dimanche 25 mai 2014

sondages pour clochers et servants ou mandat impératif ? - réflexion à partir de constats locaux



pour le Télégramme de Brest


sondages pour clochers et servants ou mandat impératif ? réflexion à partir de constats locaux


Le « grand Ouest », la Bretagne et mon village se distinguent par une participation à l’élection du nouveau Parlement européen, nettement supérieur à la moyenne nationale. Il y a un civisme latent – méritoire pour une province qui a toujours refusé le point de vue impératif de Paris, et une situation stratégique d’éclaireur en presque tous les domaines, du militaire à l’économique, voire aux risques des autonomismes ou des actions directes d’antan. De Gaulle ne s’y était pas trompé qui voulut en 1940 « le réduit breton » et y prononça l’exposé des motifs de la grande réforme régionale sur laquelle il tomba en 1969. La Bretagne qui passa, presque tout entière, à gauche quand le gaullisme n’eût plus d’expression authentique, donne presque moitié de voix à Marine Le Pen et à son Front de famille que le Nord du pays. Mais mon village – lui – est dans la moyenne nationale « frontiste » : quart des exprimés.

Tandis que nous dépouillons les votes, il y a d’abord le constat des constantes de chaque quartier, quel que soit l’objet du scrutin : la géographie, même très locale, même d’un groupe de maisons à une campagne selon qu’elle est en bord de mer ou en bocage, détermine les âmes, et c’est bien. Nous sommes tous incarnés. Les dirigeants politiques de notre Vieux Monde oublient les paysages et les délocalisations industrielles, cyniquement décidées par les dirigeants économiques et financiers, si peu d’ « esprit maison » ne considèrent que les paysages sociaux et fiscaux. Le vote – particulièrement celui d’hier, enregistrant de si grands écarts dans la participation électorale d’un peuple à un autre dans l’Union européenne – est au contraire fait de paysages mentaux et spirituels, d’une autonomie de chaque nation pour analyser nos situations communes. Mon village n’y a pas manqué. La langue de bois des politiciens vient tout simplement de ce qu’ils ne soupçonnent pas l’intelligence citoyenne, prétendent faire de la pédagogie alors que – dans le fiasco actuel – c’est bien le peuple qui instruit ses mandants, non le contraire.

Une crainte, chez moi, chez nous… ce score du Front national, anticipé par les partis installés mais lui réservant toute leur réflexion, inquiète village par village, régions par régions, pays par pays, quelles que soient les appellations. Cette inquiétude prélude-t-elle une prise des commandes par les peuples puisque les dirigeants semblent ne rien pouvoir ni comprendre aux dérives des esprits nationaux et des structures économiques ou financières ? Une certitude… les maux et les erreurs ne sont pas de ces jours-ci, mais aucun signe n’est donné que l’Union en tant que telle ni la France, traditionnellement inpsiratrice des grands desseins européens, vont changer le cap de nos politiques et de nos vies. Alors que le mandat pour ce changement est impératif, plus encore de la part des abstentionnistes que des ralliés au vote « frontiste ». Pour les participants, deux suffrages s’opposent qui considèrent vraiment l’Europe, ceux qui sont pour : centristes et écologistes de tous poils, y compris des chrétiens, et ceux qui sont contre. Ils s’équilibrent à peu près en Bretagne et dans toute la France. Et il y a la confiance maintenue pour les deux partis de gouvernement, mais dont plus rien d’une conviction, d’une imagination européennes et de visions stratégiques pour le redressement national, ne se distinguent plus.

Il ne faut pas oublier cette répartition des votes ni ce cri des abstentionnistes, si sourd qu’il soit. Mon village m’apprend l’Europe à laquelle il ressemble. Comment ne pas les vouloir heureux et apaisés ?/.

Aucun commentaire: