jeudi 12 juillet 2012

la première dame de France


----- Original Message -----
Sent: Thursday, July 12, 2012 12:26 PM
Subject: dires publiés de Thomas Hollande et dires annoncés du Président

Monsieur le Secrétaire général, cher Préfet,

j'entends à la radio la polémique rebondir à propos d'un article dans Le Point : le twitt pour la Rochelle et comment l'un des fils du Président l'a "reçu".

Si vous l'estimez bon, veuillez faire savoir au Président combien tout ce qu'il dira - à son heure - avec la pudeur et la fermeté que nous lui connaissons, sera excellent. De ma part, mais certainement de celle de beaucoup de Français, trop respectueux de sa vie personnelle comme de la vie propre de chacun, pour en parler.

Il n'existe ni en droit public français ni dans notre histoire nationale, le concept ou la fonction de "première dame de France". L'invention médiatique n'est apparue chez nous - en écho lointain de Mamie Eisenhower et de nos partenaires américains - qu'avec Bernadette Chirac sur l'âme de qui, selon ce qu'elle a donné à en voir dans les années de pouvoir de son époux, et maintenant plus encore, il y aurait à dire... ce qui est inutile car le modèle n'est pas là pour la femme ou la compagne du président de la République française.

Mais il faut certainement vider l'abcès au moins pour les médias et ne pas laisser polluer par People et autres, tout ce qui commence si bien et si opportunément , conformément à la campagne présidentielle et aux engagements pris.

En pièces jointes, 1° le modèle. Yvonne de Gaulle, pendant les voyages en province du Général, tandis que celui-ci était à une tribune de place publique, entrait à la préfecture pour le repos du soir et de la nuit, par une porte discrète, pas la grande et quand de Gaulle improvisait ses haltes, parfois en montant simplement sur un banc de square, avec seulement ses trois ou quatre gorilles parfaitement identifiés et familiers, au point qu'en 1969 à Quimper, il put être assezapproché pour qu'on crachât sur sa pochette, qu'il essuya ensuite tranquillement, l'épouse du président de la République attendait dans la voiture. Elle fut décisive non seulement pour la paix intime de l'homme du 18-Juin mais à de grands moments, poussant généralement au referendum, notamment en Mai 68 pendant le voyage roumain, et en le libérant mentalement par avance du pouvoir tant elle le souhaitait à travailler sereinement à Colombey. Et aussi 2° une lettre à Madame Trierweiler dont les propos le 15 Mai après-midi m'avaient paru équilibrés, personnels et modestes, adéquats et prometteurs. Celle-ci a bien voulu m'en accuser réception par un carton courtois.

En confiance.

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J'avais écrit le 15 Mai à Madame Trierweiler :

je me permets de vous écrire et dès ce jour, car je viens de vous entendre à la suite de la vraie cérémonie et du discours très juste – donnés en l’honneur de François Hollande à tous les Français, à nous tous, à vous.

Pourquoi ? parce que j’étais assez prévenu « contre » vous, ayant eu de l’admiration et de l’estime et pour Ségolène Royal et pour le couple qu’elle formait avec François Hollande, qui eût été beau à l’Elysée dès 2007. Prévenu aussi, du fait des médias, abusant de cette locution « première dame » qui n’a commencé d’être dogmatiquement usée qu’à propos de Bernadette Chirac : elle nous vient d’Amérique et du couple Eisenhower, elle n’a aucun fondement chez nous ni en psychologie ni en droit.

Et voilà que vous êtes si juste pour répondre à ce qui vous est administrée tout à l’heure, que vous le confirmez tranquillement et de vous-même. Je vous en félicite très chaleureusement et j’ai été conquis par cette vérité démocratique et mentale. Je vous en remercie car je crois que beaucoup auront senti à la manière dont j’ai vibré à votre réponse.

La vraie résonnance avec les Français et avec le Président, vous allez être seule à la trouver et à la pratiquer. Aura-t-elle besoin d’être qualifiée ? Pas forcément. Ce qui est attendu, c’est une présence précisément non encadrée par un statut, une présence personnelle et libre qui fasse « fonction » de tous auprès du Président dans son intimité comme dans l’aura de l’exercice de ses hautes fonctions. Vous en avez manifestement l’instinct.

Quelque chose qui serait important pour l’avenir sinon même l’Histoire, qui est dans votre parcours et vos qualifications, votre expérience professionnelle, et qui rendrait au jour le jour le plus grand service au Président, serait que vous teniez le journal de ce que vous sentez près ou non loin de lui. Evénements publics ou plus discrètement survenus et vécus, pensées et dialogues, lectures et courriers, portraits des entourages, quels que soient les grades car les serviteurs – dans la maison, pour la « domesticité » – comptent plus pour la liberté d’esprit et l’autorité du Président que les collaborateurs de la hiérarchie, que ce qui est cour et peut devenir danger, insuffisance ou éclaboussement concurrent. Vous seule pouvez tenir et alimenter cette plume. Voir.

Je vous en crois d’autant plus capable que vous savez dire le contraire de ce que les médias auraient attendu et vous suggéreraient… mais vous les connaissez mieux que moi. Vous savez ne pas dire que tel jour est le plus… et vous avez le soir du 6 Mai su affirmer qu’il existe une vie et un passé personnels. Et que le couple est fait de deux.

Si vous souhaitez que je vienne vous rencontrer, ce sera pour moi un honneur et une précieuse contribution, peut-être, à ce que vous voulez faire pour nous tous, c’est-à-dire pour le Président.


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