jeudi 12 juillet 2012

Afrique - France . réflexions 1997.2009



Réflexions & propositions
pour améliorer les relations
entre France et Afrique
&
les rendre utiles pour les Africains
et pour l’Union européenne
page 1         9 Juin 1997  -  Un autre concours à l’avenir africain

page 5         18 Mars . 18 Avril 2002 - à l’intention des candidats à l’élection présidentielle française, de la direction d’Afrique au Quai d’Orsay, d’entreprises majeures en France, de la Commission européenne

page 9          8 Octobre 2002 - au ministre français des Affaires étrangères

page 12       3 Novembre 2003 - La conditionnalité politique des aides françaises      et européennes aux pays A.C.P. et d’outre-Méditerranée

page 16       19 Septembre 2009 - Premières esquisses pour une refondation des relations franco-africaines (en vue des cinquantenaires des indépendances africaines à célébrer en 2010)

page 19       2 . 3 Octobre 2009 – La synergie que peut apporter
l’Organisation Internationale de la Francophonie






9 Juin 1997



UN AUTRE CONCOURS A L'AVENIR AFRICAIN



                        Ayant apparemment réussi la décolonisation en Afrique subsaharienne, la France avait les moyens matériels et moraux pour concourir à un développement et à une modernisation poliique et économique sui generis, c'est-à-dire respectant les personnes et les lieux.
                        Elle ne l'a pas fait. Elle a déçu, elle est en train d'être évincée.

                        L'histoire de sa coopération est trop faite d'un esprit de supériorité matérielle et mentale, donc d'interventions plus ou moins fondées (Biafra, Tchad, Grands Lacs sans compter les éphémérides comoriens) ou de pétitions doctrinales, difficiles à recevoir (nos formes de la démocratie ou de la rigueur budgétaire).
Elle n'a pas contribué au grand événement qu'est la fin de l'apartheid, elle ne contribue pas à une réunification culturelle et territoriale des deux composantes blanche et noire, méditerranéenne et continentale de l'ensemble africain. Elle commence d'être détestée pour sa politique intérieure à l'égard des immigrés ou descendants d'immigrés, et pour ses interventions ou soutiens sur place. Elle est peu inventive.


                                I - LES URGENCES PREVISIBLES

                       
            1° L'ex-Zaïre :

            - Les partitions de l'ancienne colonie belge se tentent à l'Est, elles n'opèrent jamais (crise de 1960.1961). Le pouvoir est à Kinshasa (tentative TSCHOMBE de 1965 après l'échec de l'"indépendance" du Katanga, parcours de KABILA).

            - Silence étonnant de l'Eglise, d'autant que le Cardinal-primat est "papabile".

            - Notre "rôle" a-t-il été légitime ? Nous nous sommes privés du droit moral de stigmatiser la dictature KABILA, déjà prévisible dès ses premières emprises territoriales -, nous n'avons pas résolu la question humanitaire.

            - Notre relation avec les Belges : la concertation n'a pas été très apparente, le comportement de susbstitution depuis l'OCAM ne peut qu'irriter Bruxelles (l'ambiance Renault... au moment où se dessinait le mouvement "rattachiste" comme jamais depuis 1830. Nous nous trompons de terrain, à l'inverse de la guerre de Sept ans : jouer à notre périphérie en Europe et non à celle de nos encombrants protégés en Afrique).

            - Geo-stratégie capitale : l'embouchure du fleuve, l'ex-Haut-Katanga. Noeuds de communication, d'échanges modernes et de rencontres tribales. Faiblesse de notre dispositif d'information parce que celui-ci est tourné vers des centres qui ne sont que ceux d'un pouvoir "politique" : Luanda, Kinshasa, Brazzaville.

            2° La probable contagion :

            - Reprise des clivages et guerres inter-ethniques, disparition des pratiques étatiques toujours demeurées superficielles (Constitution, frontières, élections). Un démaillage général mais qui peut permettre une reprise de conscience chez certaines élites locales ;

            - Notre image se joue en Afrique centrale : les affaires d'Elf connues localement bien avant d'être au jour en France-même, le secrétariat général des Nations-Unies que nous avons manqué dans le contexte de notre échec à propos des réfugiés et des Grands Lacs cet automne. On peut prévoir que seront touchées notre zone d'origine et celles où nous avions voulu succédé à d'autres (Belges et Portugais) : Congo, Gabon, Centrafrique, Angola, Zaïre, Ruanda et Burundi ;

            - Une concertation interne est nécessaire :
            . échanges de vues discrets avec les Etats européens anciennement colonisateurs en Afrique (Portugal, Belgique, Grande-Bretagne et nous) ; enfin une politique africaine concertée au niveau européen, et à la demande du tenant des "chasses gardées".
            . réunion de nos Ambassadeurs dans la zone : examen des conditions d'équilibre géo-stratégique, de renouvellement politique et démocratique, de ce qui peut assurer les solidarités indispensables et homologuer les autonomies en recherche de légitimité.

            - La gestion par sommets ou arbitrages collégiaux des Chefs d'Etat voisins n'est pas opérante (cf. MOBUTU/KABILA). BONGO n'est pas HOUPHOUET (ni vis-à-vis de nous, ni en rayonnement). La réponse, qui sera aussi contagieuse que l'interrogation, pourrait être :
            . les propositions en III faites conjointement avec les autres colonisateurs et d'une manière européenne, et d'application générale, pas seulement en zone actuellement sensible
            . un voyage du Premier Ministre en Afrique francophone et aussi ailleurs (hors itinéraire et protocole habituels, vg. Pretoria, Accra, Niamey, Brazzaville, Luanda) : je vous ai compris. Etre éventuellement accompagné d'un représentant allemand et du commissaire compétent. Présentation de l'exercice : écoûter, s'informer. Effet d'annonce, effet de compte-rendu.



                                  II - LES CONDITIONS DE FOND


            1° - Le paradoxe d'une prétention à la capillarité et pourtant  . les "charters" de sans-papiers,        
 . notre prêche pour la rigueur budgétaire localement
 . pour la démocratie, sont également déplacés
Nous ne comprenons pas mentalement et nous n'aimons pas vraiment

            2° - Notre apport gaspillé : la qualité de notre colonisation, la connaissance mutuelle engendrée par trente-cinq ans de flux de jeunes coopérants vers l'Afrique, l'invention putative d'un modèle combinant l'Etat et la tribu (l'humain contingent et particulier, l'égale justice selon des normes universelles)

            -... et une réciprocité - qui nous serait précieuse en susbtance - mais que nous n'avons pas sollicitée : les valeurs humaines, la ferveur religieuse, l'art, le franc-parler, la place du travail manuel, le rire ; la réelle dimension continentale des mouvements politiques et intellectuels, des mises en valeur, des flux de colonisation, décolonisation, recolonisatiuon, des exclusions et racismes ;

            3° - L'européisation de notre présence dans l'ancienne zone française, la globalisation de nos coopérations avec l'Afrique pour encourager le supra-national et susciter l'espace pour des carrières et des élites émancipées des pressions et régressions "locales" (peut-on dire "nationales")


                               III - NOTRE NOUVELLE MANIERE

           
            1° - Encourager le panafricanisme et toutes ses institutions ou aspirations
            Les formes étatiques et les frontières, héritées des diverses colonisations, n'ont pas de substitut, mais elles ne correspondent pas à la mentalité réelle ni aux aspirations à la dignité et à l'indépendance collectives.
            Le panafricanisme peut permettre la libre circulation et la coexistence de niveaux de vie et surtout de développement politique, intellectuel, social différents : en faire, un pot commun, surtout une fierté commune. Ecole de désappropriation (les Etats prétendus nationaux sont fermés sur eux-mêmes et ne correspondent pas à des systèmes traditionnels aussi ouverts que solidaristes) et d'estime mutuelle.

            2° - Inventorier entre colonisateurs et décolonisés les résultats de quarante ans ou presque d'indépendance ou d'autonomie. Pourquoi cela n'a-t-il pas "marché", pourquoi n'y a-t-il pas eu progrès. Raisons particulières à chaque zone ou pays, à chaque colonisateur ? Raisons générales : nature et application des aides, interrogations sur les modèles.
            Une conférence permanente avec cénacles de réflexion et collation d'expériences et de bilan. Rapporte te recommandations d'ici 2.000. Structure d'actions immédiates : mise sur pied d'institutions ad hoc (expérience désastreuse des réfugiés des Grands Lacs) en liaison avec ONU, et toutes à rattacher à l'OUA, de financements d'urgence. Esquisse pour une autre matrice dans les domaines des transports, des échanges, de la formation.
            Eventuellement une charte pour le prochain siècle des rapports Nord-Sud entre Europe.Méditerranée.Afrique.
            Commencer par l'Afrique noire, la plus vulnérable, la plus endommagée, et la plus diverse quant aux colonisateurs l'ayant imprégnée.

            3° - La refonte du système commercial mondial et des structures d'exploitation des matières premières doit être plus spécialement "pensée" pour le sauvetage africain.

            4° - Notre présence résiduelle doit subir une mûe : les habitudes d'affaires et d'Ambassades ont leur intimité mais cette intimité n'a pas été productive. Savoir pourquoi et comment.
            Mouvement sous de GAULLE qu'avait initié le rapport JEANNENEY sur le redéploiement de notre aide, et partiellement annullé par la théorie et la pratique du " champ ". Mouvement en fait d'une politique extérieure fortement dialectique, d'envergure mondiale et d'expression subversive vis-à-vis de l'état actuel des choses et des hégémonies (quelle qu'en soit la nature ou le port d'attache).     (BFF - 9.VI.97)


18 Mars . 18 Avril 2002


Schéma d’un projet de note
à l’intention des candidats à l’élection présidentielle française
de la direction d’Afrique au Quai d’Orsay – d’entreprises majeures en France
de la Commission européenne
Nouakchott lundi 18 Mars . Paris jeudi 18 Avril 2002






La relation franco-africaine est malsaine car elle n’a pas foncièrement évolué
depuis les indépendances de 1960
1° l’Afrique francophone, zone française dans le partage du monde non dit mais réel : laxisme dans le comportement des gouvernants de part et d’autre croyant à avoir mutullement une créance = source de corruption, risque (souvent réalisé…) d’engagement dans des opérations d’interventions militaires ou dans des stratégies d’entreprises non voulues, interventions maladroites dans les crises de légitimité ou de démocratie en Afrique, et réciproquement
2° rétrécissement des horizons de part et d’autre (la francophonie mal libellée, la solidarité européenne pas assez valorisée, constant unilatéralisme de chacune des composantes de l’Afrique et de l’Europe)



Remarques sur le partenaire africain : obstacles psychologiques à la rencontre

le niveau des relations n’est pas équilibré, politique en Afrique, administratif en France ; en Afrique, le pays est engagé par ses responsables politiques suprêmes dictant de haut en bas à la hiérrachie, en France ce sont les services qui fabriquent les comportements au sommet (c’est vrai de tout financement et de tout traité = décalage en France et en Europe entre les Etats et les entreprises de leur ressort national)
2° la langue des esprits n’est pas la même, faute d’une connaissance intime de la mentalité du partenaire africain, qui ne peut être acquise qu’en lui laissant l’initiative de l’ordre du jour et de toute construction
3° le sens de l’Etat n’est pas une notion sûre ; les disciplines peuvent être autres, la morale publique, la solidarité autre que familiale peuvent avoir et ont des fondements autres. Il y a une façade pouvant satisfaire le partenaire étatique ou l’entreprise content de l’opportunité rencontrée de manipuler au-delà de cette façade
4° la conscience nationale se construit et se détruit suivant les époques et les élites, elle ne produit pas nécessairement un Etat-nation
5° la présomption de compétence : chacun la dénie à l’autre soi-disant parce que celui-ci ignore les réalités du pays (le Français ou l’Européen en afrique) ou bien les réalités de l’économie et de la gouvernance planétaires (l’Africain négociant avec les pays tiers)
6° id° pour la présomption de désintéressement


L’enjeu n’est pas politique mais humain

1° l’Afrique est le champ-test de l’éthique et du développement durable, notions découvertes aux Etats-Unis et en Europe mais pas étendues à ce continent
2° l’Afrique est le continent des ententes ou des conflits multi-éthniques, exemplaire de ce qu’ont maintenant à affronter les pays européens
  endémies, pathologies, grandes migrations, sentiment religieux se jouent pour l’avenir du monde en Afrique
4° exode rural et urbanisation anarchique, sinon malsaine : déracinement, acculturation, pauvreté de l’animation et de l’encadrement, tendance au matérialisme



Chemins de rencontre

1° O.N.G. et bailleurs de fonds internationaux : nécessité de leur contrôle et aussi du contrôle de l’application locale de leurs fonds ; avantage, leur capillarité avec le pays et la composition pluri-nationale de leur organisation interne
2° les grandes internationales (politiques, vg. socialistes, ou religieuses, vg. les Eglises)
3° relations humaines : tourisme nord-sud, bourses d’études sud-nord ; asile politique ; recherche scientifique et expressions artistiques
4° le croisement des réseaux d’amitié ou de connaissance mutuelle depuis un demi-siècle



Quelques initiatives

1° l’Eurafrique, avec ordre du jour donné par les Africains
2° charte du civisme de part et d’autre : droits et devoirs des Etats européens vis-à-vis des migrants et ressortissants africains ; fin du « dumping » fiscal en Afrique ; droits et devoirs des Africains entre eux ; réel approfondissement mutuel des bases d’une société politique et économique (les deux mondes ont à apprendre l’un de l’autre, l’Europe est maintenant en crise aussi profondément que l’est chroniquement l’Afrique :micro-nationalismes et régionalismes en Europe, en France, et tribalismes en Afrique)
3° délocalisation de sites universitaires européens vers l’Afrique et fréquentation de ces sites également par des étudiants européens
4° l’économie solidaire dans les zones déprimées de l’Europe et en Afrique : la mutualisation des cautionnements et des formations ; l’émergence de nouvelles manières d’échanger sans monnaie ou de financer des fonds propres ; le paramètre développement durable et respectueux de l’environnement culturel, écologique, social
approfondissement à tous les niveaux de la société en Afrique et en Europe du concept d’identité personnelle, collective, nationale – de classe, de famille
6° alliance eurafricaine dialectique pour une autre gouvernance mondiale : internationalisation des matières premières, sauvegarde des ressources et intérêts vitaux assurée solidairement, ouverture à des citoyennetés apatrides



Il faut encourager la démocratie 


1° Malgré le malentendu, mais en le surmontant on surmonte les malentendus quant au partenariat, quant à l’identité et à la légitimité des partenaires

La démocratie n’est pas de même acception
Le contexte certes n’est pas lemême, mais la politique du plus grand nombre, interroger ce grand nombre, de quoi il souffre, quelles sont les pressions qu’il subit, quelles sont les frustrations, les aspirations, dialogue entre classe politique et population : il peut s’en profiler le début d‘une politique, les prémisses de base du consensus
Beaucoup entendu en Afrique : dualité de principe
on parle de démocratie, ce n’est pas compris de la même manière en Europe de l’ouest et en Afrique
CHIRAC a dit en 1990 en Côte d’Ivoire : l’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie : il a choqué au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Haute-Volta, au Mali. On a essayé tout le reste jusu’à présent : Parti unique, régime militaire, personne n’a vraiment essayé la démocratie
Beaucoup pensent qu’en Afrique, les gens ont tendance à décider d’en haut sans avoir une connaissance suffisante et à jour des données (ce que seule administration moderne peut produire) ni des conséquence des décisions
S’il y a démocratie, elle se heurtera au tribalisme bien entendu, au régionalisme, à l’ethnisme ; mais malgré tout cela, elle permettait à l’opinion publique d’avoir un point de vue, pour contrebalancer omniprésence de l’administration et du pouvoir
Cela permettrait dialogue et discussion avant les décisions importantes

L’évolution était possible dans le cadre du parti unique des années 1960-1970 : on pouvait organiser des élections libres, tout membre pourrait se présenter sans exequatur, et en fonction des résultats regroupements, on aurait fait des lobbies – le moyen de montrer leur différence et de participer. Cette évolution ne s’est pas faite

2° le cas pratique et urgent des élections en Afrique

Ce que demande l’opposition : regroupement et toilettage des textes, code électoral, application des textes

Dans le même esprit, des éléments pratiques sont demandés
. une commission électorale indépendante choisie en concertation parmi des personnalités neutres responsables des élections ; nationale et indépendante, devrait statuer sur certaines choses, le nombre et la localisation des bureaux de vote (délocalisés de manière intelligible et à l’avance)
. sur le terrain :
choix des superviseurs des bureaux de vote, président et assesseurs, si possible neutres sinon représentatifs du spectre total
impossible de renvoyer un représentant d’un candidat, sauf s’il fait de l’obstruction selon constation de tout le bureau (président, assesseurs autres représentants des candidats)
copie des PVs soit remise aux représentants = que chacun ait la preuve de ce qu’il a signé 
. contrôle utilisation des ressources publiques vg. usage depuis 10 ans, beaucoup de fonctionnaires reçoivent possibilité pratique (carburants et voiture) pour aller faire campagne pour les candidats officiels ; sont libres de faire ce qu’ils veulent mais ne doivent pas utiliser ni temps de travail ni moyens de l’administration
(l’idéal est que les candidats puissent bénéficier des facilités dont ils bénéficient ailleurs : remboursement des dépenses électorales suivant analogie dans pays démocratiques )

. une déclaration forte, une directive écrite pour la justice pour dire qu’elle est vraiment indépendante, que les juges doivent agir en âme et conscience

On peut pousser les gens en place à faire cela, sans intervention directe

Le rôle des observateurs internationaux (leur arrivée en avance pour vérifier, écouter les plaintes ; vg. venir trois semaines avant)
. révision des listes électorales, obligatoires avant chaque élection, mais elle est faite unilétarélament
. affichage des listes électorales : à temps, et être définitives

Pratiquement, pour un pays type = 53 département, au moins deux émissaires par départements, auquel on ajoute les gens d’ONG et personnalités localement trouvées ; leur donner le temps d’avoir des gens d’aller et venir, besoin de véhicules tous trains et téléphone radio pour entrer en contact avec PC dans la capitale pour faire agir autorités de celles-ci sur autorités déconcentrées : un moyen d’action sur place

Cela fait une pression sur le pouvoir et une libération de l’opinion qui comprend que son vote peut  être pris en compte – rester jusqu’à publication des résultats
si recours importants rester jusqu’à épuisement recours ; doivent être vidés dans la semaine : dans le cas mauritanien, personne n’a jamais gagné un recours depuis dix ans
ce n’est pas forcément si couteux que cela = 3 millions de dollars
c’est plus précieux que beaucoup d’autres choses et qui souvent ne profitent pas
contrôle des comptabilités pour ne pas utiliser ressourcesextérieures



8 Octobre 2002


Lettre au ministre français des Affaires étrangères


(Dominique de Villepin) permettez-moi quelques réflexions sur nous en Afrique. Nous devons y voir grand, nu, à long terme.


  grand

C’est l’ensemble du continent qui est notre partenaire stratégique, religieux, démographique obligé, en complet contraste géographique et historique avec l’Europe. Toutes les simulations schématiques des atlas stratégiques ou historiques sont criantes. C’est d’un partenariat eurafricain qu’il s’agit, devant combiner la dynamique économique des accords euroméditerranées avec la rive sud de l’ancienne « mare nostrum », et les options et préférences politiques des conventions de Lomé et des accords Etat par Etat que la France a encore avec beaucoup de ces peuples.


2° nu

Nous n’avons plus une connaissance intime de l’Afrique parce que nous n’y sommes plus capillaires en tant qu’Etat. Des Ambassades et consulats, des « colonies » de ressortissants, des points d’appuis militaires, tout ce qui fait sur les cartes ou pour d’autres puissances dans le monde, l’illusion d’une présence. Nous connaissons des personnalités, nous avons perdu la culture ethnographique et historique, le détail des ressources et des modes de vie traditionnels. Nous avons tari la ressource humaine décisive qu’étaient les coopérants à l’âge où l’on est sans préjugé et où l’on se fait des souvenirs et des amitiés d’une vie. Cependant nous croyons connaître et demeurer des experts, passant de généralisations transfrontalières simplistes à des analyses pays par pays, toutes empreintes de commisération pour la mauvaise qualité des structures héritées de nous depuis les années 1960 (en politique, en économie).

Typique le décalage entre les parutions d’études et de débats sur le Proche-Orient ou l’Islam en tant que tel ou chez nous, et les publications sur l’Afrique qui ne sont que recension des « affaires » de la « françafrique ».

Pour retrouver une connaissance intime et mentale de ce continent, il faut le mélange des jeunesses étudiants, des délocalisations d’universités françaises et européennes en Afrique et réciproquement. Une connaissance qui soit égalitaire, ce que ne donnent ni l’observation diplomatique, ni l’accueil de la main d’œuvre.


3° à long terme.

Il ne peut être que démocratique. La règle doit être le dénouement des conflits dans les urnes, ce qui suppose que l’origine de chaque pouvoir ne peut plus être de facto. L’investissement humain et matériel de la France et de l’Europe doit porter de toute urgence sur les processus électoraux. Expertiser et auditer les codes électoraux et les institutions locales ad hoc d’observation, de contentieux et de contrôle. Imposer une observation de longue durée et d’emprise géographique exhaustive plusieurs mois avant, pendant les élections et après tant que se jugent les contestations. Cela comprend la révision des listes électorales, le contrôle et la transparence des dépenses électorales.

A ce seul prix, les conflits pourront avoir une issue et les pouvoirs auront une origine claire. Nous sommes coupables de plaider la démocratie sans vraiment en imposer les moyens de discernement. Notre culpabilité a une racine gravissime et raciste ; nous ne croyons pas les gens de là-bas capable e démocratie, de vision, de choix. Le discours lénifiant que nous tenons aux gens en place comme à leurs opposants est, à Paris, désolant de simplisme « petit-nègre », d’un attentisme qui sommerait les contestataires d’avoir patience pendant des décennies et qui est dangereux car la corruption des élections et des institutions constitutionnelles est grosse de la corruption dans le fonctionnement des finances publiques et privées, ce qui vicie tous les processus d’investissements étrangers ou de contrôle par les bailleurs de fonds internationaux des ajustements dits structurels, si douloureux pour les populations.

C’est bien entendu une intervention dans la vie des Etats et des peuples. Elle ne peut être comprise et admise des opinions publiques africaines que si elle fait partie d’une proposition d’ensemble d’assainissement à tous égards : démocratique, financier, économique.

Elle doit consister en une proposition d’ensemble dont le contrôle durable et appuyé des processus électoraux est certes le cœur, mais ne doit pas être le tout. Elle gagnerait à être articulée par l’Union Européenne dans son ensemble. Elle devrait se concrétiser par des refontes et des harmonisations et unifications des textes bilatéraux et multilatéraux existants entre l’Europe et les partenaires méditerranéens autant qu’avec ceux de l’Afrique sub-saharienne. Elle devrait s’assortir d’un plan de réponse, très concrète et ne lésinant pas sur les coûts et engagements, aux deux plaies africaines, le manque d’eau et les grandes endémies, ce qui est mettre en œuvre les grandes multinationales européennes de services (telles que Suez qui fait campagne pour « une vraie bataille de l’eau » mais ne touche toujours pas à l’Afrique) et nos laboratoires pharmaceutiques.

La ressource humaine est la classe d’âge auparavant concernée par le service national, et en y joignant bien entendu les jeunes filles. Ce doit être une planification européenne et des financements de l’Union ; ce doit être une projection massive de notre jeunesse vers le sud. Qui serait avantageusement renforcée en faisant appel aux associations existantes de « jeunes » retraités à mobiliser dans les disciplines de leur expérience, et dont le déploiement serait budgétairement réduit au défraiement de la double résidence. L’ensemble serait sur la base de l’idéal et du volontariat.

Il n’est pas douteux que le secrétaire général des Nations Unies serait le premier à donner son label à un chantier nord sud prenant les questions pour ce qu’elles sont, concrètes et d’ensemble.

On voit bien qu’alors l’espèce ivoirienne se réduirait d’elle-même. Il est clair qu’il n’y a pas dans la zone de construction étatique qui soit exclusive et fondée sur une nationalité ou une ethnie, que le système de l’Entente avait de l’intelligence, qu’une entente immédiate le 19 Septembre entre GBAGBO et OUATTARA aurait eu un retentissement local et national efficace, que la Guinée quels que soient ses chefs ou son régime est un foyer d’effervescence, que la dimension régionale est la plus réaliste.

De ce conflit où nous donnons l’impression de peu comprendre et où nous sommes entre le tronc et l’écorce, faisons la matrice et la circonstance d’un grand dessein.

Et sachant enfin organiser l’eurafrique, nous serons mûrs pour l’euro-méditerranée et une capillarité féconde avec le Proche-Orient (forcée à terme du fait de l’adhésion turque à l’Union et de l’implication de nos opinions dans la guerre palestinienne). Si la stratégie d’économisme et de monopole stratégique des Etats-Unis occupe toute la place et tout le calendrier, c’est parce que l’Europe ne sait pas être une alternative complète : pas seulement parce qu’elle se distinguerait des choix et analyses des Américains, mais parce qu’elle proposerait directement aux intéressés, lesquels nous sont si voisins, une véritablement autre manière de faire et d’être.

Le « sommet » de Johannsebourg a régressé par rapport à l’ambiance et aux convictions de celui de Rio, puisqu’il est revenu aux habituelles pétitions d’aide, au lieu de consacrer les dimensions écologiques et démocratiques du développement durable ; que ce rapetissement des perspectives soit, du coup, un argument pour nous concentrer mentalement et géographiquement : l’Afrique vaut la peine. A lui donner les moyens d’avoir confiance en elle-même, nous gagnerons aussi. Le changement de nom de son organisation continentale, devenu analogue à celui de la nôtre, se prête à un vrai jumelage : les deux Unions ensemble de part et d’autre de la Méditerranée, des déserts et de l’équateur. C’est à notre portée, c’est pratiquement chez nous, c’est sans débat parce que c’est nécessaire et reconnu par tous. Ce sera un cas d’école pour l’autre forme du mondialisme qu’on appelle, à qui mieux mieux de ses vœux, mais qu’on ne sait ni décire ni construire. Nous en avons les moyensC’est àç notre portée, c’est pratiquement chez nous, c’est sans débat parce que c’est nécessaire et reconnu par tous. Ce sera un cas d’école pour l’autre forme du mondialisme qu’on appelle, à qui mieux mieux de ses vœux, mais qu’on ne sait ni décire ni construire. Nous en avons les moyens./.



3 Novembre 2003




La conditionnalité politique des aides françaises et européennes
aux pays A.C.P. et d’outre-Méditerranée



Depuis le milieu des années 1990 – et en écho notamment aux résolutions du sommet franco-africain de La Baule – les traités liant l’Europe aux pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, ainsi que les accords d’association et de partenariat euro-méditerranéen disposent que les concours économiques et techniques, aidant notamment aux restructurations locales et aux mises à niveau là où il doit y avoir à terme libre-échange, sont conditionnés à un effort de démocratisation de la part des gouvernants bénéficiaires.

Les raisons de cette conditionnalité sont nombreuses. Les deux principales tiennent à ce que les investissements trouvent davantage de sécurité dans un état de droit que dans le « dumping » fiscal ou la corruption, et à ce que les opinions européennes sont de plus en plus attentives à la bonne image de nos partenaires, en faisant porter la responsabilité à leurs propres gouvernants dont les fréquentations ou alliances risquent ainsi d’être stigmatisées. Dans la pratique, il a été surtout proposé un concours au processus de démocratisation à l’occasion d’élections dont la transparence et le bon déroulement ont été veillés, sur budget européen : au Mali et au Sénégal, l’alternance a pu ainsi se réaliser, et plus récemment et spectaculairement au Kenya. En revanche, l’effectivité de sanctions à l’endroit du Togo semble avoir mis les deux parties dans l’impasse.

La mise en œuvre de la conditionnalité politique, souffre en fait de deux handicaps. Elle peut paraître une ingérence dans les affaires d’un Etat souverain, même si l’hypothèse est prévue contractuellement, et une méconnaissance des mœurs locaux attentatoire à la souveraineté du pays dont les autorités sont appelées à accepter par avance un contrôle précis et étendue des élections les désavouant ou les confortant. Elle est censément décidée par consensus de la Commission européenne et du ou des Etats membres les plus proches, par tradition coloniale, en faisant proposition ou acceptant l’initiative de la Commission ; en fait, chaque partenaire est un cas particulier et la pratique souffre donc de n’être ni générale ni de principe.

Dans l’espèce française, la distinction qui demeure d’un ministre chargé de la Coopération délégué auprès du ministre des Affaires Etrangères, montre que les évolutions politiques intérieures souhaitables en Afrique notamment ne sont toujours pas liées à l’aide accordée. Nous préférons ici le statu quo, même assez honteux, et nous poussons là à des réconciliations ou à des alternances. Il n’apparaît pas que nous ayons une doctrine erga omnes.

Enfin, aucun processus de démocratisation n’est définitivement acquis dans des pays où la tradition démocratique n’a pas de racines et où d’autres manières de se gouverner ou de se contrôler sont immémorialement pratiquées sous le vernis de textes constitutionnels et d’organisations juridicitionnelles transposés d’Europe.

Il apparaît que si la Commission a les instruments de concertation et d’application pour la conditionnalité politique, elle reste – pour la décision – soucieuse de l’accord des Etats-membres, tandis que ceux-ci, et notamment la France, ne s’en sont pas dotés.

Ce flou coincide avec la recrudescence des instabilités africaines mais aussi avec l’ambition d’une Union africaine se donnant pour modèle l’Union européenne dont le prestige et le pragmatisme attirent. Là peut se trouver une articulation pratique et réaliste, mettant en valeur nos partenaires d’outre-Méditerranée et d’outre-Sahara et leur donnant une grande part de l’initiative.





Un état des lieux  A.C.P. et pays tiers méditerranéens serait dressé en interrogeant nos Ambassades sur place, en faisant informellement le point avec les directions générales de la Commission européenne (relations extérieures, développement) et en consultant ceux de nos partenaires de l’Union européenne les plus manifestement intéressés à la reprise du sujet.
L’examen des jurisprudences africaines et panafricaines, depuis la décolonisation, et une évaluation systématique des textes en vigueur dans les Etats partenaires aux traités euro-africains et membres de l’Union africaine inspireraient des propositions de coopération technique exprès, comme il en existe déjà entre barreaux et pour une certaine sécurisation du climat des affaires  ;




Une proposition européenne, d’inspiration française, aux organes naissants de l’Union africaine. Celle-ci se cherche et une assistance « technique » à la constitution de certains de ses organismes spécialisés sera certainement bien accueillie.
. institution d’un observatoire permanent des pratiques démocratiques (évaluation de l’expérience un peu différente de l’Observatoire européen des pratiques discriminatoires et des phénomènes racistes) ;
. débat panafricain pour la constitution d’instances d’arbitrage en matière de droits de l’hommes et d’état de droit, et à terme d’une juridiction continentale empruntant à la Cour européenne des droits de l’homme et à la Cour pénale internationale ;
. mise sur pied d’un organisme proposant aux Etats membres de l’Union africaine son expertise en matière de rééccriture des Constitutions, des réglementations électorales et d’une manière générale des textes garantissant les libertés publiques et individuelles ;c’est cet organisme bénéficiant des expertises française et européenne qui mettrait en œuvre l’observation notamment des opérations électorales, transformant le contrôle étranger en contrôle proprement africain quitte à ce que des Européens soient invités à le renforcer et à y participer cas par cas ;
. insertion dans les textes fondateurs de l’Union africaine, (si elle n’y figure pas ou qu’insuffisament) d’une Charte des droits, fondant d’éventuelles sanctions (celles-ci étant ce que prévoient les traités A.C.P. mais dont le déclenchement serait décidé collégialement par les Africains quitte à ce que cela se fasse par consensus entre l’Union européenne et l’Union africaine).




La dialectique nouvelle serait que l’Union européenne contribue à la novation que les Africains veulent tenter par la mûe de l’O.U.A. en Union africaine ; elle proposerait son expertise, et également le bras de levier économique et financier prévu par les traités ; mais elle manifesterait plus de respect pour les souverainetés et admettrait sa moindre connaissance des traditions, en faisant de l’évaluation et du concours pratique par les Africains eux-mêmes l’élément essentiel du processus de meilleure pratique démocratique.
Français et Européens coupleraient ainsi la démocratisation – à tous égards indispensable au développement et à la dignité des Africains – et la nostalgie panafricaine d’unité du continent. L’Union africaine s’inspirant des grandes étapes de la construction aurait à moyen terme des organisations spécialisées pour le maintien de la paix, pour la démocratisation, pour les harmonisations de toutes sortes permettant d’offrir à l’étranger un territoire continu et un ordre juridique homogène.
La proposition de cette aide technique pourrait faire l’objet d’une délibération puis d’une déclaration en Conseil européen. Elle marquerait l’intérêt européen pour l’unité africaine et confèrerait à celle-ci la dignité et la responsabilité d’une prise en charge de l’assainissement des climats politiques en Afrique.

Pour préparer cette proposition serait créée une cellule à placer soit au cabinet du Ministre, soit auprès du directeur général de la Coopération au Département. Elle aurait tous moyens de documentation et devrait faire deux rapports, l’un donnant l’évaluation de l’existant et des pratiques ayant réussi, le second établissant la position des services de la Commission et des Etats membres intéressés.

Pour créer l’ambiance nouvelle et faire émerger une opinion exigeante et réaliste de part d’autre, la proposition pourrait être suivie de colloques euro-africain sur l’état de droit, ensuite démultipliés localement de manière à faire surgir des interlocuteurs permanents pour les institutions ad hoc en Afrique et en Europe. On pourrait d’ailleurs concevoir que le soutien à l’organisation spécialisée pour l’état de droit au niveau de l’Union africaine soit le fait non seulement de budgets et d’experts nationaux et européens, mais aussi d’une Fondation pour la démocratie africaine qui mettrait à table aussi bien les fondations et les financements émanant de partis politique européens que des bailleurs de fonds de pays tiers (notamment les Etats pétroliers toujours soucieux de se faire comprendre en Afrique, et qui peut-être trouveraient dans l’objet – pour eux assez insolite – d’un tel partenariat quelques pistes pour réfléchir à leur propre situation interne).

La contribution française à une meilleure gouvernance mondiale s’illustrerait avantageusement du cas fait des nécessaires progrès nationaux et locaux, encore peu avancés dans l’état de droit./.



19 Septembre 2009



Premières esquisses en style télégraphique
pour une refondation des relations franco-africaines
très incomplères – en premier jet – pistes pour des inventaires et des efforts


  les évidences


La France a honte et est mal à l’aise
(naguère, c’était le cartiérisme, les rois nègres et les baignoires en or qui gênaient les gouvernants parce que l’opinion était rétive, simpliste)

corruption : les M. Afrique, certains des anciens ministres de la Coopération ou des conseillers Afrique à l’Elysée qui font du couloir – nos grandes entreprises

conséquences – la moralité, le contraire de l’exemplarité que nous prêchons, le soutien à des régimes inadmissibles, voire à des coups militaires

pourtant

la France reste maîtresse du jeu à Bruxelles, comme depuis les fondations en annexe du traité de Rome 1957 et du fonctionnement du FED – même si ce ne sont plus des Français dans l’organigramme, c’est de notre inspiration, de notre « expérience », de nos vetos. ou de nos « cavalier seul » que dépendent sinon les rédactions et résolutions européennes, du moins leur effectivité

corruption et influence – chacune décisive – sont regardées (et exagérées souvent) comme tels par les opinions africaines

tout discours de niveau présidentiel est écoûté, sous le cachet du cynisme et de l’entendement bien compris, par les présidents africains

la confiance demeure cependant aussi bien de la part des gouvernants que des opinions en Afrique

paradoxe
l’osmose ne se réalise pas dans la législation  sur l’immigration

savoir et amour mutuel résident ailleurs que dans les dossiers : les Africains en France, les Français, surtout la jeune génération et hors les structures de coopération publique, qui se sont établis sur place – les mariages ou couples mixtes

  les structures du changement


a) l’enquête préalable

elles doivent procéder d’une enquête et surtout d’une écoûte des différents intervenants et acteurs en France – dans l’organigramme des ministères et administrations – dans le parapublic – dans les entreprises
écoûte en Afrique – même type d’investigation

recension dans nos ambassades – la faire par oral             id° dans les banques

ombre portée par notre relation africaine aux Nations Unies, à Bruxelles, à Genève – la connaître bien

certains journalistes et analystes français et africains – qualité des médias


b) l’objectif

la relation privilégiée par la sincérité, la transparence, le tous azimuts : la véritable solidarité humaine affective, financière et matérielle

le cœur de la relation euro-africaine face aux concurrences américaine et chinoise – le même hinterland que le monde arabe et que l’Islam, partenaires qui nous importent tant

acquérir une connaissance à jour, non cynique mais lucide de l’Afrique – celle-ci nous connaît bien mieux que nous la connaissons

de la chair et du sang au projet méditerranéen et au processus de Barcelone


c) valeur d’entrainement pour les alliés qui nous sont nécessaires

Bruxelles, l’Allemagne, la Belgique, le Portugal, l’Espagne – Québec par la francophonie

d) débouché à viser

osmose humaine – partage de l’éducation des jeunesses – solidarité dans la santé
organisation en espace commun – l’histoire nous reste commune


  chantiers immédiats   :    au moins


renégociations avec les partenaires et à l’OMC des accords économiques de libre-échange consécutifs à la mûe de Cotonou – nos amis n’en veulent résolument pas – réagencement des systèmes de préférences dissymétriques de Yaoundé et de Lomé – bilan et réinstitution des divers fonds qui allaient avec

revoir le système de résolution des crises, selon l’article 96 de Cotonou : fiasco en Mauritanie et probablement à Madagascar et en Guinée – l’abandonner, voir les choses avec l’Union africaine – agir en amont c’est-à-dire ne pas accepter l’intolérable

travaux législatifs
chez nous, l’immigration, les sans-papiers, les équivalences universitaires, les parrainages et jumelages : individus, collectivités locales
en Afrique : statut des ONG, contrôle des flux d’argent venant de l’étranger
entre eux et nous, la chasse aux détournements et placements de magnats africains plumant leurs populations


  formes

livre blanc

colloque avec actes . résultats d’enquêtes diverses

pas de discours préalable ou fondateur – mais discours conclusif

l’essentiel est de rétablir réseaux, confiance, sincérité
et de faire la purge

nous appuyer sur les diverses tentatives de notations éthiques, en cours à l’Union africaine


à suivre –
2 . 3 Octobre 2009

Afrique … France
Union européenne – Union africaine
commun esprit francophone

des liaisons entre personnes et des outils de synthèse
qui existent peut-être
mais dont l’effet n’est pas, ces temps-ci, perceptible



Propositions
pour
l’Organisation Internationale de la Francophonie


 Les relations entre l’Afrique et la France restent dominées par l’ancienne sujétion coloniale : elles ont de moins en moins d’institutions ad hoc mais de plus en plus un poids d’habitudes dégénérantes qui pèsent depuis les indépendances dans la vie des Etats sub-sahariens et – fait nouveau – pèsent désormais dans la vie politique française. Alors même que les financements d’Etat à Etat sont bien moindres que ceux dispensés multilatéralement par l’Union européenne notamment. Mais celle-ci laisse ses orientations, notamment en cas de crise, à la décision de Paris. Au contraire, l’Organisation Internationale de la Francophonie dispose d’adhérents, de financements et d’un statut propre l’émancipant de la France, quoique son objet concourt par nature au rayonnement du centre originel de la langue française, et démographiquement encore le plus important.

Selon l’information dont dispose le signataire, plusieurs manques-à-gagner pour l’Organisation alors qu’elle est requise par des Etats et par des institutions internationales, bien mieux dotés et beaucoup plus visibles qu’elle.

Deux cas de figure  dans l’actualité :
. l’aide à des minorités que l’ordre international ou leur ordre national ne reconnaissent pas en tant que telles, ou à tout le moins n’aident pas à se pérenniser, encore moins à se développer
. la contribution à la solution de conflits


Manifestement, le continent africain n’est pas le seul champ d’application. L’imagination et le sens de l’universel caractérisant l’esprit de la francophonie, il y a coincidence entre l’Organisation et bien des tâches ponctuelles.

Si je raisonne sur l’exemple mauritanien, où elle a été mise à contribution, il apparaît que l’Organisation a été davantage servante ou caution d’un processus qu’elle n’avait ni imaginé ni vraiment conduit. Sa spécificité n’a pu être décisive parce que ni son indépendance ni la capillarité de son information n’ont été cultivées. Vraiment.

Pour le long terme et disposer de données et d’une expertise, il faut essayer d’établir

1° des relations pérennes quoiqu’informelles en vue de remplir des missions confiées à l’Organisation à propos de conflits locaux, notamment parmi les Etats A.C.P. – relations avec les différentes administrations nationales dans l’Union européenne et dans les autres pays participant à l’Organisation, qui ont à traiter soit de l’indépendance intellectuelle et linguistique de chacun des Etats-membres pour parvenir à une véritable émancipation de l’Europe vis-à-vis des Etats-Unis et du tropisme anglo-saxon, soit des différentes formes d’aide à l’expression des autres pays partenaires, soit es minorités reconnues ou non, tant au titre des droits de l’homme que de la diversité des langues et des idiômes dont le maintien est un des arguments-phares de la francophonie ;

2° un système de veille pour déceler ce qui potentiellement peut causer les deux types de crise, dans lesquelles l’Organisation pourrait favoriser la synergie de ses homologues ou partenaires ou mandants, ce qui suppose un type d’investigations et de rencontres périodiques et systématiques.

Relations et système dont il n’est pas possible de préjuger avant d’avoir recensé le souhaitable et le possible, et d’avoir écoûté le maximum de parties – tant dans les structures d’Etat ou d’institutions, que dans le tout venant des personnalités ou des rencontres de fil en aiguille. Chaque partie est tour à tour dans notre époque, intermédiaire ou consultante possible pour résoudre une crise ou répondre à un besoin urgent, ou au contraire victime et centre de la crise à administrer.

Une analyse des crises récentes – en déroulement et en acteurs ou forces concernés – devrait permettre d’identifier les besoins qui peuvent être dans les capacités de l’Organisation : existantes, ou aisées à créer.
En entreprenant ce travail précurseur d’un nouveau réseau et d’observatoires nationaux et internationaux, qui devraient fonctionner en souplesse et sans frais que ceux de communication – parce qu’ils devraient se fonder sur le souci du bien commun et la culture de valeurs communes, quitte à honorer missionnaires, experts et acteurs par des colloques, des échanges et des publications les faisant sortir de l’anonymat s’ils le souhaitent, les labellisant au nom de l’Organisation – comme le fait Amnesty pour ses correspondants – ou au contraire leur donnant seulement et discrètement un supplément de relations et d’informations, transposables dans d’autres domaines de leur activité,

l’Organisation innovera. Elle préparera un renouveau de ses connaissances et de ses missions, d’une manière non structurée, non uniforme et par construction adaptée aux besoins immédiats ou aux nécessités de dégager des perspectives à partir de l’actualité.

De plus en plus, les Etats et les « grandes » organisations sous-traitent : l’ONU à l’OTAN, l’Union européenne à l’Union africaine et réciproquement. L’Organisation Internationale de la Francophonie est au carrefour de la protection des droits de l’homme et de l’Etat de droit, de la mise en valeur des minorités linguistiques (et donc ethniques). Défenseur de la diversité, rebelle par nature aux hégémonies et aux impérialismes, y compris en son sein, elle est donc – en principe – excellente pour provoquer ou maintenir les synergies entre plus grand ou plus spécialisé ou plus universel qu’elle. Elle a à faire pour en acquérir le savoir faire, le carnet d’adresses, la mémoire et la banque de données – si l’on peut écrire aussi familièrement. Ainsi contribuera-t-elle à des sécurisations, à des améliorations et à la sincérité des relations entre les peuples et entre les Etats./.

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