lundi 22 septembre 2008

réflexion - notre engagement en Afghanistan

Réflexions simples en forme de questions
en vue du débat à l’Assemblée nationale
sur notre engagement et nos morts en Afghanistan
lundi 22 septembre 2008




le débat comme celui de Février ont été imposés au Gouvernement par le Parlement (l’opposition en fait) : en Février, le Gouvernement voulait s’en tenir à un débat en commission, la plénière et le vote lui ont été imposés par la motion de censure – aujourd’hui, un débat demandé dès les faits et n’ayant lieu que plus d’un mois après – la révision constitutionnelle de Juillet en a fait pourtant un « nouveau » – pourquoi le Gouvernement ne prend-il pas les devants ?
. sur les faits
. sur la « clarification » de nos objectifs en Afghanistan



quelle est la base juridique de notre engagement ?
une résolution des Nations unies à l’automne de 2001 ? et que dit-elle ?
l’O.T.A.N. « bras séculier » des Nations unies ? et spécialement mandatée
auquel cas actualité des propositions françaises de 1945, jamais abouties, d’une force permanente à la disposition du Conseil de sécurité
pour éviter complexité – dans chaque cas – de la construction juridique et de la chaîne de commandement (sans compter les questions budgétaires)



la base politique de notre engagement vaut-elle vraiment ?

deux arguments avancés – l’hiver dernier – par le Président de la République et repris par le Premier ministre :
. le rang de la France tient à sa participation à un tel conflit
. la compassion pour le peuple afghan à qui il faut éviter victimes du terrorisme et retour au Moyen-Age et à la barbarie («nous ne nous battons pas contre le peuple afghan, nous nous battons aux côtés des Afghans »)
Contre- épreuve :
. le rayonnement de la France avec le général de Gaulle en ne participant pas à la guerre américaine du Vietnam et même en la dénonçant
. le ministre de l’Intérieur afghan à la suite des bombardements de populations civiles après le 18 Août, indique l’hostilité de la population à la « coalition » et le gouvernement réclame une renégociation, sinon un départ (parallèle avec la négociation Etats-Unis Irak)
. le 18 Août, la composante afghane du détachement tombé en embuscade, ne combat pas et nous lâche au contraire



le Gouvernement, ni le Président de la République, ne « tiennent » la communication
:
. l’armée conteste les réformes qui la concernent, elle objecte notamment un recul de capacité au niveau de puissances secondaires
. la parution dans Paris-Match des photos. des talibans et surtout de leur manifeste : « nous sommes chez nous, nous chassons les étrangers, c’est une guerre »
ce que corroborent
. l’état-major général des armées dès le 18 août, c’est une guerre
. les rumeurs (rapport OTAN « secret » auquel a accédé France-Infos qui en a fait état hier dimanche – publication partielle par un journal canadien) indiquant le sous-équipement et l’insuffisance d’entrainement de nos hommes face à un adversaire sur-équipé et avec tireurs d’élite
cacophonie sur un sujet qui était voulu comme exemplaire



l’un des deux banc d’essais pour la réintégration dans l’O.T.A.N.
le combat aux côtés des Américains

. tournée européenne de Barack Obama confirme changement d’orientation des Etats-Unis faisant désormais porter leur effort sur l’Afghanistan au lieu de l’Irak (calendrier de retrait d’ici 2011 quoique rien n’ait changé localement
. les Etats-Unis demandent des renforts en hommes : solidarité française, réticence de l’Allemagne qui refuse toute augmentation de son contingent – spirale du « toujours davantage de troupes et de moyens »



la dispersion de la présidence française de l’Union européenne,
censée remplir la conditionnalité de notre réintégration de l’O.T.A.N. par des progrès susbtantiels dans la défense européenne

. du fait – involontaire – de l’affaire géorgienne (mais celle-ci cf. ma note du 31 Août . relations avec la Russie et ‘guerre froide’)

la réintégration de la France dans l’O.T.A.N. était censée avoir pour préalable un progrès dans la défense européenne :
. quelles propositions françaises ?
. quels critères, selon nous et selon nos partenaires dans l’Union, pour évaluer ces progrès ?
appréciation par les Etats-Unis de nos capacités ?
émancipation européenne ? ou intégration européenne encore plus grande dans le système atlantique ?
. quels progrès ? logistiques ? ressources humaines ? commandement européen intégré ?
. la question nucléaire ?
. l’absence – au moins en apparence des réunions de haut niveau – d’une concertation avec la Grande-Bretagne et avec l’Allemagne



quel est le but – de fond – de la France ?

. la solidarité avec les Etats-Unis pour en devenir l’allié exemplaire (préféré à terme par les Américains aus Britanniques…) ? utopie

. la sécurité, la modernité, l’indépendance de l’Afghanistan ?
mais alors combien d’autres théâtres dans le monde
et extension illimitée dans l’espace de la guerre actuelle (question du Pakistan – timidité manifeste pour prendre un contrôle total de la « zone tribale »
et dans le temps : quels critères pour partir ou selon quelle initiative ?



un coût pesant sur nos dépenses de défense
sommes employables autrement (maintien de la carte militaire et des emplois allant avec – le second porte-avion) = donner les montants déjà engagés et ceux prévisibles



quelle est l’orientation de notre défense ?

la substance française et européenne
en territoire – en population – en actifs locaux ou à l’étranger
ou les théâtres extérieurs ? ceux « naturels » : Liban, Palestine, Afrique d’expression française ? ou tous ? en gendarmes ? ou en moniteurs de sécurité ?

Le combat contre « le terrorisme » fait-il la paix dans le monde ?
L’alternative : d’autres relations internationales – y contribuons-nous ?

BFF

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