lundi 26 mai 2014

Inquiétude & Certitudes - lundi 26 mai 2014



Lundi 26 Mai 2014

Eveillé depuis plus d’une heure, levé il y a une demi-heure, le jour déjà là. – Le pays à la dérive : complètement. Au lieu de réfléchir à ce que doit être et à ce que doit faire l’Union européenne, nos dirigeants de tous bords regardent et commentent leurs résultats, prennent notre votation pour un sondage sans impératif. Un instant du Premier ministre actuel, sur les petits écrans, pour paraître physiquement plus enfantin que jamais, sans profondeur ni présence, et pour laisser entendre que le président de la République est introuvable ! L’Europe sans institutions puisque la semi-campagne pour la présidence de la Commission dont on fait croire qu’elle sera élue « directement » par les députés que nous venons de désigner, minore encore davantage, s’il était besoin, les deux nouveaux rôles apparus avec le traité de Lisbonne : le président du Conseil européen, et la vice-présidente de la Commission, ministre des Affaires étrangères ou des Relations extérieures, choisis d’ailleurs pour leur pâleur. Habituel dédain des personnes en politique tant que celles-ci ne sont pas en position dominante. C’est pitoyable. Un pays sans direction, sans patrimoine, et un continent, inventeur du reste du monde ou presque en idées et en faits, sans moyen de locomotion…
Prier… le site de Philippes en Macédoine grecque d’aujourd’hui, quand on arrive de cette île enchanteresse de Thassos, le calme et la verdure. Nous avons passé là quelques jours et, le jour du sabbat, nous sommes allés hors la ville, au bord de la rivière ; nous pensions y trouver l’endroit où les Juifs venaient prier. Nous nous sommes assis, et nous avons parlé aux femmes qui étaient réunies. Le calme, la confiance mutuelle, leçon pour notre immédiat politique, leçon pour ma vie et pour aujourd’hui tandis que de la vieillesse qui m’est donnée, je puise tellement à la saveur de cette jeunesse qui m’avait été prodiguée…  La manière d’évangéliser de Paul en cette occurrence, la rencontre d’une certaine Lydia, une commerçante en tissus de pourpre, originaire de la ville de Thyatire, qui adorait le vrai Dieu. Une évangélisation au domicile mental d’une âme, une simple coopération de l’Apôtre avec l’Esprit Saint…  une évangélisation-constat, un mouvement qui se prolonge à partir d’un simple état de la foi qui se valide et s’identifie, s’approprie elle-même : alors, le baptême… Elle nous écoutait car le Seigneur lui avait ouvert l’esprit pour la rendre attentive à ce que disait Paul… « Puisque vous avez reconnu ma foi au Seigneur, venez donc loger dans ma maison ». [1] Cachet de l’évangile et de ses suites apostoliques : l’appelé, le converti, le miraculé rçoit son sauveur chez lui. L’âme, la maison, l’accueil, la reconnaissance. L’accueil est une réponse, une gratitude. Et nous avons été forcés d’accepter. Les suppléments d’ « instruction » qu’au soir de sa vie humaine, le Christ prodigue aux siens : je ne vous l’ai pas dit dès le commencement parce que j’étais avec vous. L’apparente complexité du discours après la Cène, tient à ce que Jésus parle constamment selon deux registres qui s’alternent, se prolongent l’un l’autre, celui de l’homme, celui de Dieu, et seul de toute l’Histoire, de toute la Vie, Il tient également et avec la même intensité les deux « rôles », Il est les deux… ils ne connaissent ni le Père ni moi… je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur… moi Dieu, Fils de Dieu, égal en tout au Père… en ma faveur, à moi qui suis homme comme vous et parmi vous. C’est la fierté de ses fidèles.
matin

Succès historique du Front national obtenant le quart des suffrages exprimés, bondissant de vingt points par rapport à 2009, en tête dans cinq des neuf « régions » électorales, mais au Danemark les anti-immigrations sont à 26 ou 27% et en Grande-Bretagne ce nouveau parti ? est à 29%. En revanche, Italie et Allemagne gardent l’ancien cap. Au Parlement, les droites auront perdu 20% et les gauches 5%. Les anti-européens ne font pas 20% de l’assemblée, mais les deux grands groupements même s’additionnant n’ont pas la majorité. L’élection du président de la Commission est donc problématique. Le pire serait que le Conseil ne puisse faire élire ni Junker ni Schulz… quoique Guy Verhofstadt serait également convenable.


France… Marine Le Pen qui avait déjà imprimé ses affiches : premier parti de France, s’est exprimée à Nanterre (où et pourquoi là ?). Avec logique, elle réclame la dissolution de l’Assemblée nationale mais montre sa faiblesse en réclamant aussi un changement du mode de scrutin, le vote à la proportionnelle, sans lequel elle n’aura pas grand monde au Palais-Bourbon, au moins cette fois-ci. L’UMP reste en règlements de compte sous apparence d’auto-critique : faillite et déshonneur selon Fillon qui avait pourtant donné droit de cité au Front, en début d’année… Demain, conseil national. Logiquement, Copé saute, mais pratiquement non, car les appétits si nombreux vont se contrarier. Le PS, en tant que tel, ne dit rien. Réunion dès avant neuf heures à l’Elysée : Hollande, Valls, Sapin, Le Foll, Harlem Desir et Fabius. Annonce de nouvelles baisses d’impôts : marque d’un système fermé et aux abois, Ceaucescu et Bourguiba promettant d’abaisser le prix du pain. Faute d’ailleurs car ce ne sont pour les bénéficiaires que des miettes mais pour Bruxelles et les censeurs un signe de mollesse budgétaire…

Il faut que je regarde l’ensemble des votations, l’intéressant étant le taux de participation. – Rien sur l’élection en Ukraine. Rien sur les premiers pas des nationalistes indiens.

après-midi

Atterrant… le scrutin européen pour les partis politiques en France est seulement un discussion franco-française sur des victoires ou défaites entre Français. Rien sur l’avenir européen, rien sur l’évidente crise des institutions, sur l’absence générale d’esprit européen dans le débat. Il est assuré qu’en France, les jeunes ont voté plus que la moyenne pour le Front national, à 30% : rejet de l’Europe ni claire ni enthousiasmante ? ou des partis installés. Personne ni aucun parti ne semble prendre à bras le corps la rééforme européenne, la manière dont Junker faisant les comptes de sièges au nouveau Parlement « revendique » la présidence de la Commission ne l’honore pas, sa mise à la traîne des Allemands m’avait déjà déçu. Il avait auparavant tous mes vœux. Je regrette que Viviane Reding n’ait pas été dans la « course ».

Projections françaises… elles sont nombreuses, mais aucune n’est concluante sinon qu’en 2017 la probabilité est d’un duel au second tour entre Marine Le Pen et le champion de l’U.M.P. Quel sera celui-là ? pour les Français, ce devrait être Juppé, de même qu’en face de lui ce devrait être Valls, mais on est à trois ans du scrutin et cela suppose une patience léthargique du pays d’ici là pour ‘apercevoir que ces deux personnalités continueront, avec un autre style peut-être exactement sur la ligne fiscale et dogmatique d’une réduction de la demande tant privée que publique. Le problème est donc celui de Marine Le Pen. Son père n’avait pas gagné une voix entre les eux tours de 2002. Peut-elle en gagner ? il faudrait un signe, comme celui qui avait fait bouger en 2007 « les lignes » quelques jours en faveur de François Bayrou : le ralliement de Peyrelevade et d’Alain Duhamel. Rien ne se dessine pour le moment vers Marine Le Pen d’un mouvement de technocrates, de patrons, de journalistes. Cette projection de 2017 va rendre la candidature UMP encore plus prisée, on ne pourra éviter des primaires que curieusement Sarkozy – dignité de la fonction ? – récuse, alors que c’est sa vraie chance. Si la majorité des Français ne veut ni de lui ni de Hollande, selon les sondages et le bon sens, la majorité des « militants » UMP continue de le plébisciter, même s’il ne produit ni un livre-bilan-justification de son premier mandat, ni la moindre proposition sur les affaires du moment. Ce qui est pour moi dirimant. Sa lâcheté est significative : Claude Guéant, notamment dans l’affaire Tapie pour laquelle il a été mis ce matin en garde à vue, est laissé seul dans le pétrin. Or si, dans l’affaire mauritanienne, il est bien l’instigateur, dans l’arbitrage Tapie, il ne l’est certainement pas, sauf à avoir monté les choses dès le moment où Sarkozy était de passage à Bercy. J’ai tendance à croire qu’à cette époque, entre combinards et arrivistes, l’entente a été tête-à-tête entre le ministre et « l’homme d’affaires ». Le Maréchal, qui pouvait terminer ses jours au bord du lac de Genève, a choisi de rentrer en France, de se rendre pour couvrir ceux qui s’étaient réclamés de lui et répondre de l’ensemble de sa politique à Vichy.

Le voyage du Pape en Jordanie puis en Terre Sainte a probablement des moments d’émotion, certainement de prière mais l’exercice n’est pas nouveau : la percée, sortir du Vatican, les gestes oecuméniques, notamment avec Athénagoras, sont de Paul VI. L’analyse politique est plate : deux Etats coexistant en sécurité et en paix, Israël et Palestine, cela n’a aucun sens, ce sera toujours le premier, surarmé, sans cesse plaidé et protégé par une diaspora d’influence qui dominera l’autre, divisé, tronçonné et trahi par le reste de la nation arabe et par ses coreligionnaires. Cela crève les yeux (et le cœur) et à terme qu’Israël ne le comprenne pas, est certainement une faute grave que ses dirigeants lui font commettre contre son avenir. Mais il faut sans doute lire les textes, ce que je n’ai pas encore fait..




[1] - Actes des Apôtres XVI 11 à 15 ; psaume CXLIX ; évangile selon saint Jean XV 26 à XVI 4

Aucun commentaire: