mercredi 10 septembre 2008

Inquiétude & Certitudes - mercredi 10 septembre 2008

Mercredi 10 Septembre 2008

Match et les photos... le texte : nous sommes en guerre, ce n'est pas de l'humanitaire ou du compassionnel

Emmanuelle Béart et la jeunesse

Quand le Parlement contrôle...

La récession certaine et plus durable que publié, plus forte en Europe qu'aux Etats-Unis

Les successions gouvernementales ailleurs : principalement l'Asie

La Mauritanie, les militaires cherchent le camouflage


Prier…[1] Heureux êtes-vous… à cause du Fils de l’homme. Le bonheur est une relation, les malédictions sont intrinsèques. Textes archi-commentés. Point commun, les apparences, c’est-à-dire nos jugements sur autrui et sur nous-mêmes sont trompeurs, ils sont surtout courts. Retournements de situation toujours possibles ? non, réalité et vérité des êtres autre que ce dont nous avons l’habitude. Ce monde tel que nous le voyons est en train de passer. Sans doute, pas autant que nous le voudrions, mais le monde c’est d’abord nous, il est d’abord en nous et selon nous, nous pouvons le modifier. Le temps est limité. Les conseils matrimoniaux de Paul comme les béatitudes et malédictions données par Jésus sont des constatations et pas des prescriptions. Art de vivre authentique qu’avait synthétisé Ignace de Loyola, user du monde comme n’en usant point, mais les formules et la dialectique sont de Paul : comme si… La suggestion quotidienne de l’Evangile au quotidien EAQ commentaire copié-collé qu'adresse chaque jour contact-fr@levangileauquotidien.org - c'est gratuit et c'est souvent bien … l’encyclique de Léon XIII. Il faut reconnaître que quel que soit le charisme des papes après lui, celui de Pie XII par allure propre et celui de Jean Paul II, sa geste internationale, il n’y a pas eu hors les encycliques de Jean XXIII des textes vraiment forts sur l’état des relations humaines en société et entre nations. Au contraire, l’ordre établi n’est pas vraiment dénoncé ni analysé en termes contemporains. L’Eglise confronte des doctrines et en cela va dans le sens du « libéralisme » opposant ses thèses pour défendre une réalité pratique toute différente, à ceux qui souffrent eux-mêmes ou pour les autres. Votre récompense est grande dans le ciel. Du dehors, ces promesses pour demain et pour ailleurs, n’ont pas de portée ; nos ricanements sur l’idée que nous croyons que se font les musulmans du Paradis (les vierges en surabondance à la disposition des martyrs…) ou ces spiritualités tantôt doloristes, tantôt échangistes avec Dieu. Plus on est dans la m…, plus on jouira ailleurs. Ce n’est évidemment pas cela. L’adresse de Jésus se fait dans le regard que le Christ porte sur ses disciples, un regard d’amour, il veut et fait leur bonheur : regardant alors ses disciples, Jésus dit… et proclame leur bonheur. Question de foi ou méthode Coué… dès que l’on entre dans la vie pratique, et que l’on prétend ou croit y entrer seul – sans le prochain, sans Dieu – on se perd. Le psaume fait au contraire cortège. Prier pour le bonheur de tous, que votre règne arrive, notre Père !

Suites…

Je ne regarde que maintenant le numéro 3094 (en kiosque du 4 au 11 Septembre) de Paris-Match. Alain Genestar et Edwy Pennel en ont débattu samedi, d’accord sur la publication des photos et du reportage sur les talibans, si peu après la mort en embuscade de dix de nos compatriotes. L’ensemble du numéro est édifiant : Pierre Palmade affirme « Mon corps restait électrisé par les mecs », pas une page, sauf celles d’Afghanistan, où il n’y ait une photo. de femme évidemment désidérable et montrée en tant que telle, sauf l’encart publicitaire sur « Mamma Mia » qui a déjà rapporté plus de 340 millions de dollars… et « la folie Abba ». Mélissa Theuriau, présentatrice à M6, est poussée – sans doute, pour faire pièce à Laurence Ferrari. On est loin de Léon Zitrone. Eric de Lavarène est connu de longue date et Véronique de Viguerie collectionne les prix. La tenue du taliban en premier plan pour l’ouverture du reportage paraît neuve… alors qu’elle est censée prise de guerre. Le titre est provocateur : « la parade des talibans avec leurs trophées français ». Le texte a des finesses, les talibans photographiés et prétendûment du groupe qui mena l’embuscade – pour nous, dramatique – ont été « retrouvés » dans la zone « sous commandement américain »… geste, la montre à rendre à la famille. Message : « Si les Français partent, tout ira bien. S’ils restent chez nous, nous les tuerons. Tous. ». Suite de l’avertissement : « nous nous en prenons à vos soldats, nous nous en prenons à vos organisations humanitaires ». Photos. de civils. Une femme et son enfant, hospitalisés. Fine et belle, pratiquement pas voilée. Où est le Moyen-Age dont il faut les arracher ? ou les préserver ? L’hebdomadaire n’écrit qui fasse la moindre allusion à l’expérience française des guerres coloniales (perdues).

La polémique n’a pas duré. Il est admis par un tel reportage, après que nous ayons subi dix morts, dont une à l’arme blanche, qu’il s’agit d’une guerre et non d’une opération humanitaire ou de sécurisation. Les commentaires d’état-majors à Paris parlent bien d’une guerre, mais pas le pouvoir politique qui – en Février, François Fillon, Premier ministre, et maintenant Nicolas Sarkozy, président de la République – restent dans le ton compassionnel. L’opinion publique connaît l’ennemi et surtout ses buts de guerre : bouter l’étranger dehors… nous devrions connaître cela pour l’avoir vêcu dans les deux situations, l’occupation allemande et notre résistance, les chocs de la décolonisation. Tandis que les Etats-Unis – version Bush junior pour encore quatre mois – organisent la rotation et l’augmentation en nombre de leurs troupes.
Le même numéro présente Sotchi sur la mer Noire : « dans les boîtes de nuit façon Ibiza, personne ne veut entendre la rumeur de la guerre ». Cette « perle de la riviera » russe est frontalière de l’Abkhazie.

Emmanuelle Béart, comment n’avoir pas été ému par sa danse, celle de Manon des sources, puis saisi pendant quatre heures par le film de Rivette, en voyeur défié comme Michel Piccoli, le peintre stérile ? s’offrant au baiser de Michaël Cohen, me fait revoir Edith Piaf avec Théo Sarapo. Je ne crois pas que pour les tiers ce soit beau. Hélas ! Ce qui rachète : « c’est son premier mariage », en l’occurrence, et – pour moi – son action depuis quinze ans que la question est posée aussi crûment, en faveur des sans-papiers, l’occupation de Saint-Bernard en Avril 1996.

Bernard Tapie devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Charles de Courson qui est membre de cette commission, a parlé en orfèvre à plusieurs reprises et offre son aide pour le montage de tout recours citoyen devant les tribunaux judiciaires : intérêt pour agir, être contribuable. J’attends quant à moi un élargissement par le Conseil d’Etat, des critères de recevabilité dans « l’affaire » Marina Petrella. Il est avéré que Bercy a accepté l’arbitrage, contrairement à tout le droit administratif interdisant à l’Etat le recours à cette procédure ou son acceptation, sur ordre de l’Elysée. Charles de Courson est de la majorité présidentielle… Bernard Accoyer a opiné défavorablement, lui aussi. La montée en puissance du seul personnage politique en France d’une durée de mandat égale à celle du président régnant – indéboulonnable sauf dissolution, ce qui n’est évidemment pas le cas pour cette législature… me ravit. L’opposition a donc deux voix, bien timbrées et placées. La rituelle, celle de Jean-Marc AYRAULT en tant que président du groupe socialiste au Palais-Bourbon, et en interne, le président de l’Assemblée nationale. Il est vrai que celuici a donné un gage considérable : participer au vote en Congrès du Parlement, ce qui ne s’était jamais fait sous la République de la part d’un président du Congrès…

Evénement de politique intérieure qui pourrait entraîner énormément de choses. Les pétionnaires et protestataires contre la privatisation de La Poste songent au referendum, selon la révision constitutionnelle de Juillet. Ils oublient certes que si le Parlement légifère dans l’année à la place du peuple, il n’y a pas de referendum, et en ce cas, l’affaire est cuite. La discipline de vote, le chantage aux investitures feront que la privatisation sera acquise aussitôt. Mais le pouvoir sera en mauvaise posture, il aura été démontré que la révision et l’extension des pouvoirs du peuple – cas d’espèce – est autant que celle des pouvoirs du Parlement, du pipeau. Le peuple dessaisi, l’évidence sera telle qu’elle ne confortera certainement pas Sarkozy ni le gouvernement. On sera vraiment dans la démocratie censément représentative (problème du mode de scrutin soulevé par le score présidentiel de François Bayrou) et dans le refus de la démocratie directe. Si l’on va au referendum, il est clair qu’il sera gagné par les pétitionnaires, que tout un engrenage sera bloqué à Bruxelles – aussi fortement que le non irlandais au traité de Lisbonne, il y aura le refus de l’ « idéologie dominante » et la manifestation d’attachement aux services publics. D’autant que Sarkozy s’est targué d’une avancée qu’il aurait personnellement obtenue à Lisbonne : la prise en compte des services publics…

Plus important encore, la récession désormais acquise avec un cycle d’ « effets pervers » qui n’est commenté qu’une fois patent, et n’a pas été prévu du tout. La tendance est donc aggravée par ce cycle.

La baisse de l’euro. car tout annonce que la récession sera plus forte et plus durable en Europe qu’aux Etats-Unis. On parie sur un rétablissement dans le courant de 2010, mais on ne démontre pas sur quels fondements. La baisse de la production pétrolière décidée par l’O.P.E.P. malgré les Etats-Unis pour répondre à la baisse des prix (on les prévoyait monter d’ici la fin de l’année à 150 ou 200 dollars le baril quand on avait atteint à la mi-Juillet plus de 147 dollars) et malgré aussi les assurances de la Libye (en train de recevoir Condoleeza Rice, première historique) : le baril à moins de 110 dollars. Nonobstant ces baises diverses et ces ajustements, les décisions stratégiques des grandes entreprises ne changent pas : leur lourdeur et le peu de talent prévisionniste (ou de porphétisme) de leurs dirigeants : Renault supprime des emplois, tout en s’enfonçant dans l’erreur évidente de tout mettre en termes d’avenir sur un seul modèle, et Airbus-EADS maintient ses projets de délocalisation, notamment au détriment du site de Saint-Nazaire. Sans doute, le Maghreb (la Tunisie) en bénéficierait ce qui est heureux – je crois au continuum méditerranéen – mais aussi Cjhine, Russie et Inde qui sont nos concurrents et pas forcément nos marchés. Le report des décisions pour les ravbitailleurs de l’armée de l’air américain montre le degré de corruption entourant Boeing, toute l’aéronautique, sans doute tous les marchés militaires aux Etats-Unis et donc dans la « reconstruction » de l’Irak, belle fleur du capitalisme.


L’immobilier qui semble l’origine de la crise financière et des précarités bancaires depuis un an maintenant, est en France dans son plus mauvais état : chute du nombre des permis de construire, contraction de 25% des achats dans l’ancien, combinaison en fait d’une hausse des prix depuis dix ans et de la baisse vérifiée du pouvoir d’achat des gens, qu’accentue la restriction pratique du crédit, les banques apeurées par le risque. Une croissance inférieure à 1% : c’est bien la récession. Pas de politique macro-économique, jonglerie avec les comptes publics : exonérations ici et mise au point de nouveaux impôts là, probable hostilité des parlementaires U M P. je ne sais comment « passent » en commission Woerth et en plénière Lagarde. Rien que l’appel à paiement de l’E D F est édifiant, la fourniture d’électricité ne représente que le tiers de la facture, le reste est de l’abonnement et de la fiscalité. Est-ce comptabilisé dans les « prélèvements obligatoires » ?

Calendrier de « rentrée sociale » pour le moment disparate. Sarkozy reçoit Thibault en tête-à-tête – avec un bonheur qu’il affiche seul, la photo. d’accueil, marches descendues côté cour à l’Elysée, ne prenant le patron de la C.G.T. que de dos. Auront-ils évoqué la voiture et son informatique forcées avant l’été ?

M’informer, me documenter puis suivre … succession gouvernementale au Japon, accident cérébral du dictateur junior en Corée du nord, état de santé du Dalaï-Lama et affaires tibétaines, Népal et maoïstes, nouveau cours au Pakistan très incertain et le veuf de Benazir contesté et contestable…

Mauritanie… notre ambassadeur, acceptant notre liaison courriel, a visité Sidi Ould Cheikh Abdallahi le 21 Août. Le scenario de sa semi-déposition se précise : constitution de la Cour de justice, mise en place de commission d’enquête sur sa période et surtout le « blocage des institutions » dont il serait le responsable. Le remplacement par un Premier ministre, camouflant les putschistes de maintenant, par Ely Ould Mohamed Vall semble une hyothèse : un site-bidon ou effectif (alors sans humour) a été ouvert le 8 Septembre. J’y suis allé, biographie factuelle mais sondage sur le souhait de le voir élu président de la République. Je ne comprends pas qu’il soit considéré comme présentable, puisqu’il n’a réglé en dix-huit mois de son principat aucun dossier de fond, que toute sa réputation s’est faite sur l’engagement des militaires de ne pas se présenter aux élections concluant la « transition démocratique », et que cet engagement il s’en est fallu de peu qu’il le tourne, soit en trouvant des astuces pour juger que les élections n’aboutissaient pas, soit en inspirant des candidatures « indépendantes », y compris celle de Sidi Ould Cheikh Abdallahi dont on a vu l’effet… homme de paille de Mohamed Ould Abdel Aziz ou celui-ci, fait au poteau parce qu’il n’avait pas mesuré la difficulté de se faire reconnaître internationalement ?


[1] - 1ère lettre aux Corinthiens VII 25 à 31 ; psaume XLV ; évangile selon saint Luc VI 20 à 36

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