Mardi 2 Septembre 2008
Prier… [1] On était frappé par son enseignement parce que sa parole était pleine d’autorité. Homélie, il y a dix ou quinze ans, dans une chapelle à Notre-Dame de Paris, l’évêque émérite de Saint-Denis, lui aussi une autorité. Elle tient à une identité, que précisément le « mal » révèle. Le secret de Dieu, c’est son être, son identité, son nom. L’homme qui est animé par l’Esprit juge de tout, et lui ne peut être jugé par personne. Ainsi du Christ, mais de nous ? Et nous, l’esprit que nous avons reçu, ce n’est pas celui du monde, c’est celui qui vient de Dieu, et ainsi nous avons conscience des dons que Dieu nous a faits. L’esprit, c’est la vie. Paul, comme je le faisais-priais à l’instant, s’interroge sur le secret de Dieu, mais il le connaît …l’Esprit Saint voi le fond de toutes choses, et même les profondeurs de Dieu. Qui donc parmi les hommes, sait ce qu’il y a dans l’homme ? seul l’esprit de l’homme le sait, lui qui est dans l’homme. De même, personne ne connaît ce qu’il y a en Dieu sinon l’Esprit de Dieu. Porter tout cela aujourd’hui, avec précaution et reconnaissance, et aller…
Matin
Effrayant, la rentrée scolaire occulte complètement la crise euro-russe et les affaires géorgiennes. Seul, Le Figaro leur donne sa une.
Je ne crois pas à la collusion Russie-Chine, tout simplement parce que même sous Staline, elles furent rivales, que les problèmes frontaliers et ethniques sont stratégiques pour chacune l’une vis-à-vis de l’autre – un pays comme le Kazakhstan qui pourrait être véritablement indépendant, ce que souhaite manifestement sa composante kazakhe, ne le peut finalement pas dans l’esprit de ses dirigeants parce que la Chine (et les Ouïgours) est là… Mais que de points communs, l’absence totale de complexe et de crainte vis-à-vis du reste du monde, le cynisme du donnant-donnant qui peux elles n’est pas un donnant-donnant dans le même registre, mais un échange de registre, le matériel achetant le spirituel et l’inverse, enfin et surtout des possibilités indéfinies de payer « cash » des investissements à l’étranger. La mafia russe et l’immobilier sur notre Côte d’Azur : une propriété achetée pour un demi-milliard d’euros. La Chine et le système monétaire international, le système bancaire aussi : HSBC depuis Hong-Kong, il y a dix ans, la Dresdner qui était visée ces jours-ci et aurait été payée dans l’instant.
Le fait du prince… chronique à laquelle excelle François Bayrou que Sarkozy aurait probablement pu s’allier en début d’année en le laissant gagner sa ville de Pau aux municipales et en « proposant » une dose de proportionnelle pour la prochaine élection à l’Assemblée nationale. Mais le vainqueur du 6 Mai 2007 aime les tables nettes. Il a épargné Chirac et Villepin parce qu’avec plus de nez qu’autour de lui, il avait senti que la révision constitutionnelle – au texte secondaire pour lui, mais valant vote de confiance et entérinement de sa manière de gouverner – se ferait à quelques voix. Samedi, des nationalistes corses pénètrent, à Porto Vecchio, dans la propriété de l’acteur de second rang, qu’est Christian Clavier : un ami de longue date du ministre de l’Intérieur, puis président de la République, l’atmosphère est si bon enfant que le personnel dyu propriétaire absent, paye le coup à boire aux « occupants » qui sont venus avec femmes et enfants protester contre un prochain texte en votation à l’Assemblée territoriale organisant selon eux une colonisation de peuplement de l’île par des non-insulaires. Soit… la B.N.P. comptait même se faire une clientèle spéciale en finançant les résidences secondaires… et hier soir le responsable des forces de l’ordre, un Dominique Rossi, contrôleur général de la police est rappelé à Paris, pour continuer sa carrière à l’inspection générale. Sanction voulue par l’Elysée qui a le premier communiqué, ce qui était sans doute trop : les premiers commentaires mentionnent en effet « selon l’entourage du chef de l’Etat ». Tollé dans la « classe politique », confusion manifeste entre un copinage et raison d’Etat, tous les pouvoirs réunis en une seule main, analyse vivement le président du MODEM. Hollande feint de croire qu’il ne saurait y avoir de lien entre cette sanction et l’affaire de l’avant-veille, ce serait trop gros, mais demande des explications. Les syndicats de police protestent, disproportionné. Les nationalistes témoignent ; une confrontation musclée eût été rechercher l’incident après coup. Ils jubilent, voilà de quoi dissuader désormais les hauts fonctionnaires de police d’origine corse, et ils sont nombreux, de seconder la « répression ».
Aux deux insurgents, j’ai couriellé mon soutien et mes interrogations. Fait du prince, copinages, interventions hors organigramme. Mon interrogation angoissée n'est pas sur le comportement de Niolas Sarkozy - mais sur le fait qu'il soit "illimité".
Comment l'ensemble français - en structures, en droit, en intelligence - tolère-t-il cela ? comment ces dix-huit mois de bon plaisir et de gouvernement personnel d'un inculte sans capacité de recul ou de mise en perspective sur quelque sujet que ce soit, continuent-ils d'être vêcus, commentés, éventuellement crirtiqués comme s'ils étaient un exercice et un mandat présidentiel parmi d'autres dans notre histoire moderne. Alors qu'ils sont a-normaux, exorbitants de tout, exceptionnels au sens d'une confusion de tous les genres. Comment notre pays a-t-il engendré cela ? cela devait venir d'aussi loin dans nos dérives politiques et psychologiques, qu'est venue de loin la préparation de Nicolas Sarkozy par quelques mentors genre son découvreur Bernheim, puis la mise au poin d'un réseau d'alliances et de concours proprement effrayant.
Cela aboutit à une dictature - sans doute sans le ridicule ou les violences avérées et de foule des dictatures des années 30 - et aussi à des orientations politiques : OTAN, Afghanistan... et plus grave encore à de véritables impérities : la question géorgienne, notre attitude et celle de l'Union vis-à-vis de la Russie . de la Chine. Et en regard, une implacabilité effrayante : Marina Petrella...
A la question, comment pouvons-nous tolérer ? s'ajoute l'autre ? comment, en connaissance de cause, les Français ont-ils pu voter pour "cela" le 6 Mai 2007 ? car en gros on savait d'avance tant la campagne de Nicolas Sarkozy, depuis au moins 2005 avait été sans fard.
Je crois que c’est Bernard Thibault qui a le mot juste (dans Le Monde daté d’hier). Il faut créer un rapport de forces. Il propose une journée d’action le 7 Octobre. Les enseignants en organisent une le 23 Septembre : les onze mille et quelques suppressions de postes cette rentrée-ci et plus de treize mille l’an prochain, avec des suppléments et bouleversements de programme, des prétentions au soutien scolaire qui supposent au contraire des recrutements, notamment pour pallier en cours de scolarité les inévitables absences d’enseignants. Enfin, la privatisation avouée, maintenant, de La Poste, donne lieu à manifestations et grèves prévues pour le 11 Septembre. La probabilité est qu’aucun de ces mouvements ne sera une lame de fond.
Pourtant, la récession est là. L’O.C.D.E. la juge plus proche en Europe qu’aux Etats-Unis, alors même que le pétrole est « retombé » entre 120 et 110 dollars le baril, que l’euro. « se négocie » autour de 1,40 dollar. La querelle d’hier entre le Premier ministre et Bercy est silmplement qu’à Matignon on lit les analyses du château de la Muette : croissance française de 1%. Et non les 1,7 à 2% inscrits comme prévisions fondant le budget pour cette année. Je crois que l’équilibre de nos finances publiques, plus que jamais problématique, n’est pas – en soit – dans la diminution des dépenses publiques dont nous avons l’habitude et la nécessité, mais d’abord dans le fait d’éviter de nouvelles dépenses, type Afghanistan. Ce n’est pas non plus dans l’alourdissement de la fiscalité, à laquelle recourt ce gouvernement contrairement à sa philosophie de campagne en 2007 et aux attentes (justifiées) du patronat. C’est dans la croissance que l’on trouvera, à assiette et taux inchangés, des ressources supplémentaires. Or, on ne la recherche pas assez et ce n’est manifestement pas l’ordre du jour de délibérations européennes ad hoc.
Matin
Effrayant, la rentrée scolaire occulte complètement la crise euro-russe et les affaires géorgiennes. Seul, Le Figaro leur donne sa une.
Je ne crois pas à la collusion Russie-Chine, tout simplement parce que même sous Staline, elles furent rivales, que les problèmes frontaliers et ethniques sont stratégiques pour chacune l’une vis-à-vis de l’autre – un pays comme le Kazakhstan qui pourrait être véritablement indépendant, ce que souhaite manifestement sa composante kazakhe, ne le peut finalement pas dans l’esprit de ses dirigeants parce que la Chine (et les Ouïgours) est là… Mais que de points communs, l’absence totale de complexe et de crainte vis-à-vis du reste du monde, le cynisme du donnant-donnant qui peux elles n’est pas un donnant-donnant dans le même registre, mais un échange de registre, le matériel achetant le spirituel et l’inverse, enfin et surtout des possibilités indéfinies de payer « cash » des investissements à l’étranger. La mafia russe et l’immobilier sur notre Côte d’Azur : une propriété achetée pour un demi-milliard d’euros. La Chine et le système monétaire international, le système bancaire aussi : HSBC depuis Hong-Kong, il y a dix ans, la Dresdner qui était visée ces jours-ci et aurait été payée dans l’instant.
Le fait du prince… chronique à laquelle excelle François Bayrou que Sarkozy aurait probablement pu s’allier en début d’année en le laissant gagner sa ville de Pau aux municipales et en « proposant » une dose de proportionnelle pour la prochaine élection à l’Assemblée nationale. Mais le vainqueur du 6 Mai 2007 aime les tables nettes. Il a épargné Chirac et Villepin parce qu’avec plus de nez qu’autour de lui, il avait senti que la révision constitutionnelle – au texte secondaire pour lui, mais valant vote de confiance et entérinement de sa manière de gouverner – se ferait à quelques voix. Samedi, des nationalistes corses pénètrent, à Porto Vecchio, dans la propriété de l’acteur de second rang, qu’est Christian Clavier : un ami de longue date du ministre de l’Intérieur, puis président de la République, l’atmosphère est si bon enfant que le personnel dyu propriétaire absent, paye le coup à boire aux « occupants » qui sont venus avec femmes et enfants protester contre un prochain texte en votation à l’Assemblée territoriale organisant selon eux une colonisation de peuplement de l’île par des non-insulaires. Soit… la B.N.P. comptait même se faire une clientèle spéciale en finançant les résidences secondaires… et hier soir le responsable des forces de l’ordre, un Dominique Rossi, contrôleur général de la police est rappelé à Paris, pour continuer sa carrière à l’inspection générale. Sanction voulue par l’Elysée qui a le premier communiqué, ce qui était sans doute trop : les premiers commentaires mentionnent en effet « selon l’entourage du chef de l’Etat ». Tollé dans la « classe politique », confusion manifeste entre un copinage et raison d’Etat, tous les pouvoirs réunis en une seule main, analyse vivement le président du MODEM. Hollande feint de croire qu’il ne saurait y avoir de lien entre cette sanction et l’affaire de l’avant-veille, ce serait trop gros, mais demande des explications. Les syndicats de police protestent, disproportionné. Les nationalistes témoignent ; une confrontation musclée eût été rechercher l’incident après coup. Ils jubilent, voilà de quoi dissuader désormais les hauts fonctionnaires de police d’origine corse, et ils sont nombreux, de seconder la « répression ».
Aux deux insurgents, j’ai couriellé mon soutien et mes interrogations. Fait du prince, copinages, interventions hors organigramme. Mon interrogation angoissée n'est pas sur le comportement de Niolas Sarkozy - mais sur le fait qu'il soit "illimité".
Comment l'ensemble français - en structures, en droit, en intelligence - tolère-t-il cela ? comment ces dix-huit mois de bon plaisir et de gouvernement personnel d'un inculte sans capacité de recul ou de mise en perspective sur quelque sujet que ce soit, continuent-ils d'être vêcus, commentés, éventuellement crirtiqués comme s'ils étaient un exercice et un mandat présidentiel parmi d'autres dans notre histoire moderne. Alors qu'ils sont a-normaux, exorbitants de tout, exceptionnels au sens d'une confusion de tous les genres. Comment notre pays a-t-il engendré cela ? cela devait venir d'aussi loin dans nos dérives politiques et psychologiques, qu'est venue de loin la préparation de Nicolas Sarkozy par quelques mentors genre son découvreur Bernheim, puis la mise au poin d'un réseau d'alliances et de concours proprement effrayant.
Cela aboutit à une dictature - sans doute sans le ridicule ou les violences avérées et de foule des dictatures des années 30 - et aussi à des orientations politiques : OTAN, Afghanistan... et plus grave encore à de véritables impérities : la question géorgienne, notre attitude et celle de l'Union vis-à-vis de la Russie . de la Chine. Et en regard, une implacabilité effrayante : Marina Petrella...
A la question, comment pouvons-nous tolérer ? s'ajoute l'autre ? comment, en connaissance de cause, les Français ont-ils pu voter pour "cela" le 6 Mai 2007 ? car en gros on savait d'avance tant la campagne de Nicolas Sarkozy, depuis au moins 2005 avait été sans fard.
Je crois que c’est Bernard Thibault qui a le mot juste (dans Le Monde daté d’hier). Il faut créer un rapport de forces. Il propose une journée d’action le 7 Octobre. Les enseignants en organisent une le 23 Septembre : les onze mille et quelques suppressions de postes cette rentrée-ci et plus de treize mille l’an prochain, avec des suppléments et bouleversements de programme, des prétentions au soutien scolaire qui supposent au contraire des recrutements, notamment pour pallier en cours de scolarité les inévitables absences d’enseignants. Enfin, la privatisation avouée, maintenant, de La Poste, donne lieu à manifestations et grèves prévues pour le 11 Septembre. La probabilité est qu’aucun de ces mouvements ne sera une lame de fond.
Pourtant, la récession est là. L’O.C.D.E. la juge plus proche en Europe qu’aux Etats-Unis, alors même que le pétrole est « retombé » entre 120 et 110 dollars le baril, que l’euro. « se négocie » autour de 1,40 dollar. La querelle d’hier entre le Premier ministre et Bercy est silmplement qu’à Matignon on lit les analyses du château de la Muette : croissance française de 1%. Et non les 1,7 à 2% inscrits comme prévisions fondant le budget pour cette année. Je crois que l’équilibre de nos finances publiques, plus que jamais problématique, n’est pas – en soit – dans la diminution des dépenses publiques dont nous avons l’habitude et la nécessité, mais d’abord dans le fait d’éviter de nouvelles dépenses, type Afghanistan. Ce n’est pas non plus dans l’alourdissement de la fiscalité, à laquelle recourt ce gouvernement contrairement à sa philosophie de campagne en 2007 et aux attentes (justifiées) du patronat. C’est dans la croissance que l’on trouvera, à assiette et taux inchangés, des ressources supplémentaires. Or, on ne la recherche pas assez et ce n’est manifestement pas l’ordre du jour de délibérations européennes ad hoc.
[1] - 1ère lettre Paul aux Corinthiens II 10 à 16 ; psaume CLXV ; évangile selon saint Luc IV 31 à 37
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