J’ai la tête troublée, je ne sais pourquoi, ce matin. Sensation (très désagréable) d’irréalité de tout. Vertige. – Prier…[1] est-ce que le ciseau se glorifie aux dépens de celui qui s’en sert pour t’ailler ? Est-ce que la scie s’enorgueillit aux dépens de celui qui la tient ? Comme si le bâton faisait mouvoir la main qui le brandit, come si c’était le morceau de bois qui soulevait l’homme ! A l’évidence, nous n‘agissons que par Dieu, surtout quand nous allons vers autrui. Expérience de la grâce décisive dans ce qui importe le plus, dans toute dialectuqe amoureuse quand elle réussit, nous porte, qu’elle est chaleureuse, constructive. Dieu manifestement à l’œuvre par nous et pour nous, quand nous avançons. Je le sais, je le vis. Nos échecs ne sont pas de Lui. Le mal n’est pas de Lui, je le sens, en profondeur, il est de nous. Description de l’Assyrien, ce qui vaut pour toute société, pour toute « civilisation », toute organisation humaine, quand elles sont prédatrices : combien y en a-t-il aujourd’hui ! comme sur un nid, j’ai mis la main sur les richesses des peuples. Comme on ramasse des œufs abandonnés, j’ai ramassé toute la terre, et il n’y a pas eu un battement d’aile, pas un bec ouvert, pas un cri. L’oiseau que je recueille dans la maison pour lui rendre l’air libre, combien il est immobile, et plus encore silencieux dans le creux de ma main, l’entourant. Envoûté, terrifié ? se laissant faire de confiance ? ou acceptant, avec terreur, l’inéluctable, mais ma main et mon cœur – tant que je vivrai sur cette terre et a fortiori dans l’autre – ne sont pas inéluctables. Ainsi, ai-je été fait pour l’échec si souvent, mais peut-être pour autre chose vers quoi, tout de mavie convergeant, j’avance, de plus en plus proche du but que je ne sais pas, mais dont j’ai conscience : adéquation parfaite de l’outil que je serai enfin et de la tâche que j’aurais eu à remplir. On jugera de nouveau selon la justice ; tous les hommes droits applaudiront. Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté. Notre fille m’appelant, me prenant par la main, m’entraînant : vite, Papa, viens voir, et je suis, je la suis enfin lucide et docile parce que je suis heureux. Je proclame ta louange, alors que tout est si précaire et que j’ai le vertige, si je ne lève les yeux vers toi. Ainsi soit-il ! – Cet ancien ministre avec qui j’ai vêcu à plusieurs reprises, une forte histoire, quoique frappée, aussi et déjà, d’irréalité, me téléphone, de sa voix larmoyante hier soir sa transhumance ; sans doute dépressif, mais sans écoûte, laquelle importe bien davantage que les anxiolitiques (orthographe ?) et que l’on met en cage, ne pas conduire sa voiture même à la campagne, faire ceci et pas cela, j’ai soudain compris pourquoi il n’écrit pas et affectionne le téléphone : par besoin. – J’interroge mes amis mauritaniens à table. L’interdiction de l’alcool, un hadith ou le Coran-même. Trois étapes dans l’interdit : tu ne prieras pas sous l’emprise de l’alcool. Un second leur échappe, qu’ils cherchent tous deux à réciter en arabe évidemment, et le troisième je l’oublie. Commandements d’hygiène et de santé, de soin de l’homme individuel comme de la société qu’il forme. Expérience personnelle du Prophète ? Le don de l’Esprit est précisément que notre esprit fonctionne. Tous ceux qui dysfonctionnent, le temps perdu par des générations ou par chacun de nous à élucubrer sur ce qui n’est pas l’essentiel : le bien commun et les conditions pratiques de l’amour mutuel.
La Belgique ? les Belges ? quoi ? qui ? Au moment de l’indépendance en catastrophe du Congo, déjà une crise qui n’était cependant que d’organisation, mais encore d’identité : le cabinetr Van den Boeynants me paraut durable et avisé. Au milieu des années 1970, et il n’y a pas dix ans, les particlarismes linguistiques ne me paraissaient pas fondamentalement dangereux. Bruxelles est tellement belge, ni Flamand, ni Wallon, out tout ensemble. Il y a aussi tous les monuments à la « dynastie ». Aujourd’hui, il y a crise d’identité, non pour un ensemble qui semble ne plus exister que pour l‘extérieur et pour le roi, mais pour chacune des cparties composantes, et tristement cela se fonde sur la langue, sans que cela détermine des appartenances conduisant à d’autres assemblages, ni les Pays-Bas, ni nous (la France) ne semblent attirer par eux-mêmes ces séparatistes. Séparatistes de volonté : les Flamands, tandis que les francophones sont fédéralistes et belges poiur ne pas tout perdre. Je n’aime pas cette locution : les francophones, sur-employée maintenant au Canada. Il s’agit de Français, même si nous ne le soutenons pas assez, même si les intéressés ne le sentent pas ou ne le sentent plus ou ne le veulent pas encore.
Je relis et analyse des discours parlementaires du début de la Cinquième République. Extrême noblesse de propos et d’âme de Michel debré, Premier ministre ; elles frappent certains orateurs qui le disent et qui ne sont pas des flatteurs, il est transparent, également, dans ses drames intérieurs (l’Algérie française), il est accroché autant par René Dubois au Sénat que par Jean-Marie Le Pen à l’Assemblée nationale sur une comparaison entre les pouvoirs spéciaux à la suite des barricades d’Alger. Et dans cette crise, il a le cri d’admiration et de fidélité pour de Gaulle, que Georges Pompidou n’eut pas en Mai 1968. Les crises sont analogues, celle d’Alger paraissait moindre puisqu’outre-Méditerranée. Dans les deux cas, de Gaulle fait le dénouement : tout a tenu à un seul homme, Michel Debré, et je l’ai vu plus que tout autre, l’intimité dans une crise. Georges Pompidou n’a pas eu ce regard en 1968 ou de Gaulle n’était-il plus du tout le même ? edgar Faure systématise : les pleins pouvoirs à de Gaulle, bien plus qu’au gouvernement. Quand le président de la République est le garant d’une conception libérale et tolérante des pouvoirs spéciaux. Conception avec référence explicité aux droits de l’homme que tout au long des débats à propos de la guerre d’Algérie, affiche le Premier ministre d’alors…
Texte à jour demain – soirée du jeudi 17
La Belgique ? les Belges ? quoi ? qui ? Au moment de l’indépendance en catastrophe du Congo, déjà une crise qui n’était cependant que d’organisation, mais encore d’identité : le cabinetr Van den Boeynants me paraut durable et avisé. Au milieu des années 1970, et il n’y a pas dix ans, les particlarismes linguistiques ne me paraissaient pas fondamentalement dangereux. Bruxelles est tellement belge, ni Flamand, ni Wallon, out tout ensemble. Il y a aussi tous les monuments à la « dynastie ». Aujourd’hui, il y a crise d’identité, non pour un ensemble qui semble ne plus exister que pour l‘extérieur et pour le roi, mais pour chacune des cparties composantes, et tristement cela se fonde sur la langue, sans que cela détermine des appartenances conduisant à d’autres assemblages, ni les Pays-Bas, ni nous (la France) ne semblent attirer par eux-mêmes ces séparatistes. Séparatistes de volonté : les Flamands, tandis que les francophones sont fédéralistes et belges poiur ne pas tout perdre. Je n’aime pas cette locution : les francophones, sur-employée maintenant au Canada. Il s’agit de Français, même si nous ne le soutenons pas assez, même si les intéressés ne le sentent pas ou ne le sentent plus ou ne le veulent pas encore.
Je relis et analyse des discours parlementaires du début de la Cinquième République. Extrême noblesse de propos et d’âme de Michel debré, Premier ministre ; elles frappent certains orateurs qui le disent et qui ne sont pas des flatteurs, il est transparent, également, dans ses drames intérieurs (l’Algérie française), il est accroché autant par René Dubois au Sénat que par Jean-Marie Le Pen à l’Assemblée nationale sur une comparaison entre les pouvoirs spéciaux à la suite des barricades d’Alger. Et dans cette crise, il a le cri d’admiration et de fidélité pour de Gaulle, que Georges Pompidou n’eut pas en Mai 1968. Les crises sont analogues, celle d’Alger paraissait moindre puisqu’outre-Méditerranée. Dans les deux cas, de Gaulle fait le dénouement : tout a tenu à un seul homme, Michel Debré, et je l’ai vu plus que tout autre, l’intimité dans une crise. Georges Pompidou n’a pas eu ce regard en 1968 ou de Gaulle n’était-il plus du tout le même ? edgar Faure systématise : les pleins pouvoirs à de Gaulle, bien plus qu’au gouvernement. Quand le président de la République est le garant d’une conception libérale et tolérante des pouvoirs spéciaux. Conception avec référence explicité aux droits de l’homme que tout au long des débats à propos de la guerre d’Algérie, affiche le Premier ministre d’alors…
Texte à jour demain – soirée du jeudi 17
[1] - Isaïe X 5 à 16 passim ; psaume XCIV ; évangile selon saint Matthieu Xl 25 à 27
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