23 à 28 ; psaume LI ; évangile selon saint Matthieu XXII 1 à 14
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