dimanche 21 septembre 2008

Inquiétude & Certitudes - dimanche 21 septembre 2008


Dimanche 21 Septembre 2008

Les erreurs techniques des banques...
L'antiterrorisme tranquille
Mauritanie, une inquiétude de trente ans
Les Etats-Unis, le souffle court (700 milliards "sur la table"), de dénouement qu'en fin Janvier
Les passages de relais - aventurés - en Israël et en Afrique du sud


Prier… [1] Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi, je suis bon ? L’éthique n’est pas l’égalité, notre regard et nos manières, nos structures de pensée et d’économie ne sont pas celles de Dieu, même si la doctrine sociale de l’Eglise y prétend sans mise à jour. Le texte est pourtant limpide, pacta sunt servanda, il n’y a d’accord chiffré qu’avec les premiers engagés, le lot commun, en revanche pour la suite, et nous sommes sans doute tous de cette suite, le maître dit seulement : je vous donnerai ce qui est juste. Ainsi y a-t-il l’observance de ce qui est convenu pour les uns et un libre-choix, mais référencé (ce qui est juste) pour les autres. L’argument est autant d’autorité : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ? que de référence à la nature-même de Dieu (je suis bon). Puissance et miséricorde. Dieu appelle selon l’ordinaire, les premiers embauchés, et en suppléance de la vie et de la société. Paul pris entre sa mission et son désir de rencontrer son maître divin. L’Ecriture ne craint pas les conflits les plus intimes, les plus forts, les contradictions apparentes mais elle les résoud en Dieu en nous faisant abandonner nos propres façons de voir, de penser, de raisonner et de nous comporter : mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins… Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus des vôtres, et mes pensées, au-dessus de vos pensées. Et pourtant ciel et terre sont de mêmes pour Dieu et le même prohète Isaïe associe l’homme au tracé de ces chemins, à travers le désert…


Das Bild rapporte qu’une banque de médiocre réputation en Allemagne a viré lundi matin à Lehman près de 400 millions d’euros pour une opération de change dont elle n’a évidemment pas reçu la contre-partie : émission du virement par erreur technique. Le journal évalue en nombre d’hôpitaux, de crèches et autres investissements sociaux ce que représente une telle somme.

Tombant à pic, un rapport estampillé secret de l’OTAN a été obtenu par l’envoyé de France-Infos. en Afghanistan, des extraits en sont publiés par un journal canadien. Dans la journée, la présentation change, il ne s’agit plus que du journal au Canada et suit le démenti du ministère de la Défense : rapport inconnu. Il y est dit que nos soldats étaient très sous-équipées (pas assez de munitions), en médiocre condition d’entraînement tandis que les talibans étaient surarmés et avec des tireurs d’élite. Détail qui tue… à la veille du débat ad hoc à l’Assemblée nationale : les afghans qui participaient à la patrouille, de composition mixte donc, n’ont pas tiré un coup de feu et se sont enfuis. Il semble qu’il y ait eu trois prisonniers chez nous, ce dont personne n’a soufflé mot depuis le 18 Août. Au total, nous faisons piètre figure, l’option pour une armée professionnelle a treize ans et nous envoyons au plus exposé des adolescents avec préparation de six mois au lieu de réels briscards. Tout cela change forcément la préparation léchée d’un discours censé défendre des orientations arrêtées suprêmement par Sarkozy depuis son avènement : on a dû gratter ce soir à Matignon et rue Saint-Dominique et l’on continuera jusqu’à l’instant ou François Fillon montera à la tribune. Le débat va être houleux, le compassionnel change d’objet, sinon de camp, toutes les questions devraient être posées, l’issue au scrutin ne fait pas un doute mais à constamment forcer les votes et les consciences, le gouvernement et son chef réel, celui-ci surtout, se fragilisent. Il doit y avoir un contraste complet entre la rumeur très critique dans les couloirs et les pointages en votant

Naturellement, l’OTAN et notre ministère de la Défense démentent, et la contre-attaque commence. Les talibans ne seraient pas la substance des combattants, il y aurait de l’international, des étrangers et de l’Al Qaïda. Si c’est vrai, cette gurre va tourner aux affrontements de la guerre d’Espagne entre brigades communistes et aviations de l’Axe. Du moins, pour l’actualité et le retour aux missions de l’O.T.A.N. et aux discours des débuts, soit 2001, on revient à l’antiterrorisme tranquille.

Elections sénatoriales, il semblait que tout soit stable en milieu de journée, mais à présent il est dit que la gauche voit ses espérances dépassées : elle reste pourtant structurellementr minoritaire dans la Haute Assemblée. Deux résultats me réjouissent : Jean-Pierre Chevènement élu en battant « chez lui » le socialiste encarté qu’on lui a opposé et Charles Millon, pestiféré quand Raymond Barre incarnait encore Lyon, qui était récupéré maintenant par l’U.M.P. est battu. Les partis ne sont pas tout-puissants dans ce scrutin.

Mauritanie… Deuil de trois jours décrétés pour les victimes du « lâche » attentat perpétrés contre des soldats en « mission patriotique ». Ils ont été inhumés sur place, leurs corps ne seront pas rendus aux familles, on saura donc encore moins ce qu’il s’est passé.
Un de mes amis, avocat en renom pour son courage et ses défenses pendant la pire période de la « démocratie de façade » du militaire précédent, le colonel Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, maintenant exilé à Qatar, me courielle :
Je suis très inquiet par le développement de la situation en ce sens que tous les points d'interrogations que j'avais énumérés lors de mon premier commentaire livré à chaud demeurent sans réponse et surtout que les "applaudisseurs" locaux ou les auteurs de volte face se multiplient de façon dramatique à telle enseigne qu'on est en droit d'être très inquiet :
1- les militaires ne veulent plus quitter le pouvoir : soit c'est Ould Abdel Aziz qui va garder le pouvoir soit ilva le céder à Ely ould Mohamed Vall : pour ainsi faire, ils manipulent à volonté un groupe de parlemantaires dits d'origine "indépendants" et certaines forces politiques de tristes noms en grande partie pour créer un parti politique pour susciter une candidature militaire et préparer le terrain pour une telle éventualité.
2- Ahmed ould Daddah est allé très vite en besogne en soutenant sans la moindre nuance les militaires pour se ressaisir par la suite lorsqu'il a compris que les militaires ne veulent donner de garantie qu'ils ne vont pas quitter le pouvoir, mais je pense que Ahmed s'en est pris trop tard et qu'il a été piégé par Ould Abdel Aziz et il est apparement dans une situation assez complexe. Il est parti très vite dès le début, une grande partie de son parti ne veut pas abandonner complètement la positioninitiale et tout en continuant à soutenir, refuse de faire partie du gouvernement et continue d'exiger des garanties de non-éligibilité des militaires : je crois que le RFD n'obtiendra pas satisfaction et qu'il a intérêt plutôt à afficher son hostilité aux militaires. Surtout que ce sont Ould Abdel Aziz et Ely qui ont joué à fond contre Ahmed lors des élections de 2007 en soutenant Sidi et comme ils ne peuvent pas manipuler Ahmed, ils ne le laisseront pas passer.Dans cette situation, il lui appartient de bien jouer et je pense que son jeu ou son camp ne se situe pas avec les militaires qui vont le trahir dans tous les cas pour la simple raison qu'ils ont l'intime conviction qu'ils ne peuvent pas le manipuler. C’est là sa force et sa valeur pour la Mauritanie.
3 - le Front pour la défense de la démocratie et lacommunauté internationale : ces deux camps convergent vers l'exigence d'un retour à la légalité. Il s'agit en fait d'une position conforme aujourd'hui aux préoccupations de la communauté internationale qui ne veut plus entendre et accepter les coups d'Etat. Cette année contrairement à 2005, il y a une mobilisation interne contre le coup d'Etat de la junte et cette mobilisation compte parmi ses membres les présidents des deux chambres du Parlement, des ministres, des députés et des partis représentés au Parlement. Cette mobilisation est très active à l'intérieur et à l'extérieur par l'organisation de réunions et meetings à l'intérieur et l'envoi d'émissaires partout en europe, aux USA, en Afrique et aux Moyen-Orient. Son discours est partagé par la communauté internationale.
En fait le pourrissement n'est pas dans l'intérêtdes militaires et je pense que la communauté internationalesera très exigente avec la junte pour le retour rapide àla légalité. Mais est ce que ce retour sera sous forme d'un ‘deal’ où Ely Ould Mohamed Vall sera le principal bénéficiaire ? Ely est toujours officier en activité, il a demandé du temps de Sidi à être libéré, mais Ould Abdel Aziz qui était aux commandes de fait de l'armée avait refusé. S'agit il d'une manoeuvre entre les deux hommes ou d'un antagonisme entre les deux pour que Aziz continue à le gérer surtout qu'il est général des armées : question qui reste sans réponse.
Je n'ai pu que vous donner mes appréciations alors que je tiens à rester observateur et non plus acteur parce que j'ai été dégouté par les différentes formes d'applaudissements que j'ai vues ces derniers jours. Mais je vous avoue que j'ai peur pour mon pays où les gens ne pensent qu'au pouvoir, garder le pouvoir, transmettre le pouvoir et toujours sans normes ni transparences comme si le pouvoir était le leur. En tout cas, je vais continuer à observer et sans partager les orientations politiques de la plupart des membres du Front pour la défense de la démocratie, j'estimequ'ils sont conséquents, crédibles et légalistes et leurs thèses se fondent sur le long termes pour qu'il n’y ait plus de coup d'Etat dans notre pays et pour que les militaires retournent définitivement dans leurs casernes.
Le ministre de la communication et des relations avec les Assemblées, lors d'un point de presse qu'il a tenu le vendredi 19, a déclaré que le sort de Sidi Ould Cheikh Abdallahi est entre les mains des parlementaires parce que justiciable de la Haute Cour et parce que le gouvernement est respecteux du principe de la séparation des pouvoirs. J'ai entendu cette déclaration du ministre, mais je suis très surpris que personne ne l'ait commentée puisqu'elle constitue une hérésie juridique. Jusqu'à présent et sur le plan juridique, les parlementaires n'ont aucune relation avec Sidi d'autant plus que le système de la mise en accusation devant la Haute Cour de Justice, tout comme sa composition et les procédures applicables sont identiques au système français.
C'est dire le niveau très grave de l'ignorance des textes et de la violation des libertés individuelles et collectives. Lorsque j'ai écouté la déclaration, j'ai appelé un avocat député président de la commission des lois pour attirer son attention sur cette hérésie, ainsi que des journalistes, et je me suis rendu compte que personne ne mesure la gravité d'une telle ignorance.
L'opération de Tourine où les militaires ont été retrouvés hier égorgés ne manquera pas d'être exploitée par les officiers putschistes qui s'attirer des sympathies extérieures, mais je crois qu'il y a lieu de faire preuve de fermeté pour que les militaires comprennent qu'ils ne sont pas faits pour diriger les Etats et que l'histoire de notre pays nous enseigne qu'ils l'ont détruit en l'empêchant de progresser durant les trente dernières années où ils sont restés au pouvoir.

Sur la Haute-Cour, ou bien Sidi est en place, et la procédure peut commencer ou être tentée. Ou bien il a été déposé et l'on est hors Constitution, et la procédure en Haute Cour ne peut s'appliquer à quelqu'un qu'on répute ne plus être Président de la République. En sus, la session extraordinaire n'était pas de droit, quelle que soit la majorité la demandant, donc ses présents actes sont nuls. Je relis les art. 92 et 93 (le titre VIII) de la Constitution de 1991 : la loi organique a-t-elle été promulguée en son temps ? Je ne vois aucune matière à haute trahison de la part de Sidi. Il a été chambré, il a été imprudent et maladroit pour s'en sortir, et c'est tout. La majorité absolue semble atteinte, si elle est sohaitée par les militaires. On est toujours à quelques 51 ou 52 députés pour les militaires ces semaines-ci, mais je n'ai pas noté le nombre de députés composant la chambre : une loi organique, je suppose. Au Sénat, la majorité pour les militaires doit être du même ordre ?
De fait, mon ami a raison. Rien qu’à lire aussi bien Mohamed Ould Abdel Aziz, le pustchiste qui s’est auto-proclamé chef de l’Etat que le nouveau "Premier ministre", l'intention d'être en place pour "longtemps" est manifeste.

Je me semble de plus en plus recevoir de ces circonstances et du fait de l’amitié dont je fus honoré pendant près de quarante ans par le père-fondateur de ce pays… un "ordre de mission" - je pense écrire au plus vite un "abrégé d'une histoire réconciliée de la Mauritanie contemporaine 1903 - 2008" pour structurer les choses, fournir la base ou l'idée de manuels scolaires plus à jour (il faudra que je me procure ceux qui existent en histoire et géographie de la Mauritanie) et appeler surtout les Mauritaniens à écrire, documenter et publier, au besoin contre ce que j'aurai proposé.

Bush « met sur la table » 700 milliards de dollars – ce sont des grandeurs de l’ordre des fonds Marshall il y a soixante ans – mais les Etats-Unis ont le souffle court et réclament que les autres arrivent aussi.Pour moi, cela évoque les tentatives de colmater les fuites de capitaux en Novembre 1968 ou en Mai 1981 : la dévaluation ou les rachats de notre devise n’étaient que gaver la spéculation. Le coup d’arrêt ne peut être que politique, il suppose une autorité incontestable : elle exista avec le de Gaulle et avec les résultats sans appel de la gauche mitterrandienne à son premier printemps. En ce moment, il n’y a personne de taille dans le monde ou dans l’un des deux endroits où cette personne peut se trouver : Etats-Unis, Union européenne. La probabilité est un dénouement seulement en Janvier prochain, lors du discours d’inverstiture de l’élu du 4 Novembre. Malheureusement, le point fort de McCain ne semble pas l’économie, il n’est ni orthodoxe ni imaginatif, il suit…


En Afrique du sud, en Israël, passage de relais incertain dans des circonstances incertaines et mouvantes, et entre personnages soumis à caution. Point commun, la position de force d’un Etat privilégié dans un voisinage territorial fui par beaucoup dont ledit Etat ne veut pas. Immigrés d’Afrique australe, Palestiniens : les dépossédés et les affamés. Tzipi Livni fait face à un probable accord entre Ehoud Barak et Benyamin Nettanyahou, deux anciens Premiers ministres (Barak n’étant pas actuellement député ne peut, constitutionnellement, être Premier ministre). Sa force est sans doute sa jeunesse et sa relative inexpérience. Même ministre des Affaires étrangères, tant le Premier ministre prime à l’étranger et dans la diaspora juive, elle n’a pas su se faire connaître. De plus, Shimon Peres va être absent toute la semaine, mais le peu que je connaisse celui-ci – sensible aux femmes et maintenant à la jeunesse – me fait pronostiquer qu’il va l’épauler à fond contre les revenants qui ont été ses propres tombeurs. Quant à Zuma et Mbeki, je ne les connais pas et je regrette de ne pas connaître l’Afrique du sud, clé de tant de cristallisations dans le Tiers-Monde pendant trente ans, et point fort de tout le continent noir.

[1] - Isaïe LV 6 à 9 ; psaume CXLV ; Paul aux Philippiens I 20 à 27 passim ; évangile selon saint Matthieu XX 1 à 16

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