Lundi 8 Septembre 2008
La pratique américaine du libéralisme, comme le Japon il y a dix ans
La relation euro-russe toujours ni travaillée, ni concertée, ni négociée
Que la Russie et l'Union ne soit pas dans le même ensemble sécuritaire est belligène
Prier… nativité de la Vierge Marie. [1] Le cantique d’Anne dans le livre de Samuel, et celui d’Isaïe anticipent le Magnificat, une maternité implicitement ou explicitement célébrée devient un chant personnel puis universel de reconnaissance. Personnel pour la gloire et les bienfaits reçus, je ne me tairai pas … mon âme exulte à cause de mon Dieu, car il m’a vêtue des vêtements du salut… et universel en ce sens que la création, le vivant, les générations admirent en une personne humaine le chef d’oeuvre divin : ta justice…tu seras une couronne brillante dans la main du Seigneur… on te nommera d’un nom nouveau. La prière la plus pure qui est la plus joyeuse, totalement jubilante : un diadème royal entre les doigts de Dieu. Audace des images, ont-elles été tant peintes ? ou poétisées ? quelle vision ! Ceux qu’ils connaissait par avance, il les a aussi destinés à être l ’image de son Fils, pour faire de ce Fils l’aîné d’une multitude de frères. Double accomplissement de la Genèse : la ressemblance et l’image de Dieu-même, la descendance vraie d’Abraham, par lequel Matthieu commence sa généalogie du Christ. Le songe de Joseph est en réalité – pour nous – l’explicitation de l’Annonciation, en ce sens Marie est la première chrétienne et communiante au Christ, mais Joseph partage avec Abraham le bon rôle et le titre de premier des croyants. La révélation de l’Incarnation est faite à Joseph, le père adoptif. Quant à nous, nous sommes les frères d’adoption, les fils adoptifs, Fils et Père. Michée cité par les conseillers que consulte Hérode pour guider les rois mages et appelé à donner le cachet à tout par Matthieu. La réaction humaine de Joseph est belle, en soi, compte tenu de la société du temps, mais Dieu éclaire le problème tout autrement et la réponse de ce saint est adéquate. Tous les Emmanuels de la terre et de nos vies… prénom qui ne prête pas une destinée banale, quelle qu’elle soit : toujours le rayonnement et une beauté certaine.
La bourse de Paris, « tirée » par les valeurs financières, y compris Natexis qui était vendredi à l’encan… démarre ce matin en hausse de plus de 4%. Les bourses asiatiques, notamment celles du Japon, saluent « la mise sous tutelle » des deux principaux organismes (privés) de refinancement des prêts hypothécaitres : un risque devenu mondial de 5.000 milliards de dollars. Le Trésor américain « injecte » 200 milliards de dollars, c’est de l’ordre du budget français. Me mettre à jour de ces chiffres des comptes publics de notre pays, que je possédais en année préparatoire de Sciences-Po. Alors la débudgétisation était traquée par la Cinquième République à ses débuts, une brochure anuelle, pas épaisse ni grande, couleur ivoire, expliquait très clairement les dépenses, les recettes et les financements, c’était lumineux comme alors le ciel économique français. En fait, ces mouvements boursiers montrent – comme depuis une vingtaine d’années – la subordination des économies européennes à l’économie américaine, non plus pour des raisons commerciales mais pour des raisons financières et de crédibilités bancaires : chez nous, les banques n’ont plus comme stratégie de financer l’économie, elles tournent en circuit fermé puisqu’elles investissent elles-mêmes en valeurs boursières sinon en démarches spéculatives. Ils montrent aussi que les finances mondiales – comme naguère le système monétaire international – dépendent des déficits américains : entreprises et gouvernement fédéral (quid des finances et des budgets des principaux Etats fédérés, genre New-York ou Californie ?), et plus encore des bonnes ou mauvaises gestions de certains risques, les immobiliers depuis quinze mois, mais aussi les aléas climatiques, les évolutions de pérvisions énergétiques. Ainsi, la loi de l’offre et de la demande et les principaux dogmes du capitalisme sont-ils hors de toute application contemporaine. Le Japon et l’Amérique ont comme solutions passe-partout le renflouement par l’Etat, à une moindre échelle la Grande-Bretagne.
Présage de déclin à terme, faute de rester dans son strict métier ? ou bonne innovation pour que la concurrence sur le rail français reste en France ? Valéo et Air France s’unissent pour mettre au point un T G V.
Quoiqu’il soit enfin flanqué de Manuel Barroso (mais où est donc Javier Solana ?) et dûment mandaté par le Conseil européen – aveu qu’il ne l’était pas il y a trois semaines – mission impossible pour Nicolas Sarkozy à Moscou et à Tbilissi, parce que les prémisses ont été mal gérés depuis des années, et même depuis le début de la crise géorgienne. L’ambiguité est évidemment – désormais – dans ce que recouvre l’expression Géorgie : le territoire de l’ancienne République fédérée soviétique ? ou le territoire amputé aujourd’hui de l’Abkhazie et de l’Ossétie du sud . Avec comme pour la résolution 242 de 1967 un problème de traduction, l’anglais plus laxiste, la sécurité de l’Ossétie et de l’Abkhazie ou en Ossétie et en Abkhazie.Or, il est notoire que le président français n’a pas la moindre notion de l’anglais… Manifestement, les Russes – j’allais écrire : les Soviétiques sans que ce soit, pour moi, péjoratif, au contraire – se renforcent en Géorgie-même sur la façade maritime. Mon lapsus est fondé. Sous le régime soviétique, il était opérant de penser et concevoir « russe », ce que ne cessa de faire de Gaulle, tandis qu’aujourd’hui, la Russie tente de reprendre les cartes et atouts, prétentions en fait, de l’Union soviétique.
L’accord est singulier et – de la part des Européens – peu perspicace. Pour le président Medvedev, Saskatchvilli nest plus qu’un « cadavre politique », ce qui signifie que Tbilissi n’est pas respectable tant qu’un nouveau pouvoir n’y sera pas en place. Lequel ? sinon un pro-russe.
Il aurait fallu – à mon sens – procéder tout autrement. Au lieu de bâcler pour quelques lignes ou pages d’accord le nouvel état des relations entre l’Union et la Russie – ce qui vient de se faire en pas quatre heures – nous devions y consacrer des semaines… Concerter au préalable nos vues avec les Allemands. Prendre du temps avec les Russes et entamer avec eux la grande négociation de l’après-guerre froide pour vraiment en éradiquer les causes de résurgence. Ce qui suppose un examen des conditions de sécurité en Europe et dans son voisinage (intitulé d’une des politiques extérieures de l’Union). Identifier en cela les solidarités entre l’Union et la Russie. Accepter de regarder ensemble l’actualité ou pas de l’Alliance atlantique et conclure soit à l’obsolescence de celle-ci depuis la fin ou la dissolution du pacte de Varsovie, soit à son utilité pour la sécurité mondiale et non plus régionale (si l’on pose que la Russie n’est plus une menace et qu’elle est potentiellement partenaire indissoluble de l’Union européenne) auquel cas la Russie doit être admise dans l’Alliance atlantique. Ce qui est belligène, c’est que pour les questions de sécurité, l’Union européenne et la Russie ne soient pas dans le même ensemble.
[1] - Michée V 1 à 4 ; Paul aux Romains VIII 28 à 30 ; cantique Isaïe LXI 10.11 & LXII 1 à 3 ; évangile selon saint Matthieu I 1 à 16 & 18 à 23
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