Les "sommets" sont du tourisme et du jeu de scène, sans impresario ni guide
Le lien armée-nation, fait d'un amateur
Prier… il est question d’amour. Curieusement, le Christ et Yahvé enseignent à prier, curieusement les commandements et instructions de comportement sont multiples et développées dans nos Ecritures, mais qu’est-ce qu’aimer et comment aimer ? Qui aimer, c’est dit, démontré et rerspecté. Aimer plus que soi et à donner sa propre vie ? c’est dit aussi, les martyrs, les apôtres, nos grands saints, surtout les contemporains qui ne frappent nos esprits que par leur charité, leur oubli de soi, leur sacrifice, les autres touchent peu ou sont contestés. Mais comment aimer quotidiennement ? [1] sans doute en recevant, en acceptant de recevoir d’aimer (un des enseignements ou « tics » de Dom Robert…), en demandant d’aimer, en admettant ne pas savoir aimer… car l’enseignement du Christ est par rapport à Lui-même. Qui veut garder sa vie pour soi la perdra ; qui perdra sa vie à cause de moi la gardera. Non plus soi, mais l’autre. Et Dieu est l’autre : absolument. La communion entre tous la réalisation du Corps mystique, totale nostalgie imprégnant tout le vivant et structurant toute l’histoire de la création jusqu’à son accomplissement (et ses retrouvailles avec elle-même et en Dieu) est au prix de ce mystérieux troc, nous nous oublions nous-mêmes en nous aimant les uns les autres. Tout compte, rien n’est dimensionnel ou quantitatif. Les affections les plus naturelles et légitimes paraissent remises en place mais en Dieu nous retrouvons tout, et Jésus donne sa vie pour ses disciples : les plus proches, ceux qui dorment au moment où il va être arrêté et n’en peut plus d’angoisse. Nous sommes le Christ, nous sommes appelés à l’être. Cet enseignement est si dense, si exigeant, à méditer mot par mot, que Jésus laisse là les Douze – sans doute épuisés et ahuris – puis il partit de là pour enseigner et prêcher dans les villes du pays. Jésus en route, sur la montagne, sur le lac, dans les villes, au désert mais il ne s’arrête pas dans des maisons isolées ou en plein champ… Paradoxe, le message d’amour est belliciste et engendre conflits, séparations surtout… à réfléchir et à prier ; je suis au cœur des comportements de foi, de vérité. Apprenez à faire le bien. Nos propres rites, idées, actions ne valent rien quand ils ne partent que de nous-mêmes. Je mets cela sous tes yeux et je t’accuse… Vos nouvelles lunes et vos solennités, je les déteste. Elles me sont un fardeau et je suis las de le porter… vous avez beau multiplier les prières, je n’écoute pas : vos mains sont pleines de sang. La référence à Dieu emporte tout et elle est la qualité suprême d’autrui à nos yeux et de nous aux yeux de l’autre : celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : il ne perdra pas sa récompense. Mon Dieu, je Vous aime, non pour une récompense, mais pour Vous et pour ceux que Vous me donnez et me confiez d’aimer. Je Vous aime parce que c’est Vous et que Vous seul savez me l’inspirer avec une constance qui m’émerveille et fait ma seule contintuité personnelle. Je suis à Vous. Qui offre le sacrifice d’action de grâce, celui-là me rend gloire : sur le chemin qu’il aura pris, je lui ferai voir le salut de Dieu. Ainsi soit-il !
La route de chez nous à Paris…, d’embouteillage qu’à Saint-Arnoult, trois quarts d’heures à se dévisager les uns les autes, d’une voiture à l’autre, en silence, quelques rares visages, le plus souvent les couples ne se regardent plus, fatigue du milieu de nuit, ou réalité de leur vie. Limitation de vitesse : pourquoi les constructeurs ne sont-ils pas obligés de faire des voitures telles qu’une vitesse décidée par la loi européenne ne puisse, mécaniquement, être dépassée ? Et la science-fiction, des chemins roulants que l’on gagne pour les grands axes, ou des ondes sur les autoroutes donnant énergie et vitesse – mais pas plus que prescrit pour l’environnement et la sécurité – aux véhicules qui s’y trouvent, lesquels n’ont de moteur d’appoint que pour arriver à ces axes ?
Les questions qui ne sont pas élucidées. Le 14-Juillet, qu’est-ce que c’est ? Fête nationale sans doute puisque les concerts et les feux d’artifice sont gratuits. Mais que commémore-t-on et depuis quand ? les mieux informés évoquent la prise de la Bastille en 1789 … mais non ! il s’agit de la fête de la Fédération, l’année suivante, qui vit le roi, le peuple, l’Eglise, les corps constitués fraterniser et relire autrement qu’ils le feront plus tard ou l’avaient fait sur le coup des événements, l’émeute qui coûta la vie à quelques invalides et à un officier de cœur. Depuis quand ? les débuts laborieux de la Troisième République, qui sont cependant la parabole de presque tous nos débats politiques et sociaux de ce jour, quand l’économie était seconde et qu’un discours présidentiel ou gouvernemental ne circulait que par voie d’affiche. Sans excès. Quand le peuple aura parlé, il faudra se soumettre ou se démettre, disait-on et vivait-on alors… cf. 1995 et 2005, ou un régime dont le chef nominal est depuis six mois désapprouvé à plus de 60% des gens consultés.
Un forcené à grand coûteau, rue Oberkampf, à Paris, agresse trois policiers ou refsue de se laisser appréhender, les blesse, soit ! il meurt, de dix balles. Question ? pourquoi pas une seule balle, bien ajustée, au mollet ou au bras pour l’immobiliser. Les forces de l’ordre novices et affolées ? Les émeutes à Asnières, deux soirs de suite, des quartiers réputés nommément peu sûrs, pratiquement à Paris. Et notre régime se dit à poigne, son chef nominal s’est fait élire comme ministre de l’Intérieur des banlieues et de la lutte contre les immigrés, que serait-ce si c’était un autre ? ou la gauche ? ou Ségolène Royal ?
Marina Petrella depuis dix mois en taule mais Nicolas Sarkozy fait applaudir à l’Elysée, par un parterre qui n’est pas de sans-papiers… le soldat Challit (ou nom approchant) qui n’a plus donné de nouvelles depuis deux ans mais a fait les comentaires et les démarches du « sommet » du Grand-Palais : symbole, ce sommet, physiquement, est une verrière, magnifique, mais conçue dans un autre temps. Le président de la République insiste sur ce que l’effort paye, que tout sert et appelle une mobilisation des cœurs et de tous, c’est ce que certains font pour quantité de causes, de l’écologie aux droits de l’homme. Ingrid Betancourt, à la voix appropriée, ne parle que de ses compagnons d’infortune ; elle aurait pu étendre son memento à tous les vivants… L’indomptable Leïla Chaïd (a-t-elle la Légion d’Honneur ?) diagnostique que tant que la question israelo-palestinienne n’est pas réglée par l’évacuation israëlienne des territoires occupés depuis plus de quarante ans, il n’y aura ni paix là-bas ni partenariat euro-méditerranéen. Le processus de Barcelone a fait ses preuves. Les « grands » de notre monde – après le G8 au Japon, après cette réunion parisienne – font la preuve que leurs conférences n’ont plus d’influence. Aguère des rencontres de chefs d’Etat ou de gouvernement signifiaient des changements immenses, les peuples en attendaient tout, et d’abord la paix, c’était au début du XXème siècle, puis quand s’est close la guerre froide, l’entretien Kennedy-Khouchtchev à Vienne en 1961, ou Munich en 1938… aujourd’hui ?
Le lien entre l’armée et la nation, sur lequel on s’interroge souvent et gravement, pour prendre des solutions radicales, telles que la suppression du service « militaire » (à son programme, Nicolas Sarkozy, cf. Témoignage, avait inscrit l’établissement d’un service civique, on l’a évoqué dans le « plan banlieues », lequel est fêté ou inauguré de temps à autre et l’on se retrouve à Asnières, après Villiers-le-Bel) : cette relation de nécessité et d’aaffection est manifestée, dans l’angoisse, à Mourmelon, symbole de tant de formation, de démonstration, d’événements militaires depuis 1857, à Dieuse en Moselle et l’on va jusqu’à supprimer le seul camp d’agguerrissement au combat de montagne. Notre armée, si encore elle était aux ordres ou mise à la disposition d’une organisation internationale démocratique et bienfaisante, de Nations unies réformées, comme on veut le faire croire sur les Champs-Elysées, pourquoi pas ? mais si c’est pour l’Afghanistan selon le désir de vengeance d’une puissance hégémonique et une analyse sommaire des relations internationales et de l’état des lieux, c’est un gaspillage de nos capacités et un dévoiement de nos vocations. Je le dis avec émotion puisqu’il y a des morts français en Afghanistan, et il y en a eu un – « enterré vite fait » et sans qu’on lui présente, nationalement, les honneurs – au Darfour. A propos de Omar El Bechir, les bonnes âmes craignent des représailles, à la suite de la requête du procureur de la Cour pénale internationale. Il faut choisir, ou bien nous édifions un droit international – interétatique, plutôt – disant morale et sanctions, et fondant une ingérence absolue et physique dans les affaires intérieures de tout Etat, ou bien tout l’humanitaire doit être réservé aux missionnaires modernes que sont ces volontaires et ces O.N.G. agissant à titre privé. Mais évidemment à leurs risques, ce qui nous amène tous dans la jungle des représailles et coups de main. Jacques Chirac avait cru apprivoiser El Bechir. Nicolas Sarkozy, sans doute le moins au fait de la chose militaire, parmi tous les présidents qui se sont succés depuis 1959 à la tête des armées – constitutionnellement – traite l’ensemble de nos professionnels d’ « amateurs »… et prétend « se rattraper » en les appréciant par un défilé de quatre mille hommes, qu’applaudissent les badauds de toujours, plus quelques chefs d’Etat ou de gouvernement. Les commentateurs en sont à une phrase étonnante : « le président de la République joue l’apaisement. » Voilà, le lien armée-nation, en ce moment.
[1] - Isaïe I 11 à 17 ; psaume L ; évangile selon saint Matthieu X 34 à XI 1
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