Samedi 12 Juillet 2008
Prier dans ces conditions de tumulte et d‘émotion intérieurs… [1] Est-ce qu’on ne vend pas deux moineaux pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Ces enseignements magistraux sont elliptiques et posent tous les problèmes, notre attitude en société et notre référencement à Dieu devant les hommes (magnifique en période de persécution avérée mais simple pose quand dans nos sociétés « occidentales » les intégristes jouent la croisade contre la paganisation), Dieu permettant la chute de ces oiseaux, tragique pour le petit animal, alors que la chute de nos cheveux ? mais omnipotence et omniscience de la divinité (en quoi le païen, superstitieux bien plus que croyant, avait une attitude probablement plus noble que ceux qui expriment si mal leur conception de la providence et leur abandon à celle-ci). Et aujourd’hui, les âmes sont bien davantage tuées que les corps, les âmes qu’on découragent, qu’on scandalisent, qu’on pervertit : la démobilisation sociale, la culture de l’individualisme qui est propagée dans l’entreprise et dans la société par le pouvoir économique, secondé par le pouvoir politique et les législations que celui-ci décide sans frein, me paraissent de véritables perversions et là-dessus comme sur la mondialisation et le fonctionnement concret du libéralisme, l’Eglise n’est pas regardante…. Elle se rattrapera dans une ou deux générations quand un Africain ou un Asiatique – surtout un Africain – sera au Vatican, quand quelques saints curés de banlieue ou de campagne aura mis le feu aux habitudes de révérence pour ces hiérarchies nommées et satisfaites (mandement du Vatican pour que les évêques soient maîtres et exemples de sainteté… comment le remarque-t-on et le vit-on dans la plupart des diocèses ? surtout au niveau des prêtres si souvent laissés à eux-mêmes). La vocation d’Isaïe est magnifique : ’ Qui enverrai-je ? qui sera notre messager ? ’ Et j’ai répondu : ‘ Moi, je serai ton messager : envoie-moi ’. Ce matin, j’ai besoin de consolation, car je suis inconsolable. L’injustice m’accable, que les victimes soient les autres ou moi-même. Mais Isaïe « voit » Dieu : l’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur qui siégeait sur un trône très élevé, les pans de son manteau remplissaient le Temple. Apparemment, l’anthropomorphisme, l’icône aussi. La réalité, est bien l’expérience spirituelle : l’ébranlement des portes, le vol du séraphin, le charbon brûlant. Je ne peux que prier et supplier… pour l’avènement du Royaume. Proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. Ainsi soit-il ! Ce n’est pas la méthode de Coué, ou un prêchi-prêcha hors de la vie quotidienne et des souffrances de nous tous, c’est notre commune espérance.
La campagne présidentielle aux Etats-Unis marque une pause, chacun se recueille, le vrai combat commence. La difficulté de désigner le candidat démocrate l’a retardé sans que les thèmes aient été véritablement mûris, pour autant que cela puisse s’évaluer de notre rive – orientale – de l’Atlantique.
J’ouvre le livre de Barak Obama, tel qu’il a paru traduit chez nous. Je n’en sais pas l’impact aux Etats-Unis (tirage, commentaires de médias) et j’ignore aussi si un livre a de l’improtance dans une campagne présidentielle américaine. En France, il en a : le pamphlet d’Eric Besson contre Ségolène Royal a été ravageur, le Témoignage de Nicolas Sarkozy, très en place l’été de 2006, a désarmé beaucoup de méfiances ou de préjugés (je l’ai lu avec sympathie).
Compte-rendu prochainement…
La Chine… j’entends la recension radiophonique d’un livre écrit à deux, dont un Serge Michel. L’Afrique et la Chine : l « Chinafrique ? ». J’en avais une expérience par mon éminent ami, Moktar Ould Daddah, le président-fondateur de la Mauritanie, à notre époque. La coopération chinoise était équilibrée parce qu’elle exportait peu de main d’œuvre et avait une contre-partie, la reconnaissance du droit de Pékin à occuper le siège permanent aux Nations Unies que continuait de garder Taïpeh. La Mauritanie fut d’ailleurs décisive pour rallier les votes africains au moment névralgique. Dans les années 1970 et encore celles de 1980, les Africains coopérant avec la Chine populaire étaient peu nombreux. Aujourd’hui, il y aurait cinq cent mille chinois – probablement – en Afrique et, certainement, en bien moins bons rapports avec les populations hôtes que c’était naguère. Le dumping s’exporte et donc les conditions sociales chinoises déplorables dans le pays-continent, s’exportent aussi. La compétivité chinoise serait bien moindre autrement. Cette « colonie » laborieuse, liée aux « fabuleux » contrats qu’accordent les Etats africains, en majorité maintenant, à la Chine, est plus nomlbreuse, à elle seule, que toutes les autres – étrangères à l’Afrique – réunies. Les Français ne sont plus que 100.000 en Afrique.
La Chine apporte en échange aux Africains la fin du rapport exclusif avec les anciennes métropoles française, britannique, portugaise notamment. Ce que les Américains n’ont pas cherché à faire… leur montage est récent, le thème est la lutte contre le terrorisme, ce qui est visé, c’est l’obtention de bases aériennes, ou au moins de facilités logistiques. Comme en Asie centrale… Les Européens ne feront le poids qu’à condition de ne plus jouer qu’en Union européenne et en offrant, constamment et en capillarité, à l’Union africaine un partenariat confiant. Il me paraît plus facile à cultiver que l’Union pour la Méditerranée, parce que d’une part les Etats-membres de l’Union européenne s’accordent plus facilement sur la coopération traditionnelle avec les Etats d’Afrique comme avec ceux des Caraïbes et du Pacifique (les Etats A.C.P.) que sur la priorité à donner ou pas à la Méditerranée qui leur paraît, à beaucoup, moins nécessaire qu’à ce qui doit se faire à l’est ou en mer Noire. Et d’autre part, parce que les Etats africains sont potentiellement plus unis : anticolonialisme qu’a réveillé notre maladresse à propos des « élections » zimbabwéennes, sentiment commun d’être la région du globe la plus flouée par la mondialisation et par les promesses non tenues des pays dits riches.
La Chine… j’entends la recension radiophonique d’un livre écrit à deux, dont un Serge Michel. L’Afrique et la Chine : l « Chinafrique ? ». J’en avais une expérience par mon éminent ami, Moktar Ould Daddah, le président-fondateur de la Mauritanie, à notre époque. La coopération chinoise était équilibrée parce qu’elle exportait peu de main d’œuvre et avait une contre-partie, la reconnaissance du droit de Pékin à occuper le siège permanent aux Nations Unies que continuait de garder Taïpeh. La Mauritanie fut d’ailleurs décisive pour rallier les votes africains au moment névralgique. Dans les années 1970 et encore celles de 1980, les Africains coopérant avec la Chine populaire étaient peu nombreux. Aujourd’hui, il y aurait cinq cent mille chinois – probablement – en Afrique et, certainement, en bien moins bons rapports avec les populations hôtes que c’était naguère. Le dumping s’exporte et donc les conditions sociales chinoises déplorables dans le pays-continent, s’exportent aussi. La compétivité chinoise serait bien moindre autrement. Cette « colonie » laborieuse, liée aux « fabuleux » contrats qu’accordent les Etats africains, en majorité maintenant, à la Chine, est plus nomlbreuse, à elle seule, que toutes les autres – étrangères à l’Afrique – réunies. Les Français ne sont plus que 100.000 en Afrique.
La Chine apporte en échange aux Africains la fin du rapport exclusif avec les anciennes métropoles française, britannique, portugaise notamment. Ce que les Américains n’ont pas cherché à faire… leur montage est récent, le thème est la lutte contre le terrorisme, ce qui est visé, c’est l’obtention de bases aériennes, ou au moins de facilités logistiques. Comme en Asie centrale… Les Européens ne feront le poids qu’à condition de ne plus jouer qu’en Union européenne et en offrant, constamment et en capillarité, à l’Union africaine un partenariat confiant. Il me paraît plus facile à cultiver que l’Union pour la Méditerranée, parce que d’une part les Etats-membres de l’Union européenne s’accordent plus facilement sur la coopération traditionnelle avec les Etats d’Afrique comme avec ceux des Caraïbes et du Pacifique (les Etats A.C.P.) que sur la priorité à donner ou pas à la Méditerranée qui leur paraît, à beaucoup, moins nécessaire qu’à ce qui doit se faire à l’est ou en mer Noire. Et d’autre part, parce que les Etats africains sont potentiellement plus unis : anticolonialisme qu’a réveillé notre maladresse à propos des « élections » zimbabwéennes, sentiment commun d’être la région du globe la plus flouée par la mondialisation et par les promesses non tenues des pays dits riches.
[1] - Isaïe VI 1 à 8 ; psaume XCIII ; évangile selon saint Matthieu X 24 à 33
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