Mardi 8 Juillet 2008
Les 35 heures et la popularité nouvelle de Martine Aubry
Le G 8 sans influence
Le G 8 et les futurs carnets d'adresse pour pré-retraités
La Poste privatisée, mesure de toute promesse quand elle est gouvernementale
Deux salaires quand un seul suffisait
Chacun pour soi et tous seront défaits
Prier… toutes choses évacuées. Jacob, ses troupeaux passés de l’autre côté, et le corps à corps avec l’inconnu, la vie, Dieu. Dieu qui se laisse prendre et étreindre, la vie-même. Leçon d’institutions et de sociétés, que donne le prophète. La monarchie comme tout autre régime politique ne sont pas de droit divin, elle est une permission, des institutions priées, réfléchies, en sommes-nous capables ? même la règle de saint Benoît est tordue par les tempéraments, les époques, les personnalités et les circonstances. Refuseront-ils toujours de retrouver l’innocence ? Ils ont semé le vent, ils récolteront la tempête. Quand Dieu parle, humainement… notre Dieu, il est au ciel, par opposition à nos idoles, celles-ci caractérisées pour le psalmiste par leur inertie, par l’absence de vie et de mouvement en elle. Face à Jésus, un muet. Puis, c’est la prière au moissonneur, mais le Christ parcourant toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant la Bonne nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité, semble lui-même le moissonneur allant en tous sens, « omni-présent » dans le champ immense de l’humanité pitoyable. Le regardant, Jésus l’aima (le « jeune » homme riche), voyant les foules, il eut pitié d’elles … et Dieu vit que cela était bon. Voir. Dieu parle, Dieu voit, Dieu regarde, et nous Le pensons, Le jugeons inerte et absent autant que nos idoles. Pour tant d’incroyants, dans la civilisation « occidentale », c’est-à-dire judéo-chrétienne, Dieu « opium du peuple » est une idole que les croyants encensent par substitution. Croyants et incroyants ne peuvent se rencontrer que dans la vie. Les ouvriers sont peu nombreux, tout simplement parce que, putativement et dans le dessein divin, nous le sommes tous et que presque tous nous nous dérobons. Les pires étant ceux qui se croient habités, envoyés et ont découvert « la clé du champ de tir ». Dont je suis peut-être… Dieu sait, et combien je suis rétif : j’ai beau lui mettre par écrit toutes les prescriptions de ma loi, il n’y voit qu’une loi étrangère. [1]
Les 35 heures démantibulées – au Palais-Bourbon –sans qu’il y ait eu véritable évaluation des effets de cette législation, même si beaucoup de ses applications étaient mal écrites. Le paradoxe est que cela a rendu Martine Aubry soi-disant plus populaire que Ségolène Royal et presqu’à égalité avec Bertrand Delanoë. Des parlementaires U.M.P. s’appuient sur un rapport de l’O.C.D.E. selon lequel les Français travaillent moins que d’autres. Marine Le Pen a répondu il y a un an : il y a de moins en moins de travail en France.
Le G 8 n’a aucune influence sur les dégringolades boursières, sur les cours du pétrole. Quant au climat, s’accorder sur des pourcentages de réduction, pour s’apercevoir au moment des procès-verbaux de séances qu’on n’avait pas défini la base de référence, chacun sait depuis la conférence de Rio de Janeiro en 1992, ce que valent les engagements. Ue les autres fassent et chacun vera ce qu’il fera. Quant à la géniale trouvaille que le pollueur paiera, elle est morte-née car l’ensemble des entreprises dans le monde entier refuse le système et fera la grève de cet impôt, dont quelques utopistes avaient cru qu’il créerait un marché en expansion.
Le G 8 – avec programme pour les « premières dames » – est devenu un rite. Pas moins gratifiant pour les participants que les cénacles de Davos, les futurs anciens membres de ces « sommets » peaufinent les carnets d’adresse pour l’époque, peut-être longue, où ils auront à se vendre comme intermédiaires ou comme panneaux d’affichage, les photos. ne montrent que des gens se tordant de rire, façon contemporaine de sourire ou de paraître avenant. Les mémoires politiques, à ce niveau, ne sont évidemment plus écrits par les acteurs et l’on fait carrière d’historiographe en étant porte-plume ou en suscitant au magnétophone. Valéry Giscard d’Estaing dont les textes finirent par sonner juste et même convaincre, mais trente ans après l’exercice du pouvoir, est peut-être le dernier mémorialiste politique français. François Mitterrand n’a donné que des fragments, comme si la maladie lui avait enlevé l’art de la synthèse à laquelle, oralement, il avait si longtemps excellé.
La Poste privatisée, sous prétexte de la mise en concurrence européenne. Dans les années 1950 à 1980, il était courant d’être interrogé en faculté de droit sur les établissements publics à vcaractère induistriel et commercial. Les traityés européens n’ont jamais interdits ce statut. Et l’on a présenté l’an dernier le traité de Lisbonne comme consacrant – s’il avait été besoin – la notion de service public dans les Etats membres. Des engagements vont donc être pris par des ministres qui ne le seront plus dans six mois ou deux ans, par un président nommé qui sera mieux rétribué et aura davantage de retraite et aux « stock-options » si le capital s’ouvre à d’autres que la puissance publique. Ce n’est pas nouveau, ce qui l’est – décisivement – c’est la précipitation des étapes. Naguère, il s’écoulait plusieurs mois en un début de rumeur, et un début de passage à l’acte, lui-même très décomposé en plusieurs étapes, chacune présentée comme réversible. Pour le grand établissement public, un des plus grands employeurs du pays, remontant à Louis XV et ayant financé, par son monopole, des avancées technologiques et des investissements qui ont fait une bonne partie de la structure économique française et de la perception par tous de la proximité de l’Etat en n’importe quel point de notre territoire, qui naguère paraissait si vaste, comparé à ceux de nos voisins, chaque jour brûle une étape. Une rumeur, d’origine salariale ou syndicale, puis un démenti de l’entreprise, puis du téléphone vert, c’est bien le moins, et déjà le projet de loi pour 2009. La promesse alors que l’Etat restera à 80 % sera dès cet automne oubliée. Et ainsi de suite. Déjà dans les bourgs et villages, la poste dépend du conseil municipal et les livrets d’épargne sont données aux banques dont la crise actuelle a pourtant démontré leur incapacité et de gestion de leurs actifs et de prospection de nouveaux clients. Elles s’achètent entre elles pour ne pas avoir l’effort de conquérir des marchés et des clients. Elles vivent des commissions de mouvements en bourse et des frais de découvert du grand nombre, au beoins elles les créent à volonté.
Deux différences avec un passé récent – en vie sociale. L’une notée de plus en plus, et par les « jeunes » : pour vivre à peu près au niveau de la génération précédente, et assurément de celle des grands parents, il faut aujourd’hui et depuis une quinzaine d’années deux salaires, là où un suffisait largement. L’autre moins remarquée et qui m’a saisi en participant à une commission d’échanges sur un certain statut minimum du salarié : exercice suscité par mon ami Jacques Nikonoff dans les sous-sols de la place du Colonel-Fabien. En pensée, je suivais mes neuveux et nièces dans leurs entreprises de premier emploi et j’écoutais des quinquagénaires raconter leur expérience de syndiqués et de militants. La solidarité n’existe plus entre les personnes au travail. La vertu de la majorité parlementaire est d’encourager à la suite des directions de ressourcs humaines l’individualisme. Ainsi, le facteur travail soumis au chantage de la délocalisation, des divers dumpings de l’étranger et de la constante propension à n’économiser que sur les bas salaires et jamais sur le splus élevés, est chaque année plus docile. Naguère, les jeunes tenaient la rue dans les manifestations et pour mouvementer l’entreprise. Aujourd’hui, ce sont les anciens. Les jeunes sont les plus disciplinés. Un de mes neveux admirent les héritiers Peugeot de laisser leur argent dans l’entreprise qui portent leur nom, alors qu’ils gagneraient bien davantage en spéculant en bourse. C’était il y a deux ou trois ans. La jeunesse n’a jamais prévu, mais naguère elle voulait, aujourd’hui elle fait de son réalisme etde son consentement à l’existant, une véritable gloire. Le parti soutenant Nicolas Sarkozy a un bon terreau : toute contestation est ringarde. Tout révolté est ridicule, démodé. Il est vrai aussi que « naguère », chacun croyait en la justice distributive, en l’avancement au mérite et en une sorte d’apostolat de l’excellence : moi, et autour de moi. Aujourd’hui, comment ne pas constater que rien ne s’obtient sans lutte. Mais la brièveté de vues et de raisonnement des débutants actuels est de croire que la meilleure lutte est celle qui ne dépend que de soi et qu’on ne mène que seul. Ceux qui nous dirigent se cooptent et font bloc, de longue date. Ces sports qui rapportent au point qu’un revers français en début d’euro. met en crise le commerce des écrans plats… chez nous, se pratiquent en équipe et bloc contre bloc. Le mouvement social l’avait su, c’est – ces temps-ci – oublié.
[1] - Osée VIII 4 à 13 ; psaume CXV ; évangile selon saint Matthieu IX 32 à 38
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