----- Original Message -----
Cc: Bernard Combes
Sent: Wednesday, May 28, 2014 3:53 PM
Subject: Alstom - un droit national et civique de
préemption
Monsieur le Secrétaire général,
Monsieur le ministre, cher ami,
il n'est pas scandaleux mais
simplement cynique qu'un dirigeant de grande entreprise, au statut privé, prenne
acte du peu d'information de nos gouvernants sur ses intentions et sur celles de
ses capitalistes, et des jurisprudences acquises à Aulnay, Florange, Poissy
(sans compter l'étrange contraste entre les cocorico pour les commandes de
superpaquebots aux chantiers de Saint-Nazaire et le retrait d'un capitaliste
sud-coréen majoritaire s'il s'agit bien des mêmes chantiers, qui met tout le
système en danger),
il n'est pas contraire au droit
des sociétés et à l'esprit capitaliste qu'un actionnaire décisif se retire par
besoin de renflouement faute d'avoir obtenu ce qu'il convoitait (SFR) ou pour se
venger des probables suites judiciaires de marchés publics abusivement obtenus
(Bouygues et le Pentagone à la française),
mais il n'est pas acceptable
qu'il soit disposé d'un patrimoine industriel séculaire et du savoir-faire qui
va avec, alors que la situation d'Alstom ne semble difficle ni financièrement ni
commercialement,
et que ce le soit pour l'une des
pointes de notre commerce extérieur et de notre fonctionnement national : les
turbines, et le soit aussi pour l'immense chantier prévisible des éoliennes en
france, donc de la transition énergétique pour laquelle tant de bruit, de
réclame, d'engagements sont produits. Le photo-voltaïque produit par la Chine,
les éoliennes par l'Amérique...
la France mendiant les emplois et
les investissements pour faire prospérer le commerce extérieur des Etats-Unis et
de la Chine populaire.
Il n'est pas pensable que ce soit
un élu - l'élu national - du suffrage universel direct, de gauche ou pas, les
Français privés de France et spoliés dans leur patrimoine industriel sont
désormais bien au-delà de ces nuances... qui persévéramment commette le déni de
démocratie... décide ou laisse faire contrairement aux voeux des Français, à
leur instinct et au fond à leur droit de préemption.
Nationaliser pour quelques
années, financer la décision par l'emprunt national citoyen, rendre
éventuellement ensuite au privé Alstom en transformant les bons d'emprunt en
actions de la société rénové est simplissime. Bâtir tranquillement et en
position de force comme en 1968-1970 pour l'aviation commerciale, une politique
industrielle européenne, n'est plus tenté depuis des décennies. La France
donnera l'exemple en Europe de la réaction aux racketts et à la mentalité des
grands dirigeants recéleurs de ce qu'ils avaient mission de faire prospérer. Le
président de la République retrouvera une majorité dans les sondages et surtout
une véritable force en ayant rejoint le peuple, qui ne demande encore que cela,
car les alternatives sont bien moins appétentes que les lacunes actuelles.
A défaut, les institutions vont
être détestées, leur système - pratiqué par de Gaulle, cf. le 27 Avril 1969 -
est le recours au peuple, la dépendance de l'élu quel qu'il soit vis-à-vis du
peuple. Tout est aujourd'hui vécu en sens contraire. On ne peut appeler les
citoyens à voter (et à payer) par civisme et, en tant que gouvernant, ne pas
écouter, comprendre, exécuter les suffrages de ces citoyens.
Reste qu'il est immédiatement
dangereux que le Président reçoive lui-même les dirigeants convoitant Alstom. Il
doit rester en recours et en arbitre. S'il faut des entretiens gouvernementaux
avec des Français ou avec des étrangers, il y a un ministre de l'Economie, un
Premier ministre si nécessaire.
Je rapproche cette mise à
l'encan organisée par des hauts fonctionnaires nationaux défroqués de ce qu'il
s'est passé cette nuit à Jouy-en-Joas. Comment appeler ? nos jeunes élites au
sens de la responsabilité et au civisme, quand...
Bien cordialement à vous, et en
espérance.
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