Vendredi
2 Mai 2014
Hier
Je reçois d’Anne de ..., réagissant à mon papier sur les
canonisations, quelque chose de très beau [1]. Oui, à la renaissance.
Ce matin
La neige qui apparemment enferme. La nuit aussi… mais cette
coupure dans nos temps de conscience est bénéfique, tellement… à l’éveil, tout
reprendre et selon l’essentiel, passer de la misère que nous fait voir notre
considération instinctive de la vie, selon ce que nous faisons de la nôtre,
selon notre vieillissement, selon les obstacles que nous nous voyons quand nous
sommes pour autrui bien jeunes encore, chanceux aux yeux des tiers, déjà en
bilan pour nos trente ou quarante ans… passer de la misère à… et puis quelque chose se lève, souvent à la
lecture de « nos » textes d’Eglise, mais souvent aussi, comme ce
matin par une réhabitation de mon âme, de ma mortalité native, et il s’y lève
quelque chose que je ne peux devoir qu’à… et la journée commence, propice et
proposée à l’œuvre, au travail, à l’amour, à mériter du repos. Deux mil trois
cent mètres, l’artifice de ce bâti mais accroché comme il est à la pente, à
peine accueilli, il inspire la sensation d’un certain génie humain : nous
parvenons à être ici, à y demeurer. Il y a les vacanciers, il y a les
Savoyards. Ceux-ci solides, avec l’un des accents les plus purs pour notre
langue, aussi clair et limpide, sans tonique nulle part, qu’en Val de Loire, la
langue française rendue à son naturel, servie par chacun de ceux qui la
parlent, articulée, éveillante, libre. Robustesse, une sorte de gaîté non
exubérante, probablement parce que si la mer aujourd’hui se domestique et
s’utilise, la montagne non : elle est compagne, cadre, accueil mais
vérité, on y risque, il faut connaître, il faut s’entr’aider et surtout
prévoir. J’aime … quoique non marcheur, non alpiniste, simplement sensible.
Prier… [2] faites bien attention à la décision que vous allez prendre
envers ces hommes… Faites-les asseoir. Le
temps de la réflexion, choix et mode de Dieu dans l’histoire des hommes. Vertu
de l’attente, de la considération des objectifs et de tous paramètres. Il y
avait beaucoup d’herbe à cet endroit. C’est
le plus mystique des disciples, le plus proche du Maître, le géant de la
philosophie et de la théologie, le saint de Patmos, le témoin de la
Transfiguration qui note cela. Ce qui ne s’invente pas ni ne se rajoute, c’est
vécu. Les évangiles sont d’abord et fondamentalement du vécu. Les actes des
Apôtres sont du même tonneau. Ni parabole ni résumé. Du détail et du suspense.
Ceux de la vie. La
vie dirigée par le Sauveur, notre Dieu. Il disait cela pour le mettre à
l’épreuve, car lui-même savait bien ce qu’il allait faire. Philippe, les deux dialogues avec le Christ. La multiplication des pains,
la dernière
Cène. Philippe dont les paroles banales mais attentives, sont
aussi le chemin de notre foi, autant que les professions de Pierre et de
Thomas. Ramassez les morceaux qui restent, pour que rien ne soit perdu. Le signe chrétien n’est qu’à première vue,
mais dans la foi, dans la confession de foi, celui de la croix, mais le signe
de reconnaissance que Jésus nous donne de Lui-même et auquel les disciples,
arrivés à Emmaüs et L’ayant prié de rester avec eux, L’identifient enfin, c’est
la fraction du pain. Alors, Jésus prit les pains, et, après avoir rendu
grâce, les leur distribua… Les poissons
en sus : évidemment, les pêches miraculeuses, et l’anticipation de
l’Eglise, désormais tu seras pêcheur d’hommes. Ce que voit bien Gamaliel, docteur de la Loi honoré de tout le
peuple… ne vous occupez plus de ces
gens-là, laissez-les. Car, si leur intention ou leur action vient des hommes,
elle tombera. Mais, si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les faire tomber.
Ne risquez donc pas de vous trouver en guerre contre Dieu.
Prier pour notre pays, appauvri systématiquement par la
carence de ses dirigeants en tous domaines. Preuve : l’inexistence
d’autorités morales, péremption des procédures électorales, ni pasteurs ni
sacrements. Résultat : notre patrimoine emporté, plus même le cafard ou la
révolte endémiques à la grecque, à la portugaise. La méthode Coué en politique, la
fuite avec valises à billets et coffres en économie, dont la version sociale
est ce que l’on ose appeler depuis une vingtaine d‘années : un plan
social, des plans sociaux. Les miettes jetées aux pigeons parisiens ou
vénitiens pour leur assemblée d’un moment. Me remémorant hier soir le cher
Pierre BEREGOVOY, j’ai prolongé la chronologie : 1995, élection d’un homme
sous influence, sans doute de bonne volonté dans des époques très antérieures
de sa carrière, sans culture qui fait entrer le pays en inertie et aussi en
tolérance de nos premières grandes corruptions publiques. Or, nous avions, nous
aurions pu avoir, au choix, Pierre BEREGOVOY donc, Jacques DELORS dont le refus
d’être candidat reste aussi mystérieux et dommageable que la fin tragique du
premier, et Valéry GISCARD d’ESTAING, étincelant en Février 1995 pour exposer,
à une heure de grand écoute, les situations du pays et le type de dirigeant qui
lui est nécessaire. Chacun approchait les soixante-dix ans, la décennie
personnelle, l’âge auquel de GAULLE pérennisa la fondation qu’avaient commencé
de jeter dans nos cervelles et sur nos terres la Libération, la Résistance. Le
« jeunisme » en politique est encore plus dommageable que dans la
relation entre femme et homme, entre générations et n’aboutit qu’à cette
amnésie que je crois la cause de nos indigences intellectuelles, donc de la
pauvreté de nos choix en cité, en entreprise. Mais pas en société, parce que
celle-ci a pour ressort des libertés instinctivement mises en œuvre, exprimées.
Amnésie nous faisant oublier qui nous sommes, ce dont nous disposons, ce qui a
déjà « marché », ce qui nous a réussi. Le travail n’est plus alors
qu’édification par transposition, analogie et enrichissement. L’action
inspirée. Que nous en soyons à une prévision de 70 % d’abstentions pour
l’élection du prochain Parlement européen dit bien où nous en sommes. Ce
Parlement serait déclaré constituant et avec pour premier ajout à toute la
construction, à tout le fonctionnement repris à partir d’un tel socle : l’élection directe du
Président de l’Union… toutes les proportions, tous les enjeux, toutes les perspectives
seraient changées… partout dans le monde et évidemment chez nous. Je prie pour
que cela s’impose dans le vide mental d’aujourd’hui. Une Pentecôte européenne
et politique. Le soleil de l’Esprit.
soir
C’est
la guerre maintenant dans l’est de l’Ukraine, des villes entières à reprendre
dont les « pro-russes » tiennent désormais tous les bâtiments publics,
vg. l’immeuble du « parquet » à Slaviansk. Contrairement à Benès en
1938, les Ukrainiens résistent. J’ai tendance à croire que Poutine ne vas oser
intervenir directement et le camouflage de ses troupes ne pourra être possible
pour du matériel lourd ou de l’aviation. En fait, c’est une réédition de la
guerre de Yougoslavie, l’ancienne fédération ne veut pas accepter l’indépendance
des anciennes fédérées.
Presse
affichée ici et qui m’arrive en Bretagne sans que je puisse donc la lire. Et je ne prends que
la télévision, jamais aux heures de journal. Décalage donc… Le Canard, manifeste
discussion au Conseil des ministres : Hollande ne s’impose plus, malgré sa
fonction. Montebourg, Fabius mènent un assaut. Le putsch partirait donc plutôt
du gouvernement ? Débat sur la 5 ? cette nuit, une course d’obstacles
pour Hollande depuis le début, mais il trébuche souvent et a fait un faux
départ. Sur une aytre chaîne, un quidam assure que les 41 n’auront aucune influence,
sur la suit. Je
crois tout le contraire. Alstom : dossir plié ? Le Monde titre pour l’édtion hier que Patrick Kron « assume » le
démantèlement.
Sent: Thursday, May 01, 2014 11:38
AM
Subject: Re: nous sommes les témoins de tout cela,
avec l'Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent - textes du jour
+ texte de Robert Bibeau, marxiste québécois, parmi d'autres sur le Canada
français et l'évolution du monde actuel
Merci pour vos
lettres que je ne lis pas toujours à fond mais qui m'apporte toujours
quelque chose de profond.
A propos d'une de
ces lettres sur la canonisation de 2 papes, vous pensiez que tant de
papes, ce n'était plus sacré! Lors de la messe d'enterrement de Jean Paul
II que j'aimais beaucoup, pas pour ses écrits mais pour sa présence (à chacun
sa mission !) une présence tellement rayonnante qu'elle m'a converti
: il avait la foi et avoir la foi cela se voit !
Donc à cette messe
Place St Pierre, un évangile était posé sur son cercueil, et le vent en feuilletait
les pages ( le vent est parfois divin) les pages se tournaient... Puis un petit
coup de vent ferma l'évangile, il était clos ! l'histoire était finie !?
C'est pourquoi je relève votre réflexion
Non pas que le
Christianisme soit fini mais qu'il est en train de renaître autrement... Ma
réflexion n'est pas parole d'Evangile mais cette histoire me poursuit... Je
vous la partage avec plaisir. Bonnes vacances avec la petite Marguerite
qui porte le même prénom que ma petite fille... Et bon vent ! Anne de
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Original Message -----
To: Anne de
Sent: Thursday, May 01, 2014 11:52 AM
Subject: Re: nous sommes les témoins de tout
cela, avec l'Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent - textes
du jour + texte de Robert Bibeau, marxiste québécois, parmi d'autres sur le
Canada français et l'évolution du monde actuel
Chère Anne, vous dites extrêmement bien l'essentiel de (sur) Jean
Paul II. Merci pour lui, merci pour moi qui vous lis. Et le feuilletis de
l'évangéliaire est effectivement magnifique et à retenir.
Quant au papier, je n'ai pas dit, mais au fond c'est ce que je
pense, pas trop de sacré, liberté de dévotion, d'admiration. Et tous nos papes
depuis deux ou trois siècles, sont chacun admirable et "canonisable".
Les miracles sont de moins en moins "considérables" factuellement, en
faire un critère ? Dieu certes parle par l'étrange : la Vierge de Guadalupe ?
il y a des apparitions, Mezugorgie, et peut-être même Fatima, qui - quoique
douteuses (contexte politique des apparitions à Fatima) - disent quand même la
sollicitude de Dieu, directement ou par la mère humaine de son Fils.
Les orthodoxes "voient" beaucoup de saints dans leurs
contemporains. Les protestants (comme l'Islam) sont gens du livre, pas des
sacrements, ni des signes, ni des saints. Il y a la vox populi : Foucauld,
longtemps interdit et dont les écrits sont très contingents, c'est le mouvement
d'une vie qui "compte" et emporte tout. Jean Paul II a certainement
été le plus populaire des papes depuis deux siècles.
Bien chaleureusement.
[2] - Actes des Apôtres V
34 à 42 ; psaume XXVII ; évangile selon saint Jean VI 1 à 15
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