jeudi 28 août 2008

Inquiétude & Certitudes - lundi 25 août 2008

Lundi 25 Août 2008
"Obamania" et communautarisations françaises
Risible politique extérieure commune aux Etats-membres de l'Union européenne
Laurence Ferrari : du journalisme contemporain, l'événement ne commande pas, il est subordonné aux envies, projets et carrières ?
Plus de troupes étrangères en Irak et en Afghanistan, faute de consentement des populations...
Mauritanie : Ahmed Ould Daddah démasque les militaires


Prier…[1] communion avec tous ceux qui prient à cette heure, demande de la foi, d’une foi, totale, intense, de communion à Dieu, à Son dessein, à Sa présence dans notre monde. Les malédictions du Christ. Vous fermez à clé le Royaume des cieux devant les hommes ; vous-mêmes n’y entrez pas, et ceux qui essayent d’y entrer, vous ne leur permettez pas d’y entrer. Cela ne s’invente pas, c’est vêcu de la part de Jésus, c’est pris au vol par l’évangéliste, c’est marquant. Nous sommes tous de faux et mauvais enseignants de vie, nous vivons mal et rétrécis s’il s’agit de pratiquer notre foi, nous sommes victimes de notre propre regard sur tout, sur nous-mêmes, sur les autres, sur notre époque et notre monde. Le souhait de l’Apôtre est tout le contraire : que notre Dieu vous trouve dignes de l’appel qu’il vous a adressé… ainsi, notre Seigneur Jésus aura sa gloire en vous, et vous en lui. Paul aux Corinthiens… pourtant la métropole la plus typique de son époque : les grands progrès de votre foi, et la croissance de l’amour que chacun d’entre vous a pour tous les autres. Une pastorale envers ses convertis comme un regard sur lui-même, il sait évaluer où en sont ses ouailles, où il en est lui-même. Simplement, parce qu’il est habité de Dieu, pénétré de Lui et que c’est à Lui qu’il rapporte ce qu’il évalue.

Matin…

L’ ”obamania” qui gagne les Français noirs… je découvre qu’eux aussi – à l’instar des Français juifs ou des Français muusulmans – disposent d’un conseil représentatif. La communaurisation n’est donc pas seulement sociale ou géographique – ou tout simplement raciste – elle est institutionnalisée. Bonne intention mais rédaction qui serait malheureuse, il est question d’inscrire la diversité dans la Constitution. Ledit conseil fait cependant avec raison observer que sans avoir l’obsession des quotas ou d’une coincidence entre la compoisition de notre population et sa représentation élue, il est choquant que sur 35.000 maires en France, il n’y ait que trois Français noirs (en « métropole » s’entend), 600 conseillers municipaux sur quelques 520.000, un seul député et pas de sénateur. L’ « obamania » serait un signal de ces Français pour questionner la France en tant que telle. Si critique des Etats-Unis où l’on lynchait encore les Noirs il y a cinquante ans, où en est-elle aujourd’hui quand peut entrer à la Maison Blanche un métis afro-américain ? Dans cette interrogation, je comprends deux choses. La première est que nos discriminations positives – recette de Nicolas Sarkozy – échouent : Rachia Dati, Fadela Amara et Rama Yade sont des albis mais ne rapprochent pas la chose publique de ceux d’entre nous qu’il faut promouvoir davantage et mieux connaître-reconaître. Ces trois femmes – femmes de scurcroît, si je puis écrire – ne changent pas le mode d’exercice du pouvoir, ni les positions du gouvernement français : les manières expéditives pour refaire la « carte juridiciaire », régler les questions pénitentiaires et légiférer au rebours de deux cent ans de tradition, et surtout d’’expérience, nationale sont exemplaires place Vendôme. Quant à Rama Yade, on la voit sur le dossier tchadien, dans l’affaire sino-tibétaine ou tout simplement pour l’extradition de Marina Petrella. La candidature de Barack Obama sera excellente pour l’image américaine dans les premiers mois d’exercice éventuel du pouvoir de l’heureux élu, je suis convaincu qu’elle décevra vite : Condoleeza Rice n’a en rien infléchi la politique extérieure de Bush junior ni maintenant apporté une amélioration de l’image des Etats-Unis dans le monde et surtout dans le « Tiers-Monde ». Je persiste – au demeurant – à croire au succès de McCain et le voit – parce qu’il est censément « faucon » - capable d’une politique réaliste au Moyen-Orient, et donc d’un retrait physique d’Irak et d’Afghanistan. Au contraire, Obama a renchéri sur l’Afghanistan, réclamant autant que Bush junior des renforts européens : tonneau des Danaïdes…

Géorgie-Russie selon l’Union européenne d’aujourd’hui. Ce serait à rire s’il ne s’agissait des relations extérieures d’un ensemble dont les rapprochements mutuels depuis cinquante ans avaient pour fin explicite de vraiment peser pour l’avenir dans le monde… Sarkozy donne satisfaction aux Etats membres qui souhaitent un sommet, comme si la présidence dans les usages et traités européens pouvait se dérober à ce genre de formalité, une convocation… cela dans huit jours, alors que le déni de signature à Moscou aura trois semaines… la France met l’Europe au moule de ses dérives parlementaires : un débat sur les morts en Afghanistan la semaine dernière aura lieu à la fin de Septembre. Les Troisième et Quatrième République, si décriées, auraient collé le gouvernement au mur dès le lendemain des faits et très probablement l’auraient privé de majorité. Par cette réunion à venir, dont il faut augurer un communiqué de trente pages et pas la moindre mesure pratique, l’Union européenne « envoie un signal » à Moscou… les Etats-membres montrent d’ores et déjà « leur détermination à prendre leurs responsabilités » (dans la sémantique française actuelle, cela veut dire : décider, mais comme précisément il n’est pas question de décider quelque chose de concret, et d’ailleurs quoi ?…). Mieux : ils se donnent « la possibilité d’avoir une diplomatie ferme avec les Russes ». Tout est dans la possibilité. Je suis vraiment soulagé de n’être plus en poste.

Laurence Ferrari. J’apprends que le « 20 heures » de TFI serait le « JT » le plus regardé d’Europe… je l’écoute, interrogée par France-Infos. Le mot qui revient, répétitivement : voilà, et voilà… Je prends au vol : continuité… projet collectif, projet éditorial… j’ai vraiment envie de pouvoir… une audience pour 50/60 ans et en en diminution quoiqu’encore de quelques huit millions de téléspectateurs… leur donner des clés de compérhension. Le nombre de sujets en augmentation de 40% ces dernières années mais le temps d’antenne de seulement 10%. Casser la monotonie, ces sujets qui se suivent… j’ai envie de… Mettre en valeur (200 journalistes)… on déroule notre journal… on va l’installer. – Je suis stupéfait. Il me semblait que le journalisme de grande information et de grande écoute a pour maître l’événement. L’événement n’est pas une matière à la disposition et au choix de ceux qui l’exposent ou l’expliquent, il est l’essentiel, c’est lui qui devrait déterminer la présentation et la durée qui lui est impartie. Ce renversement de tout, même l’actualité est un spectacle modulable par des professionnels selon les goûts qu’ils supposent à leur public (leur clientèle aussi, les annonceurs et les patrons). La vie privée de la « nouvelle star »… protestation du droit sur la vie privée, mais allusion à son physique autant par l’interrogatrice que par l’impétrante. Maîtresse de Nicolas Sarkozy en l’absence de Cécilia. Un métier travesti, une nomination ajustée.

Après-midi…


Accord Irak Etats-Unis. Plus aucune troupe étrangère en Irak à la fin de 2011. Deux désaveux. L’immédiat puisqu’évidemment les Américains, sous quelque manière – la leur – et quelque régime – celui subi par les Irakiens mais à titre national – que ce soit, ne sont souhaités là-bas. A terme, évidemment, il y aura au-delà de 2001 des troupes étrangères, mais sans doute sous mandat des Nations Unies, le désordre et la guerre civile étant certains au départ des troupes étrangères. L’Afghanistan – première version – réclame le départ des troupes étrangères : les quatre-vingt morts de la semaine dernière sont de trop à Kaboul alors que nos dix ne le sont pas à Paris et ne le seront pas à l’Assemblée nationale ! selon une seconde version, ils réclament une renégociation des modalités et missions de cette présence étrangère, preuve s’il en est qu’elle n’est pas davantage souhaitée par les Afghans que par les Irakiens. C’est d’autant plus net que les régimes qui réclament ces départs ont été mis en place par l’invasionn étrangère, l’une illégale, l’autre légale, mais pour les populations subissant les dommages collatéraux », la belle différence ! Le plus cocasse est qu’il y a huit jours, pas même, Sarkozy clame qu’il est impérieux d’être là-bas et d’y être de plus en plus. Le Canard enchaîné rappelait – citation datée à l’appui – la semaine dernière qu’entre les deux tours de l’élection présidentielle, l’an dernier, il était au contraire très sceptique… Source Quai d’Orsay ? comme le loupé de protocole, la signature de l’accord Géorgie-Russie par télécopie puisqu’oubliée dans la conversation ? Roland Dumas est bien placé pour savoir que les diplomates sont experts dans les vengeances subtiles, quand ils sont de carrière. Quant à Obama, qu’on est en train d’introniser, il lui faut revoir sa copie. François Fillon, que je comptais encourager par écrit à en adopter une tout autre que ses conseillers recopiant Lévitte vont lui proposer, a au moins un grand mois pour rédiger et s’adapter au jour le jour.

Les parlementaires russes réclament de leur exécutif la reconnaissance de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du sud. Bernard Kouchner, as de la négociation et de la crédibilité, assure qu’il ne sera pas question de sanctions contre la Russie, au prochain « sommet » européen. Même attitude claire et courageuse que vis-à-vis de la Chine.

Chiffres… convention démocrate à Denver : 80.000 spectateurs, 15.000 journalistes, pluseirs millions de dollars pour les jus de fruits et les tréteaux (c’est moi qui improvise l’affectation de la dépense). Le commentateur « spécialiste des Etats-Unis » précise que Barack Obama n’a aucun donné aucun point de programme et que sa campagne est uniquement de vanter son parcours personnel et de persuader que le changement est possible. Deux sondages annoncent la victoire de McCain dont je n’ai jamais douté.

Le soir…

Mauritanie, Ahmed Ould Daddah a joué un coup splendide. Absent au moment du putsch, comme il l’avait déjà été en Juin 2003 lors de celui qui faillit avoir raison de Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, aux manettes depuis près de vingt ans. Ses partisans le donnent depuis 1992 vainqueur à chacune des élections qu’il perd. Mais il est le seul des personnages politiques actuels à n’avoir jamais été ministre ou collaborateur du dictateur déposé en Août 2005. Contestataire de Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui l’a battu au second tour de l’élection de Mars 2007, il l’a – répétait-il publiquement et à moi en particulier – mis en garde. Il ne fait pas de détail à son retour de Tunisie, où il se trouvait en vacances familiales : le putsch est condamnable en principe mais politiquement compréhensible, le pays, etc… ce qui est aller au-devant des militaires. Il les voit, parle au nnom de quatre formations politiques, puis pose ses conditions : un calendrier précis pour le retour à la démocratie (il ne parle pas de légalité), un engagement des militaires de ne pas se présenter à la prochaine élection, de rester neutres dans le scrutin, un gouvernement de transition qui soit de consensus. Les militaires ont refusé ce matin, il leur apportait sa caution à l’international, ils se croient en situation de le négliger. C’est clair, ils veulent s’incruster et l’homme fort depuis dix jours entend certainement se présenter. Ahmed Ould Daddah les a démasqués, alors même qu’on pouvait croire (ou craindre, c’était mon cas) qu’il allait s’allier à eux pour enfin obtenir le pouvoir.


[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens I 1 à 12 passim ; psaume XCVI ;évangile selon saint Matthieu XXIII 13 à 22

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