Samedi 20 Septembre 2008
Mauritanie : l'enjeu est la relecture du passé et le passif humanitaire
Popularité = communication, des métiers se fondent là-dessus, quoique depuis sa campagne sur le pouvoir d’achat, lutte menée en c ommun par les gouvernants et les gouvernés, on n’entende plus le faiseur de l’élection présidentielle de 2007. Les ministres inventent un nouvel impôt : par exemple, le bonus-malus écologique de Jean-Louis Borloo, qui assure que le système – sinon tout de suite, du moins à terme – est budgétairement neutre, et le président de la République, appelé à arbitrer, décide qu’il n’y aura pas de nouveaux impôts. Seuls, les écologistes peuvent le regretter.
Aujord’hui, les ministres ne sont plus fiers. Nathalie Kosciusko-Morizet – fille de son père, qui était fidèle de toujours à Jacques Chirac, après une belle carrière diplomatique sous de Gaulle : l’hérédité, loi sociologique paradoxale de la République en France – assure au forum organisé par Libération à Grenoble, qu’il n’y avait jamais eu de projet gouvernemental, mais de fausses confidences dont elle ne sait d’où elles proviennent. Elle confirme l’argument devenu unique face aux critiques : la ringardise. Les écologistes, enfermés dans de pettites formations, n’avaient aucune influence et l’on peut à bon droit rire de l’écologie politique des années 1970. Au contraire, la modernité, c’est l’écologisation des grands partis, seuls efficaces. J’admettrais assez que l’écologie – on dit ailleurs l’environnement, ce qui est assez différent et plus englobant – ne suppose plus un parti, généralement supplétif des partis socialistes en Europe occidentale, mais que l’idée, sinon l’ardeur, se sont diffusés sur tout le spectre politique. Il reste que sans la campagne présidentielle de René Dumont en 1974, avec son ouverture aux questions du Tiers monde, et par conséquent une prophétique anticipation de la mondialisation et de ses famines, l’environnement n’aurait pas autant ses lettres de noblesse et ses politiques. Jouant de sa joliesse autant que d’un rang ministériel dont elle ne se défera pas, si nombreux que soient les désaveux qu’elle subit de la majorité parlementaire ou de l’Elysée, Nathalie Kosciusko-Morizet est typique de la femme politique actuelle. Elle n’a aucun prédécesseur – pourtant le premier ministre de l’Environnement, Robert Poujade pendant la présidence de Georges Pompidou – était de son bord, elle a été cooptée pour s’emparer d’une circonscription électorale qui n’était pas la sienne ni le fruit de son travail, celle de Wiltzer, déjà frustré d’avoir passé un temps si court à la Coopération, portefeuille pour lequel il s’était préparé à vie. Enfin, elle ignore qui est Premier ministre.
La manœuvre est doublement utile. La popularité d’un président de la République épargnant le contribuable et la satisfaction d’une majorité parlementaire qui a déjà montré son écoûte des grands groupes pollueurs.
Le fichier EDVIGE était devenu célèbre en deux semaines. Son successeur change de nom pour que ce soit imprononçable. Toutes les grandes raisons sociales françaises ont usé du même subterfuge, les péchés anciens sont ainsi oubliés des futures victimes. Une bonne commun,ication – surtout en un tel domaine, le renseignement et son exploitation discrète – passe parfois par une absence de communication, jalousement organisée. En principe, les données sur l’orientation sexuelle ou les militances devraient être interdites de notation (ou de collation ?) mais à le publier ainsi, on oublie d’autres rubriques qui avaient été crirtiquées. Les personnalités politiques échapperaient aussi à la mémoire, mais l’essentiel reste, la présomption de nuisance de certains pré-adolescents sans que suffise à les identifier le casier judiciaire, tout simplement parce qu’ils n’ont encore rien commis. La charge de la preuve, la présomption d’innocence sont donc renversées.
Mauritanie… ce qui se dit, ce que l’on me courielle.
Le représentant d’un des principaux partis, très longtemps d’opposition aux militaires quels qu’ils soient. L'opposition reste sur ses positions tandis que le Parlement s'est fendu d'une feuille de route qui présente des ambigüités. L' UE, l'ONU, la France, les USA et la ligue arabe semble se délester sur l' Union Africaine qui mène des négociations pour sortir de la crise. L'idée de nouvelles élections se dessine de plus en plus. L'élection dont il s'agirait est celle du Président de la République car personne à quelque niveau que ce soit n'envisage plus le rétablissement de Sidi. Sa libération, oui. Accompagnée d'une démission de sa part et de garanties pour lui et sa famille. C'est le scénario auquel semble travailler l'Union Africaine. La Qatar ferait partie des solutions possibles. Quant à l'armée, je n'ai pas d'informations à ce sujet. Il y a une dizaine de jours, j'ai lu un écrit qui attribue une déclaration à un soit-disant "Groupe des officiers libres" condamnant le coup d'état et réclamant le retour à un ordre constitutionnel normal. Aucune authentification de cette déclaration, ni sa source. Par ces temps de manipulation, tout le monde peut l'avoir écrite. Les militaires ne répondant pas à la question de savoir s'ils envisagent que l'un d'entre eux se présenterait aux élections présidentielles, cela en dit long sur leurs intentions. Ce n'est pas au diplomate que je vais apprendre ce que la diplomatie peut faire, quelque fois tordu, pour trouver une porte de sortie. La solution sera sans Sidi. Tout le monde en est d'accord. Elle doit également être sans les généraux. D'où l'idée de rassurer l'un et les autres.
Mauritanie, ce que je pense et courielle…
Avoir raison du débat et des manoeuvres pour démissionner le président de l’Assemblée nationale Messaoud Ould Boulkheir, qui résiste et démontre l’inconstitutionnalité de la session extraordinaire en cours, donc la mise sur pied de la hate-Cour ou l’investitude du Premier ministre nommé par les militaires. La révision du règlement intérieur, telle que donnée par AMI, ne touche cependant pas à la pérennité de son mandat.
Faire délibérer sur l'application du système de l'article 96 du traité ACP de Cotonou et faire que l'on s'inspire de ce que l'on a décidé à la fin des années 1990 contre le Nigeria, pourtant pas encore dans le système (notamment sur liste nominative des putschistes et de leurs accolytes, refus des visas pour séjourner ou transiter dans n'importe quel Etat membre de l'Union européenne, gel des avoirs bancaires de ces personnes physiques déposés en territoire de l'Union européenne).
Mon champion – Ahmed Ould Daddah, plusieurs fois candidat malheureux et le premier à l’apparente mûe du régime militaire au point qu’il est surnommé « l’opposant historique » - ne pourra exercer - librement et efficacement - les fonctions de président de la République qu'à la condition de n'avoir dépendu et de ne dépendre en rien des militaires. Les compromis avec eux maintiendront l'esprit putschiste en Mauritanie, c'est maintenant avéré. Cet esprit ne disparaîtra que dans deux hypothèses : une partie des forces armées se révolte et désavoue tout le cours depuis le 10 juillet 1978 en renversant par la force ou par l'intimidation les reesponsables du 6 août 2008, et elle contribue à ce qu'ils soient condamnés - les putschistes devant la pression des légalistes, en phase avec le peuple, et soutenus par la "communauté internationale" se désistent d'eux-mêmes, ce qui permet de leur accorder, une dernière fois, l'impunité.
Bien entendu, dans ces deux hypothèses, Sidi est remis en place. Inconditionnellement. Cela acquis, mon champion et tous ceux qui le souhaitent, discutent tous entre eux, et principalement Ahmed Ould Daddah et le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Démission à terme rapide ou pas, fin de mandat en double commande avec Ahmed ou avec un gouvernement inspiré et soutenu par lui.
Mais une élection inconstitutionnellement anticipée - même sans militaires, même sans Ely - ou bien sera perdue encore une fois par le « chef de file de l’opposition démocratique », ou bien sera gagnée avec leur concours du genre de celui que tant de Mauritaniens de la rue ou de l’établissement, ont relevé en faveur de Sidi en 2007. Les militaires cherchent à casser le parti d’Ahmed Ould Daddah depuis que son, chef a refusé d'aller jusqu'au bout (dela nuit) avec eux. Mais il est des trois le plus apte à faire l'entente à trois, parce qu’il est le seul libre et à disposer d'un vrai parti, et enfin à représenter une force spirituelle et personnelle intimidant les militaires qui savent ne pouvoir le manipuler – sauf s’il y consent lui-même, ce que j’ai craint au lendemain du 6-Août.
Enjeu : le pouvoir mais pas seulement, une relecture totale de trente ans de dictatures plus ou moins consolidées par des élections au bout de treize ans, et l’examen du « passif humanitaire ». Les décès suspects et détentions sans procès à partir de 1987, les massacres de militaires originaires de la vallée du Fleuve entre cette date et 1991, les pogroms en 1989.
Nigeria… le ton des « rebelles » est celui des talibans selon Paris-Match qui disent lutter jusqu’à retrait complet des troupes étrangères. Le M.E.N.D. (Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger) qui en est à sa huitième attaque (réussie) contre des exploitations pétrolières dans le delta, déclare poursuivre jusqu’à ce que la production tombe à zéro. La guerre du pétrole, proclamée le 14 " va continuer chaque jour à ronger les infrastructures pétrolières au Nigeria jusqu'à ce que les exportations de pétrole atteignent (le niveau) zéro ". Très précisément, ce ne sont pas des séparatistes comme les Biafrais du colonel Ojukwu, mais des pétitionnaires conséquents d’une fiscalité (avec ses retombées) qui soit celle d’un Etat fédéral (quelques 35 Etats composants le pays de près de 150 millions d’hbaitants) et non pas unitaire et centralisé. Ces mouvements ne me semblent pas analysés pour ce qu’ils veulent être et nous signifient qu’ils sont : terroristes n’est qu’un prête-nom pour aveugler les opinions « occidentales » et ce sont les gouvernements des « grandes démocraties » qui en décident.
[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XV 35 à 49 ; psaume LVI ; évangile selon saint Luc VIII 4 à 15
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire