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Sent: Monday, May 12, 2014 2:26 PM
Subject: RE: j'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette
bergerie ; celles-là aussi, il faut que je les conduise - textes du
jour
Je
n’en attendais pas moins de Jacques Myard : faire feu de tout
bois en évoquant le Djihadisme à propos du 8 mai, sans évoquer les milliers de
nord africains musulmans tués pour la France, les vainqueurs de Monte Cassino,
les massacres du même 8 mai 1945 à Guelma, Sétif, où des milliers de français
musulmans furent assassinés sur les injonctions de M Achiary, sous préfet de la
république.
----- Original Message -----
To: Jacques MYARD
Sent: Monday, May 12, 2014 10:56 PM
Subject: un amalgame très regrettable Re: Communiqué : ALLOCUTION DE
J.MYARD 8 MAI 2014
Cher député-maire,
j'ai de confiance diffusé, auprès
de mes destinataires du matin, votre allocution pour le 8 Mai 1945... n'ayant lu
que les premières phrases et citations et les invocations de la
fin.
La lisant maintenant après qu'un
de mes camarades d'enfance jésuite m'ait fait observer votre amalgame entre les
passés totalitaires et le djihadisme, je veux vous faire part de mon désaccord.
Le jihadisme nourrit en notre sein même, agit et répand son
nihilisme destructeur et sectaire, au moment où nos troupes sont engagées en
Afrique, au Proche-Orient, au moment où elles protègent les civils, soignent et
construisent , au moment où elles oeuvrent sans relâche pour notre sécurité face
à l’hydre du fanatisme,
est-il raisonnable de baisser notre garde, de réduire nos forces au nom d’une vision comptable suicidaire ?
Gardons-nous de croire que nous pouvons raisonner ce nouvel ennemi,Nous sommes de génération en génération guettés par des manichéismes qui sont en réalité très datés : ainsi pour rester chez nous, l'anticommunisme obsessionnel des années 50 au début des années 80, ou aujourd'hui les caricatures d'une gauche dont le jugement peut se faire plus objectivement ... ailleurs, mais dans notre voisinage comme chez nous, les ambiances extrêmistes : Allemagne, Italie, et Action directe chez nous dans les années 1980. Il me semble qu'il faut radicalement distinguer les totalitarismes d'Etat des tentations terroristes d'individus ou de groupes. A mélanger les deux menaces, l'une avec des moyens d'Etat, l'autre avec des dialectiques psychologiques, on risque de mal lire les remuements stratégiques. Mais surtout si on lit le présent comme une transposition du passé, d'une part on ne comprend plus le présent et d'autre part on dénature le passé. La lutte contre le nazisme, la lutte contre l'impérialisme japonais sont des luttes d'Etat à Etat contre la perversion du patriotisme, de la nation et de l'instrument du bien commun qu'est l'Etat. La lutte contre le djihadisme, surtout quand il s'agit des recrutements tels que nous les avons repérés et les refrénons chez nous, met en cause quelques centaines de jeunes gens. Ce n'est ni un danger physique mortel pour notre pays, nos pays, ni une idéologie irréductible. Les autorités de l'Islam en France et dans l'ensemble du bassin méditerranéen, en tout cas certainement en France et dans les pays africains que je connais, ont des analyses et des médications plus fines et posées qu'une déclaration de guerre à... on ne sait. Ce sont des parcours individuels, généralement très explicables, comme ceux de nos compatriotes femmes - de "souche" - qui se convertissent à l'Islam et en rajoutent sur le voile par rapport même à leurs nouvelles coreligionnaires.
est-il raisonnable de baisser notre garde, de réduire nos forces au nom d’une vision comptable suicidaire ?
Gardons-nous de croire que nous pouvons raisonner ce nouvel ennemi,Nous sommes de génération en génération guettés par des manichéismes qui sont en réalité très datés : ainsi pour rester chez nous, l'anticommunisme obsessionnel des années 50 au début des années 80, ou aujourd'hui les caricatures d'une gauche dont le jugement peut se faire plus objectivement ... ailleurs, mais dans notre voisinage comme chez nous, les ambiances extrêmistes : Allemagne, Italie, et Action directe chez nous dans les années 1980. Il me semble qu'il faut radicalement distinguer les totalitarismes d'Etat des tentations terroristes d'individus ou de groupes. A mélanger les deux menaces, l'une avec des moyens d'Etat, l'autre avec des dialectiques psychologiques, on risque de mal lire les remuements stratégiques. Mais surtout si on lit le présent comme une transposition du passé, d'une part on ne comprend plus le présent et d'autre part on dénature le passé. La lutte contre le nazisme, la lutte contre l'impérialisme japonais sont des luttes d'Etat à Etat contre la perversion du patriotisme, de la nation et de l'instrument du bien commun qu'est l'Etat. La lutte contre le djihadisme, surtout quand il s'agit des recrutements tels que nous les avons repérés et les refrénons chez nous, met en cause quelques centaines de jeunes gens. Ce n'est ni un danger physique mortel pour notre pays, nos pays, ni une idéologie irréductible. Les autorités de l'Islam en France et dans l'ensemble du bassin méditerranéen, en tout cas certainement en France et dans les pays africains que je connais, ont des analyses et des médications plus fines et posées qu'une déclaration de guerre à... on ne sait. Ce sont des parcours individuels, généralement très explicables, comme ceux de nos compatriotes femmes - de "souche" - qui se convertissent à l'Islam et en rajoutent sur le voile par rapport même à leurs nouvelles coreligionnaires.
Il aurait été préférable qu'une
fois rappelé le choc des totalitarismes et des démocraties, vous continuiiez par
une condamnation de toutes les haines dans nos sociétés d'aujourd'hui, haines
caractérisées par une erreur sur l'adversaire qu'elles se donnent : homophobie,
islamophobie et finalement démophobie. Et que vous vous donniez ainsi l'occasion
de dire que - précisément - le djihadisme se nourrit de ces terreaux de haine et
y trouve matière à s'y opposer de haine à haine.
Ces sytèmes de guerre sainte, au
demeurant - l' " axe du mal " cher à Bush junior - aboutissent à des erreurs
complètes : l'ensemble de ce qui a été mené en Afghanistan et en Irak. Si en
Syrie les démocrates avaient été très vite aidés, ils ne se seraient pas fait
déborder. L'ensemble des printemps arabes, s'ils ont avorté, marque une fois de
plus notre cécité en Europe et en Amérique, alors que ces révoltes étaient
inspirées par des passions qui nous ont fondés : droits de l'homme et
démocratie.
Votre ton et votre texte sur le
djihadisme et la croisade à entreprendre contre lui, m'ont fait - à ma tardive
lecture - penser à la haine dont Clemenceau et Poincaré ont fait preuve
vis-à-vis de Caillaux. Alors qu'on doit tant à ce dernier : l'IRPP, la
nomination de Joffre et surtout la tentative d'éviter l'hécatombe, grosse de la
guerre mondiale suivante.
Le djihadisme et les quelques-uns
- de nos compatriotes - qui y trouvent soudainement ou pour un temps le sens de
leur vie, est au contraire un encouragement de plus à nous construire de façon
plus cohérente, plus consensuelle, plus solidaire, une France plus enracinée
dans ce que nous sentons qu'elle doit être, pour elle-même et pour tous. Je sais
que c'est une politique difficile, je sais aussi que c'est un discours pour
lequel concepts et mots ne sont pas tout faits, que le défi est même d'un
libellé très différent de celui de beaucoup des défis dont nous avons dû
triompher. Ce n'est ni d'une croisade contre une autre croisade supposée ni de
la menace d'un nouvel ennemi public n° 1, qu'il s'agit. La réalité est que nous
vivons dans une des époques les moins informées et les moins fines de ces
derniers siècles, que nous nous mouvons mentalement dans des simplismes nous
désignant de plus en plus des ennemis en coalition contre nous qui ne savons
plus même qui nous sommes. Nous ne tenons plus - pour ce qui est du discours
public et de beaucoup de médias - que par les ennemis dont nous avons besoin
pour éviter d'avoir à traiter des questions aussi urgentes qu'explicatives de
l'ensemble de ce que nous vivons. Une politique sécuritaire et idéologique, au
lieu d'une politique économique et sociale digne de ces noms et digne de tant de
nos expériences pas si lointaines.
Nos troupes et les combats que
nous menons ou subissons au Mali et en Centrafrique... malheureusement nous font
prendre pour alliés ce que nous trouvons, c'est-à-dire des dictatures, Déby,
Abdel Aziz, M'Bya... et la faiblesse de ces Etats, sous dictature ou agressés,
tient à des décennies de
corruption financière - vous le savez très bien puisque c'est là-dessus que nous
nous sommes rencontrés - que nous avons tolérés quoique les connaissant en tous
leurs tenants et aboutissants, et à des décennies de corruption morale, ces
soi-disant légitimations électorales des putschistes. Combats tellement ambigus,
sauf - hélas - pour ceux qui tombent, que nos partenaires européens se gardent
d'être impliqués.
Voilà. Soyons attentifs plus à
nous-mêmes, à ce que nous proférons ou répandons, qu'à ce que nous croyons notre
ennemi unique ou principal.
----- Original Message -----
From: Jacques
Myard
Sent: Tuesday, May 13, 2014 10:10 AM
Subject: Re: votre allocution du 8 Mai - l'amalgame que vous faites
à propos du djihadisme
Cela n'enlève rien aux réalités d'aujourd'hui
L'aveuglement est une faute criminelle
Quant à la campagne d'Italie je l'ai raconté lors d'un discours précédent
avec force en honorant le sacrifice des troupes nord africaines et des
Polonais
Il ne suffit pas d'avoir été éduqué par le bons pères et pratiquer la
charité chrétienne encore faut il ne pas être na Ïfs !
Amitiés
Jacques
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