Belgique, seuls les autres ont une identité
Le droit à la terre... au territoire... à l'identité...
La libération de Nathalie Ménigon
Nicolas Sarkozy, une impopularité qui diminue ? ou une habitude qui s'est prise ?
Prier… ceux qui me demandent de ne plus recevoir ce moment, qu’ils vivent par eux-mêmes ou autrement, puissè-je absent rester dans leur vœu de communion, et réciproquement. Méditation que je ferai sur communiquer et recevoir. Gêner et embarrasser les autres par une présence non voulue, qui empêche d’être à soi-même ? L’admettre et surtout le comprendre. Une promiscuité d’âme peut être plus difficilement supportable encore que de chair ou de voix ou de rire (j’ai souvenir de quelqu’un de tout à fait normal ou banal ou sympathique dont le rire éloignait autant qu’une mauvaise odeur…). Donne-moi, ici, sur un plat, la tête de Jean Baptiste, la Bible est pleine d’assassinat pour toutes sortes de motifs, le plus généralement l’envie et la jalousie, la gêne qu’existe l’autre [1]. D’Abel au Baptiste, Nahan aussi. Matthieu – vérifier s’il y a des récits synoptiques – rapporte le fait, rapporte les raisons de la mise à mort, donne le contexte psychologique lamentable dans lequel le roi se laisse prendre et dominer mais, par sa sobriété, présente mère et fille, chacune implacable. La résolution de tout péché, des faiblesses, des entêtements, de la haine, le mélange est détonnant en spirituel et en politique. Hérode a peur de tout, de son énième épouse, du peuple, sans doute de l’occupant et d’un éventuel concurrent, certainement. Il a désiré la femme de son frère, il désire probablement sa belle-fille mais il aime entendre le prophète [2]. Hérodiade exhibe sa fille et séduit son beau-frère. Ambiance, un conte de Flaubert saisissant sur l’emprisonnement, le rayonnement et la mort du cousin de Jésus. Seigneur, tire-moi de la boue, que les flots ne me submergent pas, que le gouffre ne m’avale, que la gueule du puits ne se ferme pas sur moi. Jérémie dans d’aussi mauvais draps que l’ultime prophète, son procès, le précédent de Michée. L’expression populaire : prophète de malheur. L’enjeu final : écoutez l’appel du Seigneur votre Dieu ; alors il renoncera au malheur qu’il a décrété contre vous… est-ce qu’ils n’ont pas craint le Seigneur, est-ce qu’ils ne l’ont pas supplié si bien que le Seigneur a renoncé au malheur dont il les avait menacés ? Mais Jésus sera mis à mort selon de semblables dialectiques : et nous, nous irions nous charger d’un si grand crime ? Oui…
La Belgique… les Belges ? les Wallons ? qui a une identité, sinon les autres ? Depuis un an calendaire qu’il n’y a plus de gouvernement (on ne dit donc pas national, mais fédéral) et que se discutent les prétentions – sécessionnistes de fait – des Flamands, on voit de notre côté de la frontière qui est peu linguistique, beaucoup plus clair. Les Français – j’en ai été étonné, mais heureux – ne trouveraient pas extraordinaire que la Wallonie revienne dans l’ensemble français, en revanche les Wallons ne le voudraient pas : le rattachisme fait recette moins que jamais. Il est vrai que nous n’avions rien fait pour l’encourager. J’entends par là, pas du tout de la propagande ou des constitutions de réseaux ou la culture d’influences, mais simplement des investissements créateurs d’emplois et de solidarité avec nous, et aussi une politique chez nous qui à tous égards fasse envier de vivre comme nous et avec nous. La Wallonie et le Québec : une plus grande France, pas loin par ces additions, d’équilibrer en population la République fédérale d’Allemagne et une union extrêmement avantageuse pour les trois parties. Nous trouver sur deux continents, disposer de l’espace terrestre et aérien du Canada du nord-est et de réserves de matières premières considérables, la route du pôle alors que nous avons déjà des points d’appui dans les Antilles, dans l’Océan Indien et dans l’Océan Pacifique. Etre partie prenante au sort culturel et pratique de la capitale de fait de l’Union européenne, Bruxelles devenant sans doute ville libre ou district fédéral européen, mais francophone de fait. Avancer nos réseaux fluvieux vers Anvers. D’ailleurs, l’osmose d’entreprises décisives comme celles d’Albert Frère, Suez et maintenant Gaz de France anticipe cette forme de rattachement. Mais nous n’y avons pas travaillé, nous ne sommes pas en meilleure forme que nos frères wallons. Les performants sont au Québec. Dans l’immédiat, la discussion se passe à nos frontières mais sans la moindre pensée de nous y inviter, au moins économiquement et culturellement.
Le droit à la terre… le droit à l’identité… le droit au teritoire. Il semble que les Lapons Sami sont traités de la même manière par des pionniers suédois que les Zoulous par les Boers, et ceux-ci par les Anglais. Et ce n’est pas que comportement des autres, nos frères québécois dénient aux Inouïtes des droits de propriété fondamentaux. Ces droits sont délicats à mettre en œuvre, les antériorités ne sont pas forcément celles qui sont prétendues, mais deux choses s’observent facilement : ces populations à qui l’on veut arracher le peu qu’elles ont, n’ont pas de rechange, sont vraiment le dos au mur et ne disposent pas non plus de la force ni même des ressources culturelles, dialectiques et juridiques de ceux qui veulent les déposséder. Elles vivent sous la loi d’Etats qui ne sont pas les leurs, si même elles conçoivent l’Etat comme leurs contestataires. En fait, il s’agit d’un droit à l’altérité, à la différence. De Gaulle, depuis son discours de Lille sur la décentralisation régionale, peu avant les « événements de Mai », a entre autres permis de penser librement les gestions territoriales, la décentralisation ne menace pas l’unité nationale. Mais les identités culturelles ? La fusillade d’Aleria posa la question corse il y a maintenant trente-deux ans. Les Français ont droit à la différence, mais comment ? ce fut la hardiesse de Jean-Pierre Raffarin de faire dispoer que la République est décentralisée. L’homme du 18 Juin et l’auteur de la loi Defferre avaient pratiqué la chose sans la constitutionnaliser, l’un paradoxalement battu là-dessus, l’autre très pratique. Ne pas tous fonctionner sur le même modèle (jacobin) et ne pas forcément avoir partout en France les mêmes compétences. Au Pays basque et à la Corse, par exemple, bien davantage pour le transfrontalier, ce qui serait logique pour la Franche-Comté et l’Alsace en économie avec la Suisse et le Bade-Wurtemberg, et en revanche des capacités en Ile-de-France ou en Rhône-Alpes pas du tout les mêmes. Les Occitans, les Catalans, les Basques, les Flamands traversés chez eux par la frontière nationale. Cela peut s’organiser autrement. Pour ne pas l’avoir compris, nous avons manqué l’intégration franco-algérienne qui eût pu changer le monde. Mais évidemment la France changeait d’identité en bonne partie. La discrimination positive, l’arrivée au gouvernement d’immigrés à la deuxième génération ne sont pas de cet ordre. Pour les Inouïtes, les Sina, les Basques, les Corses il s’agit d’être soi chez soi. Et les Belges – au temps où les francophones exprimaient toute la Belgique – n’ont pas su donner aux Flamands l’espace culturel et mental les dispensant de revendications plus radicales avant qu’ils soient en force de les imposer. Ces questions ont aussi, comme point commun, que le temps travaille depuis longtemps contre leur solution amiable. La chance, pour ceux qui ne la méritent pourtant pas, est que dans chacune de ces affaires, les pétitionnaire n’ont ps de hro charimtique. Que vivrions-nous s‘il y avait des héros basque ou corse. Et en revanche, l’Alsace et la Bretagne ont enfanté peu de personnalités d’envergure nationale qui le fassent valoir, dans le circuit de la décision nationale. Pierre Pflimlin ne put faire équiper Strasbourg en sorte que Bruxelles ne l’emporte pas sur elle au point de lui prendre le plus pratique du Parlement européen. Et René Pleven, que tous ses débuts politiques désignaient pour être une des têtes du gaullisme en Bretagne, a tout joué sous la Quatrième République avec l’intégration européenne et les guerres coloniales. Aristide Briand était nantais.
La libération de Nathalie Ménigon. Celle d’un redoutable et avéré exécutant du mouvement séparatiste basque en Espagne. Je me réjouis pour la première et j’avais milité pour elle à l’automne de 2005. Dans le cas du second, j’admire l’habileté politiquede la gauche espagnole : la droite se perdit à vouloir attirbuer les attentats d’Atocha aux basques, mais au total l’habileté et le civisme espagnols, toutes insitutions et formations confondues. Car imaginons la France avec ses deux principales zones industrielles, ses deux principaux ports qui seraient politiquement agitées depuis un siècle par le séparatisme. Serions-nous restés en démocratie comme l’est l’Espagne depuis l’avènement de Juan Carlos ? nous ne subissons que les attentats nationalistes en Corse et cela a produit l’assassinat du représentant de l’Etat et la mise à l’ombre de son successeur.
Tout cela argumente aussi pour la libération de Marina Petrella. Son extradition sera en contradiction de toutes les décisions d’aujourd’hui.
La remontée dans les sondages… Nicolas Sarkozy, selon CSA, reviendrait à 40% de satisfaits au lieu des 37 ou 38% des mois précédents. On en est à se réjouir (où ?) des tendances, puisque les valeurs absolues restent déplorables. Sens ? une mithridatisation. Les Français s’habituent à ne pas aimer leur président et à redouter ce qu’exécutent de ses idées, volontés ou obsessions des gouvernants sur lesquels n’ont pas prise les élus. Ils s’habituent aussi au rythme, aux cascades et à cette discontinuité dans la présence médiatique du président. Ils s’habituent à être déconcertés et croient avoir maintenant tout vu, ils soufflent. Car leurs soucis augmentent. Prochain sondage : une « heureuse attente » à l’Elysée ? un chahut humiliant à Pékin pour le représentant de la France ?
[1] - Jérémie XXVI 11 à 19 ; psaume LXIX ; évangile selon saint Matthieu XIV 1 à 12
[2] - Marc VI 17 à 20 puis jusqu’à 26
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