vendredi 19 septembre 2008

Inquiétude & Certitudes - jeudi 18 septembre 2008

Jeudi 18 Septembre 2008
Mauritanie - déclaration de politique générale, selon la Constitution, par un Premier ministre nommé par une présidence collégiale militaire maintenant prisonnier le président de la République
Agenda présidentiel, discours de crise économique documenté à la FED et reporté à huitaine, taux de mortalité critère d'appréciation du service public hospitalier, rémunération des universités les plus chanceuses
L'Asie centrale à Paris, son gaz et son pétrole via Moscou, son népotisme via le passé, ses emprisonnements et sa mortalité pour les médias relayant ceux de l'Europe


Prier…[1] Je te rends grâce car tu m’as exaucé : tu es pour moi le salut. Annonce incidente d’un artisan électricien, en grave détresse médicale et financière, refusé depuis des années pour une prise en charge convenable : il apprend qu’il est pris à 100%, enfin… Efficacité du cœur et de l’amour. Ses larmes mouillaient les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et y versait le parfum. L’amour discerne et anticipe toute une destinée. La « pécheresse », Marie-Madeleine ? anticipe la mort et la résurrection, elle est sur « la longueur d’ondes » de Jésus qui la reçoit et commente son attitude, sa foi, son amour et ses gestes exactement dans le sens qu’elle leur donnait. Simon, le pharisien, est doublement à côté : il n’a pas perçu l’exceptionnalité du Christ et par conséquent que ce dernier sait parfaitement qui est cette femme qui le touche et ce qu’elle est : une pécheresse, pas davantage le sens spirituel et la qualité d’attitude et d’âme de la femme. Jésus scelle la chose en la proclamant dans son « langage » habituel en la circonstance : Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! on est dans le registre du miracle. Tout y est de notre sacrement de la réconciliation : un vif repentir, un aveu implicite, une rencontre avec Dieu et en Eglise, les disciples, le mécréant qu’est le pharisien, aussi, et il y en a tout autant aujourd’hui dans notre Eglise, et le pardon. Jésus n’est pas discourtois avec son hôte : celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. Bien sûr, le pharisien n’a rien à se reprocher, que son aveuglement qu’en termes simples et tranquilles lui expose, personnellement, le Messie lui-même. Paul brille dans son évocation de la Passion et de la Résurrection par son oubli de Marie-Madeleine comme probable première gratifiée, en chronologie, d’une apparition du Ressuscité. Mais il souligne l’importance de l’Evangile, son contenu certes, mais le fait qu’il soit contemporain – plus de cinq cent frères à la fois – la plupart sont encore vivants et quelques-uns sont morts – et que le cœur du message soit le salut et la Résurrection : vous serez sauvés par lui si vous le gardez tel que je vous l’ai annoncé. Si nous actualisons la démarche de la pécheresse, l’Evangile devient la rencontre du Christ chez le pharisien et l’accueil de Dieu pour notre repentir et surtout notre foi, notre amour.


La Mauritanie… le Premier ministre, nommé par les putschistes, sollicite la confiance du Parlement, y étant autorisé par la présidence de la République collective qu’est le Haut Conseil d’Etat, autorisation selon selon la Constitution demeurée en vigueur. Dans le programme, discours donné en arabe, pas un mot sur les procédures et délais d’un retour à la légalité. En regard, je lis les différents textes du Rassemblement des forces démocratiques (R.F.D) que préside mon cher ami Ahmed Ould Daddah : depuis le 6 Août. Dans la déclaration du 12 septembre qui semble la dernière analyse globale, le préalable n’est pas envisagé d'une libération de Sidi et d'une libre expression de sa volonté pour une éventuelle démission ? (ce qui suppose une gymnastique constitutionnelle complexe). Le point 2 des préalables (membres des forces armées et de sécurité en service au 6 août) ne peut-il se lire comme la possibilité donnée à Ely Ould Mohamed Vall de se présenter ? [2] Enfin, ce parti – en principe, le principal en organisation et en nombre de militants – semble prendre au sérieux "l'attaque" de Tourine... , comme l’ensemble des mouvements politiques qui se sont exprimés. Vu d'où je suis, j'ai au contraire le sentiment que cette attaque tombe à pic au moment où les choses au Parlement sont plutôt confuses : "feuille de route" de dimanche aussitôt « rectifiée » par une déclaration de la "majorité parlementaire".

Tandis qu’il est acquis que nous sommes, en Europe et aux Etats-Unis, entrés dans une récession depuis quelques six mois, que la consommation – nous en avons des exemples dans la Bretagne touristique où nous avons notre îlot de solitude et de paysage calme – a chuté, tandis que les banques centrales « injectent » en trois jours quelques centaines de milliards de dollars (peut-être 500 milliards) des liquidités sur les marchés avec une curieuse technique de rachat des actions de sociétés en difficulté (processus rampant de nationalisations au rebours de tous les dogmes et de toutes les automaticités des libéraux en économie, on nous fait pompeusement savoir que le président de la République prend du recul, conformément à sa fonction et qu’il s’adressera à la nation sur la crise en cours jeudi en huit, de Toulon ! tout en ayant « pris le temps d’un aller-retour à New-York ». Sans Concorde dans la seule journée du lundi 22, date publiée de l’exercice, cela fait court et peu approfondi sur place. Accessoirement, c’est la révérence à la dominance américaine, dont McCain – première gaffe de politique extérieure, ou première apparition de sa posture à la Maison Blanche – affirme qu’elle doit durer et rester pérenne. Au lieu d’aller tranquillement à Francfort en T G V, là où quand même se décide la politique monétaire européenne.

Parallèlement à ce feuilletis de l’agenda présidentiel (il a vu Christine Lagarde en début de semaine, il voit Jean-Louis Borloo dont les ambitions budgétaires sont des paris sur la comète), nous avons droit à un discours fondateur sur le service public hospitalier version habituelle du dépenser moins pour être bien davantage performant. Cela se dit au Jura, cela se conclut par « je veux des résultats concrets » (l’adorable et si digne Madame Bertrand qui m’a élevé répliquait à chacun de mes « je » : le roi dit, nous voulons) et le critère trouvé et imposé serait pour le classement des hôpitaux le taux de mortalité et le taux d’infection. La secrétaire nationale CGT pour la santé crie à la démagogie, mais moi au grotesque. Evidemment, tout cela est la couverture de la nouvelle « carte hospitalière », tous les hôpitaux de proximité y compris les maternités et le chirurgies d’urgence sont transférés en centres urbains et leurs locaux affectés à des hospices. Quant à la passion du classement, assortie en l’espèce de rémunération et de récompense, elle est vêcue par Valérie Pécresse pour les universités. Système de classement et de récompense qui va creuser encore l’écart entre les bien dotés et les pauvres. Le Canard publie l’intervention de Sarkozy pour le tout-à-l’égoût du « lotissement » dont est ressortissante soin énième belle-mère au Cap-Nègre, certains des propriétaires, en minorité, refuse l’engagement de travaux qui peut coûter à chacun (la Côte d’Azur est granitique) quelques dizaines de milliers d’euros… odeurs de fosse septique, cet été ?

Sommet avec les Républiques d’Asie centrale, mon cher Kazakhstan étant évidemment la plus importante. Manifestations de Reporter sans frontière, arrangement pour qu’une occupation de l’ambassade turkmène débouche sur une conversation téléphonique de son président (Ménard ?) avec Kouchner qui a devant lui au Quai d’Orsay (bureau de Vergennes…copie) le Turkmène. Deux journalistes de là-bas en taule pour avoir aidé une télévision française, et un assassinat. Même chose l’an dernier au Kazakhstan. Nos ambassadeurs vivent tranquilles en autogestion, jugés qu’ils savent devoir être uniquement à leur comptabilité et à proportion inverse du volume de leur « correspondance ». Moins on en a écrit, en propose et en rapporte, plus on se valorise. J’en ai su quelque chose – Juin 1992 . Février 1995…

[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XV 1 à 11 ; psaume CXVIII ; évangile selon saint Luc VII 36 à 50

[2] -
1. la définition d’une période transitoire raisonnable ;
2. la non-candidature aux élections présidentielles des membres des Forces Armées et de Sécurité en service au 06 Août 2008 ;
3. la formation d’un gouvernement d’union nationale chargé de gérer la période transitoire ;
4. les leçons à tirer du blocage de l’ordre constitutionnel ayant conduit au 06 Août 2008 et des aspects négatifs des journées nationales de concertation de 2005.


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