mercredi 4 juillet 2012

lecture de deux débats de politique générale - les convergences de 2012 à 2007 - prophéties et remèdes

3 Juillet 2007 . 3 Juillet 2012


En introduction à tout, la manière de vivre personnellement la situation du Premier ministre déclarant :

François Fillon : J’ai siégé sur ces bancs durant plus de vingt ans. J’ai été à votre place suffisamment longtemps pour voir en vous le parlementaire que je fus. Et j’ai suffisamment connu le jeu des alternances pour respecter l’opposition. En démocratie, le succès des uns ne signifie pas le déni des autres. Chaque Français doit être respecté dans ses convictions et dans ses votes. Je crois à l’écoute, à la synergie des différences et des intelligences. C’est pourquoi l’opposition n’est pas un adversaire, mais un contradicteur nécessaire et, je le souhaite, constructif.

Jean-Marc Ayrault : Pour la première fois depuis vingt-six ans, je ne serai pas assis parmi vous. Il y a quelques instants, lorsque je suis entré par la Porte du Bronze, j’ai pensé à tous ces Premiers ministres qui l’ont franchie avant moi, à d’autres périodes, confrontés à d’autres défis.

mais aussi sa situation dans l’ensemble des institutions constitutionnelles :

 François Fillon : Il y a dans le pays un souffle de confiance. Le Président de la République en est l'initiateur. J'en suis, devant vous, le dépositaire
  
Jean-Marc Ayrault : Le gouvernement travaillera, sous mon autorité et ma responsabilité, dans la transparence et la clarté. Rien ne sera caché des difficultés auxquelles nous serons confrontés. Nous n’éluderons pas les problèmes.

La déclaration de François Fillon est particulièrement forte. Elle s’ouvre sur une analyse de la relation de la France avec le nouveau président : enrayer le déclin. Elle traite de deux réformes institutionnelles, celle de l’organisation des pouvoirs publics constitutionnels et celle du dialogue social. Elle est très déductive, elle se dit comme on énonce un raisonnement et avec des formules dont je n’ai pas entendu l’écho à l’époque mais qui sonnent bien à la lecture. – Paradoxe, cette plate-forme et cette forme ont été sciemment abandonnées dès les premiers mois du gouvernement : mise en scène personnelle de Sarkozy éclipsant la geste parlementaire, et la crise est devenue un système de défausse, la politique française n’étant dès lors plus que réactive et donc peu exprimables en maximes constantes et en projections continues. Les thèmes initiaux ont été oubliés par l’opinion publique et leur mise en œuvre, quoiqu’annoncée en début de mandat, a paru plaquée, artificielle et provocatrice dans un contexte dont la nouveauté était ressassée pour faire alibi. Résultat : échec en communication et en entrainement des Français, apparente incohérence d’un quinquennat dont le programme avait semblé si cohérent à son premier énoncé. – Comme j’en ai eu la tardive intuition (en regardant un débat avec François Fillon sur France 2 : Paroles & Actes, le 2 Février dernier) le Premier ministre de 2007 à 2012 était très supérieur au président de la République, mais cela ne se voyait pas tant Nicolas Sarkozy accaparait la place et les médias. La manière dont François Fillon évoque Nicolas Sarkozy instrumente ce dernier, et en fait le diminue. Ce ne fut pas perçu.

La situation de Jean-Marc Ayrault tant dans la pratique inaugurée des institutions que dans le contexte de crise évident pour l’opinion et pour les élus, tant à raison des circonstances que de la manière-même dont le président sortant tenta de se faire réélire à raison de ce contexte de crise, inspirait une déclaration forte, se déduisant du contexte, des circonstances et justifiant la révolution (peut-être pas souhaitée, mais certainement nécessaire) par la réactivité du gouvernement et surtout des Français, des électeurs. – Paradoxe, cette situation n’est pas exploitée, elle n’est pas vraiment dite. Risque : abstention confortée des Français et communication coup par coup alors que le gouvernement s’inscrit dans la durée. La distance, en revanche, qui est patente entre un président de la République peu invoqué sinon à raison de sa campagne électorale et de ses engagements, et un gouvernement responsable pas seulement d’une mise en œuvre des engagements, mais surtout d’un ensemble substantiel de concertations, peut avantager à terme l’exécutif et le rendre moins vulnérable à l’impopularité. Le changement de Premier ministre aura plus de signification qu’il n’en aurait eu sous Nicolas Sarkozy. Pour autant, Jean-Marc Ayrault n’a repris aucun des engagements chiffrés par le candidat François Hollande en matière de désendettement et de retour à l’équilibre budgétaire.

L’essentiel des propos du déclarant de 2012 a été cité dans la lecture du récent débat (voir ce blog. à la date du 3 Juillet 2012). Je ne rappelle que ceux de François Fillon en 2007 :

La France sort de six mois de campagne électorale. Elle en sort avec un Président de la République qui dispose d’un mandat clair pour faire entrer notre pays dans le xxie siècle.
Avec Nicolas Sarkozy, les Français ont pris leur destin en main. En se passionnant pour la campagne, en s’engageant clairement dans leur vote, en exprimant leur confiance en eux-mêmes, ils ont jeté les fondements d’une France nouvelle, d’une France qui, au-delà des partis, a voulu affirmer sa volonté de changement et sa modernité.

Comme chacun d’entre vous, j’aime passionnément la France. Comme vous, j’ai observé, au cours de mes mandats successifs, ses faiblesses et ses atouts.

Ses faiblesses sont à l’image d’une vieille et grande puissance qui, depuis trente ans, hésite à repenser ses structures et ses habitudes. Droite et gauche confondues, nous nous sommes efforcés d’ajuster le modèle français, au lieu de le repenser de fond en comble.

J’ai moi-même longtemps privilégié cette approche empirique, avant de constater qu’elle avait atteint ses limites. Aucun gouvernement ne fut aveugle, ni inactif, devant ce diagnostic, mais aucun n’aura réussi à enrayer cette lente spirale qui nous a fait chuter au seizième rang des pays de l’OCDE, en termes de richesse par habitant.

Je vous dois la vérité car elle est au cœur de la rupture.

Nous n’avons pas réussi, faute d’avoir osé rompre avec le cercle vicieux qui consiste à travailler de moins en moins et à s’endetter de plus en plus, afin de combler l’écart croissant entre nos capacités de production et nos ambitions redistributives qui n’ont cessé de s’élargir. Nous n’avons pas réussi, faute d’être allés au bout des réformes. Par appréhension politique, par hésitation intellectuelle. Ces atermoiements ont provoqué un divorce entre les pouvoirs et les citoyens, qui a été sanctionné par une instabilité électorale et gouvernementale unique en Europe, laquelle a été préjudiciable à toute continuité politique.

Cette continuité, la France en a été privée car nous n’avons pas su trouver le courage et les mots pour expliquer à nos concitoyens qu’une césure historique était à l’œuvre : je veux parler de la mondialisation. Pendant des siècles, la France, avec quelques rares autres nations, a dominé politiquement et économiquement le monde.

Cette puissance sans égale nous a permis de bâtir une civilisation riche et prospère. Désormais, le monde se réveille et prend sa revanche sur l’histoire. Des continents entiers sont en quête de progrès. Leur population est jeune, douée et motivée. Quand nous luttons pour préserver notre héritage, eux se battent pour constituer le leur.

Cette nouvelle donne historique, à la fois angoissante et passionnante, exige plus que jamais de la France un sursaut qui n’a que trop tardé.

Nos atouts sont forts : une créativité exceptionnelle, un patrimoine sublime, des travailleurs qualifiés et productifs, des entrepreneurs et des artisans passionnés, des infrastructures publiques de qualité, des pôles d’excellence et une démographie solide. Qui n’a vu, en chaque citoyen, l’envie de se dépasser, de construire, d’aller au bout de ses rêves ? La plus grande force de la France, ce sont les Français eux-mêmes ! Les Français qui, bien souvent, furent plus entreprenants et modernes que ceux qui parlaient en leur nom.

Tout le sens de l’élection de Nicolas Sarkozy est là : dans cette volonté farouche de notre peuple de se libérer, en rompant avec les pesanteurs, avec le défaitisme et les hésitations du passé. Une telle vitalité doit pouvoir s’exprimer pleinement.

Et pour cela, il faut renouveler notre démocratie politique, moderniser notre démocratie sociale, porter notre excellence intellectuelle et scientifique. En définitive, il faut réécrire notre contrat politique, social et culturel.
Moi, qui suis à l'origine de la loi du 4 mai 2004 sur le dialogue social. Je crois à ce dialogue parce qu’on ne bâtit pas une économie efficace sur les décombres de la cohésion sociale. J'y crois parce que tout ne peut pas être piloté par l'État. J'y crois parce que l'heure est venue de dégager des compromis sociaux sur le terrain, dans les entreprises, là où entrepreneurs et salariés doivent joindre leurs intérêts.

Dès son entrée en fonction, le Président de la République a reçu les partenaires sociaux.Ce ne fut pas une rencontre d'usage, mais bien la volonté de changer les usages ! Nous leur avons précisé nos objectifs et notre calendrier, en toute transparence et nous les avons invités à formuler des propositions précises, notamment sur l'évolution du marché du travail. À la fin de l'année, elles devront être mises sur la table. Si tel n'était pas le cas, le Gouvernement prendrait ses responsabilités sans faillir car nul ne doit s'y tromper : la nécessité de la concertation et de la négociation ne peut pas se substituer à l'obligation d'agir.

Les circonstances sont historiques. Les partenaires sociaux ont en main la possibilité de reconfigurer, avec nous, les règles et l'organisation de notre marché du travail. La confiance que nous leur accordons préfigure, à mes yeux, une modernisation d'ampleur de la démocratie sociale.

La représentativité des organisations syndicales devrait reposer sans équivoque sur le critère de leur audience parmi les salariés, et cela à tous les niveaux de négociation. C'est dans cette perspective que s'inscrirait l'élection à un seul tour, ouverte à chaque syndicat légalement constitué dans l'entreprise.

Mesdames et messieurs les députés, en nous fixant pour priorité la rénovation de notre contrat politique, social et intellectuel, je ne fais, en définitive, que vous parler de l'identité de la France.

Oui, la France a une identité, une identité qui s'est construite dans une France rurale qui fait encore sa beauté et dont le dynamisme sera soutenu comme un atout de notre avenir. Elle a une identité dont les racines plongent vers le bassin méditerranéen et l'espace européen, une identité qui s’étoile vers ses départements et territoires d'outre-mer, dont l'essor culturel, économique et social doit se conjuguer avec celui de la métropole. Elle a une identité forte et pourtant en mouvement, car fondée sur le droit du sol, la laïcité et la citoyenneté.

Cette identité doit être défendue avec fierté et enrichie avec audace. Il y a une exception française, comme il y a une exception italienne, une exception chinoise ou une exception britannique.

Mais il est indéniable qu’il y a une vocation française : c’est d’être à jour de tous les grands défis du monde. Supprimez l’identité, et vous supprimerez l’universalité. Réaffirmez cette identité et vous confirmerez l’universalité française.

Les évidentes rencontres

1° une définition de la France comme image pour le monde
François Fillon : La France, en effet, est grande lorsqu’elle est grande pour le monde. Elle est grande lorsqu’elle prend ses responsabilités pour le Darfour. La France est grande lorsqu’elle défend, à travers la libération d’Ingrid Bétancourt et des infirmières bulgares injustement condamnées, les droits inaliénables de tout être humain.
Jean-Marc Ayrault : Face aux grands enjeux internationaux, la France jouera pleinement son rôle et tiendra le langage que le monde a appris à aimer d’elle. La France n’est écoutée et respectée que quand elle est fidèle à elle-même. Respect des droits de l’homme, justice, solidarité à l’égard des pays en développement, force de notre conviction européenne, soutien à ceux qui luttent pour la démocratie partout dans le monde : telles sont les pierres angulaires de notre politique étrangère.
et l’amour personnel pour elle
François Fillon : Comme chacun d’entre vous, j’aime passionnément la France. Comme vous, j’ai observé, au cours de mes mandats successifs, ses faiblesses et ses atouts.
Jean-Marc Ayrault : Et, comme vous, j’aime la France. Oui, comme vous, j’aime la France, j’aime sa langue, ses paysages, sa culture, son histoire. J’aime les valeurs qui l’ont façonnée ; j’aime son goût pour le débat. J’aime l’idée que la nation française soit fondée sur le désir de lui appartenir plus que sur la naissance. J’aime qu’elle puisse servir de modèle en Europe et dans le monde, car son message est universel. J’aime aussi notre capacité, en certaines circonstances de notre histoire, à nous dépasser, à mettre de côté ce qui nous divise pour nous retrouver ensemble et faire la France ! Comme vous toutes et tous, je suis un patriote !

2° les Français
François Fillon : ces Français qui innovent et qui lancent des projets. Nos atouts sont forts : une créativité exceptionnelle, un patrimoine sublime, des travailleurs qualifiés et productifs, des entrepreneurs et des artisans passionnés, des infrastructures publiques de qualité, des pôles d’excellence et une démographie solide. Qui n’a vu, en chaque citoyen, l’envie de se dépasser, de construire, d’aller au bout de ses rêves ? La plus grande force de la France, ce sont les Français eux-mêmes ! Les Français qui, bien souvent, furent plus entreprenants et modernes que ceux qui parlaient en leur nom
Jean-Marc Ayrault : La France est un vieux pays, d’un vieux continent, mais c’est aussi un pays neuf, moderne, à la créativité intacte. Tant d’énergies ne demandent qu’à être libérées, tant de talents dans nos villes, dans nos campagnes, dans nos quartiers, dans nos banlieues, tant d’idées qui n’attendent que de s’exprimer ! Voilà ce qui me rend confiant !

la République
François Fillon : Et puis, il y a la République. Elle fait de chacun d'entre nous le compagnon de l'autre. La République, en France, vient de loin. Elle est née de siècles de combat pour faire triompher l'intérêt général, la liberté de conscience et l'égalité face à la dure résistance des privilèges et des corporatismes. La République, c’est une action continue, permanente. C’est une volonté politique, une révolte face aux facilités, aux injustices, aux échecs. La République n'est que mouvement : si elle tombe, elle se relève, tel Gavroche sur sa barricade. Elle se relève toujours et c'est la faute à Voltaire, la faute à Rousseau ; c'est aussi pour nous la faute à Victor Hugo, à Clemenceau, à Gambetta, à de Gaulle, aux héros de vingt ans de la Résistance et de la France libre !
Jean-Marc Ayrault : Le génie de la France, c’est d’avoir su justement passer d’un système monarchique ou autoritaire à l’association de tous à la décision. Le génie de la France, c’est la République !

4° l’enjeu
François Fillon : Pendant des siècles, la France, avec quelques rares autres nations, a dominé politiquement et économiquement le monde. Cette puissance sans égale nous a permis de bâtir une civilisation riche et prospère. Désormais, le monde se réveille et prend sa revanche sur l’histoire. Des continents entiers sont en quête de progrès. Leur population est jeune, douée et motivée. Quand nous luttons pour préserver notre héritage, eux se battent pour constituer le leur. Cette nouvelle donne historique, à la fois angoissante et passionnante, exige plus que jamais de la France un sursaut qui n’a que trop tardé.
Jean-Marc Ayrault : une crise sans précédent, et qui menace de nous faire perdre ce que le siècle passé nous a légué : notre modèle social et républicain.  … Notre pays s’est affaibli économiquement, il s’est dégradé socialement, il s’est divisé politiquement, il s’est abîmé moralement.

5° l’engagement budgétaire et financier
François Fillon : nous maintiendrons le cap du désendettement et du retour à l'équilibre budgétaire. Nous ramènerons notre dette publique en deçà de 60 % du PIB et nous rétablirons une situation budgétaire à l'équilibre en 2012. Au printemps prochain, nous inscrirons cet effort dans un cadre pluriannuel et, dès 2008, les dépenses de l'État seront strictement reconduites en volume.
Jean-Marc Ayrault : Depuis 2007, la dette publique a augmenté de 600 milliards d’euros. Six cents milliards d’euros ! Et elle atteint aujourd’hui près de 1 800 milliards d’euros, soit 90 % de la richesse produite par la France chaque année.

6° la loi de programmation militaire
François Fillon : Notre outil militaire doit être musclé autour de nos objectifs de projection de forces et de dissuasion. Sous l’autorité du Président de la République, le Gouvernement vous proposera une loi de programmation militaire. Elle sera précédée par un nouveau Livre blanc qui sera rédigé à l’automne.
Jean-Marc Ayrault : Alors, pour préparer l’avenir, un Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale sera élaboré pour la fin de cette année et présenté à votre Assemblée au début de l’année 2013. Une loi de programmation militaire suivra. Les choix qui s’imposeront se feront dans la transparence et la cohérence, dans le cadre d’un grand débat ouvert et démocratique, qui associera d’abord la représentation nationale. Ces choix ont un objectif, une priorité : assurer les conditions de notre indépendance. Notre force de dissuasion, garantie essentielle de notre sécurité, sera maintenue.
Alors pourquoi ne pas adopter explicitemen une logique institutionnelle : chaque quinquennat a sa programmation militaire, son plan de développement économique et social.

7° la réforme des institutions
François Fillon : Sous l’autorité du Président de la République, je vous propose de poser les bases d’une démocratie mieux équilibrée et plus transparente : une démocratie au sein de laquelle le pouvoir exécutif agit avec clarté, dans l’unité du couple formé par le chef de l’État et le Premier ministre. Induite par le quinquennat, cette modernisation de nos institutions – que j’appelle de mes vœux depuis longtemps – est un facteur de modernité et d’efficacité.Devant cet exécutif plus resserré et plus efficace, les pouvoirs du Parlement doivent être renforcés. Le Président de la République a choisi d’engager résolument la modernisation de nos institutions. Dans les prochains jours, il invitera les assemblées et leurs groupes à émettre leurs propositions.
Jean-Marc Ayrault : Mesdames et messieurs les députés, notre ambition est de promouvoir une République rénovée et de moderniser nos institutions.

8° les jeux de scène parlementaires
François Fillon : Mesdames et messieurs les députés de l’opposition, vous réussissez l’exploit de crier au moment où je parle de Mme Bétancourt et des infirmières bulgares.
M. le président. Mes chers collègues, je vous rappelle que deux orateurs de l’opposition vont s’exprimer ensuite. Je souhaite qu’ils puissent intervenir dans le calme et vous invite donc à écouter le Premier ministre dans le même calme. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Je vous remercie, monsieur le président.

9° la prétention à la vérité
François Fillon : Je vous dois la vérité car elle est au cœur de la rupture. Nous n’avons pas réussi, faute d’avoir osé rompre avec le cercle vicieux qui consiste à travailler de moins en moins et à s’endetter de plus en plus, afin de combler l’écart croissant entre nos capacités de production et nos ambitions redistributives qui n’ont cessé de s’élargir. Nous n’avons pas réussi, faute d’être allés au bout des réformes. Par appréhension politique, par hésitation intellectuelle. Ces atermoiements ont provoqué un divorce entre les pouvoirs et les citoyens, qui a été sanctionné par une instabilité électorale et gouvernementale unique en Europe, laquelle a été préjudiciable à toute continuité politique. Cette continuité, la France en a été privée car nous n’avons pas su trouver le courage et les mots pour expliquer à nos concitoyens qu’une césure historique était à l’œuvre : je veux parler de la mondialisation.
Jean-Marc Ayrault : Cette majorité n’a pas été élue pour trouver des excuses. Elle a été élue pour trouver des solutions. Et la mise en œuvre de ces solutions, qui sont les engagements pris par le Président de la République, passe d’abord par l’exigence de vérité. Dans l’épreuve, trop souvent, la préférence a été donnée à l’habileté, à la mystification, voire à la dérobade. Je veux dire aux Françaises et aux Français la vérité. Je veux leur dire ce que nous ferons. Je veux qu’ils puissent être juges, à chaque instant, des chemins que nous empruntons. Je veux qu’ils puissent exercer leur contrôle sous l’éclairage que peuvent leur donner la majorité comme l’opposition.

Les différences portent sur la désignation des responsablités. Plusieurs générations pour l’orateur de la droite et les atermoiements de tous. Le règne précédent, principalement, pour l’orateur de la gauche.
                                                                      exercice encore à compléter

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