samedi 31 janvier 2015
Inquiétude & Certitudes - samedi 31 janvier 2015
Samedi 31 Janvier 2015
Eveillé depuis
cinq heures et quelques. L’horreur de nos temps, nos réactions, parfois justes,
parfois pas. Il n’y a jamais de précédents. Ma femme, semi-éveillée par un
cauchemar dont elle se plaint et pleure, je l’entoure. Notre fille, ne pas
peser, ne pas lui faire honte (mon physique, mes comportements), ne pas
l’emprisonner, mais les ambiances et les ciels de nuage en soleil, vont si
vite… parents, n’exaspérez pas vos enfants, constate Paul… et pourtant la stabilité
pour toute suite, se fait je crois en ce moment. Et si vite, si souvent, le
réflexe de l’appel à l’aide, à l’approbation. Présence de disponibilité :
l’adulte. L’éducation de l’adulte par la demande de l’enfant. Nos acquisitions
ensemble. Texte de Dom BOSCO, proposé ce matin. Nous par l’autre, de
perfectionnement, d’ajustement qu’ainsi. Les peurs et horreurs, textes aussi
d’aujourd’hui, Boniface, le Christ. Nature de nos craintes, la tempête mais
aussi le prodige. Nos ignorances et nos précarités. Notre dépendance et
pourtant… notre liberté. Le mal vient de nous, le salut de Dieu. C’est
simpliste, car tout est dans le nœud de la grâce et de notre liberté. Salut
qui nous arrache à l’ennemi, à la main de tous nos oppresseurs, amour qu’il
montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte. Créés pour le bonheur, la fécondité, l’extase et l’épanouissement afin
que, délivrés de la main des ennemis, nous le servions dans la justice et la
sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours. [1]
Ambiance de nos vies ? de la marche
de l’Histoire ? ce qui nous l’apprend et nous le garantit, c’est bien le
dialogue et la familiarité des disciples avec leur Maître, l’Ecriture et la
vie, non la spéculation ou nos désespoirs aussi « à côté » que nos
raisons et supériorités. Comment les bourreaux et les fanatiques peuvent-ils
respirer et penser, alors qu’ils ne peuvent qu’être habités par ceux qu’ils
torturent, ou bien tuer et torturer fait tout oublier à l’assassin ? pendant
qu’il « procède ». Réveillé, il menaça le vent et dit à la
mer : « Silence, tais-toi ! ». Le vent tomba et il se fit
un grand calme… Massacres d’hier,
invazsions et tueries d’aujourd’hui : les uns vivent cela comme du
travail. L’Irak en 2003, le GI ! faire le job… appréciation populaire du
11-Septembre pour BUSH junior : he does the job very well… assentiment
général pour le comportement du président régnant de la rue Appert à la place
de la République. Notation des pantomimes ?La vérité : survient
une violente tempête, les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà
elle se remplissait. Le présent… Maître,
nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? (arrivée de Jésus à Béthanie avec trois jours de retard, lui reproche
Marthe…) Jésus, Dieu prend son temps, quand Il est dans le nôtre. Cela ne
te fait rien ? – Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas
encore la foi ? – Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la
mer lui obéissent ? Le discernement,
il nous manque en temps de paix comme de guerre, en catastrophe comme en plein
bonheur. Le repère ? serment juré à notre père Abraham… comme il
l’avait dit par la bouche des saints, par ses prophètes, depuis les temps
anciens… Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Calme de Dieu fait homme, alors qu’en cette condition il y aurait tout
à redouter… « chemin de croix ». N’avez-vous pas encore la
foi ? - Grâce à la foi, Abraham
obéit à l’appel de Dieu : il partit vers un pays qu’il devait recevoir en
héritage, et il partit sans savoir où il allait. Grâce à la foi, il vint
séjourner en immigré dans la Terre promise, comme en terre étrangère… Grâce à la foi, Sara, elle aussi, malgré son
âge, fut rendue capable d’être à l’origine d’une descendance parce qu’elle
pensait que Dieu est fidèle à ses promesses… Grâce à la foi, quand il fut
soumis à l’épreuve, Abrahama offrit Isaac en sacrifice… Il pensait en effet que
Dieu erst capable même de ressusciter les morts ; c’est pourquoi son fils
lui fut rendu… Penser vraiment, ne
serait-ce pas prier en espérant et en me rappelant tout simplement la foi
donnée. Quelle promesse précise, sinon la promesse de tout, celle de vivre en
Dieu, avec Lui, nous tous. Et d’ici l’aboutissement, la route, le temps, que nous
le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos
jours.
Voici le point du
jour.
Italie…
des institutions pas retouchées depuis la paix en 1947. Stabilité avec de
Gasperi (1945-1953), puis l’instabilité pendant trente ans, et de nouveau une
certaine stabilité mais avec la corruption de deux présidents du conseil :
le premier dont le nom m’échappe (Craxi, pendant quatre ans à la fin des années
1980) et qui s’était établi en Tunisie pour fuir la justice romaine, et
évidemment Berlusconi. Un président de la République, sans rôle ni prérogative
sur le papier, élu par le Parlement et les représentants des régions, mais
arbitre manifeste et référence. Tout donne à prévoir que ce Sergio Mattarella
aura encore plus que Pertini et Napolitano une grande autorité morale :
son frère président de la région de Sicile assassiné lui-même magistrat et
plusieurs fois ministre, maintenant âgé. De fortes coutumes, telles que le
président de la République ne sollicite jamais un second mandat, les
législatives souvent anticipées. En fait le pouvoir tient davantage au talent
et à l’emprise d’un homme : Matteo Renzi semble de cette trempe, qu’aux
institutions elles-mêmes. C’est donc l’inverse de ce que nous vivons : des
politiques, des personnalités de plus en plus médiocres, alors que sont si
fortes nos institutions. Bravo, l’Italie.
Espagne…
sans que les revendications soient claires, Podemos se pose en véritable
alternative politique, manifestations de gauche dans tout le pays aujourd’hui.
Evocation des gauches radicales en Grèce qui semblent s’être constituées
principalement par une massive sécession au Pasok.
France…
la mendicité en Chine. Un Premier ministre déjà insensé d’avoir évoqué ghetto
et apartheid à propos de l’Ile-d-France, qui a comme argument pour l’investisseur
chinois, cajolé et demandé… qu’en France on licencie plus facilement qu’en Allemagne.
Réplique à Toulouse, manifestation (mais pas massive) contre la privatisation
partielle de l’aéroport par cession de parts à la Chine. Il est certain qu’au
train où nous allons, la sinophobie va relayer l’islamophobie. Vendu et
humilié. Une fabrication d’Airbus là-bas, la fourniture de deux centrales EPR
(nous n’avons pas même encore fini notre première), les accords restés occultes
entre Proglio et les électriciens chinois : composantes nucléaires. Nous
perdons nos technologies, nous sommes dépossédés.
[1] - lettre aux Hébreux XI 1 à 19 passim ; cantique de Zacharie en Luc I
69 à 75 ; évangile selon saint Marc IV 35 à 41
courriel à l'Elysée - maintenant, " un choc de " démocratie
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
de toutes les grandes démocraties, britannique, allemande, américaine, nous sommes la moins vécue.
Le président est, dans les faits, indiscutable. Or, tout montre en orientations générales, qu'il est faillible. La majorité parlementaire est inflexiblement tenue au vote sans conscience ni conviction : raisons à analyser, multiples, sans doute mais le fait est là. Le Premier ministre et les ministres peuvent être virés ad nutum. Il n'y a pas de délibération, il n'y a pas d'échange collégial, tout est péremptoire. La pensée présidentielle et gouvernementale est ainsi figée faute d'une obligation, pas morale, mais quasi-physique de discuter, d'argumenter, de trouver mieux ou autre. Aucune mis en cause de fond, de discussion possible, et pour le président pas de sanction que sa non-réélection : on part sans quitus, et on recommence avec le suivant.
Je souhaite donc un choc de démocratie (puisque le gargarisme de mots est notre manière de "populariser" et d'étiqueter... choc de compétitivité, pacte de responsabilité, loi de progrès et de liberté, ce qui me fit penser à Charles X et à sa loi de justice et d'amour). Pour cela, la contrainte : le roi est nu et du coup la France plus encore qui doit survivre au-delà de 2017 et qu'on distrait, les circonstances aidant depuis le 7 Janvier. Je souhaite donc que la loi Macron soit repoussée (catalogue sans lien de propositions notées à la volée en coin de bureau au patronat, actuellement si mal représenté), qu'enfin on réfléchisse à tous. Aucun des moyens du salut n'est pris depuis 2005 (le referendum négatif), seul le peuple répond présent, seules les circonstances quand elles sont dramatiques posent les bonnes questions. Tout le reste est pantomime.
Une France figée dans une démocratie de carton-pâte avec un choix tous les cinq ans sans connaissance de cause, ni de la situation du pays, ni de la vraie personnalité du futur élu, et puis c'est tout... c'est aussi l'âme et le mouvement de l'Europe qui se glacent.
Ouvrons, débattons, discutons, mettons en cause... Rien de ce qui est proposé depuis des années, ne marche, vg. résultats du "Grenelle de l'environnement", et ce qui marchait est déglingué, comme à plaisir et avec mépris.
On ne gouverne et on ne réussit qu'avec l'appui d'un peuple (ressassement de de Gaulle). On ne pense bien qu'à plusieurs, qu'à beaucoup, qu'en peuple, vg. 1944-1945 et ensuite... peut-être aussi le second cycle d'années gaulliennes, car même les opposants PMF puis la genèse de l'union de la gauche y eurent leur fécondité.
Aujourd'hui... que le secret des affaires opposé au Canard... et l'affaire Bettencourt dont l'évident bénéficiaire est seul à ne pas comparaître.
Voeux de bonne conclusion et de repos de fin de semaine. Chaleureusement à vous.
vendredi 30 janvier 2015
stop-djihadisme.gouv.fr
#StopDjihadisme : contre le djihadisme, tous vigilants et tous acteurs
Se mobiliser ensemble pour agir contre la menace terroriste
et lutter contre l’enrôlement djihadiste.
Les 7, 8 et 9 janvier derniers, le terrorisme a frappé comme jamais il n’avait frappé sur le sol français. En trois jours, 17 vies ont été emportées par la barbarie. Malgré les progrès importants en matière de lutte antiterroriste conduite au niveau national ainsi qu’à l’échelle internationale, la menace, en constante évolution, se maintient durablement à un niveau élevé.
Pour continuer et renforcer son action de lutte contre la menace terroriste, le Gouvernement lance ce 28 janvier un site Internet dédié :
Stop-djihadisme.gouv.fr,
site dédié à la prévention et à la lutte antiterroriste, s’adresse au grand
public, aux proches de jeunes en voie de radicalisation
(professeurs, associations) ainsi qu’aux jeunes eux-mêmes.
Pédagogique, il permet aux citoyens de mieux cerner les enjeux et moyens de la
lutte antiterroriste et met à leur disposition des outils pratiques
(infographies, vidéos de témoignages, affichettes). Il poursuit plusieurs
objectifs :
- comprendre : identifier les acteurs, leurs objectifs et les cibles de la menace terroriste pour mieux y répondre ;
- agir : informer sur les moyens et les actions de l'État en matière de lutte contre le terrorisme ;
- décrypter : comprendre la propagande et les techniques de manipulation utilisées par les recruteurs djihadistes ;
- se mobiliser : sensibiliser tous les citoyens aux comportements à adopter en situation de menace et au quotidien.
*
* *
Le site Internet stop-djihadisme.gouv.fr
s'inscrit dans un dispositif intégré de lutte contre l'embrigadement et
contre le terrorisme. Ce dispositif, déployé sur l'ensemble du territoire français,
comporte notamment :
- une action
répressive, avec le renforcement du dispositif législatif
existant. La loi du 13 novembre 2014 complète et renforce cette
législation antiterroriste existante. Le nouveau texte de loi prévoit
notamment, sous le contrôle du juge, l’interdiction de quitter le
territoire pour les majeurs convaincus de vouloir rejoindre des groupes
terroristes. Pour s’adapter à l’évolution de la menace terroriste, la
structure et le cadre juridique des services de police et des juridictions
spécialisés ont aussi évolué. Un projet de loi sur le renseignement sera
également présenté en Conseil des ministres puis au Parlement début mars
2015. En
savoir plus
- une action
dissuasive : afin de contrarier les déplacements des individus
impliqués dans des groupes terroristes, l’État a mis en place une
stratégie de dissuasion consistant à :
- expulser de France les ressortissants étrangers impliqués dans des activités terroristes,
- priver les ressortissants français de leur passeport et pièces d'identité,
- permettre aux parents de s’opposer à la sortie du territoire de leur enfant mineur,
- systématiser la pratique des entretiens administratifs avec les personnes impliquées et détectées.
- une action
préventive : pour prévenir le départ de jeunes Français en Syrie
ou en Irak, la France a, dès avril 2014, mis en place un plan global de
lutte contre les filières terroristes et la radicalisation violente. Ce
plan comprend 5 axes stratégiques complémentaires pour :
- prévenir et empêcher les départs de majeurs et de mineurs,
- démanteler les filières de recrutement agissant en France,
- soutenir et orienter les familles,
- communiquer, sensibiliser, former,
- renforcer la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme.
Un numéro vert, 0 800 00 56 96, accessible du lundi au vendredi de 9h à 17h, permet à ceux qui s’interrogent ou s’inquiètent d’un possible embrigadement de l’un de leurs proches d’avoir un entretien détaillé, indispensable pour établir un diagnostic. Au terme de cet entretien, ils sont conseillés sur la marche à suivre et orientés vers les services compétents placés sous l’autorité des préfets, dans chaque département.
Un formulaire de signalement, accessible en ligne et destiné à ceux qui souhaitent signaler une situation préoccupante ou obtenir des renseignements. Ils sont systématiquement recontactés.
L’État a également développé un plan de lutte contre
la radicalisation en prison consistant notamment à placer en quartier
d’isolement ou disciplinaire les détenus radicalisés violents.
condoléances mauritaniennes pour ce que nous avons subi les 7 et 9 janvier, et discernement de ce qu'il s'en suivit
voici ce qu'à la suite de rédactions que j'ai couriellées à
mes amis mauritaniens,
m'adresse une très importante personnalité mauritanienne
qui ajoute cependant à la date d'aujourd'hui, ceci
Nouakchott , 12 janvier 2015
Condoléances
Aux
familles éplorées des victimes des attentats inqualifiables de Charlie Hebdo , de Montrouge et de la
superette casher de Paris , au peuple français
ami , je présente mes plus
sincères condoléances , en ces
douloureuses circonstances .
Ayant
suivi jusqu’à l’ épilogue de ces
événements tragiques , le discours digne et
responsable des plus Hautes Autorités
Françaises face à cette
barbarie, je reste confiant que
le peuple de France, cette France dont le général De Gaulle disait qu’il avait
d’instinct l’impression que la
providence l’a créée pour des succès achevés ou des malheurs exemplaires , qui a
toujours su vaincre touts sortes d’adversités , saura
traverser cette terrible épreuve et en sortir encore plus grandi sans céder
à la xénophobie , aux sirènes de l’amalgame , aux raccourcis
opportunistes des prophètes de malheur , du racisme , de l’antisémitisme
et autres chasses aux sorcières .La France est
encore plus riche et plus belle
de sa diversité , le plus grand malheur serait d’en douter .
Je
suis par ailleurs convaincu que cette horrible
tragédie n’entamera en rien
la détermination de ce grand pays ,
berceau des libertés et des droits de
l’homme , à poursuivre ses efforts
, non seulement dans la lutte contre le
terrorisme , partout dans le monde
, mais aussi contre toutes les formes d’exclusion et d’injustice grave qui constituent le terreau incontestable où prospèrent toutes les formes de violence et de haine entre les hommes
.
Cher grand ami ,
Pour avoir ainsi perçu l'Appel pour votre marche nationale et
m'être inscrit dans l'esprit que vous développez avec bonheur dans
les deux textes attachés et que vous adressez à vos
compatriotes respectivement de la Métropole et de l'autre cote de
la méditerranée , je suis allé le 12 janvier présenter mes
condoléances et signer le registre ouvert à l'occasion , à
l'ambassade de France , suite à l'attaque de Charlie Hebdo Je vous
attache ci dessous , a titre personnel , le libellé de mon mot de
condoléances .
Comme beaucoup , j'ai eu par la suite , à déplorer , non pas
pas d'avoir condamné le meurtre de ces journalistes insolents mais
les fausses notes qui ont marqué cette marche où les autorités
françaises ont parfois manqué de maîtrise dans la gestion de
l'événement sinon fait preuve , pour les plus hautes d'entre elles
, de faiblesse voire de complaisance inadmissible en ce moment
précis !Pour les beaux yeux du chauvinisme et de l'extrémisme
sioniste que represente Nathanyahou .
Heureusement que , comme moi même , beaucoup sont capables de
comprendre que sur ce registre , certains faits et gestes n'engagent
que la ou les personnes qui les commettent et non pas le peuple
français .
Inquiétude & Certitudes - vendredi 30 janvier 2015
Vendredi 30 Janvier 2015
Hier
07 heures 29 + Courriels à Alexandra, mon propre projet, puis à Pascal V. ce que je ressens. Café en même temps que l’eau boue pour le thé… Mon équilibre dans et par l’écriture ? cette écriture de journal est un constat, mais… ce qui vraiment me redresse et me donne une opinion positive sur moi, et donne à autrui qui m’aime ou qui espère de moi quelque chose de tangible, est autre : c’est un travail et un produit d’écriture, il est vrai. Mais au-delà, et plus fondamentalement encore : c’est le faire qui est nécessaire à mon équilibre, joie en faisant même du rangement ou du débroussaillage, ou ce que je devrais faire et vais faire : marche et nage. Le faire nécessaire à l’être. Dieu Lui-même l’a éprouvé et e donne l’exemple : la création et nous sauver. L’ensemble, faire, être, créer, sauver est le même mouvement : la vie. Donnée, reçue, partagée…
Ce matin
06 heures 38 + Calme d’hier soir, Edith à la télévision me rejoint au lit encore éveillé. Marguerite en communication skype (je tenais son journal) après avoir fait ses devoirs tout en conversant avec Eva. – Ce matin, pleuviotis, fait sortir « de force » Sacha, Lola agaçant ma chère femme. Aller à bout de mes multiples « urgences ». Me confier en tout à Dieu, tel qu’Il se donne à connaître à moi. Comme à tous, chacun en sa « langue », Pentecôte chaque matin.
Prier… « notule » de mon cher Bernard BRISSON [1]… autrui comme « preuve » de Dieu, le courant de la grâce est le vecteur de la plus vivre solidarité après viennent force et imagination du faire, puis la prière reçue, venant et allant en nous à longueur de journée avec des pulsions d’actions de grâce et même d’entretien avec Dieu, compagnon et rédempteur, la prière devient totalité de présence mutuelle, donc d’espérance et de nourriture. Quand le Seigneur conduit les pas de l’homme, ils sont fermes et sa marche lui plaît. S’il trébuche, il ne tombe pas car le Seigneur le soutient de sa main. … Or, nous ne sommes pas, nous, de ceux qui abandonnent et vont à leur perte, mais de ceux qui ont la foi et sauvegardent leur âme. Paul souvent nourrit des énigmes : Jésus porté à sa perfection par la souffrance… non, il est parfait car Dieu, Fils de Dieu, et rien sans Lui n’a été fait. Mais il est vrai qu’Il a souffert et qu’Il est mort, qu’Il a été obéissant jusqu’à mourir. Paul, ceux qui courent à leur perte… sans doute, mais ils n’y arrivent finalement pas à cette perte. Immense discussion de deux millénaires et qui, sans doute, a toujours préoccupé l’homme de prière et de réflexion : tous sauvés, sinon à quoi bon. Tous en Dieu et en paradis, qu’un seul être manque… et notre bonheur… ROUSSEAU parlait d’amour, et en fait d’une solitude. La foi nous assure de l’issue finale de l’immense geste de la Création. Miséricorde pour quelques-uns que de croire et vivre déjà, mais ce n’est qu’avant-garde. Il fera lever comme le jour ta justice et ton droit comme le plein midi. Lecture de nos vies, lecture de nos conversions à chaque instant : souvenez-vous de ces premiers jours où vous veniez de recevoir la lumière du Christ. Vous avez soutenu alors le dure combat des souffrances, tantôt donnés en spectacle sous les insultes et les brimades, tantôt solidaires de ceux qu’on traitait ainsi. En effet, vous avez montré de la compassion à ceux qui… [2] Les paraboles du Royaume, elles ne sont jamais statiques, jamais un lieu, mais toujours un mouvement. Celui du semeur, celui de la croissance, celui du rayonnement, tour à tour ou ensemble. Les paraboles de Jésus sont celles de la nature et toujours liées à la nourriture, les métiers de la « mer » (les lacs de Palestine, le creuset du ministère « public » du Christ, le creuset dans le monde actuel de la guerre et de la paix, que vienne la paix entre terre bénie des diverses religions, quel signe et quel témoignage de ce que la relation à Dieu et l’imagination, le coup de cœur des hommes peuvent produire). Aucune parabole sur le métier de charpentier… le final de la croix n’est pas une parabole. Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence. Figure accomplie de la grâce dans l’humanité, en chacun de nous : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre… la force et le courage des premiers chrétiens… la dynamique de la création… Jésus intarissable, l’œuvre de Dieu n’est-elle pas la Sienne ? Il disait encore : « A quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? »… Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre… Jésus disait aux foules… sachant quelle était la terre où allait cette semence, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier : le choix du terreau, les vocations, la mission, la suite. Ce matin autrement qu’hier, puisque nous le vivons à présent et, rien qu’à le recevoir, nous y ajoutons.
début de
matinée
Pékin,
tapis rouge, comme pour un chef d’Etat. Précédents pour qui ne l’était pas à
première visite en Chine : Margaret Thatcher, Ségolène Royal. Donc Valls…
ce n’est pas de l’anticipation, c’est un constat d’importance dans le moment et
un signal pour l’adversaire de la vedette. La France n’aurait donc plus qu’un
seul modèle politique : on arrive au culot, Valls après Sarkozy, le goût du chef. On règne de la même manière :
on accapare les médias, chaque jour le président régnant déguisé en monsieur
prudhomme ou en père fouettard : de l’improvisation, de la mise en scène,
de boîte à idées que pour les réactions et le théâtre, aucun suivi et aucune
suite. Aujourd’hui, des objectifs du ministère de l’Agriculture, chiffrés – le chiffre
pour la saint-glin-glin, elle-même datée mais au loin… c’est avec gloire la
verge que se donne Hollande pour à chaque fois se faire démentir – objectifs pour
les pesticides. Ceux du « Grenelle de l’environnement », premier
grand succès de mise en scène par Sarkozy débutant, n’ont pas été le moins du
monde atteint : la consommation agricole de pesticides a au contraire
augmenté. Ces gens de pouvoir et cet exercice du pouvoir n’ont aucune prise sur
les réalités. A peine savent-ils les discerner ?
après-midi
Quatrième jour du procès Bettencourt. Avant-hier et ce matin, les mises en cause contradictoire du photographe Banier. Selon Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre du Rond-Point (je crois) l'artiste n'avait pas besoin d'argent à sa rencontre de Liliane B. et s'il lui a donné 90% du bonheur qu'elle aura eu au total dans sa vie, ce qu'elle lui a donné est peu payé. Selon la fille Bettencourt, au contraire, c'est un escroc qui a voulu se faire adopter et a séparé mère et fille. Soit ! point faible, la comptable - qui m'a toujours fait bonne impression - aurait été payée par la fille. Woerth est l'un des dix prévenus (on ne parle plus de la santé ou pas du kiné. suicidaire) et cela pour... une enveloppe de 150.000 euros, sans doute destiné au budget de l'UMP, alors qu'évidemment 1° il s'est agi d'un flux, et 2° Sarkozy, lui aussi, lui surtout... a reçu des enveloppes de même type et de même contenu, mais ne se trouve pas sur le banc de son ancien ministre. Ce dernier, la décoration du gestionnaire de fortune, est en réalité le maître d'oeuvre, pour compte de Sarkozy, du montage Bettencourt-UMP. Enfin,, si tout cela est évidemment répréhensible, il est évident que Liliale Bettencourt a toujours souhaité le parti de droite en situation de gouverner, et c'était certainement aussi l'attitude de son mari. Le procès a donc peu de sens.
Poutine-Nettanyahou, la Russie actuelle et Israël de ces quarante-cinq ans, analogues maintenant : sous prétexte de sécurité, Moscou annexe et considère que ceux-ci qui s'y opposent sont des néo-nazis et des terroristes. Les séparatistes de Donetzk abattent aujourd'hui leur jeu : pas question de paix ou d'accord avec Kiev. Faible réaction : la Pologne et la France, seules. On attend les Etats-Unis et l'Allemagne, version Merkel.
début de soirée
Instantané. La désinvolture du Premier ministre : établir, forcément aux dépens du président régnant, sa "stature internationale", donc le voyage en Chine, mais aussi son absence de Paris pendant un débat parlementaire auquel le Président attache de l'importance, le projet de loi Macron, relayant le rapport Gallois pour le "choc de compétitivité", puis le pacte de responsabilité. Manuel Valls qui se veut libéral de gauche dédaigne le texte (et le ministre) qui doivent identifier le mandat en cours, à défaut de rétablir le plein-emploi...
Etiquette. Le projet Macron donc. je ne l'ai pas lu, j'écoute ce qu'en disent les médias. Jusqu'à ce soir, - après la qualification du texte par le président... en loi de progrès et de liberté, sentence du genre de celle de Charles X pour l'indemnisation des émigrés : loi de justice et d'amour - c'étaient principalement le travail dominical, le tarif des offices ministériels et la libéralisation des trafics et dessertes par autocar ! Ce soir, le ministre abandonne un de ses articles, controversé plus encore que les autres : la défense du secret des affaires vis-à-vis des journalistes. Du coup, le texte trouve vraiment sa facture, c'est un catalogue de toutes les réclamations patronales, listées sans lien et dont le gouvernement est incapable de dire quel est le dénominateur commun de ces mesures, sinon qu'elles satisfont le patronat en forme d'un débat en chambre de commerce, quelque soir.
Un exercice du pouvoir qui faisait de la concertation sociale un des éléments de la reprise économique - concertation globalement en panne - aboutit à ce que le rôle des syndicats, déjà suspectés pour le représentativité, serait désormais ouvertement contesté, au moins dans les petites structures. Il me semble que ce gouvernement, élu à gauche, est le plus réactionnaire que la France ait connue depuis qu'elle est en République ! on en revient à la loi Le Chapelier et à l'interdiction des coalitions. Evolution surréaliste.
après-midi
Quatrième jour du procès Bettencourt. Avant-hier et ce matin, les mises en cause contradictoire du photographe Banier. Selon Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre du Rond-Point (je crois) l'artiste n'avait pas besoin d'argent à sa rencontre de Liliane B. et s'il lui a donné 90% du bonheur qu'elle aura eu au total dans sa vie, ce qu'elle lui a donné est peu payé. Selon la fille Bettencourt, au contraire, c'est un escroc qui a voulu se faire adopter et a séparé mère et fille. Soit ! point faible, la comptable - qui m'a toujours fait bonne impression - aurait été payée par la fille. Woerth est l'un des dix prévenus (on ne parle plus de la santé ou pas du kiné. suicidaire) et cela pour... une enveloppe de 150.000 euros, sans doute destiné au budget de l'UMP, alors qu'évidemment 1° il s'est agi d'un flux, et 2° Sarkozy, lui aussi, lui surtout... a reçu des enveloppes de même type et de même contenu, mais ne se trouve pas sur le banc de son ancien ministre. Ce dernier, la décoration du gestionnaire de fortune, est en réalité le maître d'oeuvre, pour compte de Sarkozy, du montage Bettencourt-UMP. Enfin,, si tout cela est évidemment répréhensible, il est évident que Liliale Bettencourt a toujours souhaité le parti de droite en situation de gouverner, et c'était certainement aussi l'attitude de son mari. Le procès a donc peu de sens.
Poutine-Nettanyahou, la Russie actuelle et Israël de ces quarante-cinq ans, analogues maintenant : sous prétexte de sécurité, Moscou annexe et considère que ceux-ci qui s'y opposent sont des néo-nazis et des terroristes. Les séparatistes de Donetzk abattent aujourd'hui leur jeu : pas question de paix ou d'accord avec Kiev. Faible réaction : la Pologne et la France, seules. On attend les Etats-Unis et l'Allemagne, version Merkel.
début de soirée
Instantané. La désinvolture du Premier ministre : établir, forcément aux dépens du président régnant, sa "stature internationale", donc le voyage en Chine, mais aussi son absence de Paris pendant un débat parlementaire auquel le Président attache de l'importance, le projet de loi Macron, relayant le rapport Gallois pour le "choc de compétitivité", puis le pacte de responsabilité. Manuel Valls qui se veut libéral de gauche dédaigne le texte (et le ministre) qui doivent identifier le mandat en cours, à défaut de rétablir le plein-emploi...
Etiquette. Le projet Macron donc. je ne l'ai pas lu, j'écoute ce qu'en disent les médias. Jusqu'à ce soir, - après la qualification du texte par le président... en loi de progrès et de liberté, sentence du genre de celle de Charles X pour l'indemnisation des émigrés : loi de justice et d'amour - c'étaient principalement le travail dominical, le tarif des offices ministériels et la libéralisation des trafics et dessertes par autocar ! Ce soir, le ministre abandonne un de ses articles, controversé plus encore que les autres : la défense du secret des affaires vis-à-vis des journalistes. Du coup, le texte trouve vraiment sa facture, c'est un catalogue de toutes les réclamations patronales, listées sans lien et dont le gouvernement est incapable de dire quel est le dénominateur commun de ces mesures, sinon qu'elles satisfont le patronat en forme d'un débat en chambre de commerce, quelque soir.
Un exercice du pouvoir qui faisait de la concertation sociale un des éléments de la reprise économique - concertation globalement en panne - aboutit à ce que le rôle des syndicats, déjà suspectés pour le représentativité, serait désormais ouvertement contesté, au moins dans les petites structures. Il me semble que ce gouvernement, élu à gauche, est le plus réactionnaire que la France ait connue depuis qu'elle est en République ! on en revient à la loi Le Chapelier et à l'interdiction des coalitions. Evolution surréaliste.
Sujet :
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Père Riffard notules Olivier
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Date :
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Fri, 30 Jan 2015 06:44:18
+0100
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De :
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Pour :
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Le Père Riffard qui héberge
des demandeurs d’asile , jusqu’alors généreusement logés dans la rue par
l’Etat, risque non plus une contravention mais le Tribunal correctionnel
pour un « délit ».
Un « crime » et les
« Assises » ? les magistrats de la Cour d’Appel de
Lyon n’ont pas osé…
Le 28/01/2015
Un proche de Marine Le Pen,
gestionnaire de ses campagnes électorales, mis en examen pour faux et usage de
faux, escroquerie, abus de biens sociaux et blanchiment…
Faisons le savoir pour qu’elle
arrête de nous faire croire que « facho » et « escroc »
c’est incompatible…
Le 29/01/2015
jeudi 29 janvier 2015
Inquiétude & Certitudes - jeudi 29 janvier 2015
Jeudi 29 Janvier 2015
Insignifiance de ce que nous vivons ? un pays sans prise
sur les gouvernants et des gouvernants sur les gouvernés. Inertie
partout ? tandis que tout s’effrite. Nous ne sommes pas en démocratie,
dictature du président que la majorité parlementaire ne peut discuter ni
empêcher, et le Premier ministre, bon ou mauvais, est renvoyé ad nutum.
Insignifiance des gestions puisqu’on ne va jamais au fond, le débat avec les
compagnies d’autoroutes : quel était leur statut avec la privatisation en
2006 ? le député présidant les commissions ad hoc et appelé à opiner sur
le gel des augmentations (elles étaient dérisoires, 0,5% dimanche prochain) ne
connaît pas le dossier, à savoir s’il peut ou non y avoir des
indemnisations : évidence nationaliser, constat : VALLS atermoie et
nomme une commission, les IIIème et IVème Républiques. Le conflit des chauffeur routiers : 2 ou 5%
, seul significatif : la CFDT entre dans le jeu, blocage d’industries et
de sites pétroliers, ne pas gêner les usagers particuliers. – Une bonne enquête
sur Lunel, après les « interpellations ». Le fonctionnement des lieux
du culte musulman, une association de laïcs, un nouveau président sans le
moindre accent et qui désormais fait traduire les prêches de l’imam. Les
djihadistes fréquentaient la mosquée, mais très peu de temps avant leur départ.
Illettrés en arabe. Offensive dans les médias, des sites essayant de démonter
les propagandes en les réfutant images par images, avec des images en regard,
chacun des éléments. Mais les djihadistes en puissances iront-ils à ces sites
et comment ceux du daèch vont-ils à eux ? comment les cibles sont-elles
discernées ,Alexis TSAPRIS : jusqu’au sang pour rendre aux Grecs leur
dignité. C’est bien cela, encore plus que l’austérité, le sujet pour un pays,
un peuple qui a été méprisé et reste souvent moqué. Du racisme encore, des
images : aucun ne paye d’impôt. Et ce refus de l’Union et de chacun des
autres Etats-membres que PAPANDREOU III procède par referendum.
Prier dans le calme… pensée ardente pour celui dont je lis
le livre, itinéraire d’un jeune prêtre savoyard… son « ancêtre » dans
la foi, le héros de ROUSSEAU… bien avant moi, il a une expression voisine de la
mienne (les djihadistes chrétiens) : les talibans du christianisme,
l’Eglise fermée… Phrase terrible de
l’Evangile, s’appliquant autant aux sociétés, à l’Eglise-même, je crois, qu’aux
personnes dont chacun de nous… celui qui
a, on lui donnera ; celui qui n’a pas, on lui enlèvera même ce qu’il. [1] Mais
quel avoir ? puisqu’ôter à celui qui n’a rien déjà ? Ou est-ce de
l’ordre du cœur et de la miséricorde ? le développement du Magnificat ? renvoyer les riches les mains vides ?La
mesure que vous utilisez sera utilisée aussi pour vous. Plus que la règle de réciprocité, souvent utilisée par le Christ pour
nous mobiliser, ce serait l’exhortation à la miséricorde, au véritable
rayonnement, et à la vigilance… si quelqu’un a des oreilles pour entendre,
qu’il entende ! … Faites attention à ce que vous entendez ! exhortation très pastorale des disciples de
Paul : soyons attentifs les uns aux autres pour stimuler à vivre dans
l’amour et à bien agir. Ne délaissons pas nos assemblées, comme certains en ont
pris l’habitude (la messe dominicale…), mais
encourageons-nous, d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour du
Seigneur. L’attente des premiers
chrétiens, de nos prédécesseurs dans la foi, l’imminence… à l’échelle du temps
collectif, une attente qui se prolonge et qui même trouve un tout autre sens,
celui de l’Histoire, bien plus que l’événement Parousie, mais à l’échelle de
chacune de nos existences mortelles et terrestres, collées au matériel, à la
chair, à la biologie selon toute note expérience quotidienne, il y a cette
espérance et il y a cette sorte de compte à rebours : notre mort à chacun,
le passage à un mode inconnu… et ce n’est même pas l’horloge de la vie, c’est
instant par instant la mort et le salut, la perspective de l’aboutissement de
tout nous-mêmes, chair comprise, surtout la chair. Que si souvent nous vivons,
je vis comme séparable de nous-mêmes qui n’en avons que la responsabilité et la
charge d’entretien. Avançons-nous donc vers Dieu avec un cœur sincère et
dans la plénitude de la foi… continuons sans fléchir d’affirmer notre
espérance, car il est fidèle, celui qui a promis. Amen.
Pas
grand-chose… sinon les journalistes à Kobané, la ville en ruines. Soutenons-nous
les Kurdes ? n’en déplaise à la Turquie que nous n’admettrons dans l’Union
que si elle se déclare contre le daèch, interdit le transit des djihadistes
européens et accepte les sécessions kurdes. Soutenons-nous les démocrates syriens ?
encerclés dans Alep et tenant malgré tout depuis des années. La polémique continue
sur l’attitude du Qatar ? mais somme-nous ours, nous-mêmes au sujet du
Qatar ? rumeur fondée ou pas, Sarkozy serait associé (et donc intéressé) à
sa stratégie d’investissements en France.
France…
pas de commentaires des débats sur le projet Macron. Les routiers à nouveau en
négociations : patrons-salariés. Tout devrait tourner (bonne terre de
compromis) sur la qualification des heures au volant, qu’on soit à l’arrêt ou à
rouler). Arrêt du travail sur la ligne A du RER, la transversale Est-Ouest. Nous
nous gargarisons au passage que ce soit la plus fréquentée d’Europe. Inutile appel
du secrétaire d’Etat aux Transports : solidarité mais reprise (il s’est agi
d’une agression d’un conducteur). Les mouvements sociaux deviennent aussi une
analyse économique : les réformes du rail et de l’E.D.F. sont perçues par
les salariés comme des privatisations par segments, et évidemment avec des prix
à venir en hausse. Alain Juppé père de cette duplication des deux grandes
entreprises publique entre réseau et production d’une part, exploitation d’autre
part, qui s’est avérée couteuse, peu propice aux investissements, se garde de rappeler
sa paternité.
Athènes,
la bourse chutant hier de 9% et les valeurs bancaires du quart. Reprise de trois-quatre
points aujourd’hui, on ne va pas vers un scenario-catastrophe. L’euro entre 1,12
et 1,14 dollar. Si c’est durable, cela compenser la baisse du cours du pétrole.
Au moins, chez nous on fait pas vraiment les projections à vingt ans pour une réelle
industrie d’éoliennes et du photo-voltaïque.
soir
Santé mentale des Français, selon un sondage du Monde daté d’hier,
ils jugeaient en 2013 à 74% l’Islam incompatible « avec les valeurs de la
société française », ce n’est plus qu’à 51% en ce moment. 69% des Français
et un tiers de ses électeurs désapprouvent que Marine Le Pen n’ait pas
participé à la marche parisienne, le 11 Janvier.
lettre à l'ambassadeur d'Allemagne, lui demandant le texte du discours du président Gauck au Bundstag le mardi 27
Madame l'Ambassadeur,
le discours qu’a prononcé, le mardi 27 devant le Bundestag, le président de
la République fédérale, Monsieur Joachim Gauck, a aussitôt paru à ma femme,
germanisante par son dialectique alsacien natal, qui l’écoutait et le regardait
en direct selon vos médias, comme le plus important et le plus beau de ce que
l’Allemagne a dit et affirmé depuis 1945.
Elle m’en a fait part, et nous aimerions
en recevoir le texte intégral. Nous vous en remercions par avance.
Ce m’est l’occasion pour vous assurer de
l’exigence de très nombreux Français que l’amitié instinctive entre nos deux
peuples depuis des siècles et ces dernières décennies, quelles que soient les
guerres, et quelles que soient l’extrême qualité ou la médiocrité de nos
gouvernants respectifs – tout le monde de notre côté n’est pas le général de
Gaulle ou François Mitterrand ou, quoique dans un moindre registre, Valéry
Giscard d’Estaing – soit vraiment pratiquée et incarnée, cultivée, et marquée
par des choix. En sus d’une amitié vraie, vécue entre les dirigeants comme ce
fut.
Je pense à nos industries respectives et
regrette qu’il n’y ait pas davantage d’Airbus industrie, comme cela fut
inventé en 1969, mais ait été éludé, il y a peu d’années par Areva
vis-à-vis de Siemens qui en était désireux, et refusé dans la
recapitalisation d’Alstom, l’an dernier. Comment ne pas penser non plus
à ce que nous gagnerions en indépendance – culturelle et mentale – européenne si nous instituions – en dépassant la question
de compétence des Länder chez vous – comme première langue étrangère
obligatoire la langue de l’autre, nonobstant l’anglais… que le chancelier
Adenauer et le général de Gaulle n’aient pas délibéré de le faire entreprendre
par notre traité de 1963 … doit être « rattrapé ».
Quand le chancelier Kohl fut, bien
petitement, mis en cause dans les financements de la CDU, nous avons été
beaucoup de Français à lui marquer directement notre reconnaissance et notre
sympathie pour tout ce qu’il a fait autant pour l’Allemagne que pour la fidèle
amitié franco-allemande. Il nous semble, à ma femme et à moi quand nous
suivions l’été dernier la commémoration des premiers combats sur « la
ligne bleue des Vosges », il y a cent ans, que déjà le président fédéral
Monsieur Joachim Gauck, incarnait remarquablement l’esprit qui nous unit.
Phoenix chez
vous et France 2 chez nous, ont donné mardi soir d’excellents documents
et évocations de la « shoah ». Il me semble que la responsabilité est
partagée entre tous les pays et gouvernements européens de l’époque, et n’est pas
seulement celle du douloureux peuple allemand, très douloureux à l’époque. René
Capitant et Marc Bloch, à Strasbourg, avaient publiquement et clairement
caractérisé ce qu’il était en train d’arriver dès les années 1925-1928, suivis
par l’admirable Edith Stein chez vous donnant à Pie XI le sens et la tonalité
de son encyclique Mit brennender Sorge. Le civisme et l’exigence de
liberté d’expression dont vos compatriotes en général, font preuve depuis, nous
frappent en France et particulièrement ce mois-ci, le cas qui est fait chez
vous de ce qu’a subi tragiquement Charlie-Hebdo. Nous sommes donc
vraiment ensemble.
Ci-joint, je vous prie de trouver l’état
d’une recherche que je vais reprendre sur certains de nos gouvernants vis-à-vis
de l’Allemagne. Il est possible que Roland Dumas, selon ma célérité ou pas, en
préface l’édition. Ainsi que ce que j’avais donné au journal Le Monde
tandis que j’étais affecté en Bavière : période de la candidature de
Franz-Josef Strauss à la chancellerie fédérale, certainement mésestimée et à
tort à l’époque.
à Son Excellence,
Madame Susanne WASUM-RAINE,
Ambassadeur de la République
fédérale d’Allemagne,
à l'Hôtel de Beauharnais no 78, rue de Lille - 75007 Paris
lettre au roi de Jordanie pour le remercier d'être venu, avec la reine, marcher avec nous à Paris, le 11 janvier dernier
Sire,
veuille Votre Majesté accueillir ces
quelques mots que je Lui adresse – selon la pensée et le cœur de beaucoup de
Français de toutes religions et confessions – pour Sa participation à notre
marche nationale, le 11 Janvier dernier, à Paris, aux côtés notamment du
président de la République française.
Cette présence d’un descendant du Prophète
Mohamed, au 43ème degré, a été la plus éminente qui soit, et une
preuve remarquable de la confiance de Votre peuple et de tant de croyants
musulmans pour la France, telle qu’elle est et telle qu’elle se veut, pour
elle-même et pour le monde entier.
Nous nous souvenons d’ailleurs aussi bien
de l’estime et de l’amitié qu’avait le général de Gaulle pour Votre très noble
et courageux Père, Sa Majesté le Roi Hussein, que de ce que nos propres rois
conservaient avec fierté de leur lignage du Prophète par la reine Blanche de
Castille, familialement unie aux souverains de Cordoue.
Nos parentés pour la défense de la liberté
et de la démocratie doivent être de plus en plus fécondes dans le moment actuel
que traversent, à grands risques et périls, mais ensemble l’Oumma et l’Union
européenne. Les organisations mises sur pied à Barcelone pour notre partenariat
euro-méditerranéen ne suffisent certainement plus. Le vrai règlement du conflit
israëlo-palestinien passe – je le crois bien – par l’édification d’un Etat
palestinien, unitaire, laïc parce que multiethnique et multiconfessionnel,
Arabes et Juifs citoyens ensemble de cet Etat. Utopie ? aujourd’hui, mais
nécessité pour toute suite et notamment pour que nous ayons ensemble, dans
votre environnement et dans notre propre pays, raison des extrêmistes qui se
réclament à tort de la religion. Daech et islamophobie s’appuient l’un l’autre.
Bien évidemment, nous refusons que Votre
geste du 11 Janvier fasse ensuite de Votre Majesté, ainsi que de Sa Majesté la
Reine, ayant marché à Vos côtés avec nous, des otages de certaines de nos
maladresses ensuite.
Nous sommes beaucoup à regretter que le
président de la République française ne soit pas allé aussi sinon d’abord, à la
suite de l’attentat du 7 – antérieur à celui perpétré dans un commerce à
enseigne juive – dans une ou l’autre mosquée française, de préférence d’ailleurs
dans ces « quartiers » où la religion risque d’être mal comprise. Le
président Hollande certainement fera ce geste de solidarité reconnaissante pour
Votre Majesté et pour nos compatriotes Français musulmans. Beaucoup aussi à regreetter
que nos gouvernants n’aient pas simplement gardé le silence pour manifester
leur compréhension des indignations publiques dans le monde arabe et dans le
monde musulman, jusques chez Vous, à la suite d’un nouveau numéro, maladroit,
des rescapés de Charlie-Hebdo.
Pardonnez-le nous. Vous nous connaissez
assez pour savoir que ce n’est pas notre fond et que notre laïcité et notre
respect des droits de l’homme sont l’espace mental pour la dignité de chacun,
chez nous et au dehors, et notamment la liberté de chacun de choisir, de
cultiver et d’instruire en profondeur et en vérité sa foi religieuse. Nous
avons d’ailleurs dans l’Eglise catholique nos propres talibans et djihadistes.
L’amitié que Votre Majesté a bien voulu
nous redire le 11 Janvier dernier de la place de la République à celle de la
Nation, chez nous, à Paris, est bien le gage qu’ensemble nous récusons ces
extrêmistes et ces faussaires d’un faux dieu, celui de la haine.
Mon admiration pour la nation arabe et
pour l’Islam me viennent d’un service national à mes vingt ans, en République
Islamique de Mauritanie. J’y ai – de 1965 à sa mort – recu l’honneur et le
bonheur dont m’ont gratifié la confiance et l’affection du président-fondateur
Moktar Ould Daddah. Et je sais qu’il y a entre la culture profane et religieuse
de Votre pays et du pays de Chinguit, de très vivantes parentés. Pays de
Chinguit qui m’a si bien reçu depuis cinquante ans et tant apporté, que je le considère
comme une seconde patrie par adoption.
Mes parents, dans les années 1930, depuis
Le Caire où ils résidaient alors et où est né l’ainé de mes frères, ont souvent
parcouru avec passion Votre Royaume./.
Veuillez agréer, Sire, l’hommage de ma grande admiration et de ma
reconnaissance.
à la très haute attention de
Sa Majesté le Roi Abdallah II de Jordanie
mercredi 28 janvier 2015
un travail à reprendre (avril 2003) - aussi bien en écriture personnelle, qu'en diplomatie française autant qu'allemande
Intuitions,
pistes & probations
Cinq
Français et l’Allemagne
I
point
fait les samedi 19 et dimanche 20 Avril 2003
Les notes qui suivent et qui auront leur suite à mesure du
développement de mes recherches et de la rédaction du livre titré ainsi – ne
sont qu’une mise au point personnelle ; destinée à enregistrer la trace de mes cheminements pour
un sujet apparemment banal, mais qui, si on le traite selon une documentation
et à partir de personnes précises, et que l’Histoire n’a pas toujours
caractérisées avec justesse, réserve beaucoup de surprises, et donc offre
bien des leçons.
*
* *
En 1988, je proposai à Maurice Couve de Murville de rédiger
l’histoire de son gouvernement, ces onze mois qui furent la fin du pouvoir du
Général de Gaulle mais aussi la préparation de toute la suite notamment
économique et sociale, puisque le redressement fut amorcé à partir des plaies
qu’avaient provoquée ou révélées les « événements de Mai ». L’ancien
Premier Ministre accepta, mon affectation en Autriche et la suite de ma
carrière me firent aller à autre chose, à l’observation depuis Vienne de la
chute de l’empire soviétique, et d’abord de l’évolution des pays d’Europe
centrale et orientale : l’Allemagne y jouait, y joua un rôle de premier
plan, peut-être même le rôle mouvant tout ; la France était réticente et
François Mitterrand me parut au moins perplexe. L’entente intelligente,
manifeste mais à dessein nullement ostentatoire de Roland Dumas avec Genscher,
son homologue au gouvernement fédéral allemand, me parut tout sauver :
l’Europe ne se désintègra pas, l’Allemagne ne partit pas
« ailleurs ». J’eus envie de rédiger le Que sais-je ? des
relations franco-allemandes depuis 1945, et ce fut accepté par l’éditeur. J’ai
traîné, le contrat a été résilié, je garde le projet, je partis au
Kazakhstan, tardai à revoir l’ancien ministre du Général. Ce n’est qu’en Avril
1998 que je repris langue et qu’un an ensuite que nous convînmes de mon travail
qui embrasserait l’ensemble de sa biographie ; Maurice Couve de Murville
décéda huit mois plus tard, ayant perdu la mémoire des faits mais conservé la
dialectique des questions et la psychologie des personnages. Le sien m’apparut
sous un jour inattendu, pour deux raisons, d’une part il se révélait d’une
grande originalité et puissance de jugement tout en ayant laissé avec
constance, par admiration autant que par expérience du talent et des qualités
hors de pair, le rôle visible à de Gaulle. Cela explique notamment qu’il ait
été tellement en retrait pendant qu’il fut Premier Ministre ; il eût été
tout autre, étant au premier rang après le départ du Général. D’autre part, sa biographie ne commençait
nullement en 1958 mais bien dès la fin des années 1920, et son rôle fut décisif
dans bien davantage de positions que celle de ministre des Affaires Etrangères.
Ce fut pour moi la surprise – et le moment intellectuellement passionnant – du
dépouillement des compte-rendus des réunions et conversations de mon homme avec
les Allemands, en commission d’armistice de Septembre 1940 à Janvier 1943.
J’avais déjà lu les mémoires de Yves Bouthillier, dont je ne savais combien sa
carrière et celle de Couve de Murville furent imbriqués (les deux hommes se
voyant jusqu’à la mort du premier en 1976), je vis dans le détail la qualité et
le sang froid mentaux du futur homme de l’entière confiance de de Gaulle et en
regard la manière généralement prédatrice des Allemands, au moins dans la
circonstance, une sorte de comportement toujours contraint ; il est vrai
que la défaite de 1918 n’avait que vingt ans, que la victoire de 1940 était
d’une certaine manière l’arrivée sur le pavois d’un jeune et nouveau
riche ; on était aussi dans un cycle commencé en 1866, et sur lequel
j’avais déjà beaucoup médité et pris de photocopies dans la correspondance
diplomatique de notre Ambassade à Vienne. Enfin, depuis mes vingt ans, j’avais
toujours retenu ce qui concerne Vichy, le Maréchal Pétain et Pierre Laval,
connaissant à peu près tout ce qui a été publié jusqu’à maintenant sur eux et
sur le sujet, et ayant mon idée à peu près arrêtée.
La question me vint – en étudiant le procès Laval et en
copiant notamment les papiers qu’il garda jusqu’à son retour forcé en France en
Juillet 1945 – de ce qu’aurait fait quelqu’un d’autre à sa place, notamment en
Juin-Juillet 1940, étant entendu que sa reprise du pouvoir, voulue par les
Allemands, en Avril 1942 est d’un autre ordre, qu’elle fut d’une certaine
manière mécanique, mais ne manquait pas d’un grand courage, les choses étant ce
qu’elles étaient lors devenues : une dictature de l’Histoire submergeant
les personnalités et en suscitant d’autres. Mais l’été de 1940 ? qui
d’autre ? Car le Maréchal ne pouvait prendre le pouvoir seul, il y fallut
un autre, un parlementaire ; je n’ai pas encore élucidé – et c’est un
autre projet : Pétain – Laval : étude de couple, qui
aura peut-être ses analogues à propos des relations entre Président et Premier
Ministre sous la Cinquième République, mais pour des récits moins dramatiques –
je n’ai pas encore élucidé donc comment les deux hommes se connurent,
pactisèrent pour un minimum. La certitude est que le Maréchal fit de la
politique intérieure et souhaitait le statu quo dans la politique extérieure
qui se limita vite à la relation franco-allemande ; c’est de celle-ci que
répondit, sauf de Décembre 1940 à Avril 1942, l’ancien Président du Conseil. La
réponse était évidemment Aristide Briand ; le prestige du « pèlerin
de la paix », bien plus considérable certainement que celui de Pierre
Laval, modestement chef de gouvernements éphémères, eût tout changé ;
eût-il souhaité et assumé le pouvoir s’il avait encore vécu ? La question
était d’autant plus légitime que le biographe de Briand – six volumes, dont le
dernier posthume – Georges Suarez a été fusillé à la Libération. Donc Briand,
mieux préparé au rôle que Laval, puisqu’il y a eu Thoiry et la relation avec
Gustav Stresemann.
Cette relation et cette tentative d’entente franco-allemande
avaient-elles – elles-mêmes – des précédents ? Caillaux apparut, et mon
sujet aussi. D’emblée, la guerre perdue de 1940 fait le clivage, du moins
apparemment : la main semble tendue, toujours par la France, par des
Français, selon des données assez indépendantes de la politique intérieure
quoique celles-ci dominent la tentative en ce qu’elles limitent la longévité au
pouvoir ou l’autonomie de décision de l’initiateur. La France est alors en
demande, sinon en position de faiblesse : en 1911, le Panther et le
poids politique impérieux de l’Allemagne wilhelmienne ; en 1928,
l’obsession plus encore financière que sécuritaire de nos gouvernants ; en
1940, une convention d’armistice que l’occupation des deux tiers de notre
territoire transforme de facto en une vassalité économique sans précédent dans
notre Histoire. Tandis que le traité de l’Elysée ou les mains se prenant à
Verdun – de Gaulle et Mitterrand – sont des actes de souveraineté française
qu’accepte une Allemagne mentalement en retrait et qui a besoin de renouveler
presque chaque décennie depuis l’écroûlement du IIIème Reich une légitimité,
une image, une conscience, une consistance. Que cette relation franco-allemande
tout le XXème siècle soit probablement le socle aussi bien de l’histoire
française que de l’entreprise européenne n’est pas mon questionnement.
Celui-ci porte sur les personnalités, qui à l’exclusion
d’une sixième ou d’une septième ont bâti, éprouvé cette relation
franco-allemande. Pourquoi pas d’autres ? d’abord parce que je veux que
ces personnalités aient voulu, chacune dans les circonstances où elle était au
pouvoir chez nous, une relation positive. Il est clair que Théophile Delcassé,
Georges Clemenceau, Raymond Poincaré, puis – après 1945 – Robert Schuman,
Georges Bidault, Guy Mollet et maintenant chacun des présidents de la Cinquième
République ont eu une attitude en face de l’Allemagne. Mais les premiers
étaient sur la défensive, ils firent la guerre diplomatique puis militaire, et
les suivants inscrivaient la question allemande dans un ensemble plus
vaste ; ils fondaient ou tentèrent de fonder autre chose. Robert Schuman
et Pierre Mendès France n’eurent pas une relation personnalisante avec Konrad
Adenauer, et si Giscard d’Estaing noua une amitié solide et fructueuse avec
Helmut Schmidt, c’était pour travailler ensemble à des constructions non
bilatérales : l’Europe, le G7 ou le G8. Mitterrand et de Gaulle font
apparaître ce qui manqua à Caillaux, à Briand et à Laval : un
interlocuteur allemand, épris autant qu’eux d’une qualité de la relation à
fonder ou à retrouver. Caillaux ne rencontra pas même le secrétaire d’Etat de
Guillaume II, à plus forte raison ni le Kaiser ni le Chancelier ses
contemporains de 1911 ; Briand et Stresemann jouaient chacun un jeu
différent, la sécurité collective pour le premier, l’égalité des droits et le
redressement de son pays pour le second, ce qui passait évidemment par un
apurement des contentieux mais ne fit nouer – au stade actuel de ma
documentation – aucune amitié ni véritable confiance ; Laval, c’est tout
le problème de la période de Vichy, n’avait pas d’interlocuteur, il rencontra
Hitler trois fois et le dialogue était décalé, des administratifs, des
représentants installés en France comme chez eux et le sommet pratiquement
interdit en Allemagne. C’est cependant l’expérience de ces trois hommes qui a
fait jurisprudence et qui constitue le répertoire de ce qu’il y avait à régler
et de ce qu’il nous faut entretenir, entre Français et Allemands. Et étudier de
Gaulle et Mitterrand qui chacun se trouvèrent en situation de faire ou défaire
quand ils arrivèrent au pouvoir, permet non seulement de discerner en quoi
consiste notre relation, mais aussi de proposer d’en exploiter toutes les
virtualités. Ainsi, étais-je mentalement quand j’ai commencé – d’abord de lire,
puis d’entrer dans des archives.
*
* *
Depuis mon adolescence, j’ai constitué une bibliothèque
historique et politique sur le thème des crises de légitimité qui ont fait la
France, en gros à partir du règne de Louis XV. Une part essentielle tient aux
relations franco-allemandes. La mobilisant, j’ai avancé mes trois premiers
personnages.
D’abord dans la chronique de leurs portefeuilles.
Caillaux a commencé avec Waldeck-Rousseau, il considèrera
toute sa vie que ce fut son maître : ministre des Finances de l’homme qui
fit la loi sur les associations, il l’est aussi de Clemenceau et il est lui-même
l’homme qui aura fait adopter par la Chambre des Députés principe et modalités
de l’impôt sur les revenus : il est inspecteur des finances, fils de
ministre et en période de revers est trésorier-payeur-général… La relation
franco-allemande n’était pas son thème originel : elle lui est imposée par
le « coup d’Agadir », lui-même provoqué par notre avancée à Fez sous
un gouvernement dont il n’a pas fait partie. Sa chute politique erst
rétrospectivementy définitive ; il ne retrouvera que le portefeuille des
Finances et brièvement, avec Doumergue en 1913, avec Painlevé en 1925. Il n’a
jamais été collègue de gouvernement de Poincaré, ils se succèdent aux finances
et à la présidence du conseil, ce qui n’est pas fait pour se rencontrer ni
s’apprécier. Travaillant dans les dossiers personnels des gouverneurs de la
Banque de France pour mieux situer la carrière et l’environnement de Couve de
Murville, j’avais compris que la « stabilisation Poincaré » fut en
réalité l’œuvre du Gouverneur Moret, lui-même discerné et nommé par Caillaux.
Nomination et discernement décisifs, comme l’aura été la nomination de Joffre
dès Juillet 1911 en tant que généralissime.
Laval, je le croyais, par les dossiers de son procès,
spécialiste de la relation franco-italienne pour précisément border
l’Allemagne, surtout en 1935 : l’homme de Stresa puis du pacte
franco-soviétique, n’ayant pas grande connaissance de l’Allemagne ni de la
relation possible avec celle-ci. Je n’étais pas au fait… du tout. Son maître
est Briand, il commence avec lui et il est chargé de l’Alsace-Lorraine dans les
années 1925 ; il va le lui rendre puisque président du Conseil, fort jeune
– comme PMF fut le plus jeune député de son époque, à peine plus tard – il a
Briand comme ministre des Affaires Etrangères et quand celui-ci, écoeuré de
n’avoir pas été élu Président de la République (redite de ce qu’il se passa
pour Clemenceau), et d’ailleurs malade, démissionne, il lui succède au Quai
étant encore président du Conseil. Donc l’Alsace-Lorraine, prémonitoire… et il
est le seul avant 1945 à avoir invité un chef de gouvernement allemand :
c’est en Juillet 1931, Brüning et son équipe, avec cette exceptionnalité pour
l’époque qu’un photographe ait été admis dans l’intimité du wagon officiel
entre Paris et Calais : on a donc Briand et Laval avec les Allemands.
Laval de raccroc et minable parvenu ? c’est lui qui obtient le
« moratoire » Hoover en 1931 et en fait rattrape les inconsidérations
de Briand, se maintenant au Quai sous le règne de Poincaré de 1926 à 1929, et
négociant sans doute dans le flou avec Stresemann à Thoiry, sans tout lâcher …
ce à quoi consentira deux mois plus tard le Poincaré si différent en 1928 de
celui de Septembre 1923. S’il est un spécialiste des relations internationales,
dans les trois personnages d’avant 1945, c’est bien Laval. Comme Caillaux, il a
une œuvre de politique intérieure notoire : les assurances sociales, et sa
spécialité en commençant aura été les logements pour les défavorisés, dirait-on
aujourd’hui. Il est le seul à avoir eu donc une véritable expérience des
gouvernants allemands avant le moment où il aura à tout porter.
Briand demeure l’inamovible ministre des Affaires
Etrangères, mais ce n’est que la seconde face de sa vie politique : il a
d’abord été l’homme de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, puis du
rétablissement des relations françaises avec le Saint-Siège ; il a été
aussi l’homme très controversé des grèves de cheminots en 1910. C’est celui des
trois que pour le moment, je connais le moins.
Il apparaît donc que mes trois acteurs ont en commun une
forte physionomie de politique intérieure – très vite, ce sont des sans-partis
et des hors-organigramme quoique Caillaux ait su maîtriser l’appareil radical à
la façon dont Waldeck-Rousseau s’était lui-même imposé. Leur confrontation respective
avec l’Allemagne a lieu dans des conditions qu’ils n’ont pas choisi mais que
seul le premier – chronologiquement – d’entre eux – va estampiller son moment
en termes d’avenir et de politique générale. Seul Caillaux présente ce qu’il
fait avec l’Allemagne comme une alternative à la politique d’hostilité
réciproque, seul il ambitionne d’être l’homme, sur ce sujet considéré par lui
comme commandant tous les autres, d’une novation ; de fait, il est
également le seul qui négocie et convient d’un accord, celui du 4 Novembre
1911. Thoiry est sans lendemain, aucun texte ne fait foi et le débouché est
multilatéral. Brüning est miné de l’intérieur, Laval apprend l’exercice du
pouvoir.
J’ai dépouillé le Journal Officiel des débats
parlementaires pour l’accord franco-allemand de 1911 et pour le premier
gouvernement Laval (1931). Un livre-panégyrique paru sur celui-ci et à ce
premier moment d’exercice du pouvoir d’une part et les mémoires de Caillaux
d’autre part donnent la posture des deux hommes. Ils ont en commun d’être haï.
L’animosité de Blum est patente en 1931, c’est réellement une manière d’être et
de vivre, notamment en politique, notamment en attitude à la tribune du
Palais-Bourbon qui les oppose. La chronique de 1931 est très
« allemande » ; comme en 1911, il s’agit de placements de titres
sur le marché français, et il y a même la question de l’Anschluss. Laval se
couvre de Briand, mais celui-ci a un langage singulièrement éthéré ;
Briand fausse les votes, la gauche ne peut voter contre lui mais elle ne veut
pas de Laval. Les deux, comme Caillaux, ont commencé à gauche.
Voilà le paysage. Il se trouve que des liens sont apparus.
Laval témoigne au procès de Caillaux en 1919, succinctement il est vrai ;
il est listé dans le dossier « Rubicon ». Lancken, représentant
aulique du Kaiser, à l’Ambassade de Paris en 1911, est celui avec lequel
Caillaux, par Fondère, négocie ; c’est le même Lancken, devenu le
conseiller politique et diplomatique, du commandant les forces d’occupation en
Belgique à partir de 1914, qui serait l’interlocuteur de Briand pour une paix
séparée. Les mémoires de ce personnage – est-il clé ? – me diront en
partie son caractère ; il est francophile et francophone et voit pour son
pays des exutoires à l’est. Briand a failli, lui aussi, être arrêté. 1917 est
la chasse aux sorcières, la République écoûte l’Action française, c’est Daudet
qui déclenche l’affaire Malvy et celle-ci est grosse de l’affaire Caillaux. Le
second lieu – capital et dialectique – est que ces relations franco-allemandes
sont la matière de mises en accusation et de procès. Et ai commencé de réviser
mes a priori. Les quelques mois de gouvernement Caillaux, à peine moins que la
durée du gouvernement Mendès France et ils laissent une trace aussi brillante
et controversée, sont en fait le débat du procès d’intelligence avec l’ennemi
et de propagande défaitiste qui est intenté par Poincaré à la fin de 1917 à son
prédécesseur à la présidence du Conseil. Quant au procès Laval, il est encore
plus biaisé et il n’amène pas à la barre les notoriétés politiques qui
témoignent à propos du Maréchal ou de Caillaux. Il y a ces curieux
renversements de front puisque l’Action française belliciste et accusatrice en
1914-1918, si lucide sur les lacunes de Clemenceau, n’ayant pas pour autant encensé
Poincaré privilégie la « politique intérieure » par
« réalisme » et respect de la substance française, acceptant
finalement l’Allemagne et l’exclusivité des relations de Vichy avec elle.
Caillaux scelle son parcours – précisément – en ne se reconnaissant nullement
dans ce type d’entente et de paix… J’aurai à voir l’attitude de Briand pendant
la guerre, son année de pouvoir et les approches allemandes ensuite, et
finalement je veux avoir la réponse à la question qui a fait naître ce
projet : eût-il été Laval ?
Le substratum est financier et économique, la relation
franco-allemande est de contiguité, de commerce et d’emprunts, les colonies
françaises font saliver les Allemands ; la période d’avant 1945 est à
l’inverse de celle qui suivit en ce sens que l’Allemagne est alors politique et
militaire, tandis que la France a des réserves métalliques et une épargne à
placer ; après l’écroûlement du Reich, ce sera le contraire, l’Allemagne
est souveraine sinon dominante économiquement en Europe, mais la France a un
certain imperium politique et de l’avance militaire (le nucléaire,
l’innovation).
Apparaît – qui n’est pas négligeable – la mécanique du Quai
d’Orsay ; c’est presque tout le procès Caillaux en 1919-1920, en vengeance
possible de ce qu’il a négocié à l’insu du ministère compétent, voire même du
ministre en titre. Nuances, sinon plus, entre les frères Cambon à Londres et
surtout à Berlin, et Barrère à Rome ; ce dernier produit les télégrammes
qui en 1916 vont mettre l’ancien président du Conseil en suspicion. Arrive
ainsi Philippe Berthelot et sa relation complexe avec Briand et commence de
prendre figure la grande alternative de la diplomatie française :
l’Angleterre ou l’Allemagne. Couve de Murville naît à la gestion des grandes
questions de relations économiques extérieures au temps de Léger et de
l’anglomanie, il sera l’antithèse de Massigli. Chirac, comme Debré, comme
Pompidou penchent pour l’Angleterre. Mitterrand et de Gaulle sentiront le sujet
allemand et l’opportunité qu’offre le partenariat avec notre voisin en bonne
part grâce à leurs ministres des Affaires Etrangères respectifs. Le Quai est
contre l’arrangement congolais de 1911, contre la version hors traité de Rome
d’une coopération politique telle que la propose le « plan Fouchet »
et que la concrétise le traité de l’Elysée. Pourtant c’est Caillaux qui a
raison – implicitement Poincaré le reconnaît qui fait ratifier au canon et sans
débat les résultats obtenus par son prédécesseur – et de Gaulle aussi puisque
c’est bien l’entente franco-allemande qui aura fait le peu d’Europe que nous
ayons jusqu’à présent, position dans l’espèce irakienne, comprise. C’est
Goguel, dans son polycopé de Sciences-Po. qui m’apprend l’emprise de
Jaurès avant 1914 et de fait il cautionne les propositions fiscales de Caillaux ;
celui-ci craindra de subir son sort au début de la guerre ; Goguel aussi
qui caractérise la solitude, sinon l’autisme de Delcassé et en fait du
Département en tant que tel. Le procès Dumas en 1999-2003 ne vise pas
explicitement le rôle du ministre lors de la réunion allemande en 1990, mais le
jeu de rôles est analogue ; les services n’ont pas été en phase avec le
tenant du pouvoir politique. Delcassé et Briand ne m’apparaissent pas,
actuellement, bien grands.
J’ai à regarder dans le détail la négociation de 1911 – très
expliquée, presqu’aussitôt, par Tardieu, professeur à Sciences-Po. et
expert à l’époque en relations internationales – et la substance de la
politique de Briand, encore inédite puisque nos documents diplomatiques n‘ont
été publiés que jusqu’en 1914 ou à partir de 1932 ; coincidence, les
volumes sur Agadir, comme les mémoires de Caillaux paraissent au printemps de
1940… je voudrais aussi – Soutou m’a mis sur la piste – regarder la rédaction
du plan Fouchet et du traité franco-allemand. Couve de Murville disait celui-ci
de sa main ; Soutou soutient que sa propre négociation qui aboutissait
était suivie et approuvée dans son texte par le ministre du Général mais que ce
dernier ne fut mis au courant que tardivement et en quelques traits de plume
rompit tous les équilibres qui avaient donné lieu à compromis accepté. Quel
était le rapport de Briand à ses services dans les années 1920 quand il règna
sur notre politique étrangère ? Jules Cambon, qui n’a pas laissé de
papiers systématiques approuvait Caillaux. Mais ni lui ni son frère ne
témoignent à son procès.
Les autres… Pétain donne une lettre, de 1915, au procès
Caillaux ; celui-ci lui vote les pleins pouvoirs au casino de Vichy, mais
tombeur au Sénat de Blum, comme Poincaré à la Chambre l’avait été d’Herriot, il
n’a pas ensuite, sous l’Occupation, les
imprudences ou la bougeotte qu’il eût, pour son malheur en 1914-1917. Les
diplomates… que pensait de ses chefs François-Poncet ? Benoist-Méchin n’est-il
pas en 1941-1942 la seule alternative française à la posture de l’homme du 18
Juin ? intuition sinon certitude que j’ai depuis l’avoir lu dans ses
posthumes en 1985-1986.
… et surtout les Allemands. Manichéisme de propagande et de
dogme, que reflète d’ailleurs le procès Caillaux : tout dialogue avec eux
est longtemps considéré comme faiblesse et trahison. Il est entendu –
caricature du tempérament individuel allemand mis en un bloc – que l’Allemagne
est belliciste. La grandeur de Caillaux est, tout en assurant la sécurité de la
France par la réforme du haut commandement dans les premiers jours de sa prise
de pouvoir, de chercher les structures de la paix : Briand n’a jamais
vraiment joué le bilatéral, Laval y a été contraint, Caillaux le propose
délibérément. Et le joue en égalitaire. De Gaulle et Mitterrand, parce qu’ils
ont le pouvoir et la durée que n’eut pas Mendès France, ne sont certainement
pas des obsédés de l’Allemagne, mais rétrospectivement cette relation est une
de leur grande œuvre à chacun, elle est question de personne, elle est structurellement
liée à une vision de l’Europe et cette vision est pratique : elle a
fonctionné. Elle a surtout déterminé une réponse et un engagement durable des
Allemands, contribuant à constituer ceux-ci, ce qui par le passé, c’est-à-dire
avant 1945 était inimaginable. Or, à lire les Allemands depuis Bismarck et
Guillaume II jusqu’à Adenauer, Kohl, Brandt et Schmidt, il apparaît constamment
qu’il y eut un désir d’entente et de rapprochement – à l’exception de Hitler.
Laval et Benoist-Méchin, eux-mêmes sans communication et s’entendant d’autant
moins qu’ils n’eurent pas l’influence première au même moment, se
trompèrent : la sphère dirigeante était hostile, sinon méprisante, et il
est probable que Stresemann est plus proche de cette configuration de 1940 que
de celle de 1960 ou 1990. Reste que l’Allemagne n’a jamais été d’initiative,
sauf ces années-ci, ce qui montre – compte tenu du manque total d’affinités
entre Schröder et Chirac – la maturité de la relation ; elle ne fit
d’approches que pendant la Grande Guerre, au péril réalisé de Caillaux et évité avec brio par Briand.
Mon récit devrait donc distinguer la période où les
pionniers sont sans répondant et très vulnérables dans l’opinion et chez les
faiseurs de nos relations internationales, et celle où la fondation est
acceptée et où elle en permet d’autres. Il devrait déterminer la part –
considérable – des circonstances. Il remettra en place beaucoup de personnages,
montrera le courage des uns et surtout devrait indiquer les ingrédients à
réunir pour réussir. Il faut un homme au pouvoir, mais à cet homme il faut un
grand ministre. Laval, Briand, Caillaux étaient chacun seul ; le Maréchal,
avec finesse, ne voyait pas les choses en termes d’une relation durable et
fondatrice et n’a jamais jugé que les Allemands gagneraient la guerre,
donc… ; Monnet inspira certes mais dans des conditions qui ne
distinguèrent Robert Schuman que par raccroc : il fallait donner une
réponse à Dean Acheson et à date précise, la marque américaine a toujours
caractérisé le dessein de cet homme dont j’ai déjà remarqué que Couve de
Murville, sans l’aimer et tout en le jugeant, avait toujours pris soin. De
Gaulle et Mitterrand, donc. Comment ont-ils vécu le partenariat, qu’en ont-ils
fait, et quelle était au vrai leur pensée sur cette relation : le second
en a beaucoup écrit, le premier était capable de résignation plus encore que de
rechange. Ils ont été par leurs contemporains jugés selon des vues extérieures
à leur dessein : le Général présenté comme tentant d’arracher les Allemands
aux Américains et Mitterrand au contraire les poussant à rester dans le cadre
de cette tutelle, afin d’en être garanti soi-même (dialectique des années
1990).
Les interrogatoires du procès Caillaux m’ont montré un homme
éminemment vaste et structuré dans ses vues : il y a un projet
constitutionnel moderne apparentant l’instaurateur de l’impôt sur le revenu aux
propositions de Mendès France dans La République moderne et
donc aussi à de Gaulle ; il y a une vue sinon des institutions et de
l’émancipation européennes, du moins d’une sécurité mutuelle par la mise en
place d’un cadre dont la relation bilatérale est la substance. La vue des
Américains est celle de tous les responsables français au XXème siècle ;
ils sont nettement préférés aux Anglais, mais ils ne sont pas forcément fiables
ni atteignables. J’aurai à relire dans cette lumière – quel projet
d’avenir ? quand on noue relation avec les Allemands – le procès de Laval.
J’attends des surprises dans un regard cursif sur nos archives diplomatiques pour
les années 1920, les années Briand – dont l’édition sera postérieure à la
parution de mon travail, si je mène celui-ci à bien, comme je le souhaite, ces
prochains mois.
19.20 Avril 2003
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