mercredi 28 mai 2014

courriel à l'Elysée - Alstom . un droit national et civique de préemption

 
----- Original Message -----
Sent: Wednesday, May 28, 2014 3:53 PM
Subject: Alstom - un droit national et civique de préemption

Monsieur le Secrétaire général, Monsieur le ministre, cher ami,
 
il n'est pas scandaleux mais simplement cynique qu'un dirigeant de grande entreprise, au statut privé, prenne acte du peu d'information de nos gouvernants sur ses intentions et sur celles de ses capitalistes, et des jurisprudences acquises à Aulnay, Florange, Poissy (sans compter l'étrange contraste entre les cocorico pour les commandes de superpaquebots aux chantiers de Saint-Nazaire et le retrait d'un capitaliste sud-coréen majoritaire s'il s'agit bien des mêmes chantiers, qui met tout le système en danger),
 
il n'est pas contraire au droit des sociétés et à l'esprit capitaliste qu'un actionnaire décisif se retire par besoin de renflouement faute d'avoir obtenu ce qu'il convoitait (SFR) ou pour se venger des probables suites judiciaires de marchés publics abusivement obtenus (Bouygues et le Pentagone à la française),
 
mais il n'est pas acceptable qu'il soit disposé d'un patrimoine industriel séculaire et du savoir-faire qui va avec, alors que la situation d'Alstom ne semble difficle ni financièrement ni commercialement,
 
et que ce le soit pour l'une des pointes de notre commerce extérieur et de notre fonctionnement national : les turbines, et le soit aussi pour l'immense chantier prévisible des éoliennes en france, donc de la transition énergétique pour laquelle tant de bruit, de réclame, d'engagements sont produits. Le photo-voltaïque produit par la Chine, les éoliennes par l'Amérique...
 
la France mendiant les emplois et les investissements pour faire prospérer le commerce extérieur des Etats-Unis et de la Chine populaire.
 
Il n'est pas pensable que ce soit un élu - l'élu national - du suffrage universel direct, de gauche ou pas, les Français privés de France et spoliés dans leur patrimoine industriel sont désormais bien au-delà de ces nuances... qui persévéramment commette le déni de démocratie... décide ou laisse faire contrairement aux voeux des Français, à leur instinct et au fond à leur droit de préemption.
 
Nationaliser pour quelques années, financer la décision par l'emprunt national citoyen, rendre éventuellement ensuite au privé Alstom en transformant les bons d'emprunt en actions de la société rénové est simplissime. Bâtir tranquillement et en position de force comme en 1968-1970 pour l'aviation commerciale, une politique industrielle européenne, n'est plus tenté depuis des décennies. La France donnera l'exemple en Europe de la réaction aux racketts et à la mentalité des grands dirigeants recéleurs de ce qu'ils avaient mission de faire prospérer. Le président de la République retrouvera une majorité dans les sondages et surtout une véritable force en ayant rejoint le peuple, qui ne demande encore que cela, car les alternatives sont bien moins appétentes que les lacunes actuelles.
 
A défaut, les institutions vont être détestées, leur système - pratiqué par de Gaulle, cf. le 27 Avril 1969 - est le recours au peuple, la dépendance de l'élu quel qu'il soit vis-à-vis du peuple. Tout est aujourd'hui vécu en sens contraire. On ne peut appeler les citoyens à voter (et à payer) par civisme et, en tant que gouvernant, ne pas écouter, comprendre, exécuter les suffrages de ces citoyens.
 
Reste qu'il est immédiatement dangereux que le Président reçoive lui-même les dirigeants convoitant Alstom. Il doit rester en recours et en arbitre. S'il faut des entretiens gouvernementaux avec des Français ou avec des étrangers, il y a un ministre de l'Economie, un Premier ministre si nécessaire.
 
Je rapproche cette mise à l'encan organisée par des hauts fonctionnaires nationaux défroqués de ce qu'il s'est passé cette nuit à Jouy-en-Joas. Comment appeler ? nos jeunes élites au sens de la responsabilité et au civisme, quand...
 
Bien cordialement à vous, et en espérance.

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