Jacques Fauvet, qui me publie régulièrement depuis le 30 Mars 1972 (cf. du oui au non) ne m’accorde les colonnes du journal, pour ce papier, qu’en « libres opinions » et en ajoutant un point d’interrogation à mon titre. Peu après le Sénat américain publia la liste des officiers étrangers, rétribués à divers titres par les « services » : trois officiers généraux français, sur cet liste, deux noms en clair parce que déjà morts, dont le général Stehlin, le troisième nom était alors caviardé. Depuis 1997, un ancien ministre – français – du Commerce extérieur représente Boeing en France.
Lundi 9 Juillet 2012
Une trahison ?
La note du général Stehlin sur l’aéronautique européenne et française était peut-être confidentielle du point de vue de ses hauts destinataires. Elle ne l’était pas du point de vue de son auteur. C’est ce qu’il a affirmé au micro de France-Inter, ajoutant qu’il est membre de plusieurs associations et amicales atlantiques.
Le général Stehlin, ancien chef d’état-major de l’armée de l’air après avoir été attaché militaire à Berlin, interprète de Darlan dans des rencontres franco-allemandes de sinistre mémoire, enfin à l’école du Pentagone [1], sait de quoi il parle et sait le poids des mots. Sa note est une trahison à la Raguse ou à la Bourmont , c’est-à-dire un coup dans le dos pendant des combats qui, aujourd’hui, sont diplomatiques ou économiques.
Le général Stehlin, général français, non content de disqualifier un matériel français dans une négociation internationale, détruiot l’argumentation française d’acheter européen. Il propose une alliance dans cette affaire avec des firmes américaines concurrentes et va au-devant du souhait jusqu’à présent éludé d’une réintégration de la France dans l’OTAN par le biais de strandardisations d’armements. Il rédige l’exposé des motifs d’un abandon d’Airbus et de Concorde, au prétexte que la technologie américaine est la meilleure pour les Européens. Il illustre la thèse suivant laquelle il n’y a de défense française que noyée dans l’Atlantique et de Marché commun qu’atlantique.
Au moment où le chef de l’Etat affiche par sa présence à bord du Terrible le cas que fait la France de son potentiel et de son effort nucléaires, le général Stehlin use de toute son influence pour aller contre le devoir et la réalité que découvre le président de la République apès ses réflexions de l’été. En cela, il est éminemment rééformateur. Au moment où les communistes sont accusés de saboter l’économie nationale qui serait, dit-on, en voie de redressement s’ils ne déclenchaient pas de grèves, le général Stehlin montre où sont les forces anti-nationales. On a réprimandé le général Maurin pour sa fidélité aux doctrines nucélaires qu’il réaffirmait avant l’été dans une revue officielle. On vient de sanctionner l’amiral Sanguinetti, connu pour les mêmes sentiments. Mais un député est intouchable… sauf dans l’hypothèse de septembre 1939, où les communistes furent exclus du Palais-Bourbon. Le général Stehlin, député réformateur, est heureux que les guerres modernes ne se livrent plus sur les champs de bataille mais dans les antichambres et les coktails atlantiques. Il gardera son mandat !
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