Monsieur le Président de la République,
le dialogue
que vous avez bien voulu avoir avec Jean-Jacques Bourdin « sur »
BFM/TV et avec plusieurs de nos compatriotes m’a donné la sensation d’un
abaissement de votre fonction, car vous n’êtes ni le directeur du Budget ni le
responsable de quelques-uns des services de l’Etat, et tout autant d’un
abaissement des Français amenés depuis des années à ne considérer et exposer
que leurs situations personnelles, si exemplaires soient-elles. Où est la France ?
Nous ne vous
avons pas élu pour être le directeur du Budget, encore moins pour diriger ou
inspecter quelques-uns des services de l’Etat. Vous êtes le chef de l’Etat, ce
qui doit vous inciter à rendre à celui-ci tous ses moyens d’antan. Vous êtes le
garant de notre vie nationale, de notre avenir. Je n’admire pas que vous indiquiez
d’avance que vous ne vous représenterez pas à nos suffrages si le chômage n’a
pas baissé. Non ! accepter des responsabilités, les avoir recherchées, les assumer,
comme le répète le nouveau Premier ministre, aussitôt imité-brocardé par
Patrick Kron pour le démantèlement d’Alstom, c’est encourir des sanctions, c’est
répondre point par point sur l’exercice de vos fonctions, donc vous représenter
et vous soumettre aux jugements d ceux qui vous sont élus et de l’ensemble des
Français. Votre prédécesseur a eu ce courage, vous devez l’avoir. Mais nous
espérons qu’auparavant vous aurez réussi.
En
correspondance – presque totalement unilatérale – avec vous, depuis Octobre
2011, votre investiture par le Parti socialiste, je vous ai suggéré à mesure
des moyens qui ne coûtent rien et qui sont gagnants pour le pays et donc pour
vous. Je les répète ou les actualise.
Alstom (après
Aulnay-Peugot, après Florange, après Lafarge, et tant d’autres dont l’addition depuis
vingt ans, fait notre désindustrialisation : la France, pays-dortoir avec
comme revenus l’aide à la personne et le tourisme…) Alstom donc. Nationaliser
pour le temps de l’audit, de donner le commandement à des cadres de carrière
dans le groupe, et à cette occasion exemplaire (les cessions de parts d’un Bouygues
gorgé de marchés publics parfois frauduleusement obtenus et se vengeant à propos
du téléphone) faire voter par referendum une loi-cadre énonçant les
circonstances imposant une nationalisation et disant les modalités, les
conditionnalités, la durée de cette nationalisation ainsi que la prévision de
son financement par emprunt national, façon Pinay, de Gaulle ou plans Debré Etat.sidérurgie. Referendum
intimidant aussitôt les dirigeants d’entreprises inclinant à la vente à l’étranger
et gagnant évidemment pour vous qui enfin rendez à la gauche son honneur, et
avec les moyens inuagurés par le général de Gaulle. Alstom nationalisé, alors
des pourparlers pour un modèle industriel européen, Allemands et autres.
L’Europe
impuissante pour l’Ukraine, aussi impopulaire chez nos compatriotes que vous l’êtes
personnellement. Donner aux prochaines élections du Parlement un enjeu ?
que vous proposiez encore plus aux peuples d’Europe qu’à leurs dirigeants, vos
homologues, que ce Parlement soit constituant et construise nos institutions à
tous les Etats-membres sur l’élection du président de l’Union au suffrage direct
de tous ses citoyens, et que ce président ait compétence désormais pour
proposer le referendum européen dans les matières prévues par le nouveau
traité. Lequel prévoira la sécession et la réintégration éventuelle, sans chèque
britannique et avec l’euro. pour tous, donc la fin des paradis fiscaux avec
leur entrée à la City.
La sincérité
de la pratique démocratique chez nous suppose qu’on ne supprime aucun de ses
niveaux, certainement pas les départements. Réduire le nombre des régions,
pourquoi pas ? mais sans préjuger de leur taille petite ou grande, et en
décider selon les souhaits et les solidarités identitaires des Français :
le referendum en Alsace l’a bien montré. La démocratie suppose aussi que le
vote blanc soit compté comme exprimé et que soit institué un quorum de
participation, faute duquel le scrutin à quelque niveau que ce soit, chez nous,
ou dans quelque enceinte publique que ce soit ce scrutin sera nul.
Permettez-moi
enfin de vous assurer que la vie privée quand elle montre notoirement comment l’élu
de la nation traite celles qu’il a fait remarquer par celle-ci, expose cet élu
à faire déduire, sinon son âme, du moins son caractère. Ce qui est un élément de
crédibilité et d’autorité personnelles – ou non – aussi important que la capacité à faire
endosser par un nouveau Premier ministre et un nouveau Premier secrétaire au
Parti socialiste, des orientations discutables et qui n’auront pas de résultats
tenant à elles plus qu’à la conjoncture mondiale.
Je vous ai souvent écrit l’expression de ma
confiance déférente. Je vous prie d’y répondre, ainsi qu’à celle de beaucoup de
nos compatriotes.
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