Mardi 5 Août 2008
Prier enfin… après m’être tant dépoussiéré. [1] Il n’y a personne pour intervenir en ta faveur. Etat que je vis, que tant vivent, mais cause ? Pourquoi crier à cause de tes fractures, de ta grave maladie ? C’est pour tes fautes nombreuses, pour tes énormes péchés que je t’ai infligé cela. Nous ne sommes pas des jouets, mais des êtres libres et responsables, responsables de nous-mêmes, des autres et de ce qu’aujourd’hui on appelle l’environnement. On n’ose plus trop dire : solidarité, responsabilité. ce dernier mot employé couramment en politique surtout comme l’accaparement de la décision sans sanction ni contrôle, en économie d’entreprise, c’est la démission forcée avec un pactole et le contribuable renflouant ce qu’ont creusé des recels d’abus de biens sociaux et des erreurs stratégiques qui n’échappent généralement aux comités d’entreprise. L’Ecriture évoque des monstruosités analogues mais le peuple y est toujours solidaire, et tout se paye, mais aussi tout est racheté, les nouveaux départs – à zéro – sont toujours loisibles : je lui permettrai d’approcher et il aura accès ç moi. Qui donc, en effet, a jamais osé de lui-même, s’approcher de moi ? Vous serez mon peuple et je serai votre Dieu. Notre Dieu… il se tournera vers la prière du spolié, il n’aura pas méprisé sa prière. C’est cette parole divine, exprimée par le psalmiste, qui devrait sourdre de l’enseignement de l’Eglise, quotidien, et du regard, de la bouche de tous ces responsables d’Eglise ou de notre société laïque (en quoi l’une et l’autre se ressemblent par des automatismes à l’inverse des frontispices). Et Jésus de conclure, comme toujours : ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l’homme impur. Déverser, de confiance, en Dieu, faute des hommes mais chacun n’a-t-il pas vis-à-vis de son prochain, gravement manqué, au moins par omission, oubli, détournement du regard ? déverser toute notre peine. Que cela soit écrit pour l’âge à venir, et le peuple à nouveau créé chantera son Dieu.
La VIème République n'a pas de constitution écrite. Ainsi, la main-mise directe du président de la République sur les services dits spéciaux. – Nonobstant la non-révision des articles 20 et 21 de la Constitution, à propos notamment de la défense nationale, le renseignement et la "sécurité" sont bel et bien transférés à l'Elysée [2] - donc sans contrôle - et dans un esprit anti-terroriste, c'est-à-dire selon l'acception OTAN depuis 1998 motivant l'osmose de tous avec les Américains et sous leur autorité, bien entendu. Résultat : Afghanistan avec motivation compassionnelle, comme au lendemain du 11-Septembre. Sans textes, et le financement se faisant par la complaisance d'administrations centrales rétribuant leurs agents mise à disposition pratique de l'Elysée - une concentration supplémentaire du pouvoir se produit au lendemain d'un soi-disant encadrement des fonctions présidentielles et d'un accroissement des pouvoirs du Parlement. Toujours dans le sens du dessaisissement du Premier ministre et des ministres. – Thème en sus : étape de notre réintégration dans l'O.T.A.N.
Critère de la dictature : le cynisme.
[1] - Jérémie XX 1 à 22 ; psaume CII ; évangile selon saint Matthieu XV 1 à 14
[2] - France Info - 16:08 . 4 VIII 08
Bernard Bajolet, l’espion en chef de l’Elysée
A 59 ans, l’Ambassadeur de France en Algérie rentre à Paris pour coordonner, de l’Elysée, tous les services français de renseignement. Un poste nouvellement créé pour ce vieux routier de la diplomatie et expert du monde arabe…
Le renseignement était jusqu’à présent l’affaire de Matignon, à travers un Comité interministériel dépendant directement du Premier ministre. Mais le Livre blanc en a fait la nouvelle priorité stratégique de la politique de Défense nationale. Avec des moyens renforcés. La tête de pont ne pouvait donc qu’être rapatriée au plus près du chef de l’Etat, qui aura désormais la haute main sur les "services".
Et c’est à un homme rompu aux missions délicates qu’est confiée la charge ultra-sensible de coordonner l’action des différents services français du renseignement. Avec en ligne de mire, la menace terroriste qui n’a jamais été aussi élevée depuis dix ans. Charge ultra-sensible sur le fond comme sur la forme : les services de renseignement intérieur (DCRI), extérieur (DGSE) et militaire (DRM) qui dépendent de plusieurs ministères, se font plus souvent concurrence qu’ils ne font cause commune.
Bernard Bajolet, 59 ans, devra faire montre de cette diplomatie hors pair qu’on lui prête. Homme de dialogue, homme de patience, homme d’action aussi. L’Ambassadeur de France en Algérie depuis l’automne 2006 a fait l’école de la "diplomatie en gilet pare-balles". Ce grand spécialiste du monde arabe où il a fait l’essentiel de sa carrière, a eu à gérer à deux reprises, lorsqu’il était en poste en Irak, une crise provoquée par l’enlèvement de journalistes français (Christian Chesnot et Georges Malbrunot, puis Florence Aubenas).
Dans les deux cas, la prise d’otages a connu un dénouement heureux. Et c’est à travers ces faits d’armes de diplomate-espion que Bernard Bajolet a réussi à gagner la confiance des politiques et des services.
Gilles Halais
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire