samedi 20 septembre 2008

Inquiétude & Certitudes - vendredi 19 septembre 2008



Vendredi 19 Septembre 2008

Crise boursière, opinion d'un expert Gérard Rameix de la COB future AMF

Les chaussures à 5 €

Nicolas Sarkozy et la Cinquième République : cela se fête

L'économie virtuelle, sa rationnalité comme le sport

Fonctionnement du pouvoir absolu
Fonctionnement de la démocratie
Mauritanie, comme si de rien n'était ?


Priez donc… car vous ne savez ni le jour ni l’heure : de Dieu, sans doute, mais la nôtre, nous la vivons quotidiennement selon nos échecs et nos fautes. Priez donc pour ne pas entrer en tentation… la seule qui résume toutes les autres, la tentation de la mort, de prendre goût et amour de la mort, c’est-à-dire du néant, là est le vrai reniement de Dieu, préférer la mort à la vie, pour en finir de notre petitesse ou de très objectives souffrances, en finir avec les injustices et les contraintes à la soumission.

Prier… la dépression est une école de vie, elle nous fait jouxter la mort en esprit, commettre presque le péché, pire que mortel, mortifère, cette préférence que nous caressons, que je caresse, puis qui s’éloigne, la vie réapparaît avec son attrait, fait davantage de promesses et de perspectives que d’immédiats avantages ou biens. Mais qu’est-ce qu’un bien ? Le Christ, les grands personnages de l’histoire humaine connaissent ce cycle dépression- enthousiasme de la renaissance. La Passion et la Résurrection en sont l’archétype, l’application d’école, le chemin et la médication, chemin de la chute et médication d’un retour, non à quelque état antérieur, mais à un plus-être. Œuvre de la grâce
[1]. La suite de Dieu sur terre : les Douze l’accompagnaient, ainsi que des femmes qu’il avait délivrées d’esprit mauvais et guéries de leurs maladies… et beaucoup d’autres, qui les aidaient de leurs ressources. Paul hébergé à Philippes par une riche drapière. L’accueil en camp de base à Capharnaüm de la belle-mère de Pierre. Seigneur, écoute la justice ! La résurrection nous tirant de tout, clé de nos existences quotidiennes autrement marquées d’une constatation : à quoi bon ? et pour en venir là ? Paul argumente à la manière de son époque. Le texte se résume selon la foi transmise par l’Eglise : le Christ est ressuscité et nous sommes voués à la résurrection comme ses frères d’adoption. Pari raisonnable selon les uns avec PASCAL, certitude qui nous habite quand nous sommes vigilants. Et la vigilance n’est pas un sursaut volontaire de conscience ou d’élucubration, elle est la prière. Et celle-ci est début de présence à Dieu, Dieu faisant le reste, nous enveloppant de sa miséricorde, selon la formule – belle – des musulmans pour saluer et bénir la mémoire de nos morts. Mais Paul a une finesse qui surprend l’habitué que je suis, les habitués que nous sommes : si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Splendide (et ingénieux) retournement de la « preuve », la résurrection des hommes (espérance folle mais naturelle de certains ? ou de beaucoup ?) nous amène à celle du Christ, puisqu’elle en est le fruit savoureux, décisif. Je t’appelle, toi, le Dieu qui répond : écoute-moi, entends ce que je dis. Montre les merveilles de ta grâce. Amen.


Gérard Rameix, numéro un exécutif de la Commission des opérations de bourse puis de l’Autorité des marchés financiers – plus de dix ans de confort depuis qu’il a participé au cabinet d’Alain Juppé, Premier ministre, en compagnie de Daniel Bouton d’ailleurs, ce qui l’a rendu muet dans « l’affaire Kerviel » – est interrogé maintenant sur « la crise ». Réponse : tout va dépendre du point de savoir si les autorités américaines vont parvenir à convaincre que… etc… la crise des crédits immobiliers est surmontée… et que les autres établissements peuvent continuer de mener leur activité de manière à ce que les marchés retrouvent… La journaliste : mais injecter des miliards qu’est-ce que cela veut dire au juste ? L’évidence, pour moi, est double. La nationalisation des raisons sociales dont on rachète les actions au prix (très bas) du marché – c’est le seul avantage pour le contribuable, puisqu’une nationalisation « à froid » se fait moyennant indemnisation négociée – mais il y a, ce qui n’est pas dit, la planche à billets, dont l’inflation et la spirale du pouvoir d’achat qui s’ffondrera plus encore puisque le seul dogme du libéralisme, qui demeure, c’est le gel des rémunérations pour le commun, pas pour les banquiers faillis. Lionel Jospin opine, selon l’adage : rien de nouveau, on privatise les profits et l’on socialise les pertes.

Ma femme m’achète deux paires de chaussures. Crise de la consommation. Au marché U, c’est la foire à un euro. Les charentaises en valent huit, les paires qu’elle me procure, molles comme des pantoufles, précisément, sont à cinq euros cinquante, étiquette de complaisance : des mots italiens, et un petit « fabriqué en Chine », ce qui est mieux que « made ». Un livre à deux euros cinquante : les gaullistes et l’argent…

Genre de l’après-midi du mardi 7 Octobre prochain où à l’Académie des sciences morales et politiques, se commente le cinquantième anniversaire de la Constitution de la Cinquième République. Intervenants : Pierre Mazeaud, co-signataire du rapport Balladur, mettant en forme les « souhaits » de Nicolas Sarkozy, celui-ci étant invité à parler en conclusion, Jean Foyer s’exprimera aussi. Sur le sujet, il reste sans doute à sa profession de foi en tour de table suscité par de Gaulle pour le projet référendaire de l’élection au suffrage direct du président de la République : j’ai des doutes. Mais il les surmonte, remarquait de Gaulle à l’adresse d’un secrétaire d’Etat qui en avait aussi et se couvrait de l’opinion du garde des Sceaux. – J’ai envie de rédiger d’ici là le discours de X… président de la République, pour le 60ème anniversaire (4 Octobre 2018) de la Cinquième République, prononcé en présence de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy et de donner un abrégé de ce qu’aurait dû être la pratique constitutionnelle à la suite de la leçon reçue par tous les Français en 1969.

Début d’après-midi : 14 heures 30, le CAC à 7,70% de hausse, et à 15 heures : 8,10%. Les bourses asiatiques sont à l’identique… Le Trésor américain refinance en effet les fonds monétaires à hauteur de 50 milliards de dollars. Toutes les bourses saluent l’intervention étatique alors que leur activité est censée se fonder sur la transparence et la liberté des marchés. Observation d’un gestionnaire de fonds (français, le gestionnaire, mais les fonds ?) : sauver sans doute le système mais surtout le réformer. Il ne dit pas en quoi. L’économie virtuelle – les échanges et les mouvements sur les marchés action – équivaut à cinquante fois l’économie réelle. Les banques spéculent et vivent sur les profits de la spéculation au lieu de financer l’économie réelle. Le salut des bourses est tout simplement le repos dans la puissance publique et chez le contribuable (en spirituel, c’est « tomber dans le repos de l’Esprit »). On est dans le rationnel.

Le Paris-Saint-Germain appartenait depuis 2006 à deux fonds de pension américain et à Morgan & Stanley, qui va faire défaut. On cherche vers les émirats où il est de mode d’investir dans le foot-ball (après qu’ils aient tenté, il y a dix ans, d’acheter la gestion de ports pétroliers aux Etats-Unis). Le sport deux fois rationnel : marchandiser le jeu, spéculer sur les performances, et produits dérivés : spéculer sur les joueurs et leur carrière quel que soit leur club.

Fonctionnement du pouvoir absolu : Jean-Louis Borloo, deuxième dans la hiérarchie gouvernementale et porteur de la « géniale » invention du bonus-malus écologique, se fait désavouer hier par François Fillon, Premier ministre, pas de nouvelle taxe écologique – l’ensemble de la majorité parlementaire est maintenant montée à fond contre toute augmentation de la pression fiscale, au moins l’établissement de nouveaux impôts – et du coup le ministre de l’Ecologie est convoqué avec la belle Nathalie à l’Elysée…

Fonctionnement de la démocratie. Les 139 sièges à pourvoir au Sénat. Nouveau mode de scrutin, ce n’est plus le scrutin uninominal à un tour ( ? – ce à quoi j’avais assisté à Besançon, pour l’entrée ou pas d’Edgar Faure au Sénat était un scrutin de liste), mais un scrutin de liste, avec donc le panachage, qui soi-disant avantagerait la droite, déjà majoritaire aux deux tiers. La Haute-Garonne est dans les mandats à pourvoir. Lionel Jospin est-il candidat à une fin de carrière ? bien l’impression puisqu’il a opiné ce matin… mais sur la crise.
EDVIGE… François Fillon demande à Michèle Alliot-Marie, en forme de désaveu, de réécrire totalement le décret. Les communistes à juste titre observent que la matière devrait être législative : il s’agit bien de libertés publiques. Quel moyen le Parlement a-t-il d’imposer au gouvernement le respect de la compétence législative ? Les syndicats qui ont alerté tout le monde restent inquiets, la disposition la plus choquante concerne le fichage à partir de 13 ans ; elle ne semble pas « menacée » de disparaître.

Mauritanie. Ahmed Ould Daddah est en tournée au Proche-Orient. L’« opposant historique » à Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya depuis les élections présidentielles douteuses pour celui-ci, a été institué depuis sa défaite en 2007 en « chef de l’opposition démocratique » aux gouvernements du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi (ils avaient tous deux, ensemble, exécuté et géré les réformes économiques et monétaires, dont la nationalisation des mines de fer, décidée par le père-fondateur Moktar Ould Daddah). Il a refusé de participer au gouvernement mis en place par les putschistes, alors qu’il avait – étonnamment pour beaucoup et pour moi – pris acte positivement du « changement », c’est-à-dire du coup militaire, parce que ceux-ci refusent de s’engager sur le calendrier et les modalités d’une prochaine élection présidentielle, à laquelle, selon lui, ils ne doivent pas participer.


[1] - 1ère lettre aux Corinthiens XV 12 à 20 ; psaume XVII ; évangile selon saint Luc VIII 1 à 3

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