vendredi 8 août 2008

Inquiétude & Certitudes - jeudi 7 août 2008


Jeudi 7 Août 2008

Prier… voici venir des jours… voici quelle sera l’alliance… je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes, je l’inscrirai dans leur cœur… je ne me rappellerai plus leurs péchés. Ce n’est pas la situation « idyllique » ou utopique, c’est la condition-même que tout se réalise, une alliance, un amour, une disponibilité de fond. Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu… rends-moi la joie d’être sauvé. La profession de foi de Pierre « produit » la fondation de l’Eglise et l’instrument, concret et visible, du salut : tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. Mais là encore une condition, cette fois-ci incombant à Dieu Lui-même, la Passion du Christ. Notre rédemption, notre foi sont des œuvres communes [1].

Mauritanie … L'AFP donne à penser que l’opposition "comprend" le coup d'Etat : est-une compréhension intellectuelle (une inévitable dialectique ou une logique ?) ou est-ce une approbation ? Le "conseil d'Etat" maintenant mis en place – selon mes corespondants à Nouakchott – comprendrait autant de civils que de militaires, deux fois cinq et parmi les cinq civils, chacun présent selon des emplois constitutionnels, figurerait le chef de l'opposition démocratique, Ahmed Ould Daddah, es qualités. La rumeur serait que les futurs putschistes faisaient son siège depuis deux mois par cousins interposés, parents et autres envoyés vers lui mais jamais reçus, et allant alors vers ses collaborateurs ou lieutenants dans le R.F.D., pour lui faire savoir qu'ils s'étaient trompés, qu'il y avait malentendu à son endroit, etc...

J'ai du mal à imaginer qu’Ahmed Ould Daddah arrive au pouvoir par "les baïonnettes", ou qu’il "profite" de celles-ci. Elu en fin de ce processus, serait-il moins dépendant des militaires que ne l'était Sidi Ould Cheikh Abdallahi ? et ne pourrait-on alors lui opposer tout ce que l'on opposa à Sidi, sauf évidemment son caractère que je connais et apprécie, aime tellement...

A vrai dire, Sidi ou pas, il était tellement à craindre dès 2006 que les militaires réinterviendraient en cours du mandat présidentiel, que je pensais dès le début à la nécessité d'une alliance entre Ahmed Ould Daddah et Sidi Ould Cheikh Abdallahi contre les militaires. Je l'ai couriellé à Sidi à son élection, le dimanche soir et même avant que les résultats soient certains, lui conseillant de prendre Ahmed comme Premier ministre (si celui-ci l’acceptait)... combinaison de salut public et de maintien de la démocratie, encore plus valable aujourd’hui. Mais ne pourrait-on aussi penser qu’Ahmed Ould Daddah ait à présent le parcours du général de Gaulle en 1958 ? certes la révolte d’Alger et la mutinerie du général Salan, les circonstances bien impures, mais l’homme du 18 Juin, lui-même n’y étant pour rien, personnellement ? et revenant au pouvoir par consensus… y compris celui du président de la République passant la main (un peu forcée) : René Coty ! Sidi Ould Cheikh Abdallahi ? Mais de Gaulle était militaire… Rien en Mauritanie ne peut se faire sans consensus. La contrainte désunit et avilit.

L’étranger, les partenaires américain, européen, français, l’Union africaine demandent la libération et le rétablissement du président de la République. Des budgets d’aide sont coupés ou vont l’être.

France, nos propres successions historiques et régimes. Autant, il m’est facile d’être continu dans mon appréciation des événements mauritaniens puisque ma découverte d’un homme, le fondateur de ce pays dans sa version moderne, me fait lire, en rayonnement, aussi bien l’actualité de cette République islamique – changements de régime et autres - que les premières étapes de la pénétration française là-bas, couvrir le flanc sud du Maroc que nous convoitions et faire la jonction avec nos territoires algériens, - autant je m’avoue que je ne saurais, vu de maintenant, dire la position que j’aurais eue dans le passé, sous nos régimes successifs et illégaux les uns par rapport aux autres que ce que nous reprochons à beaucoup de pays, dits en voie de développement. Méditation commencée en lisant la correspondance qu’adressait, parfois plusieurs fois par jour, Balzac à Madame Hanska.

Le Rwanda…

[1] - Jérémie XXXI 31 à 34 ; psaume LI ; évangile selon saint Matthieu XVI 13 à 23

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