dimanche 14 septembre 2008

Inquiétude & Certitudes - dimanche 14 septembre 2008


Dimanche 14 Septembre 2008

Notre sociologie politique sans texte

EDVIGE, le débat et la chose : qui est compétent ? qui est justiciable ? et le casier judiciaire... n'existe donc plus.

La ringardise, argument de la droite, quand elle a bouche bée

Astérix appelle César par SMS

Elections locales

Benoît XVI, Jean Paul II, Paul VI, Pie XII


Prier…[1] pour que par lui, le monde soit sauvé. Symbolisme du serpent de bronze, fabriqué sur ordre de Yahvé, reprise de l’épisode et du symbole par le Christ, « fabriqué » aussi par Dieu. Serpent de la Genèse ? si le mot hébreu est le même ? Pour les Israëlistes, regarder dans la direction du serpent érigé, pour les chrétiens, pout tout homme, croire… Et, lui, miséricordieux, au lieu de détruire, il pardonnait. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout nom. Elevé par la croix, élevé dans la gloire afin qu’au Nom de Jésus aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux., et que toute langue proclame : ‘Jésus est le Seigneur’, pour la gloire de Dieu le Père. Processus du salut : prise de conscience du malheur et de l’égarement par la souffrance subie et une relecture d’itinéraire, intercession de Moïse qui reprend sans doute mot à mot les récriminations et supplications du peuple puisqu’on ne rapporte pas les siens, indications de Dieu : qu’ils le regardent et ils vivront ! … quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il conservait la vie ! Les serpents ne cessaient pas d’infester le camp, nos péchés, revers et mal-être, nos drames universels ou/et personnels ne cessent pas mais l’outil du salut est là, disponible, évident. Vertu salvifique enfin de la contemplation par elle-même, elle fixe notre « regard » intérieur, plus dans une direction que sur un objet discernable. Regarder c'est déjà se désoccuper de soi, se prendre soi-même librement et commencer. C'est être disponible et discerner, sans doute la responsabilité de soi mais enfin dépris, offert, alors : pris par Dieu, la vie, l'amour, la charité, devenir ainsi efficace pour le salut de tous et accessoirement mais vraiment le nôtre. – Lecture et notes qui ne sont qu’introduction, arrivée au seuil de la prière, de la tente de la rencontre et la rencontre elle-même ne se dit, ni ne se note, elle est vêcue, mais elle entraîne tout, et j’y serai, j’y suis avec tous ceux/toutes celles que j’aime, qui m’aime et toute la création.

Une constatation qu’on ne faisait pas, qui était décisive mais qui n’a plus cours : tous les cinq ans changement de majorité à l’Assemblée nationale, ce fut vrai de 1981 à 1997, soit au terme régulier, soit sur dissolution (trois en seize ans, alors qu’on parle maintenant de désuétude de cette pratique, la coincidence entre la majorité au Palais-Bourbon et celle conduisant à l’Elysée s’obtenant non plus par les urnes mais par la calendrier…). Une autre qu’on ne fait pas encore : la fonction du Premier ministre affaissée bien avant le débat constitutionnel qui finalement n’a pu l’abolir. Il apparaît bien que sous Jacques Chirac – battu en 1997 par le poids excessif d’Alain Juppé à Matignon – le Premier ministre n’avait plus d’autorité sur les ministres ni sur la majorité parlementaire. La situation d’aujourd’hui n’est donc pas nouvelle. L’emprise de Nicolas Sarkozy sur la majorité avant son élection résidentielle rappelait celle de Georges Pompidou pendant les dix mois où il n’était plus à Matignon et pas encore à la place du Général à l’Elysée. Naguère, le Premier ministre couvrait et organisait tous les débats, jamais le Président de la République ne s’exposait du moins en première ligne et sur des questions comme celles posées par EDVIGE – vérifier si le décret a été adopté en Conseil des ministrres et était donc à la signature du Président de la République – le Premier ministre était maître du jeu. La réalité est que Nicolas Sarkozy juge le renseignement comme un élément décisif pour l’exercice du pouvori, et pour toute sécurité – la sienne, celle du pays, celle de la société. Conception qui me paraît infondée : les mailles sont trop larges ou la pêche est trop copieuse.

EDVIGE, le débat comme la chose sont exemplaires, d’abord d’un grand désordre dans le commentaire, dans la pluie d’avis non prévus par la Constitution ou la loi, alors qu’on ne sait pas teneur exacte des avis de la Commission informatique et libertés ( C N I L ) ni du Conseil d’Etat. Désordre dans l’argumentaire : les conditions de la sécurité « des Français » ont changé, le fichier date d’il y a près de vingt ans : s’il était tellement établi et sans faire vraiment discussion, pourquoi alors le modifier ?

Le débat est né contre la volonté du gouvernement qui avait le souci – avéré – que le décret ne soit pas publié. Il aboutit à d’extraordinaires confusions. Un président de l’Assemblée nationale – sur tous les fronts depuis quinze jours – donne un avois si personnel que le journaliste l’interrogeant à France-Infos. ce matin en oublie son titre et lui donne « monsieur le député ». Le législateur, à entendre l’entretien, se donne compétence pour amnder un décret ! Comment personne n’évoque-t-il – tout simplement – le casier judiciaire ?
La chose est à mettre en rapport avec cette révision – exhorbitante – du Code pénal selon laquelle des individus « dangereux », même toutes peines purgées pourront demeurer enfermés leur vie durant. Le fichage des adolescents potentiellement dangereux est le début du cyle, l’enfermement sa fin.

Les arguments de la majorité contre l’opposition : la ringardise, c’est tous azimuts. Protestation à gauche, chez les Verts ou de François Bayrou sur la manière dont Nicolas Sarkozy (suivi avec gêne des ministres et du Premier d’entre eux) vit la laïcité : ils sont ringards. Manière dont les militaires analysent le « livre blanc » sur la réforme de nos armées, ou notre réintégration dans l’O.T.A.N., ou notre engagement en Afghanistan : tous des ringards. Comportement de tel ministre : celle de l’Intérieur, une autre génération brode-t-on à l’Elysée, elle a fait son temps. La prétention d’octroyer un statut constutionnel de l’opposition… la réalité est dans le respect – qui n’est pas de politesse mais d’estime – de l’autre dans sa personne et dans ses thèses. Il n’y en a pas, dans certains cas, une plus légitime que l’autre, la politique est une décision ou l’art de faire décider. Dans d’autres, la décision peut être consensuelle, ce qui doit inciter à davantage de précautions et de consultations, et aussi à une abnégation de part du « camp » qui, se trouvant au pouvoir, aura le bénéfice d’avoir suscité le consensus.

La tolérance… un particulier peut appeler, non le commissaire de police, mais le président de la République quand sa domesticité lui annonce qu’on a fait un pique nique sur sa pelouse, en son absence. Le SMS d’Astérix à César, monde renversé à beaucoup d’égards.

Et, « malgré » tout cela, des élections partielles favorables à la majorité présidentielle. Scrutins sans doute locaux mais Chartres n’est pas négligeable, et il me semblait que la gauche y tenait presque tout. Guère de battage sur les ondes et dans le gouvernement pour ce qui n’a pas été présenté comme un test ou une étape. Renouvellement par tiers du Sénat dimanche prochain. Depuis une dizaine d’années, il est démontré que la gauche ne « tiendra » jamais le Sénat, dans sa composition actuelle, et par conséquent n’aura jamais la majorité non plus dans l’ensemble des institutions dont la comoposition est tripartite (nominations par le président de la République, par le président de l’Assemblée nationale et par le président du Sénat). L’enjeu est la présidence du Sénat avec son fameux intérim de la présidence de la République que d’aucuns croient un tremplin : espérance de Charles Pasqua au moment du traité de Maastricht… alors que l’expérience d’Alain Poher a démontré le contraire. De même, Matignon n’est pas la « dernière marche ».

Avec Benoît XVI, pas de malentendu comme avec Jean Paul II. La popularité de Jean Paul II était fonction d’éléments prisés par tous, chrétiens ou non : le charme personnel, la nationalité insolite après trois ou quatre siècles d’exclusive italienne, la jeunesse relative. Dans une époque qui manquait de repères, « le pape polonais » joue admirablement du champ de prédilection des médias, la mondialisation avant l’heure par les voyages « pastoraux » sur tous les continents, les prises de position sur les conflits concernant le Proche-Orient et l’Irak, la visite à Cuba, le projet en Libye, toujours avant l’heure des politiques, mais tout à fait l’heure de l’opinion publique générale. Mais « en matière de foi et de mœurs », son magistère propre, il n’est pas écoûté, il est même brocardé. Quant à une analyse prophétique des conséquences idéologiques de la chute de l’empire soviétique, il n’aura finalement rien dit et le « compendium » de l’enseignement économique et social de l’Eglise donne aujourd’hui tous arguments aux tenants du libéralisme, la conditionnalité chrétienne étant passée sous silence.

Benoît XVI passant pour conservateur et rétrograde, peut donc surprendre. Son « succès » de rue et de spectacle en France étonne. La lecture de ses encycliques, si l’on s’y donne, offre des « percées » conceptuelles que sur des sujets tels que l’amour – décisifs pour la vie et la vue quotidienne des gens – l’Eglise n’avait encore jamais faites. – Mais pour moi, le plus grand pape des temps contemporains est Paul VI. Tout simplement, son humilité et la pratique de la collégialité. Sa souffrance et sa perplexité dans les questions difficiles, qu’il finit par trancher mais d’une manière qui ouvre tout le champ des pardons, des miséricordes et aussi des cas particuliers : la pillule, le célibat sacerdotal, les grands fondements d’aujourd’hui sont les siens. Quant à cette animation d’un concile œcuménique, ces fondations synodales, ces prescriptions pour le rajeunissement des cadres, elles sont un souci et un talent très pratiques. Enfin, les voyages à l’étranger, à Jérusalem, aux Nations Unies et le mouvement d’unification des chrétiens, par la simple réconciliation affectueuse et fraternelle, c’est lui. Soufrant mais formé à la meilleure école (celle-là totalement incomprise) : la collaboration avec Pie XII…

[1] - Nombres XXI 4 à 9 ; psaume LXXVIII ; Paul aux Philippiens III 6 à 11 ; évangile selon saint Jean III 13 à 17

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