dimanche 28 septembre 2008

Inquiétude & Certitudes - dimanche 28 septembre 2008

Dimanche 28 Septembre 2008

Il pleut de la globalité et du prophétisme à retardement

De la démocratie en Amérique, ôtez les guillemets

L'Europe, aussi

Le rythme de Mai 1968, mais sans héros



Prier…[1] les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis. Le problème aujourd’hui, du moins « autour » de moi, de l’incroyance ou de l’athéisme, ce qui n’est pas la même chose, ou de la révolte contre Dieu (ou l’Eglise faisant scandale ou sourire), ce qui est encore autre chose, n’est ni une repentance : nos excès de repentances et expressions de regret pour des événements passés genre colonisation ou Shoah ou inquisition n’en sont pas de vraiment personnelles, nous n’avons pas davantage le sens du péché originel sauf à ressentir les limites de notre nature humaine et de notre personnalité, ni une absence, un vide. Je crois bien que c’est un excès de foi, mais de foi en soi, ce que l’on a établi pour soi à propos de tout. On s’est organisé mentalement, et parfois très bien. Peut-être l’âge ou un malheur (ou le bonheur ?) font-ils question ? On est mûré. Mais je le suis tout autant dans ce que je crois être ma foi (chrétienne) et qui est peut-être ma suffisance et un certain sommeil. Aimer cet homme qui vêcut en Galilée il y a deux mille ans, ce Dieu dont parle si bien la Bible et parfois quelques humains en notre temps ? Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole.
Je trouve la réponse à la question qui m’était posée hier soir par courriel : Réf. : textes du jour - veuillez svp ne plus m'envoyer vos textes..Je n'ai pas de dieu. Merci. Rencontre dans une salle d’attente d’hôpital, une femme jeune, plutôt belle, le visage manifestement qui a beaucoup pleuré, elle est seule, avec son fils genre du héros de Mort à Venise ; elle est tellement évidente dans sa détresse, les lieux d’ailleurs indiquent laquelle ou à peu près que je lui adresse la parole, quelques mots pour lui dire qu’elle a tout pour vivre, échange d’adresses électroniques. Plus tard, j’entrevois son fils qui continue d’attendre, elle consulte, ce qui m’avait amené à la regarder et à l’aborder, n’était pas tant elle que la relation qu’elle manifestait avec son fils, une adoration, une protection, une dépendance, ce n’est plus très précis dans ma mémoire, mais cela me paraissait dérangé. La parabole interrogative du Christ part vraiment d’elle, si elle me courielle n’avoir pas de dieu (minuscule), c’est bien qu’il y a en elle, par son fils probablement, quelque chose qui à la fois l’habite et la désespère. Mais elle est habitée. Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : ‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne’. Il répondit : ‘Je ne veux pas’. Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Abordant le second, le père lui dit la même chose. Celui-ci répondit : ‘Oui, Seigneur !’ et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? Ils lui répondirent :’Le premier’. Nous sommes le public du Christ, quand nous entendons cela, nous répondons comme ses contemporains, nous comprenons notre propre inconsistance autant que nos contradictions si seulement nous rentrions vraiment en nous-mêmes, et en étant disponibles au constat que nous ferions. Mais que faisons-nous ? La réponse d’une vie n’est pas la foi, mais ce que je fais, moi, de cette vie qui m’est accordée. Et Paul commente : s’il est vrai que dans le Christ, on se réconforte les uns les autres, si l’on s’encourage dans l’amour, si l’on a de la tendresse et de la pitié … que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des autres… recherchez l’unité. Le prophète aussi : Je ne désire pas la mort du méchant, et pourtant vous dites : ‘La conduite du Seigneur est étrange’… est-ce ma conduite qui est étrange ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? Si le juste se détourne de sa justice, c’est à cause de sa perversité qu’il mourra. Mais si le méchant se détourne de se méchanceté… parce qu’il a ouvert les yeux, parce qu’il s’est détourné de ses fautes, il ne mourra pas, il vivra. Alors, la réponse du psalmiste… Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours. Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse, dans ton amour, ne m’oublie pas. Vieillissement et perte de mémoire, nous n’avons plus besoin que du présent pour vivre, nous nous y enfonçons et probablement, quoique diminués physiquement et physiologiquement, nous vivons davantage, seule nous est restée la mémoire de nos enfances et jeunesses, et Dieu nous a suivi en cela. Oublie les révoltes… ne m’oublie pas. Contrairement à tout ce que nous disons et voyons, vieillesse et amour vont de pair, ainsi. Nous sommes décapés autant par l’amour que par l’âge, du moins est-ce ce que le bonheur reçu m’apprend. Les malheureux, les incroyants sont bien davantage au seuil que nous, tellement plus aptes à recevoir, soudainement, ou à comprendre, apparemment par eux-mêmes, ce qu’ils avaient et vivaient déjà. Mais pour moi, pour nous … si je puis dire : nous, en pensant/priant avec tant… enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Vous regarder, Seigneur, est la route. Amen.

matin

Il pleut de la globalité. A bon marché. C’est-à-dire qu’en Europe, chez nous, ce sont les politiques seuls qui parlent. Prophètes une fois la catastrophe, là. Aucun en France, au vu de l’affaire Kerviel, n’a eu une analyse de fond sur les métiers de la banque. La réforme de la Commission des opérations de bourse s’est faite entre quelques-uns et selon les vœux des dirigeants de celle-ci. Une fois que l’on a dit qu’il fallait réformer de fond en comble et en identifiant au plus large, c’est-à-dire en se mouillant au minimum faute d’un vrai travail d’observation et de concept réclamant expertise et durée d’examen : le système monétaire international, le système financier international – une fois qu’on a récité les manuels d’histoire contemporaine, Marshall à toutes les sauces que l’aire d’application soit grande (l’Afrique) ou tout de même exigüe (la Géorgie), on en est à Bretton-Woods dont je parie que Sarkozy ne pourrait pas dire deux mots… on n’a guère avancé, car on n’a rien proposé. On n’a pas démonté le système de financement des déficits budgétaires publics de par le monde, les endettements des entreprises, des particuliers et des Etats, on n’a pas regardé les mécanismes permettant de spéculer. Un début cependant – semble-t-il – lors de la réunion franco-allemande de jeudi à Berlin : les marchés à terme.
Dominique Strauss-Kahn après tout le monde mais bien avant 2012, quand même… donne aussi son discours et avertit les Européens que le pire – la baisse de leur niveau de vie à l’Ouest – est devant eux. Lui, il vit à l’extrême-Ouest, maire de sarcelles longtemps mais appartement dans le XVIème arrondissement de Paris..

De la démocratie en Amérique. Le plan de « sauvetage des banques » est concocté par la Banque centrale, avalisé et présenté par le gouvernement d’un président en fin de mandat et pas renouvelable. Il est débattu entre celui-ci et les candidats à sa succession, ceux-ci se rendent à son invitation, ne sortent aucun communiqué ensuite, acceptent. L’affaire se joue entre Républicains, McCain sur la plupart des sujets, et particulièrement sur le thème des « nationalisations » (en réalité des étatisations car les citoyens ne seront pas pour autant propriétaires ni vraiment consultés à l’achat comme à la revente), est bien plus opposant à Bush junior que Barack Obama. Et Bush va l’emporter grâce à ses adversaires nominaux, les Démocrates qui ont la majorité au Congrès. L’Alliance atlantique, le Plan Marshall passèrent ainsi : une politique bipartisane sur les grands sujets, tandis qu’en France, Hervé Morin qui ne tient rien dans nos armées, daube Jean-Marc Ayrault soi-disant mal à l’aise quand les socialites censurent notre engagement en Afghanistan. Résultat dudit engagement : quatre blessés hier parmi nos hommes.

soir

Le doute sur le plan Bush, son montant, son impact, son adéquation à la chronologie des événements.

L’Europe est gagnée maintenant : Fortis « nationalisée » ce soir par le Benelux, l’Angleterre va en faire autant demain pour Bradford & Bindley, les dettes aux contribuables, les guichets au Banco de Santander, l’Allemagne… Le reproche fait à McCain s’applique à Lagarde : les fondamentaux sont solides avait-il dit à la déconfiture de Lehman, la banque universelle à la française plébiscitée commente-t-on, sur commande en France, etc…

Je suis en train de saisir informatiquement mon journal manuscrit d’il y a quarante ans, les anniversaires, un éditeur intéressé, des acteurs de l’époque me conseillent cette publication, façon de voir, façon aussi d’aimer et de regarder la vie quand on la commence… c’était autre. Les dépêches cette nuit de l’A.F.P. sur « la crise financière » : il me semble retrouver le rythme de Mai 1968, mais il n’y a pas de héros. Je me couche…


[1] - Ezéchiel XVIII 25 à 28 ; psaume XXV ; Paul aux Philippiens II 1 à 11 ; évangile selon saint Matthieu XXI 28 à 32

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