lundi 1 septembre 2008

Inquiétude & Certitudes - lundi 1er septembre 2008


Lundi 1er Septembre 2008

Prier… [1] de quel amour, j’aime ta loi : tout le jour, je la médite ! Je surpasse en habileté mes ennemis, car je fais miennes pour toujours tes volontés. Jésus à Nazareth : tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Le Christ, le Messie n’est pas sur la place du village, où bien connu de ses concitoyens, qu’il a quittés il n’y a pas trois ans, il pourrait provoquer un attroupement, il est là et au moment où il peut décliner sa véritable identité. Elle est inacceptable. Localement ? non, pour toute personne, toute époque qui sont prisonnières de leurs habitudes et manières de voir. Critère de l’emprisonnnement, tout vouloir pour soi. L’évocation de la veuve de Sarepta est prise à la lettre. De tes décisions, je ne veux pas m’écarter, car c’est toi qui m’enseignes. En revanche, l’élite que peut représenter culturellement et socialement Saul devenu Paul, saura par grâce se convertir : c’est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant, que je suis arrivé chez vous, que je rapproche de : Jésus vint à Nazareth, où il avait grandi. Comme il en avait l’habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Les apôtres, nous, et la souveraineté du Christ, surtout tout humainement. Je surpasse en intelligence les anciens car je garde tes préceptes. Je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige du langage humain ou de la sagesse. Votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. Le Christ qui appose le sceau de tout : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Les consacrés… et nous le sommes aussi, d’une autre manière, par notre baptême, par la venue de Dieu en nous.

Matin

Le Monde donne un dossier de cinq pages pour « décrypter » les crises et enjeux du Caucase. Mon avis est que plus rien n’est local, tout est mondial parce que c’est devenu une confrontation Est-Ouest. Les confrontations Nord-Sud sont érosives : la question de l’immigration sauvage qui mine la moralité et l’éthique des pays riches mais signifie, tout autant, un dédsaveu par les populations pauvres de l’incapacité et de la corruption de leurs gouvernements respectifs. Appel de Benoît XVI hier. Une confrontation Est-Ouest est belligène.

Moscou cette fin de semaine a fait entendre tout ce qu’il fallait pour confirmer ce dont j’ai eu l’intuition dès le début de la semaine dernière. C’est la revanche – enfin – pour ceux qui ont souffert de dix-huit ans de recul et d’abandon. Lavrov devant des étudiants en diplomatie affirme que l’intervention militaire est une nouvelle norme parfaitement conforme au droit international (comme les thèses sur la souveraineté limitée dans le système juridique socialiste d’avant 1989…). Medvedev assure que la Russie ne reviendra jamais sur la reconnaissance des indépendances de l’Abkhazie et de l’Ossétie du sud. Des militaires assurent que la Russie affrontera (et au besoin annéantira) toute agression ou intervention, même soutenue par les Etats-Unis. Enfin, Poutine ou un autre assure que désormais on ne traite que des intérêts russes, et l’Ouest est menacé de sanctions, notamment dans les domaines agricoles et industriels. Bien entendu, refus de poursuivre un partenariat rénové comme c’était dans les cartons de la Commission. Mais… nuance entre Wladimir Poutine, rompu aux relations Est-Ouest d’avant 1989 et Dimitri Medvedev d’une génération plus récente… c’est ce dernier qui, depuis sa prise de fonctions, metr en cause le « leadership » mondial des Etats-Unis et refuse la domination américaine, tandis que le « Premier ministre » se refuse à toute théorisation de l’état du monde. Lavrov a le mot de la conclusion : c’est le moment de vérité. Les commentateurs et commentatrices de tous poils insistent sur le tracé du gazoduc Bakou-Erzeroum, le seul à ne pas passer en territoire russe, mais n’expliquent pas l’intérêt américain manifeste pour ce tracé ni en quoi ils sont concernés par un approvisionnement de rechange pour l’Union européenne. La réalité, je l’ai vue naître au Kazakhstan : le gazoduc est de financement, de technologie et en fait de contrôle américains. Les Etats-Unis ne contrôlent pas l’approvisionnement européen par la Russie, débat des années 1970 que mena fort bien l’Europe des Neuf dont c’était le premier réflexe d’indépendance, face à un veto américain (guerre froide), tandis qu’ils le contrôleront si cet approvisionnement est caucasien…

Les Vingt-Sept à 15 heures à Bruxelles. Divisés, les uns veulent des sanctions, d’autres non. Londres en est partisan.

Et pour préparer la réunion, ce matin à l’Elysée, réunion du G 7, c’est-à-dire ces ministres qui selon Sarkozy sont les meilleurs communicants :Xavier Bertrand, Xavier Marchand, Eric Woerth, Luc Châtel, Brice Hortefeux, Nadine Morano, j’en oublie… n’en font pas partie François Fillon – nonobstant sa propre réunion du 18 Août – Christine Lagarde et Bernard Kouchner. Railleries des commentateurs, comment préparer le Conseil européen avec une équipe n’ayant aucune compétence – d’organigramme – pour les relations extérieures ? Réponse coulant pourtant de source, la réunion a un tout autre objet. Maintenir et signifier plus que jamais la prééminence de Sarkozy, stimuler jalousises et susceptibilités au sein du gouvernement – ce qui est un système – et enfin, mais surtout la réunion a un tout autre objet : l’agit-prop. pour la rentrée fondée sur la caricature et la commisération vis-à-vis des socialistes, cf. la Rochelle. C’est-à-dire que celui – dont des commentateurs de sondages – osent vanter la « stature internationale » établie ces semaines-ci… se f… complètement de la réunion de cet après-midi, pour la simple raison qu’il n’y brillera certainement pas. Il n’a rien à dire, le compte-rendu de sa mission Moscou-Tbilissi, il y a quinze jours, est foireux à l’évidence, il est couché pour la suite comme il l’a été vis-à-vis de la Chine.


après-midi

François Fillon sait se venger. Il reprend le rôle de Cassandre et d’une France en faillite, bien joué, sur la scène corse, l’an dernier à pareille époque. Tandis que Christine Lagarde entend « intégrer dans le bouclier fiscal » le 1% d’I.S.F. pour le financement du revenu de solidarité autonome, François Fillon s’y refuse et annonce le ralliement du gouvernement à une prévision de écroissance » pour 2008, ramenée à 1% au lieu des 1,7 à 2% répétés contre l’avis de tous lors du débat budgétaire de l’automne dernier.


[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens II 1 à 5 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc IV 16 à 30

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